Les romans de Saul Bellow, Prix Nobel de littérature, témoignent, de L'Homme en suspens à Ravelstein, d'une nouvelle sensibilité et d'une nouvelle écriture.
Son personnage, au même titre que ceux de Mark Twain, Dreiser et Faulkner, fait désormais partie de l'imaginaire américain : c'est celui de l'intellectuel juif qui se méfie des idées, travaillé par ses désirs, ses pulsions, ses fantasmes, et dont les tribulations sont métamorphosées en comédie burlesque et pleine d'humour par un narrateur qui porte sur le monde et sur lui-même un regard amusé et caustique - décalé.
les états-unis sont une nation d'immigrants, et dès le début de leur histoire s'est posée, avec plus ou moins d'acuité, la question de l'assimilation des nouveaux arrivants et le problème de l'identité américaine.
aujourd'hui, les états-unis sont devenus un véritable microcosme, une mosaïque de nationalités, de races et de religions. ce qui caractérise tes nouveaux immigrants, c'est que ceux-ci ne sont plus enclins à rompre les liens culturels et linguistiques qui les tient à leur pays d'origine. la population est en pleine mutation, l'afflux massif d'immigrants venant d'asie et surtout d'amérique latine est en train de changer la composition de la société américaine et peut-être même son identité.
l'influence des hispaniques sur la société est telle qu'on a pu parler de " brunissement " de l'amérique. si les tendances actuelles de l'immigration et de la natalité persistent, le nombre des hispaniques et des asiatiques augmentera de 21 %, celui des noirs de 12 %, celui des blancs de 2%. en 2020, le nombre des hispaniques aura doublé pour atteindre plus de 52 millions, alors que la population blanche n'aura quasiment pas augmenté.
le " brunissement " de l'amérique risque-t-il, à terme, de remettre en cause les mythes fondateurs de l'amérique ?.
Le Sénat, chambre dite « haute » de la démocratie parlementaire française, est un drôle doeendroit, une « bulle » au sein de la République, en plein centre de Paris mais loin des fureurs de la ville. Loeendroit est superbe, les rémunérations et les avantages en tous genres sont royaux. Il soey livre des combats feutrés dans une ambiance florentine qui contraste avec loeagitation médiatique de loeAssemblée nationale. Le grand public noeest pas convié à y assister, pas plus qu'il n'est témoin des tractations et des trahisons auxquelles donne lieu loeélection du Président.
Luxe, calme et volupté. Confidentialité etoeinutilité oe
Certains dirigeants, scandalisés par cette bulle dont ils voyaient bien le coût pour la collectivité, mais discernaient mal les services quoeelle rendait à la République; ont essayé de le réformer. Tous, du Général de Gaulle à Lionel Jospin, soey sont cassé les dents. Si le Sénat a la peau si dure, coeest quoeil sert les intérêts de la classe politique. Refuge pour les recalés du suffrage universel ou les mis en examen, maison de retraite de luxe pour hommes politiques sur le déclin, sas de décompression entre deux campagnes, il rend bien des services.
Pour la première fois, le fonctionnement, les dysfonctionnements, les zones doeombre et la culture particulière du lieu sont passés au scanner par un journaliste connaissant tous ses secrets et noehésitant pas à mettre les pieds dans le plat oe pour parler, par exemple, de loeinfluence des francs-maçons, des complicités contre-nature qui se nouent dans le dos des électeurs, du rôle des lobbyistes ou des avantages exorbitants consentis aux élus comme au personneloe
Jospin et Lang forfaits, ils seront en définitive trois à solliciter en novembre 2006 les suffrages des militants socialistes en vue de l'investiture du candidat officiel qui portera les couleurs de la rose au poing à l'élection présidentielle de 2007. C'est beaucoup pour un parti qui auparavant ne voyait se présenter qu'un ou deux candidats au maximum. Jamais, il faut le dire, ce parti n'a été le théâtre d'un tel affrontement interne. Aux questions politiques (opposition entre le oui et le non à la Constitution européenne, carte scolaire etc.) s'ajoutent des rivalités de personnes entre les différents acteurs, qui ne sont pas tous candidats à l'investiture, (Lionel Jospin, Jack Lang, François Hollande entre autres), mais qui tous comptent peser sur le processus de désignation, avec comme moteur des ambitions effrénées et un solide appétit de pouvoir. Les couteaux sont tirés. L'autome des longs couteaux propose une chronique de trois mois, au jour le jour, une sorte de journal de bord depuis l'Université d'été de La Rochelle fin août au sacre du vainqueur fin novembre 2006. La bataille interne risque d'être aussi intense que lors du congrès animé de Rennes de 1990 qui avait vu les " éléphants " se déchirer à belles dents.
