Christine de Pizan, née en 1364 à Venise et morte en 1430 à Poissy, a connu de son vivant une très grande renommée et a occupé une place majeure dans la vie intellectuelle et les débats d'idées de son temps. Poète certes, elle écrit aussi avec une autorité reconnue dans les domaines politiques, historiques, philosophiques et est généralement considérée comme la première femme ayant vécu de sa plume.
Cependant son oeuvre tombe dans l'oubli après la Renaissance et il faut attendre le XXe siècle pour qu'on la relise, regain d'intérêt qui est l'oeuvre de féministes qui voient en elle, souvent à juste titre , une pionnière de leur cause. Elle s'est par exemple opposée vivement à Jean de Meung et à la misogynie du Roman de la rose. Il est temps de relire et redécouvrir une oeuvre dont Jacques Roubaud considère qu'elle atteint un sommet dans l'art de la ballade. C'est Jacqueline Cerquiglini-Toulet qui présente ici, avec enthousiasme et empathie, les fameuses ballades accompagnées d'une traduction en français moderne. Cette parution est autant un événement littéraire qu'une justice rendue.
Née à Venise en 1364, fille de l'astrologue de Charles V, poétesse, historienne, moraliste, Christine de Pizan serait « le premier auteur » de la littérature française. La Cité des Dames couronne son oeuvre féministe. Profondément déprimée par la lecture d'une satire misogyne, l'auteure se lamente d'être née femme. Apparaissent alors pour la consoler trois envoyées de Dieu : Raison, Droiture et Justice. Avec leur aide, Christine de Pizan construira une cité imprenable où les femmes seront à l'abri des calomnies. Les pierres de ce bel édifice seront les femmes du passé, guerrières, artistes et savantes, amoureuses et saintes !
L'argumentation surprend par sa modernité : Christine de Pizan y aborde le viol, l'égalité des sexes, l'accès des femmes au savoir... La Cité des Dames apparaît comme un ouvrage capital pour l'histoire des femmes et pour la pensée occidentale à l'aube des temps modernes.Traduction et introduction de Thérèse Moreau et Éric Hicks.
Plus de deux siècles après son émergence en tant que discipline de moeurs et de mots, la courtoisie s'altère en galanterie, ce jeu cruel de collectionneurs plus préoccupés de nobles proies à inscrire à leur tableau de chasse que d'unisson des coeurs et des corps. C'est dans ce cadre que Christine de Pizan prend en route, comme on se lance un défi, une relation amoureuse déjà bien entamée, sur fond de harcèlement courtois. La dame qui cède ne le fait pas sans livrer à son tour bataille contre des mots, contre des procédés éventés qu'elle impose à son amant de renflouer en actes, avec ce fol espoir, dans sa résistance comme en ses abandons, de reconstruire une éthique du désir.
La collection Lettres gothiques se propose d'ouvrir au public le plus large un accès à la fois direct, aisé et sûr à la littérature du Moyen Age.
Un accès direct en mettant chaque fois sous les yeux du lec-teur le texte original. Un accès aisé grâce à la traduction en français moderne proposée en regard, à l'introduction et aux notes qui l'accompagnent. Un accès sûr grâce aux soins dont font l'objet traductions et commentaires. La collection Lettres gothiques offre ainsi un panorama représentatif de l'ensemble de la littérature médiévale.
LE CHEMIN DE LONGUE ÉTUDE Christine de Pizan, fille d'un médecin et astrologue italien au service de Charles V, se retrouve veuve à vingt-neuf ans, avec la charge de trois enfants. Elle devient alors la première femme à vivre de son métier d'écrivain et se montre très soucieuse de défendre les femmes, calomniées et maltraitées dans un monde masculin.
En écrivant Le Chemin de Longue Etude, Christine de Pizan veut prouver sa capacité à entrer dans le débat moral et politique de son temps. A la faveur d'une vision, elle gagne les sphères célestes et assiste à un débat entre les forces qui régissent la société. Ce débat vise à déterminer les qualités idéales d'un prince qui gouvernerait le monde entier. Quand elle redescend sur terre, elle est prête à en soumettre le texte au roi de France. Son poème pourra contribuer ainsi à la réforme du pays.
Oeuvre majeure de Christine de Pizan, Le Chemin de Longue Etude était jusqu'ici introuvable. Le présent volume en offre une édition nouvelle - la première depuis plus d'un siècle - et, pour la première fois, une traduction en français moderne.
