chef-d'oeuvre de l'art gothique, la cathédrale de reims est renommée dans l'europe entière dès sa construction pour son architecture audacieuse et novatrice et la richesse de son programme sculpté.
elle acquiert au xxe siècle une dimension symbolique nouvelle à la suite de sa destruction au cours du premier conflit mondial. l'ouvrage invite à une relecture de la chronologie et des étapes de la construction de la cathédrale grâce au recours au modèle virtuel.
Pour la première fois, l'histoire livre tous les éléments permettant de retracer le processus intellectuel qui a abouti à créer un nouveau style : l'art gothique L'art gothique, voulu par des religieux maîtres d'ouvrage, apparaît au coeur de la France du Nord qui connaît à partir du XIe siècle un redressement démographique spectaculaire. Ce dynamisme se répercute sur l'ensemble de la société et notamment dans les milieux intellectuels. Des centres se font jour à Chartres et bientôt à Paris, dont le destin exceptionnel s'annonce.
La pensée qui s'y développe puise son inspiration dans l'Antiquité tardive. À partir de 1130, les religieux se lancent dans les reconstructions de cathédrales ou abbatiales. Ils conçoivent des programmes inédits pour répondre aux besoins de la liturgie et de la démographie et font appel à des architectes novateurs qui développent un style nouveau avec de vastes espaces inondés de lumière.
Pour relever ces défis, les architectes bouleversent les techniques de construction, entraînant avec artistes et artisans.
Le maître d'ouvrage reprend le rôle qu'il avait perdu depuis l'Antiquité pour décider du programme, imaginer les montages financiers, résoudre les crises internes.
Un essai brillant, largement documenté et illustré, qui retrace la révolution que constitue cette nouvelle esthétique qui mettra près d'un siècle pour s'introduire dans les régions éloignées.
Notre imaginaire de la ville occidentale doit beaucoup à la présence des cathédrales qui l'ont, pendant des siècles, dominée de leur masse, lui ont donné sens et signification. Presque toutes pourtant ont aujourd'hui perdu l'essentiel de leurs entours, et le romantisme, s'il a eu le mérite d'attirer notre attention sur elles, nous en a légué une vision partielle quand elle n'est pas fausse.
Seule l'enquête approfondie d'un historien _ portant son regard sur la France, mais aussi sur l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, voire la Bohème; élargissant les préoccupations de l'histoire de l'art; prenant en compte les conclusions de fouilles récentes, réexaminant les états successifs de l'aménagement urbain; proposant une nouvelle lecture des documents écrits (chroniques, chartes, comptes, etc.) _ permet de saisir les métamorphoses d'un type d'édifice qui a plus changé qu'aucun autre entre l'Antiquité tardive et la Renaissance.
L'église de l'évêque s'est d'abord insérée dans la cité antique bientôt vidée de ses hommes, se contentant de dimensions et d'installations modestes (hormis le baptistère). Touchée ensuite par les réformes tant liturgiques qu'administratives des Carolingiens, elle connaît dès les Xe-XIe siècles et surtout le XIIIe des bouleversements considérables. La ville médiévale acquiert un poids politique et économique, se repeuple, peu après éclate et sort de l'enceinte gallo-romaine; elle contraint l'évêque et son chapitre, parfois les pouvoirs civils, à voir toujours plus grand, à imaginer des financements toujours plus compliqués, à trouver toujours plus de pierre, à revoir l'implantation, à modifier l'accès et la circulation des fidèles, à réformer l'organisation interne, à multiplier les bâtiments annexes. Elle constitue à la fin du Moyen Age une ville dans la ville, une " cité sainte " entièrement tournée vers Dieu; à son tour, elle influe sur l'urbanisme. Requérant l'exploit technique, une telle révolution s'amplifie grâce à lui: c'est la course au gigantisme.
L'histoire de la cathédrale est donc celle d'une constante et subtile dialectique entre les grands tournants de l'histoire ecclésiastique _ spirituelle aussi _ et les étapes de la croissance urbaine. Sans omettre, bien entendu, la volonté de puissance des hommes et le génie de certains architectes.
Chartiste, Alain Erlande-Brandenburg, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (IVe section), est conservateur en chef du musée de Cluny. Inspecteur général des musées, il a également été adjoint au directeur des musées de France. Il a publié en 1984 L'art gothique (éd. Mazenod) et en 1987 La conquête de l'Europe 1260-1380 (coll. " L'Univers des Formes "), etc.
Un texte clair et synthétique. Un mémo précieux pour aider à comprendre l'histoire d'un des plus grands ordres de la Chrétienté. Pour garder en mémoire l'essentiel des connaissances.