Au programme :
- Le dépôt des candidatures du 30 septembre au 3 octobre. Les trois candidats sur la ligne de départ. Photo.
- Les péripéties de la campagne interne, rythmée par les réunions de section (une à Paris dans la 14e, l'autre en province sans doute dans l'Allier), des réunions avec des militants et des débats entre les candidats et leurs supporters.
- Le verdict des urnes, avec récit de la soirée électorale de désignation dans une section parisienne le 16 novembre et éventuellement lors du second tour le 23 novembre. Déroulement du vote. Ambiance à la Fédération de Paris et au siège national rue de Solférino.
- Le sacre : congrès extraordinaire d'investiture le 26 novembre.
Et tout au long de ce feuilleton inédit, la description des grandes man'uvres, des coups bas, des alliances de circonstance, des petites phrases et des confrontations sur le plan politique. Choses vues et entendues sur le terrain, dans les cafés, au restaurant, dans les bureaux, dans les médias et sous les lambris dorés des palais de la République.
Le Parti socialiste joue gros dans cette confrontation et pourrait se trouver à un tournant de sa longue existence. Certains observateurs estiment même qu'il joue sa survie, surtout si Ségolène Royal, la socialiste atypique, l'emporte. Après des mois de déchirements internes le parti socialiste aura sans doute du mal à panser ses plaies et à se regrouper en rangs serrés derrière son champion pour affronter efficacement la droite en avril 2007.
Dans la course à l'investiture pour la présidentielle de 2007, deux femmes émergent au parti socialiste. L'une, Ségolène Royal, est d'ores et déjà candidate déclarée à la candidature. On prête à l'autre, Martine Aubry, l'intention de se déclarer avant l'été. Tout devrait les rapprocher, à commencer par leurs idées politiques. En réalité, tout les sépare : le tempérament, le style, et l'ambition, qui par nature en fait des rivales. Claude Lévy nous livre ici le portrait de deux « cracks », deux femmes de tête, énarques, intelligentes, volontaires, culotées, bûcheuses, ambitieuses. L'une, Ségolène, fut la protégée de Mitterrand auquel elle doit beaucoup. L'autre de Mauroy, avec qui elle rencontre actuellement quelques difficultés. C'est que ces dames sont d'un caractère difficile. Dans un monde d'hommes, elles ont réussi en étant brutales avec leurs adversaires comme avec leurs allié(e)s et leurs collaborateurs. Martine ne cache pas son jeu et porte la dureté sur son visage. Ségolène camoufle la sienne sous des airs de madone (de sainte-nitouche, disent ses détracteurs).
On apprend tout sur leurs origines, leur parcours personnel et politique (y compris ce qu'elles essaient de cacher ou de faire oublier), de leurs stratégies dans les batailles de courants au sein du PS, de leurs succès et de leurs échecs là où elles ont été parachutées. Surtout, on voit émerger deux personnalités très différentes : l'une, Ségolène, qui enchante les médias et affole les sondages, l'autre qui traîne la « casserole » des 35 heures et ne fait pas rêver.
Et si la plus « sympa » des deux n'était pas celle qu'on pense ? Et si Martine s'avérait être plutôt franche du collier, bonne vivante et loyale en amitié, et Ségolène plus équivoque, plus austère et calculatrice ?
