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Barbara Meazzi
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Il Fantasma del romanzo : Le futurisme italien et l'écriture romanesque (1909-1929)
Barbara Meazzi
- Universite De Savoie
- 15 Avril 2021
- 9782377410590
Malgré l'absence d'un appareil théorique, force est de constater que le futurisme a produit des textes en prose que l'on peut légitimement appeler «romans». Si l'on s'en tient aux suggestions de la critique contemporaine, qui n'est pas du tout unanime quant aux oeuvres et aux auteurs, on compterait une dizaine de romans, en tout et pour tout, entre 1910 et 1935. Pour notre part, nous avons comptabilisé un nombre de romans écrits par les futuristes nettement plus élevé: Palazzeschi, Corra et Ginna, Buzzi, Carli, Cangiullo, et puis Fillia, Brosio, Casavola, Folgore et Marinetti lui-même, dont on a finalement peu étudié la production romanesque, impriment et diffusent toutes sortes de «romans», antiromans, poèmes-romans, tentatives de romans, chaque texte affichant et revendiquant une spécificité futuriste. Force est de constater, dès lors, que les futuristes se sont approprié l'écriture en prose et ont essayé d'en faire un terrain d'expérimentation: peut-on légitimement penser qu'elle est futuriste? Un romancier futuriste écrit-il un roman ou un roman futuriste? Existe-t-il un «roman» futuriste?
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Futurismo a nizza : la mostra ritrovata (1934)
Rossella Lorenzi, Barbara Meazzi, Serge Milan
- Universite De Savoie
- 4 Avril 2023
- 9782377410842
Le 30 mai 1934, Filippo Tommaso Marinetti, le fondateur du mouvement futuriste, inaugure une exposition d'oeuvres d'art au célèbre hôtel Negresco de Nice.
Plus de vingt ans s'étaient écoulés depuis la mémorable première grande exposition de peinture futuriste qui avait eu lieu à la galerie Bernheim-Jeune, à Paris, en février 1912. Le milieu artistique parisien s'en était ému: dans Le Petit Bleu, le 9 février 1912, avait paru un article de Guillaume Apollinaire affirmant qu'il s'agissait de la peinture « la plus dangereuse que l'on puisse imaginer », avant de conclure: «Cependant, l'exposition des peintres futuristes apprendra à nos jeunes peintres à avoir encore plus d'audace qu'ils n'en ont eu jusqu'ici».
Une vingtaine d'années plus tard, le futurisme s'est imposé sur la scène artistique européenne, mais l'exposition organisée à l'hôtel Negresco ne suscite plus aucune controverse : la presse consacre à l'événement peu d'articles, bien que la soirée d'ouverture, et notamment le banquet et le concert du Maestro Giuntini, ne manquent pas d'éveiller la curiosité d'un public d'habitués, aristocrates et roturiers, dans l'un des palaces les plus élégants de la Côte d'Azur.
Les auteurs du volume Futurismo a Nizza: la mostra ritrovata (1934) proposent une redécouverte de cette exposition et reviennent sur les circonstances - artistiques, politiques et culinaires - de son inauguration. -
Le concept d'avant-garde semble bien avoir disparu aujourd'hui de notre horizon intellectuel. Mais son effacement de la scène contemporaine n'est pas sans avoir laissé des traces qui sont comme autant de signes dispersés d'une liberté toujours à conquérir, d'un futur toujours à imaginer. Si le modernisme (Proust, Joyce, Eliot, Musil) a défendu une esthétique fondée sur le principe de l'autonomie de l'art, les avant-gardes historiques des années 1920-1930, en revanche, ont voulu réconcilier l'art et la vie au prix de cette autonomie. Si les deux projets semblent s'exclure, la coupure est en réalité moins nette qu'elle n'apparaît en théorie. Entre les principes affichés par les manifestes et la praxis créatrice s'est creusée une distance où s'est joué le destin de la littérature et de l'art du 20e siècle. Il appartient sans doute aux "oublié(e)s", figures sorties de l'ombre, de jeter à contre-jour une lumière décapante sur l'histoire des avant-gardes, leurs enjeux et contradictions.