Historien de l'art et archiviste paléographe, Alain Erlande-Brandenburg a dédié sa vie à la conservation, la restauration et la diffusion du patrimoine. Il se propose ici de faire oeuvre de transmission de ce que fut son action à la tête du musée national du Moyen Âge et des Thermes de Cluny à Paris, et du musée national de la Renaissance à Écouen, dont il fut l'un des fondateurs : à Cluny, il oeuvra à la modernisation d'un musée créé en 1843 ; à Ecouen, il en créa un de toutes pièces, bouleversant le destin d'un château affecté par Napoléon, en 1808, à la Légion d'honneur.
Conservateur, puis conservateur en chef et directeur du musée de Cluny durant dix années, et en même temps conservateur du musée d'Écouen, il lui aura fallu découvrir simultanément deux collections, « pourchasser les objets pour les connaître et prendre conscience de leur importance », comme il l'écrit lui-même. Puis créer deux équipes distinctes, leur fixer des objectifs différents, piloter une vaste et délicate entreprise de restauration des oeuvres avant de régler la question complexe de leur emplacement.
Le Parcours d'un conservateur révèle toute la richesse de la démarche passionnée d'un muséographe, menée au cours des trente-cinq années qui virent la transformation fondamentale de la politique culturelle et des musées.
La cathédrale Notre-Dame de Chartres est un élément essentiel du patrimoine de la France. Son architecture, ses sculptures et ses admirables vitraux aux teintes bleues en font un des joyaux de l'humanité.
" Les premiers édifices chrétiens, construits par Constantin, ont été des lieux de lumière.
Emanation de Dieu, elle en transcende la signification, envahissant la totalité de l'espace intérieur et rebondissant sur les murs. Ils ont servi de référence au maîtres d'ouvrage et aux maîtres d'oeuvre du Moyen Age. A l'époque romane, ils ont été confrontés à une alternative : couvrir de pierre l'édifice et l'obscurcir, conserver le couvrement de charpente et sa luminosité. Pour surmonter la difficulté, les architectes on, t inventé de nouvelles formules, inonder de lumière le chevet de la nef.
Les réussites spectaculaires ont relevé du défi technique afin d'associer lumière et maçonnerie. "
La collection " portes ouvertes " présente les sites les plus beaux de france.
Livres-revues, ces ouvrages tiennent à la fois du carnet de route et de l'ouvrage historique, du guide touristique et de la revue d'art ; on les feuillette avec bonheur, que l'on soit amateur d'art ou amoureux de la nature, on s'y arrête parce que l'on y retrouve les grandes heures du passé dont l'empreinte marque encore si fortement le paysage, on les garde avec soi parce qu'ils sont légers et maniables.
Les trois abbayes soeurs de provence, construites à la même époque, par le même architecte, figurent parmi les plus remarquables de l'ordre cistercien. ce livre met en valeur, par ses photos, la beauté austère de leur architecture, la pureté des proportions, la simplicité des volumes. il évoque aussi leur histoire tumultueuse et nous fait découvrir l'harmonie profonde entre ces abbayes et leur cadre naturel.
Fruit d'un travail collectif conduit par des professionnels eux-mêmes sourds (linguistes, conférenciers, comédiens) et des spécialistes du Moyen Âge, sous la direction d'Alain Erlande Brandenbourg, cet ouvrage définit plus de cent-cinquante termes liés à l'univers médiéval. Organisé en quatre chapitres, selon un classement thématique associé, chaque fois, à une couleur spécifique - La société féodale, Le château fort, L'architecture et la vie religieuse, La ville au Moyen Âge -, il permet au lecteur de retrouver aisément les grands motifs de la société féodale - chevalerie et féodalité, architecture fortifiée, romane ou gothique - et de se familiariser avec les champs lexicaux correspondant. Lexique bilingue, en langue des signes française et en français, il s'adresse tout autant aux personnes sourdes, pour leur apporter un vocabulaire spécifique à l'histoire de l'art, qu'à tous ceux qui souhaitent découvrir la langue des signes. Le parti pris d'une illustration systématique et d'un français écrit simple et accessible font de cet ouvrage un outil pédagogique efficace. Cet ouvrage a été conçu et réalisé en partenariat avec l'association IVT( International Visual Theatre). Présidée Emmanuelle Laborit, cette association oeuvre à la promotion de la LSF par la création théâtrale et l'édition de dictionnaires et livres pédagogiques à l'attention du public sourd et de son entourage.
Les cathédrales racontent dix-sept siècles d'histoire et d'art en Europe.