Le présent volume offre une nouvelle édition du Livre du duc des vrais amants de Christine de Pizan, accompagnée de la première traduction de l'oeuvre en français moderne.
Entre 1403 et 1405, après de nombreuses oeuvres lyriques et narratives consacrées à l'amour, et à une époque où elle s'adonne plutôt à des ouvrages politiques et moraux, Christine se fait l'interprète d'un jeune duc dont elle relate l'éducation sentimentale, telle qu'il la lui a contée. S'agit-il, sous couvert d'une oeuvre de commande, de se faire le relais d'un langage courtois, essentiellement masculin ? L'oeuvre marque ses distances par rapport à la tradition et aux clichés du dit amoureux. Elle prend la forme d'un récit polyphonique entremêlant vers et prose, clos par un recueil lyrique. Au travers de lettres et de poèmes, Christine fait entendre également les voix féminines, et souvent discordantes, de la dame et de sa gouvernante, Sibylle de la Tour. Aussi peut-on lire la dernière fiction romanesque de l'auteur, dans le prolongement du débat sur Le Roman de la Rose auquel Christine prit part au tournant du XVe siècle, comme une nouvelle pièce à charge à verser au dossier des illusions de l'amour.
Le présent volume fournit l'édition critique des lettres que Christine de Pizan a écrites contre le Roman de la Rose, d'après le manuscrit le plus récent contrôlé par l'auteure. Il présente en outre pour la première fois un ample glossaire et une vaste étude linguistique du texte.
Sans doute à Bruges, vers 1460, un copiste et un enlumineur réalisent pour Antoine, Grand Bâtard de Bourgogne, bibliophile passionné comme son père Philippe le Bon, une magnifique version d'un texte écrit soixante ans plus tôt par une femme - la première femme écrivain professionnel en France. Ce texte, intitulé "Épître d'Othéa", est une lettre adressée à un jeune chevalier de quinze ans, Hector de Troie, pour lui enseigner son métier et ses devoirs moraux et spirituels (Othéa est la déesse Prudence, derrière laquelle se cache l'auteur). Il s'agit de cent histoires de Troie, histoires qui, selon la forme moyenâgeuse, comportent à la fois récit et images. Il constitue ainsi un miroir des princes tout autant qu'un dictionnaire de mythologie. L'ouvrage représente un ensemble exceptionnel de textes et de miniatures qui fixent dans la mémoire les souvenirs de la fable antique et de l'enseignement chrétien.
Une très complète introduction de Jacqueline Cerquiglini-Toulet (professeur de Littérature française médiévale à la Sorbonne - Paris IV, membre de l'Institut universitaire de France) présente à la fois l'auteur et cette oeuvre.
Les Sept psaumes allegorisés, oeuvre de la maturité de Christine, peuvent être situés dans une perspective de vulgarisation du savoir : enseignement et dévotion, en français, à partir des Psaumes, mais en intégrant à la prière un ensemble de données exemplaires et pédagogiques, en particulier politiques, en rapport direct avec l'actualité du royaume et de la Chrétienté. C'est donc une oeuvre de plus qui vient compléter le vaste champ d'investigation de la femme écrivain au service d'une parole qui vise à éduquer. Ce texte avait été édité en 1965 par Ruth Ringland Rains, qui n'avait pas vu tous les manuscrits ; cette édition était d'ailleurs devenue presque introuvable. Il était donc nécessaire de fournir une nouvelle édition critique de ce texte écrit dans le contexte du Grand Schisme. La présente édition est basée sur quatre des cinq manuscrits connus des Sept psaumes allegorisés de Christine de Pizan, le cinquième, de toute évidence en mains privées, restant toujours inaccessible.
D'inspiration pleinement religieuse, les Heures de contemplacion sur la Passion de Nostre Seigneur Jhesucrist s'adressent en premier lieu à un public féminin. Les textes sur la Passion sont légion au Moyen Âge, mais l'oeuvre de Christine de Pizan, écrite dans les années 1420 et probablement au couvent des Dominicaines à Poissy, donne une tournure toute personnelle aux sources et modèles dont elle disposait. Ses choix sont heureux : en suivant les Évangiles sans pour autant négliger la légende, et surtout en ajoutant des accents féminins, elle a composé des Heures uniques, qui présentent la Passion d'une façon jusque-là inconnue.
