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Bénédicte Heim
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Demain comme une traînée de poudre
Bénédicte Heim
- Quidam
- Made In Europe
- 8 Novembre 2024
- 9782374913940
Dans une vaste demeure vit une femme altière entourée de ses trois enfants presque adultes : Nanthilde, Marovée et Vénérande. Leur père récemment enterré, un étranger, Waldebert, se présente et se propose d'effectuer les travaux de jardinage. Un huis-clos redoutable se met en place, qui croise les univers du conte, du mythe, de la tragédie, de la fiction historique et familiale tout en détournant les codes et les figures imposées.
Demain comme une traînée de poudre joue avec les codes du roman familial, historique, libertin, en une sarabande féroce, furieusement charnelle, gorgée de passion et de haine. Une manière de saga réinventée, veinée d'une ironie subtile, portée par une écriture brûlante et incantatoire, radicalement neuve, qui tient du poème et de la prière. -
Constantin perçoit tout avec une acuité exacerbée. Il est inadapté. Despotique et implacable, son père ne vénère que la force virile, la réussite, les conquêtes conformes. Constantin est à ses yeux un raté qu'il convient de normaliser. Autour de ce tandem ennemi gravitent la mère, bienveillante mais terrifiée, Ambre, la fille aînée, brillante donc épargnée, et Mano, la cadette, rongée par le mépris paternel. Dans une prose cadencée, fiévreuse, au fil d'un monologue haletant qui épouse au plus près les perceptions de l'enfant, Bénédicte Heim raconte un carnage intime. Bénédicte Heim est née en 1970 à Strasbourg. Elle est professeur de français dans un collège de banlieue parisienne. Elle vit à Paris (75012). Elle est l'auteure d'une quinzaine de romans qui se ditinguent par leur dispositif et l'inventivité de la langue.
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C'est le parcours d'un être singulier, un être d'exception travaillé dès l'origine par le mystère et la nécessité de la création.
C'est l'histoire d'une vie fracturée en son centre, déviée de sa trajectoire, confisquée, retranchée de la vie brûlante. C'est l'aventure d'un homme égaré dans une vie qui n'est pas la sienne, une vie prosaïque. C'est l'histoire d'un être qui reprend progressivement possession delui-même. C'est le portrait d'un artiste. C'est l'histoire d'un amour fou par lequel le scandale arrive, par lequel la rédemption advient.
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Ce livre retrace le rapport orageux de l'auteur à l'école. Entre détestation et passion, terreur et allégresse, dégoût et exultation, c'est un parcours d'élève puis de professeur qui nous est conté. Parcours jalonné d'épisodes douloureux voire destructeurs mais aussi d'émerveillements purs, d'éblouissements aussi violents qu'inespérés. On passe d'une paisible école de campagne à un lycée huppé et réputé de centre-ville pour finir dans la tourmente d'un collège de banlieue. Le rapport n'est jamais institutionnel, il ne va jamais de soi, car l'auteur est inadaptable et il lui faut emprunter des chemins de traverse, inventer son propre mode d'être dans ce monde qu'est l'école puisque les modèles proposés la rebutent et la blessent. Le chemin de croix se mue finalement en adhésion lumineuse. On croise des figures de professeurs puis d'élèves, tous hors normes qui ont favorisé cette conversion. Aly, à qui il est rendu hommage dans le titre, est l'un de ces élèves d'exception. En filigrane, on apprend comment la souffrance endurée fut le creuset de l'écriture ainsi que l'épreuve nécessaire pour accéder à une joie tout à fait démesurée, une extase puisque c'est bien d'une relation d'amour et d'un retournement mystique dont il est question.
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Elle : Tu es entré en moi par effraction, par ces quelques mots glissés comme par inadvertance au détour d'une phrase, ces quelques mots qui furent tout de suite morsures déchirant ma conscience embuée, ces quelques mots qui ameutèrent en moi tout un peuple obscur et battant que je tenais durement captif et qui s'est levé, s'élançant et m'assaillant en rafales par grappes successives car c'était la vraie levée d'écrou et c'était comme un battement d'ailes percutant des salves d'écarlate.
Parce que tu m'as dit juste comme ça, juste pour voir : " Je crois que je manque un peu d'amour... ". Lui : Et moi je te voyais pour la première fois et je te parlais comme si c'était la dernière, comme si nous ne devions plus nous revoir sur terre et qu'il fallait que tu recueilles de moi, en une seule fois, tout l'essentiel afin de le propager ailleurs et après moi, il y avait urgence soudain à tout dire de ce que j'avais toujours tu, à tout délivrer de ce que j'avais toujours contenu et il y avait en moi la poussée irrépressible des mots que je décachetais un à un et que je te présentais comme une offrande à la fois liminaire et ultime.
