" Des paysages inhabités, que l'homme parcourt à son pas, des paysages où l'être humain n'est qu'un point dans l'espace, transitoire et fragile. Des femmes d'ailleurs, des femmes différentes, pour un instant séparées de leurs soeurs, placées devant un drap tendu à la hâte, et dont la beauté étrange, l'élégance innée, les parures somptueuses restent fixées à jamais par un photographe saisi et émerveillé. Le charme de ces cartes postales est évident : la diversité des types humains représentés, leur constante beauté enchantent et entretiennent la nostalgie des Paradis perdus. La majestueuse dignité de ces femmes, le respect sensible dans le regard des photographes qui les ont immortalisées subliment et purifient ces images. " Devant la beauté, écrivait Julien Green, la bouche se tait, les yeux seuls parlent. "
« Des paysages inhabités, que l'homme parcourt à son pas, des paysages où l'être humain n'est qu'un point dans l'espace, transitoire et fragile. Des femmes d'ailleurs, des femmes différentes, pour un instant séparées de leur soeurs, placées devant un drap tendu à la hâte, et dont la beauté étrange, l'élégance innée, les parures somptueuses restent fixées à jamais par un photographe saisi et émerveillé.
Le premier charme de ces cartes postales est évident : la diversité des [femmes] représentés, leur constante beauté enchante, émeut et entretient la nostalgie des Paradis perdus. La majestueuse dignité de ces femmes, le respect sensible dans le regard des photographes qui les ont immortalisées, subliment et purifient ces images. Devant la beauté écrivait Julien Green «la bouche se tait, les yeux seuls parlent».
Souvent oeuvres d'opérateurs inconnus ou de photographes amateurs, militaires ou colons, ces cartes postales publiées essentiellement entre 1895 et 1920, ont le charme imprévu des chefs d'oeuvres anonymes. Nul effet gratuit, nulle prouesse technique dans ces images mais l'émotion du photographe qui, retenant son souffle, s'efface devant l'altérité [.] de ses sujets.
Une esthétique de la célébration, de l'émerveillement, de la nécessité, qui nous repose de tant de photographies prédatrices, artificielles, narcissiques. La photographie écrivait Hervé Guibert est «aussi une pratique amoureuse, une passion qui appartient à l'amateur comme au professionnel, à celui qui fait des images comme à celui qui le regarde».
[.] Transparaît l'atmosphère particulière de chaque pays et l'on pourrait faire une lecture sociologique de ces images révélatrices [.] de chaque société [.]. Mais ce n'est pas l'objet de ce livre, qui veut seulement donner à voir des mondes disparus. Aussi, que les rêveurs ne rêvent pas trop. Toutes ces femmes [ont disparu], les admirables paysages ont été peu à peu saccagés, les nobles vêtements remplacés par des copies de survêtements de marque. », Djan Seylan
« Le plus difficile en photographie, c'est de voir », souligne Djan Seylan, dont le quatrième livre, On my Own, rassemble 127 photographies en noir & blanc, faites entre 1957 et 2016.
De la Turquie, terre de son père à la Birmanie, de la Sardaigne à Madagascar, ou encore l'Iran l'Egypte, La Grèce, le Portugal, Haïti, Cuba, Thaïlande, Indonésie, Corée du Sudn Taïwan, Ceyla, et l'Inde Djan Seylan nous entraîne vers un monde sans compositions tarabiscotées, et riche de « moments authentiques ».
Témoignage d'une passion discrète, On my own montre aussi combien, au long de ses voyages avec son Leica, Djan Seylan cultive un art du regard très personnel, où domine l'inattendu et « l'intensité des émotions corrosives ».