Ces livres de pierre conservent la mémoire des moments clés des destinées de l'Occident : la christianisation de l'Empire romain, l'ouvre de Charlemagne, la floraison gothique, le temps des Réformes et celui des révolutions et jusqu'à l'émergence de l'idée de nation ont laissé leurs traces dans ces grands vaisseaux de pierre. A travers une sélection des édifices les plus marquants de chacune de ces étapes de l'histoire pour chaque pays d'Europe, le livre propose de montrer la richesse de l'architecture et du décor des cathédrales.
Une introduction générale retrace leur histoire, expliquant le sens des grandes mutations qu'elles connurent, accompagnant les mouvements de fond de l'histoire de l'Occident, se faisant la transcription matérielle d'un héritage spirituel. On pourra ainsi comprendre comment fonctionnaient les cathédrales et ce que leurs commanditaires attendaient d'elles, clé essentielle pour saisir comment furent définis les partis que les grands maîtres d'oeuvre surent porter à des dimensions parfois prodigieuses.
Pour chaque pays, une introduction permet de contextualiser les cathédrales dans l'Europe. On peut ainsi comprendre les spécificités des cathédrales anglaises, longtemps marquées par le monachisme, la naissance en France de l'élan gothique, la permanence en Italie des héritages antiques ou les spécificités des traditions impériales en Allemagne. La rencontre entre l'histoire et l'histoire des arts explique l'unicité de chaque cathédrale.
Résumant l'histoire de l'art en Occident, on ne sera pas surpris de constater que les cathédrales ont adopté les styles les plus variés. Loin de s'identifier à l'art gothique, on découvrira des cathédrales romanes, classiques ou baroques, néogothiques ou romano-byzantines ou encore contemporaines. Ainsi, de Chartres à Evry, de Cologne à Liverpool, de Trèves à Londres, de Burgos à Tolède ou Séville, de Rome à Sienne, Florence ou Monreale en passant par Amiens, Reims, Nancy, Laon ou Albi, l'essentiel de la culture des cathédrales est proposée au lecteur pour mieux la voir et mieux la comprendre.
L'Abbé LEODEBODE ne s'y est pas trompé lorsqu'il fonda, sous le règne de CLOVIS II en 651, une abbaye. Le site n'était pas vierge comme l'indique le toponyme d'origine romaine, Floriacum devenu par la suite Fleury. C'est à 1500m environ de ce village que le monastère fut fondé, sur un île qui émergeait de quelques mètres au-dessus des marais dus aux eaux conjuguées de la Loire et de la Bonnée...
L'abbaye de Royaumont est un ancien monastère cistercien à trente kilomètres au nord de Paris. Ce livre retrace son histoire exceptionnelle, depuis sa fondation par Saint Louis jusqu'à nos jours : il met en lumière son étonnant destin au temps des abbés commendataires puis après ta Révolution lorsque l'abbaye tombe aux mains des particuliers. Centre culturel en 1953, l'abbaye a toujours été un lieu de rencontres et d'échanges important.
Aujourd'hui, elle poursuit une intense activité intellectuelle et musicale. L'ensemble monastique est l'un des plus importants témoignages de t'architecture du XIIIe siècle. Il est admirablement mis en valeur par David Bordes.
En Occident, les églises cathédrales et paroissiales ont façonné le paysage urbain et rural. Elles structurent le territoire de la ville et sont souvent le coeur du village. Le lien entre l'église et le cimetière, qui rapatrie très tôt la communauté des morts au côté de celle des vivants, crée une continuité des générations et une identité historique.
Mais qu'est-ce qu'une église ? Elle est d'abord le lieu du rassemblement des chrétiens, où se manifeste l'ecclesia. Elle réunit clergé et laïcs pour célébrer le dialogue permanent des fidèles avec Dieu. Ces rassemblements rythment le temps commun autour des grandes fêtes (temps liturgique), le temps des familles (baptêmes, mariages, décès) et le temps personnel de chaque chrétien.
Signe dans la ville, lieu du rassemblement, l'église est une création humaine qui, par son architecture et son décor, présente ce dialogue de l'homme avec son Dieu et de l'Église avec la société. Naissant dans une société romaine où l'image est omniprésente, la pastorale chrétienne utilisera, dès ses débuts, la création artistique, d'abord à l'intérieur puis à l'extérieur des édifices.
Ce livre retrace l'histoire de cette forme architecturale et de son décor, montrant comment elle est tributaire de deux évolutions qui s'interpénètrent, celle de l'Église et celle des formes artistiques. Alain Erlande-Brandenburg livre ici une synthèse passionnante qui s'étend sur vingt siècles d'histoire, de Constantin à nos jours.
