Marcus Tullius Cicero est né à Arpinum en 106 av. J.-C. et mort à Formies en -44, assassiné par les soldats d'Antoine. Homme politique, avocat, orateur, écrivain philosophe, Cicéron fut admiré de tous les temps. Son oeuvre est l'une des plus considérables de la littérature latine, elle est fondatrice de la société occidentale. On sait que Rome accordait une importance particulière aux liens sociaux. Un écrit qui "légiférait" en matière d'amitié, offrant des critères moraux raisonnés, était donc le bienvenu.
" Dans la vie, il faut, je crois, observer la loi qui est gardée dans les festins des Grecs : "Qu'il boive ou qu'il s'en aille !" C'est raisonnable : que l'on jouisse comme les autres et avec eux du plaisir de boire ; ou bien que l'homme sobre ne se heurte pas à la violence des ivrognes et qu'il s'en aille d'abord ; de même quitte, en prenant la fuite, les injustices du sort si tu ne peux les supporter. " Avec clarté et pragmatisme, Cicéron se propose de nous guider sur les chemins de la sagesse et du bonheur.
La correspondance de Marcus Tullius Cicéron est l'une des plus abondantes que l'Antiquité nous ait léguées : près d'un millier de lettres qui représentent un formidable témoignage à la fois historique, politique, social et personnel, celui d'un citoyen qui se trouvait au coeur des intrigues au dernier siècle de la République romaine. Elles nous entraînent dans les coulisses du pouvoir.
Elles nous brossent surtout le portrait d'un homme, avec ses forces et ses faiblesses, ses erreurs et ses doutes, ses incertitudes et ses contradictions. Elles permettent d'humaniser une figure tutélaire qui laisse percer, au fil des pages, ses soucis d'homme, ses défauts, ses humeurs, son manque de courage, son égoïsme, ses sentiments intimes. Était-il toujours sincère ? Certes, non. Le mensonge, la duplicité, la clabauderie, le goût très romain du trait qui assassine sa cible sont partout présents... Elles révèlent encore un homme de lettres qui goûte certains plaisirs plus que de raison et plus fort que sa fortune ne le lui permet, tout cela en contradiction avec les beaux principes énoncés dans ses traités de philosophie. Qui eût imaginé Cicéron gourmand jusqu'à s'en rendre malade, ou amateur du plaisir de la conversation avec « un petit coup dans le nez », comme il l'écrit lui-même. « Que de plaisanteries qui sont mises dans la correspondance paraîtraient déplacées si on les rendait publiques », reconnaît-il dans l'une de ses missives.
La correspondance n'offre pas à lire la Vérité, mais bien plutôt la vérité d'un homme qui fut l'une des plus grandes figures de cette République agonisante et à qui nous devons les fondements d'une pensée proprement romaine ainsi que l'élaboration d'une philosophie de l'histoire qui a nourri pour des siècles notre civilisation. Cicéron fut, en son temps, le plus grand défenseur de la liberté, cette libertas au nom de laquelle il luttait contre le pouvoir du tyran, qu'il se nommât César, Pompée, Antoine ou Octave. Le coeur de son engagement.
Cette édition, qui s'appuie sur la traduction de la Collection des Universités de France, est la première à présenter l'intégrale de la correspondance de Cicéron.
En citoyen philosophe, Cicéron démonte ici, avec une logique implacable, les mécanismes de la crédulité et de la superstition. Conformément aux idéaux de la cité antique, il défend la liberté de pensée face aux dieux et à l'angoisse qui paralyse.
Cet ouvrage vif et ironique, qu'on lit d'une traite, est éminemment actuel en notre temps où se multiplient les intégristes et sectaires de tout bord. Il passionnera aussi par ses descriptions captivantes sur la voyance, l'astrologie, l'interprétation des rêves ou les oracles grecs et romains.
Pour la plupart de ces techniques divinatoires antiques, cet ouvrage constitue, dans un style vivant et avec un humour féroce, le seul témoignage qui soit parvenu au monde moderne.
Dans ce dialogue rédigé à la fin de sa vie, quand les institutions politiques et religieuses de la république romaine sont bouleversées, Cicéron soumet à la libre discussion critique les doctrines théologiques des deux philosophies dominantes, l'épicurisme et le stoïcisme. Conformément à la tradition de la Nouvelle Académie, le débat cherche à fixer une définition au moins probable de la nature des dieux et de leurs relations avec le monde des hommes.
