Le traité sur l'amitié - de Amicitia - qu'on trouvera ici dans une traduction nouvelle, est un des derniers textes de Cicéron. Pour le célèbre avocat romain, l'amitié est le bien fondamental : « Je me demande, écrit-il, si, à part la sagesse, les dieux ont donné aux hommes quelque chose de meilleur ».
Comment choisir ses amis ? Comment les mériter ? Comment les garder ? Sur tous ces points, les réflexions de Cicéron n'ont pas pris une ride.
Quels sont, au fin fond de nous-mêmes, les inclinations funestes, les troubles de l'âme ou penchants détestables qui nous empêchent d'être heureux ? Comment et pourquoi sommes-nous consumés par nos passions ? C'est à la définition du souverain bien mais aussi des illusions qui nous éloignent que Cicéron s'attache ici.
Oeuvre et chef-d'oeuvre de pleine maturité, les Tusculanes parachèvent en quelque sorte l'enseignement du grand stoïcien romain.
Seuls les sots, affirme Cicéron, se lamentent de vieillir. À chaque âge ses vertus et ses plaisirs. En vérité, c'est bien l'art de vieillir qu'il s'agit de réapprendre si l'on veut avancer dans la vie sans aigreur ni regrets.
Rédigé en 44 av. J.-C., le fameux traité sur la vieillesse - Cato Maior, de Senectute - connut un succès considérable qui ne s'est jamais démenti.
Les livres II et III des Tusculanes sur la souffrance ont traversé les âges.
Cette réflexion est un baume de sagesse pour notre mal de vivre.
Avec cynisme, Quintus Cicéron montre à son frère Marcus Tullius, candidat au consulat, les « ficelles » d'une campagne efficace. On a joint à ce traité une lettre de Marcus Tullius à son frère sur l'art de gouverner une province.
Les Tusculanes définissent l'attitude du sage devant les réalités qui mettent l'âme au défi : mort, souffrance, chagrin, passion, bonheur. Il s'agit ici du livre I, le plus ample et le plus profond.
Les stoïciens, constate Cicéron, ont du mal à faire accepter la plupart de leurs idées : elles déconcertent le grand nombre et vont à l'encontre des opinions communément admises. Pourtant, poursuit l'orateur, ce que la majorité rejette comme de trop subtils paradoxes est profondément vrai, et Socrate lui-même aurait pu le reprendre à son compte.
Il vaut donc la peine de présenter d'une façon nouvelle quelques-uns de ces paradoxes, non pour le seul plaisir de la rhétorique, mais pour inviter le lecteur à réviser l'échelle habituelle des valeurs.
En quelques pages particulièrement enlevées, et dans lesquelles on retrouve l'ironie propre au grand orateur, Cicéron démontre qu'il n'est de vraie richesse que dans la sagesse, et point d'espoir de savourer la vie autrement qu'en tempérant son appétit.
Aujourd'hui, quand tant de sirènes cherchent à nous persuader du contraire, il peut n'être pas sans intérêt de prêter l'oreille à la voix du Romain. Son texte, plus d'une fois cité par Montaigne, ne vaut pourtant pas seulement pour sa morale : le premier dans la littérature latine, Cicéron introduit dans un texte à vocation philosophique des exemples de vies vertueuses ou vouées au vice, tirés de l'histoire romaine. L'orateur évite ainsi l'abstraction, mais surtout il inaugure une tradition qui, reprise et développée par la suite, a fait de l'histoire de Rome une réserve inépuisable de modèles pour les écoliers, les artistes et les penseurs.
Moins connu que son aîné marcus tullius, quintus cicéron apporta à son frère qui se lançait dans la politique son expérience du "terrain".
On pourrait sous-titrer ce manuel l'art de conquérir des voix ou encore : l'art de la démagogie. frisant le cynisme, quintus énumère en effet toutes les "ficelles" d'une campagne réussie. comment manifester à chacun une "vraie" sollicitude, comment se constituer une clientèle d'obligés reconnaissants. si quintus cicéron ne s'embarrassait pas de scrupules, la méthode avait du bon puisque marcus tullius fut élu.
En réponse à son frère quintus, on trouvera de marcus une brillante leçon sur l'art de gouverner une province. "candidats néophytes et hommes politiques chevronnés trouveront dans ce texte de judicieux conseils pour remporter les élections, du rôle de la poignée de main à la nécessité d'avoir des amis riches, en passant par les vertus du mensonge. " olivier chapelle.