Notre ignorance quasi totale de l'identité des sculpteurs de Chartres, de l'architecte de la Sainte-Chapelle ou des enlumineurs des grands manuscrits à peinture n'est pas le fruit de lacunes documentaires, mais du faible intérêt porté par les hommes du Moyen Age à ceux que nous appelons les artistes. Plus exactement, ils estiment que le seul véritable créateur est le commanditaire, celui qui a voulu l'oeuvre et l'a financée, et c'est lui que nomment les sources.
Intellectuel (quand il est homme d'Eglise) ou bien détenteur de la puissance publique, il n'est pas un mécène qui permet à l'artiste de s'exprimer, mais un maître d'ouvrage qui trace un programme précis à l'intention du peintre, du sculpteur ou de l'architecte.
De ceux-ci il n'attend qu'une seule chose : l'excellence manuelle dans l'exécution.
Dans les derniers siècles de l'Antiquité, la création artistique se trouve entre les mains du pouvoir impérial, puis passe, sous les Mérovingiens et plus encore sous les Carolingiens, à celles des rois, enfin à celles des abbés et des évêques, avant de revenir - comme dans l'Allemagne ottonienne ou la France de Saint Louis - au roi. C'est seulement avec l'apparition, aux XIVe et XVe siècles, d'une société civile qui se détache peu à peu de l'Eglise et de la monarchie que la création s'affirme en tant que telle. Le mouvement est alors lancé : avec le Quattrocento italien puis la Renaissance, on assiste au véritable sacre de l'artiste.
L'approche, très novatrice, d'Alain Erlande-Brandenburg enrichit la réflexion traditionnelle sur le jeu des styles ou des formes, elle affine la reconstitution (chronologique) des filiations et des influences ; elles s'inscrit dans la contingence, dans l'Histoire elle-même. Elle libère l'histoire de l'art de la froideur et de l'abstraction qui parfois la menacent et lui confère la vitalité du vécu humain.
Alain Erlande-Brandenburg, directeur d'études à l'Ecole Pratique des hautes études (IVe section), professeur à l'Ecole des chartes, conservateur général du Patrimoine, ancien adjoint au directeur des Musées de France, ancien directeur des Archives de France (1994-1998), a publié en 1984 L'Art gothique (éditions Mazenod), en 1987 La Conquête de l'Europe, 1260-1380 ("L'Univers des formes"), en 1992 La Cathédrale (Fayard), ainsi que de nombreux ouvrages relatifs à l'art du Moyen Age.
Le jubilé de l'an 1300 sonne pour l'Europe occidentale le glas de l'équilibre qu'a connu la société médiévale. Thomas d'Aquin vient de reconnaître, à côté du droit divin, l'existence d'un droit humain et d'affirmer que le pouvoir peut aussi relever du peuple: le destin des nations comme celui de l'individu va dès lors l'emporter sur d'autres considérations. Cet avènement d'une société civile modifie profondément les conditions de la création. De nouveaux commanditaires - aristocrates, souverains et bourgeois - conçoivent des programmes différents, font appel à des artistes novateurs et établissent avec eux des rapports d'égalité. Le créateur est à présent un véritable partenaire, apprécié pour ses prouesses techniques, pour son imagination et non plus un exécutant. Il découvre un espace de liberté, se trouve assuré de vivre convenablement, voire de s'enrichir. Le même mouvement bouleverse la hiérarchie des arts elle-même. Les souverains, de plus en plus portés sur le monumental, font ainsi de la commande architecturale un instrument essentiel de leur politique. De leur côté, les riches bourgeois des villes, plus sensibles à l'intimité, assurent au peintre un succès qui ne se démentira plus; il intervient partout, fournissant maquettes et cartons pour la broderie, l'émail, la gravure, la tapisserie, le vitrail.Alain Erlande-Brandenburg analyse ce tournant capital qui rompt avec les usages précédents (ils sont l'objet du premier volet de sa recherche: De pierre, d'or et de feu, 1999) et explore l'alchimie de la création au couchant de ce qu'il est convenu d'appeler le Moyen Âge. L'oeuvre d'art n'est plus réductible à une autre, et un créateur peut dès lors s'élever au chef-d'oeuvre. Le portrait des Arnolfini par Van Eyck en est un témoignage éclatant entre tous: l'artiste assiste au moment où un couple s'engage par serment dans le mariage; non seulement il signe son oeuvre, mais encore il se représente auprès des commanditaires: il est désormais un acteur à part entière de la société.Alain Erlande-Brandenburg, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section), conservateur général du Patrimoine, ancien adjoint au directeur de s Musées de France, ancien directeur des Archives de France (1994-1998), directeur du Musée national de la Renaissance (château d'Écouen), a publié de nombreux ouvrages relatifs à l'art du Moyen Âge.