Elle et Lui : Dialogue sur le fil. Fragments d'un discours amoureux. Chronique d'un merveilleux désastre. Ils se cherchent, s'attisent, se cognent, se blessent, se désirent, se brûlent, s'apprivoisent... La parole intervient en cours de déflagration, elle se remémore et elle est contemporaine du lien qui se tisse. Les amants se répondent et peu à peu, mot à mot, bâtissent la légende de leur histoire.
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Quatre personnages en quête de salut.
Une plongée dans l'enfer familial. Monologues croisés du père, de la mère, du fils et de la fille qui ne sont pas autrement nommés que par ces appellations génériques. Tour à tour, à travers des tirades, des litanies plaintives, rageuses, explosives ou déchirantes, ils évoquent l'obscure malédiction qui pèse sur eux et qui est celle de l'amour abusif, dévoyé, destructeur ou cruellement absent. Peu à peu se précise la nature maléfique des liens qui les unissent les uns aux autres, liens corrompus, attaqués par le venin d'une souffrance sans remède.
A la fin, les deux enfants n'auront d'autre choix, pour survivre au désastre, que de reproduire, mais en le convertissant radieusement, l'inceste initial commis par les parents. Ce texte fouille les entrailles de l'humanité souffrante et égarée et il en tire des accents terribles qui l'apparente aux mélopées des mythes archaïques ou des tragédies antiques. Après Tu ne mourras pas où la passion empruntait une voie interdite, après Adoremus nouveau Cantique des Cantiques, Bénédicte Heim explore une nouvelle fois l'amour fou mais sous son versant le plus sombre.
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Alix, peintre ayant tourné le dos à sa vocation.
Ysé, figure de sa rédemption, jeune modèle qui lui rend l'usage de lui-même et de ses dons. Ensemble, ils inventent un amour aussi fécond qu'insatiable, aussi exclusif que donateur et le débridement charnel avive en eux le sens du sacré. Toujours en alerte, en quête d'absolu, ils sont la preuve que le fol amour ne rime pas nécessairement avec perdition. Eux-mêmes artistes, ils font de leur amour leur oeuvre majeure.
Avec ce roman, Bénédicte Heim clôt un cycle consacré à l'amour fou. On retrouve ici sa prose enfiévrée et son goût de la démesure. L'écriture frappe par son lyrisme emporté et par l'alliance qui se fait jour entre un charnel très cru et un ardent élan mystique. La hauteur de vue, le souffle de l'écriture, l'exigence poétique et morale, l'incandescence qui parcourt chaque page font de ce texte une référence en même temps qu'un hommage vibrant, incantatoire, à la passion amoureuse.
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Une jeune fille, Vive, qui fuit un foyer asphyxiant et trouve dans la prostitution une liberté provisoire. Deux adolescents étranges et magnétiques qui entretiennent une relation plus que gémellaire, catalysent les désir et suscitent les plus folles rumeurs. Une femme, Ève, professeur charismatique qui entraîne ses élèves dans la revisitation d'une pièce qui débordera sur leur vie. Une vieille commère, un vieillard raffiné et un jeune homme qui ne peut affronter le monde que par l'entremise d'une caméra. Tous ces personnages appartiennent à une constellation brûlante et explosive. Sous le signe de Phèdre, ils prennent corps et se dévoilent à travers une mise en scène qui les exacerbe. Le mystère règne en maître sur ce texte prenant dont la singularité déroute autant qu'elle captive. À la fin, les énigmes sont levées mais l'envoûtement demeure.
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« Je m'invente les scènes que nous n'avons pas su vivre. J'invente mes cheveux coulant dans vos mains, ma nudité fluide sous votre paume et nos corps étreints par une chaleur qui serait d'après l'orage et même d'après la calcination. Je m'invente pliée nue, corps tout ensemble d'affût et de langueur, corps d'oiselle et de coureuse de fond, corps d'avant la cambrure et d'avant le bond, noyé et cardé d'attente dans un riche fauteuil grenat, corps intérieurement éclaté, écarlate. Corps replié nu dans l'attente de vos soins et de vos exactions. Les saccages et les prévarications opérés valant, surpassant tous les soins. ».
Ce sont des lignes et des voix. Des consciences affolées qui traquent une vérité introuvable.
Un homme et une femme, créateurs tous les deux, se sont aimés d'amour fou. L'homme, l'artiste à présent vénéré, est mort.