En philosophe soucieux de prendre en compte les déterminations culturelles et historiques dans la formation des conceptions des dieux, Cicéron conteste la validité des « notions communes » sur lesquelles les épicuriens et les stoïciens fondent leurs doctrines en leur opposant la diversité des représentations des dieux et des pratiques religieuses. Par là, ce dialogue livre un témoignage d'une richesse exceptionnelle sur toutes les formes qu'a pu prendre dans l'Antiquité la pensée du divin
Protecteur de Sicile où il règne en despote, Verrès, collectionneur maniaque, dépouille le pays de ses plus belles oeuvres d'art : fourberies, cruautés, tout lui est bon. Mais son mandat expire, il est mis en accusation. Contre lui, se dresse Cicéron qui va faire son enquête sur place. Puis, implacable, il ouvre le dossier de la plus gigantesque affaire de concussion de l'Antiquité.
Début de l'introduction : « L'affaire Verrès est très complexe, en raison de ses incidences politiques, de la personnalité curieuse de l'accusé et des motifs de l'accusation : son retentissement jusqu'à nos jours, où elle soulève encore des polémiques, est évidemment dû au talent de Cicéron qui ne lui a pas consacré moins de sept discours, dont deux seulement ont été réellement prononcés, le : contre Caecilius et la Première Action contre Verrès. L'exil spontané du prévenu ayant interrompu les débats, Cicéron publia ensuite la Seconde Action contre Verrès qui comprend cinq discours ou livres. Dans le premier (sur la préture urbaine), il est question des honteux trafics de Verrès, préteur à Rome ; dans le second (sur la façon dont Verrès rendit la justice en Sicile), des iniquités qu'il a commises dans les affaires judiciaires, pendant sa propréture ; dans le troisième, de ses malversations dans la perception des impôts et les approvisionnements en blé. Le quatrième : les oeuvres d'Art, montre Verrès collectionnant les richesses artistiques aux dépens de ses administrés. Le cinquième : des Supplices, flétrit en Verrès le mauvais général usant de façon inique et cruelle de son droit de supplices. Ces deux derniers discours sont les plus justement célèbres de l'ensemble des Verrines. »
Véritable chef-d'oeuvre de l'art oratoire, ce plaidoyer fut écrit par cicéron pour la défense du sénateur milon, accusé du meurtre de clodius, en janvier -52.
Cette affaire criminelle revêt autant un caractère privé que public : c'est l'histoire d'une haine personnelle qui reflète et illustre celle des mouvements politiques qui s'affrontent alors, les optimates et les populares, c'est aussi une illustration de la lutte acharnée qui oppose les grands chefs du moment, plus soucieux de leur gloire personnelle que de celle de rome. témoignage important sur une époque troublée oú la république agonise, et sur une affaire éminemment politique, point d'orgue de l'anarchie qui règne alors à rome avant que n'éclate la guerre fratricide entre césar et pompée.
Le traité De la divination, rédigé en 44 avant J.-C., se présente comme un dialogue entre Cicéron et son frère Quintus. Au premier livre, Quintus, porte-parole des Stoïciens, défend la croyance en la divination ; son exposé est riche d'exemples et de citations poétiques. Au second livre, Cicéron lui-même, disciple de la Nouvelle Académie, critique les arguments et les exemples de son frère avec une verve ironique qui annonce l'esprit des Lumières. De lecture captivante, ce traité constitue un beau témoignage de liberté d'esprit, tout en étant une de nos principales sources sur les pratiques et les croyances divinatoires de la Grèce et de Rome.
Après une longue introduction générale, ce premier volume, oeuvre de plusieurs spécialistes, offre le texte et la traduction du premier livre, avec un abondant commentaire. Un second volume le suivra prochainement, avec le texte, la traduction et le commentaire du second livre.
Les deux livres du De diuinatione se présentent comme un dialogue philosophique de villa, tenu à Tusculum, entre Cicéron et son frère Quintus. La question porte sur le crédit qu'il convient d'accorder à la divination. Au livre 1, Quintus se montre affirmatif ; son exposé, d'orientation globalement stoïcienne, repose sur de nombreux exemples, tant grecs que romains. Mais au livre 2, Cicéron, qui s'inspire des académiciens Carnéade et Clitomaque, adopte une position plus nuancée, voire nettement sceptique ; il admet cependant l'importance de la divination comme facteur de modération dans la vie politico-religieuse. La rédaction du De diuinatione étant achevée pour l'essentiel à la mort de César, l'Arpinate - soucieux de renouer avec l'action politique - y intègre le bilan de son oeuvre philosophique.
Après une introduction spécifique, ce second volume contient le texte, la traduction et le commentaire du second livre.
Ce volume contient les livres II à VI de La République.