Editées par L. Dulac et R. Stuip. Avec le Petit traictié de la mort et passion de Nostre Seigneur Jhesucrist attribué à Jean Gerson.
Ce volume contient la traduction en français moderne des lettres que Christine de Pizan a écrites en 1401-1402 au cours du débat sur le Roman de la Rose, dont elle critique la misogynie et l'obscénité. Les autres pièces du débat sont traduites en annexe.
Composé en 1410 alors que la France sombre dans la guerre civile, le Livre des fais d'armes et de chevalerie rassemble dans un traité unique des sources antiques et les acquis les plus récents du droit de la guerre. Cette édition génétique permet de suivre l'évolution du texte entre plusieurs manuscrits originaux.
Née à Venise en 1364, Christine de Pizan est considérée comme la première femme de lettres française ayant vécu de sa plume. Poétesse, épistolière, traductrice et compilatrice infatigable, elle se distingue des femmes et même de la majorité des clercs de son époque par son érudition. Dans une oeuvre prolifique et diverse émerge Le Livre des faits et bonnes moeurs du sage roi Charles V, biographie riche en détails sur le règne d'un prince qui était aussi son mentor.
Le Livre des faits est aussi un précieux document sur certains épisodes de la guerre de Cent Ans. En effet, alors que le royaume plonge dans l'abaissement et le délitement, cette oeuvre magistrale, d'une extrême utilité pour les historiens, dessine le portrait d'un prince idéal et rappelle les moments importants de la vie d'un roi qui a réellement existé et qu'elle a connu. Pour la première fois le lien s'établit, de manière puissante et originale, entre un engagement et son expression formelle.
Christine incarne l'approche singulière d'une intellectuelle hors norme. À l'aube des temps modernes, la voix poétique est aussi voix politique, et elle est incarnée par une femme.
Christine de Pizan (Venise, vers 1364 - Paris, vers 1431), est arrivée à Paris en 1369, à l'âge de cinq ans. Elle fut la première écrivaine à vivre de sa plume. Après son veuvage, en 1390, elle écrivit une douzaine de livres en prose, près de deux cents ballades, des Dits et des Débats.
Son oeuvre, d'un foisonnement exceptionnel, possède la grâce de l'émotion et la majesté de l'érudition. Chacun de ses recueils de poèmes commence par des textes qui expriment la douleur de la solitude, puis se clôt sur l'évocation de l'amour retrouvé après avoir exploré, plusieurs siècles avant les Précieuses, le paysage de la " Carte du Tendre ".
Ainsi plaist au tres redoubté prince, monseigneur de Bourgoigne, que le petit entendement de mon engin s'applique à ramener à memoire les vertus et fais du tres sereins prince, le sage roy Charles, ameur de sapience et toute vertu ; des quelles choses, pour emplir le dit commandement, me suis informée, tant par croniques, comme par pluseurs gens notables encore vivans, jadis ses serviteurs, de sa vie, condicions, meurs, ordre de vivre, et de ses fais particuliers : et pour ce que moy bien informée treuve que les biens de lui se pevent assez conduire par ces .III.
Graces, ay je dit en mon prologue, que je traitteray de noblece de courage, chevalerie et sagece, en distinction de .III. parties.
En ce temps de joyeulx esté Que Phebus est en sa haultesse, Amours, pour sa joyeuseté, Me retient a court de liesse, Et ma donné de sa noblesse, Dont humblement le remercy, Une gracieuse maistresse Ou j'ay trouvé don et mercy.
Elle est de beauté nompareille, Gente, jeune oultre mesure, Yeulx rians et face vermeille, Oncques ne vis telle figure A descripre sa pourtraiture Fault mon sens et entendement. C'est la plus belle creature Qui soit dessoubz le firmament.
Je chante par couverture, Mais mieulx plourassent my oeil, Ne nul ne scet le traveil Que mon povre cuer endure.
Pour ce musse ma doulour Qu'en nul je ne voy pitié, Plus a l'en cause de plour, Mains treuve l'en d'amistié.
A tres excellent, redoubtee et puissant princesse, ma dame Ysabel, roÿne de France.
Tres redoubtee dame, ne vous soit doncques merveille se a vous, qui au dit et oppinion de tous pouez estre la medecine et souverain remede de la garison de ce royaume a present playé et navré piteusement et en peril de piz -ore se trait et tourne-, non mie vous supplier pour terre estrange, mais pour vostre propre lieu et naturel heritaige a voz tres nobles enfans.