Un jeune homme, magnétisé, vient interroger la survivante de ce couple devenu légendaire. Progressivement, il fait affleurer l'indicible, il débusque l'inavouable, le mythe s'effrite, s'humanise.
Sur une autre ligne, la femme s'adresse à un homme muré qu'elle aime, qu'elle a aimé aussi et en même temps que son aimé.
Et puis il y a la femme blanche qui habite et tapisse le corps de la femme centrale. Qui est-elle? D'où vient-elle? De quels confins?
C'est elle, peut-être, l'absolument incaptable, l'énigme personnifiée, qui détient la clef de tout.
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Le nouveau roman de Bénédicte Heim, sans doute un des plus sensuels.
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Tu fais pleurer tes fées marraines
Bénédicte Heim
- Et Le Bruit De Ses Talons
- 30 Janvier 2020
- 9782379120084
Une femme navigue entre des hommes élus. Elle se frotte à eux, s'invente au contact de leurs peaux, de leur langue, de leurs histoires. De leurs silences aussi.
Il y a l'artiste, fantasque, histrionique, qui la régale de mille et une nuits récitatives.
Il y a l'amant perpétuel, lunaire, décroché, qui redresse le monde et établit le socle su?r d'un amour indéfectible.
Il y a l'homme. Sans autre nom possible car il est aussi la figure de l'inconnu, de l'inconnaissable, il est l'autre absolu, qui se dérobe à la prise et creuse un désir incendiaire.
Quelques silhouettes féminines traversent également le paysage et y déposent leur empreinte, délicate ou éruptive.
A? travers ces portraits, sans cesse repris et brodés avec un point différent (plus serré, affiné, ou qui tente un angle d'approche inédit), Bénédicte Heim crée une langue, hypnotique, presque médium- nique, qui s'attache à dire les sensations au plus pre?s de la vérité du désir, de ses embardées, sa violence, ses métamorphoses, son retrait. -
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C'est un corps qui court, qui file comme l'éclair. Pour échapper à la prise, l'emprise, mais aussi pour s'apparier, pour flamber, pour se faire, au contact de l'autre, torche vive. Un corps qui se façonne dans cette tension paradoxale entre fuite et percussion directe. Corps d'adolescente, de jeune fille, de femme.
Mais la chronologie est bousculée. Les hommes aussi qui parfois se percutent, se chevauchent. Car celle qui cavale n'en a jamais fini de tailler son corps au contact des hommes aimés. Elle n'en a jamais fini de tailler l'espace (si réduit soit-il) entre elle et les hommes. Tailler l'espace pour l'ajourer. Pour que, dans le corps à corps, silex contre silex, brûlure contre brûlure, jaillisse l'étincelle.
Pour que fusionnent le sexe et le sacré.
C'est une quête initiatique dans le champ érotique.
C'est une biographie rêvée, fantasmée sur le fil des corps que l'on pille et en qui on se verse. Des corps à qui l'on donne tout de soi pour devenir autre.
Et filer. Repartir en cavale.
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En portant la langue à un point d'ivresse où tout devient viscéral, Bénédicte Heim fait decendre le cerveau dans le ventre (Richard Blin, Le Matricule des anges)
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Elle a 14 ans. Elle tombe follement amoureuse. Jusqu'ici, tout va bien ? Mais c'est d'une femme. Elle a 32 ans. Elle est prof. Comment attirer l'attention de l'aimée qui ne soupçonne rien de ce qu'elle a déclenché ? Comment s'en sortir quand l'amour dont on ignorait tout, le tout premier amour, se mue en passion dévorante et coupable puisqu'il s'adresse à une figure interdite qui n'entend pas donner son consentement ? Existe-t-il une autre voie que de se laisser mourir, de jouer avec sa propre vie jusqu'à éveiller enfin l'intérêt de la seule personne qui importe au monde ? Peut-on trouver une issue quand on heurte l'impossible de plein fouet ?
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Soit quatre personnages en quête non d'auteur mais de sens.
Quatre personnages requis. Diversement, mais au même degré extrême par la beauté. Deux hommes, deux femmes. Un peintre, un photographe, une dramaturge anciennement mannequin star, et une très jeune top model. Ensemble, ils vont expérimenter, l'espace de quelques séances de pose, et jusqu'au vertige, les tournoyantes figures du désir et l'hypothèse de l'amour. Chacun surgira définitivement autre de cette friction décisive à l'altérité.
Chacun sera, à un moment donné, corps et âme intégralement mis à nu. Une exploration minutieuse, poussée dans ses plus infimes et improbables ramifications, des combinaisons et des possibilités offertes par le désir. Par le choc pris dans la double aspiration de l'art et de la nudité. Un texte troublant, aussi magistralement sensuel que cérébral. Une plongée hypnotique dans l'opacité des êtres, dans les arcanes du désir et de la création.