Il est difficile pour nous d'imaginer que l'illustre Cicéron fut un jour un obscur débutant : le Pour Sextus Roscius donne à voir un jeune avocat encore peu connu, plein de la fougue et de l'audace propres à ceux qui n'ont rien à perdre car ils n'ont encore rien gagné. Après ce discours, ce fut chose faîte : avec le Pour Sextus Roscius Cicéron entre au cénacle restreint des avocats de talent, et à celui, plus restreint encore, de la postérité. A l'origine du scandale, se trouve une histoire de famille. Sextus Roscius, chevalier romain, est assassiné près des Bains de Pallas. Son fils aîné, riche propriétaire d'Amérie, est accusé et tous ses biens sont saisis. Cicéron s'empare du cas : non seulement Sextus Roscius est acquitté, mais le texte fait l'effet d'un brulôt contre la politique de Sylla. Toutefois, pour juger des implications de cette ténébreuse affaire, il ne reste que le texte de la plaidoirie, sans doute enjolivé lors de sa publication.
A ce texte fondateur, il manquait une nouvelle édition : les études cicéroniennes n'ont de cesse de se développer donnant lieu à de riches interprétations, dont il était nécessaire de faire état. Notre nouvelle édition fait le point des connaissances les plus récentes, tout en rappelant les acquis des dernières années. La notice introductive propose en outre une documentation détaillée du système juridique romain et du contexte politique dans lequel le discours fut prononcé. Chacun des acteurs du procès est présenté, tandis que de judicieuses pistes de lectures sont fournies au lecteur. Le discours, son style et sa rhétorique, sont présentés en détail et assortie d'une bibliographie indicative. Des notes abondantes, situées en fin d'ouvrage, donnent l'occasion d'approfondir la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index Nominum.
Cicéron, homme politique romain républicain, avocat et philosophe, est l'auteur de discours tenus comme des modèles de l'expression latine classique : Verrines ; Catilinaires . Lors de sa carrière politique il écrit d'importants traités liés à sa pratique : De l'orateur ; De la République .
Après la révolution césarienne (49-46), il se retire de la vie politique et se consacre à son oeuvre philosophique : De fi nibus , Les Académiques , Les Tusculanes. Les Tusculanes , oeuvre de philosophie morale pratique, tirent leur nom de la propriété de Cicéron à Tusculum où ils ont été rédigés. Sous inspiration stoïcienne, il y médite sur la voie du bonheur qui ne peut se trouver que par la libération de l'âme des passions qui y font obstacle : Du chagrin en est le livre III.
Le de amicitia, l'un des derniers traités de cicéron, s'inscrit dans une tradition de réflexion dont il ne nous reste avant lui que les témoignages de platon et d'aristote.
Mais cicéron, comme dans ses autres ouvrages, écrit pour son temps : au lendemain de l'assassinat de césar, il définit l'amitié à la fois d'après les concepts grecs et en fonction des conditions sociales et politiques de la vie romaine, avec l'intention d'en faire le fondement d'une renaissance de l'esprit républicain.
Cette alliance de la tradition romaine aux principes de sagesse grecs forme le coeur de l'humanisme cicéronien dont s'inspirera notre culture classique.
Parmi les traités de Cicéron, le Cato Major de Senectute est l'un des plus brefs et des plus riches : écrit en 44, sans doute non loin des fameuses ides de mars, ce texte se présente comme un dialogue fictif entre le héros des guerres puniques, Scipio Aemilianus et C. Laelius. Ces deux derniers, présents dans d'autres textes de Cicéron, servent essentiellement à donner la réplique au personnage historique. En pleine crise politique, à l'heure où la République chancelle, Cicéron fait l'éloge d'un des héros de la République romaine, et montre qu'à 62 ans on peut non seulement gouverner mais encore gouverner sagement, car Caton est ici présenté comme la figure emblématique du sage romain.Notre édition présente en un volume ce court traité. La riche introduction fait le point sur les connaissances relatives à ce texte, notamment sur les problèmes de datation. Le traité est situé dans l'oeuvre de Cicéron tandis que de judicieuses pistes de lecture sont proposées. Les sources, tant grecques que latines, sont analysées en détail, de même que l'histoire de la tradition manuscrite. Une bibliographie succincte est offerte au lecteur soucieux d'approfondir, tandis que des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index Nominum.
LES DÉBUTS DE LA GUERRE CIVILE PREMIÈRE PARTIE : LE RETOUR DE CICÉRON D'ATHÈNES À ROME ; DU 14 OCTOBRE 50 AU 4 JANVIER 49DEUXIÈME PARTIE : LA RUPTURE ET LE DÉSARROI SÉNATORIAL : DU 12 JANVIER AU 11 FÉVRIER 49TROISIÈME PARTIE : L'AFFAIRE DE CORFINIUM : DU 11 AU 25 FÉVRIER 49QUATRIÈME PARTIE : L'ATTENTE DES NOUVELLES DE BRINDES : DU 26 FÉVRIER AU 10 MARS 49CINQUIÈME PARTIE : POMPÉE ABANDONNE L'ITALIE : DU 11 AU 25 MARS 49