Leur image va-t-elle évoluer ? L'une ou l'autre sera-t-elle la première femme à occuper l'Elysée un jour si la gauche l'emporte ?
Le 16 juillet 1942, à l'aube, débute à Paris une vaste opération policière, baptisée « Vent printanier ». Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise près de 9 000 hommes des forces du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants.
Tandis que les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d'internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes, sont détenues au Vélodrome d'Hiver. Elles y demeurent plusieurs jours, dans des conditions épouvantables : entassées sur les gradins, dans une chaleur insupportable, presque sans eau, ni vivres. Jusqu'à leur internement à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande, avant d'être déportées vers les camps de concentration d'Allemagne et de Pologne.
Dans cet ouvrage ambitieux, Jean-Claude Serge Lévy revisite les étapes de l'aventure humaine à partir d'une méthodologie innovante, qui consiste en une patiente reconstruction de la mémoire par « arborescence ». S'appuyant sur le constat d'une succession historique de quatre modes de vie bien distincts - « chasse-cueillette », « culture-élevage », « ère industrielle » et « ère de la conception » et de leurs lentes transitions, il révèle et explore ici les empreintes que ces époques ont respectivement laissées en nous à la façon de conditionnements, à la fois dans les modes de pensée du moment et dans notre mode de pensée actuel, et donc également dans nos fonctionnements pratiques.
Ainsi fait-il renaître les éléments trop souvent sous-estimés sinon oubliés qui sont pourtant toujours vivants dans notre mémoire collective. Par là, il nous invite à redécouvrir sous un jour nouveau l'influence des changements sociétaux sur notre pensée à travers de passionnantes analyses des systèmes idéologiques, politiques et religieux, des expressions artistiques - théâtre, littérature, cinéma, musique -, sans oublier l'évolution des sciences et des techniques, le sport, le travail, le jeu et les loisirs...
Manifeste pour structurer un plan d'action du « gouverner » ancré, aligné, éclairé, efficient et en articulation avec la dynamique de l'économie circualaire. Ce livre -quatrième volet d'un retour d'expérience et de réflexion sur l'édification d'une économie des écosystèmes - pose clairement les pivots manquants de l'économie circulaire : le Foncier et la Métropolisation. Face à la production territoriale hypertélique - inhérente à la mainmise du capital financier, imposant des édifications hors d'échelle et hors système - qui dénature le système urbain, ceci pose la question de l'intelligence des limites. Jean-Claude Lévy a analysé ce phénomène et ouvre le champ des possibles à la lumière de l'obscure clarté de la Chine en transit, de nos valeurs et nos luttes passées et à venir aux services de la Chose Publique.
Le livre présenté ce jour est le récit intégral de l'oeuvre de Louis-Claude de Saint Martin, « Le Crocodile ou la Guerre du Bien et du Mal », dans un français contemporain. Il a été augmenté d'explications. La lecture en vieux français de l'oeuvre originale obérait la compréhension du texte qui demeure par lui-même, très soutenu. Ce conte « épiquo-magique », ou allégorique, dans lequel Saint-Martin a souhaité transmettre des clés tout en déposant des voiles, est une source d'étude essentielle pour tous ceux qui souhaitent s'affranchir du sophisme intellectuel dans lequel nous avons été bercés, et fort mal nourris.
L'enjeu du présent ouvrage est de montrer comment, dans le développement de nos sociétés, l'économie circulaire " à la chinoise " s'inscrit au coeur d'une tentative de renouvellement de l'économie monde afin de donner au facteur écologique, indispensable à la préservation des écosystèmes, une place centrale dans le cycle de production industrielle de richesses.
L'économie circulaire met nécessairement en jeu une grande diversité d'acteurs : responsables d'entreprises, techniciens, scientifiques, aménageurs, personnes des administrations publiques et privées, élus, en un mot, tous ceux qui ont à voir de près ou de loin avec la gouvernante des territoires. Et si le XXe siècle fut encore celui de l'hygiène - la dernière loi sur l'hygiène a été votée en France après la Seconde Guerre mondiale - le siècle qui commence devrait être celui de l'écologie et des pouvoirs locaux, en raison des dégâts que la société de consommation inflige à la planète sous forme de déchets mortifères.