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Une jeune fille.
Un enfant. Déjà, elle s'enlise dans une existence trop plane. Il est débordé par sa singularité. Ils vont se rencontrer, s'espérer, se rejoindre. Au-delà de ce qui est admis et supportable. Pour quelques saisons en paradis, quelques saisons en incandescence. Jusqu'au drame. Car la jalousie du monde profane veille...
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Tu n'es plus ce bolide qui fonce dans le noir
Bénédicte Heim
- Et Le Bruit De Ses Talons
- 23 Avril 2021
- 9782379120251
Une femme regarde les hommes de sa vie. Elle les interpelle, les épelle, les transpose et les transfuse dans sa langue. Singulière, heurtée, presque hallucinée.
Il y a l'artiste, le garçon monté en graine et puis l'homme, sans autre dénomination ni qualificatif car il est le noyau, le coeur nucléaire du désir.
Celle qui parle décline les hommes, leurs gestes, leurs façons, leurs dires. Pour chacun d'entre eux, elle adopte et invente une langue spécifique, distincte, une langue sui generis. Celle qui parle apostrophe les hommes, elle les invoque, les enlace, les prend, les expulse et les maudit tour à tour. Avec ses mots et avec son corps. Elle en avale certains, se les incorpore, en recrache d'autres.
Et puis il y a le père de qui tout procède. Le père qui est l'origine et la blessure du désir. Le père qui appelait un dire à part. Et dont les apparitions scandent et coupent le récit.
C'est une généalogie, une ontogonie, c'est tout une histoire.
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Trois femmes, trois âges, trois voix qui s'entrelacent, se font écho. Une adolescente enragée, une femme adulte en rupture de ban, une vieillarde inapaisable. Ces trois personnalités saillantes monologuent tour à tour, crachent leur révolte, leur dégoût, articulent et précisent leurs désirs qui les façonnent de même que le texte prend forme à mesure qu'elles se formulent et se définissent. Elles sont mère et fille ou voisines, elles se frôlent, se rêvent, se cauchemardent, se percutent, se modèlent et se modulent les unes par rapport aux autres.
C'est l'identification d'une femme à trois époques charnière. C'est la matière même du temps énoncée par des voix féminines. C'est une profération poétique et sauvage qui, chemin faisant, s'affranchit de tous les codes. C'est la difficulté d'être et la quête, infinissable, de sens et d'amour. Et c'est encore l'amour, le difficile, l'interdit, le prétendument damné, même, mais qui seul fait rougir le sang.
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Ce recueil est le fruit d'une année inouïe. Il est l'oeuvre d'un groupe d'élèves dont la créativité, l'imagination débridée, l'esprit d'initiative et d'entreprise n'ont cessé de me surprendre. Pendant un temps, pour inciter les enfants à écrire, je lançais des amorces, je lisais des textes, je fournissais des éléments et des aliments pour nourrir leurs récits. Mais, assez vite, il s'est produit une manière de prodige, à savoir que les élèves se sont mis à écrire spontanément, abondamment, sans que j'intervienne en amont, sans que soit nécessaire aucune incitation ou exhortation de ma part. Chaque semaine, et bientôt chaque séance, était riche de nouvelles moissons textuelles. En outre, les enfants ont rapidement pris l'habitude de travailler en groupe et de façon autonome, si bien que l'émulation (et l'émulsion créative) ainsi générée incitait chacun à donner sa pleine mesure. Ainsi se sont conjugués, pendant des mois, l'inventivité bouillonnante, les dons protéiformes, l'humour incisif et l'esprit décapant de ces talents précoces.
Le résultat illustre on ne peut mieux le fameux adage : « La valeur n'attend pas le nombre des années » et prouve que nos élèves recèlent des mondes et des merveilles.
Quant à moi, je ne peux que m'incliner devant ce joyau qui me remplit d'admiration et de gratitude. -
J'ai entre douze et quinze ans, et j'écris...
« Ce résultat illustre on ne peut mieux le fameux adage la valeur n'attend pas le nombre des années et prouve que nos élèves recèlent des mondes et des merveilles » Bénédicte Heim -
Une jeune fille. Un enfant. Déjà, elle s'enlise dans une existence trop plane. Il est débordé par sa singularité. Ils vont se rencontrer, s'espérer, se rejoindre. Au delà de ce qui est admis et supportable.
Pour quelques saisons en paradis, quelques saisons en incandescence. Jusqu'au drame. Car la jalousie du monde profane veille.