Dans un monde du travail marqué par un développement technologique très rapide et par la mondialisation de l'économie, la compétitivité des entreprises repose de plus en plus sur la qualité des compétences qu'elles ont su développer et rassembler. La gestion des compétences représente donc une priorité qui implique non seulement de savoir identifier les compétences-clés, mais aussi d'être capable de prévoir celles qui vont devenir centrales. Ces objectifs supposent de développer une gestion prévisionnelle des emplois et de conduire les carrières en mettant l'accent sur le potentiel individuel. L'auteur situe le terme de compétence par rapport aux autres concepts de psychologie du travail et décrit le cadre théorique qui fonde leur gestion, ainsi que les méthodes qui permettent de les gérer.
Voici toutes les réponses aux grandes questions que vous vous posez sur l'intelligence : son caractère héréditaire, son évolution au fil des âges, son rôle dans la vie professionnelle.
Ce livre présente, aussi clairement et objectivement que possible, les connaissances, issues de différentes disciplines, qui sont aujourd'hui disponibles.
Complet : ce livre aborde toutes les questions posées par l'évaluation, pilier d'une bonne gestion des RH. A jour : les technologies de l'information ont fait progresser les connaissances et les instruments d'évaluation. Pédagogique : chaque chapitre est suivi d'un résumé des points clés. Pratique : les pratiques décrites sont fiables parce qu'elles sont fondées. Pour progresser, les organisations doivent pouvoir recruter, développer et mobiliser les talents. Mais comment choisir les méthodes les plus efficaces ? Les règles fondamentales qui garantissent aussi bien la fiabilité des procédures d'évaluation que l'efficacité des approches de développement sont mal connues. Les progrès des techniques de traitement de données ont favorisé la création de méthodes d'évaluation respectant les règles méthodologiques et éthiques et ont fait avancer la réflexion théorique. De nouvelles demandes sont apparues, concernant notamment la sélection des expatriés, la recherche et le développement des hauts potentiels, le besoin des individus eux-mêmes de faire le point sur leurs compétences et de participer à la gestion de leur carrière. Cette septième édition a été revue et mise à jour.
Le parcours initiatique, et poétique, auquel nous invite cet ouvrage est celui de quelques chemins, de Lyon à Marseille, qui trouvent leur place et leur histoire dans la grande toile des "Routes de la soie" d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Le lecteur en retiendra deux images : la première est celle de la parcelle de vignes, persistante et résistante, au milieu du grand site industriel rhodanien au sud de Lyon. La seconde sera celle des Portes du Tarn, avec son projet l'engageant à élaborer et réaliser, "hic et nunc", les solutions innovantes respectueuses de l'écologie, exigence scientifique pour la sauvegarde de l'habitabilité du Monde, dans la diversité de ses territoires.
Ce livre nous dévoile "l'économie circulaire" et son impératif à propos d'une responsabilité publique prenant en compte les besoins sociaux, dans leurs interfaces avec l'environnement et la nature, et, croisement de leur flux de matières et d'énergie, leur représentation dans le système financier.
L'angiographie par résonance magnétique est devenue une alternative, non invasive et non irradiante, aux explorations conventionnelles, angiographie et phlébographie, des maladies vasculaires.
Elle permet d'associer une étude anatomique et fonctionnelle précise des vaisseaux. Technique complète, elle se situe à l'interface de plusieurs disciplines à la fois médicale et chirurgicale, mais aussi biophysique et informatique.
L'objectif de cet ouvrage est d'aborder l'angiographie par résonance magnétique sous une forme résolument didactique, en déclinant successivement la technique, les principes et les applications.
Celles-ci sont étudiées selon une structure identique : pour chaque territoire vasculaire (cerveau, coeur, rein, thorax, abdomen...), sont présentées successivement les spécificités techniques, les attentes du clinicien et l'intégration de cet examen au sein de la stratégie diagnostique.
Ainsi, tout radiologue peut acquérir par ce livre une connaissance approfondie de la technique et de ses potentialités cliniques.
Les cardiologues, angiologues et chirurgiens vasculaires y trouveront quant à eux les connaissances indispensables à l'interprétation de cet examen.
A l'heure où, trop souvent, l'hyper-spécialisation cloisonne et empêche la rencontre féconde des idées, cet ouvrage témoigne non seulement de l'intérêt d'une démarche pluridisciplinaire, mais d'un type de pluridisciplinarité particulièrement vivifiante : une pluridisciplinarité pratiquée de l'intérieur, en immersion personnelle dans d'autres disciplines, et dont la vocation est d'ouvrir le regard - un regard vers l'avenir. Conjuguant rigueur du scientifique et poésie d'un esprit artiste, Jean-Claude Serge Lévy nous accompagne dans diverses interprétations et anticipations - nouvelle lecture de l'évolution de l'humanité, vision d'une cité tridimensionnelle et d'une salle de spectacle sphérique, distribution de l'aimantation dans des nanoparticules, récupération du compost dans les villes,... Autant de nouveaux regards qui éclairent et nourrissent.
Le livre présenté ce jour est un extrait du Crocodile. Le récit intégral de l'oeuvre de Louis-Claude de Saint Martin, « Le Crocodile ou la Guerre du Bien et du Mal », est présenté dans un autre ouvrage, dans la même collection. « Les signes et les idées », texte philosophique d'une très intéressante pertinence, devait se détacher de l'oeuvre « épico-magique », pour s'offrir nu, à l'intelligence. Message posthume de Louis Claude de Saint Martin 1799. « C'est pourquoi jugeant bien que je prêche dans le désert, je renferme mes secrets dans mon sein, et me contente d'offrir aux hommes de vérité, qui vivent ignorés, et dans le silence, le spectacle intéressant, d'un savant qui reconnaissait un Dieu, et qui le priait. Selon nos proverbes, celui qui sème l'injustice moissonnera les maux, et il sera brisé par la verge de sa colère. Et j'ai porté tous mes soins vers la culture de ma raison, la seule occupation qui semblât m'assurer un bonheur durable. Voilà pourquoi, ceux qui avant d'avoir analysé l'homme, s'appuient sur la nature pour attaquer la vérité, de même que pour la défendre, marchent en imprudents, et ne peuvent faire faire que des faux pas à ceux qui les écoutent ».
« Me voici arrivé à l'histoire de l'humanité ; et vous devez savoir à présent que mon règne actuel ne se borne pas seulement au domaine de la nature et à celui des sciences, mais qu'il comprend aussi celui de l'espèce humaine. J'avoue cependant que l'origine des hommes m'embarrasse un peu, et que je n'ai pas encore pu deviner d'où ils viennent, mais il me suffit de disposer d'eux comme ils m'en ont laissé reconquérir les droits. « Le premier essai que j'ai fait de ma puissance à leur égard, dès qu'ils eurent posé le pied dans mon empire, ce fut de leur mettre aussi la tête sous l'aile : figure que vous pouvez comprendre. Mais en leur mettant la tête sous l'aile, je leur ai laissé l'usage de leurs pieds, des mains et de la langue ; et comme je me suis réservé celui du cerveau, il faut qu'ils soient bien adroits, s'ils parlent, s'ils agissent et s'ils se meuvent autrement que selon ma volonté : aussi je les emploie journellement à l'exécution de mes plans. « Je les tiens dans un véritable somnambulisme. Par ce moyen je gouverne depuis longtemps les empires, comme je dispose des lois de l'univers. « Cependant je conviens que c'est la faute des hommes si la chose est ainsi : car ils auraient bien des moyens de me contester ma souveraineté : mais ce n'est pas à moi de les en avertir. Je me bornerai même par prudence à ne vous parler de leur histoire, que depuis le déluge. »