"Mon lycée, c'est la vie ! Je ne sais pas trop ce qui se passe dans les autres bahuts du canton. Il paraît qu'à une heure d'ici, les places sont chères parce que tout le monde veut y enseigner. Il paraît. Je ne sais pas. Je sais juste que la vraie vie est dans le mien, au coeur des quartiers nord de Marseille".
Dominique Resch pose un regard bienveillant sur ses élèves venus de tous horizons, dont certains ont même fui leur pays en guerre et pour qui l'école représente souvent une planche de salut autant qu'un défi.
Des chroniques vivantes et malicieuses qui offrent un regard inhabituel sur le quotidien de l'école républicaine.
L'éducateur des secondes était toujours mal coiffé. Disons coiffé, pour être plus précis. A cette époque où même les présentateurs télé laissaient rebiquer leurs mèches pour être dans le vent, lui se coiffait et aplatissait ses cheveux à mi-oreille. De toute évidence avec un peigne. Outil franchement rétrograde en ces temps d'anarchie capillaire et de libération de l'homme par le beatnik. Bref, au début des années soixante-dix, se donner un bon coup de peigne c'était se donner un méchant coup de vieux.
Mes élèves sont formidables
« Être invité au Festival de Cannes, cela fait rêver pas mal de monde, mais pas mes élèves.
- Oui, c'est assez loin de Marseille, vous avez raison. On en a pour deux heures de bus, c'est vrai. Mais enfin, vous savez, ça peut être très sympa comme expérience.
- On est obligé, m'sieur ? Et si on vient pas, on peut rester chez nous ?
- Nous sommes les seuls de toute l'académie à être invités. C'est une chance. On pourra même voir un film en présence de Catherine Deneuve. Elle sera là pour répondre à nos questions. Chouette, non ?
- C'est qui Catherine Deneuve ? ».
Pas évident d'être prof : il faut assurer le show, avoir réponse à tout et même parfois jouer les caïds. Quand Karim, un peu énervé, défonce la porte et coince son pied au travers, le prof pourrait s'inquiéter. Mais non : face aux situations les plus rocambolesques et aux questions les plus absurdes, il fait preuve d'un flegme et d'une imagination sans bornes. Pour notre plus grand plaisir.
"Prof n'est pas un vrai métier.
C'est une discipline sportive. Une épreuve d'endurance. Un marathon où le plus teigneux gagne à la fin." Chaque jour, je retrouve Tonio, Nadir, Jérémy et les autres. Chaque jour, dans ce lycée des quartiers Nord de Marseille, je m'apprête à vivre l'inattendu : les rencontres OM/PSG qui rythment la vie et le moral de la classe, les samoussas préparés par Hafoussouate qui réveillent mes papilles, l'arrivée du nouveau surveillant en béton armé qui chancelle au bout d'une semaine, Tonio qui perturbe allègrement la répétition de Cyrano de Bergerac, et cette course à vélo où les élèves foncent à folle allure dans un décor de cinéma...
En une vingtaine de séquences étonnantes, drôles et plus vraies que nature, l'auteur dévoile son goût passionné pour l'enseignement grâce à un regard à la fois lucide et attendri.
L'habit fait-il le moine ? Faut-il apprendre à viser pour s'imposer ? Comment séduire un auditoire récalcitrant ? Tactiques, pratiques, astuces : après trente années d'enseignement, Dominique Resch a quelques bons conseils à partager avec ses lecteurs. Muni de sa plume élégante, drôle et tendre, il raconte ses méthodes de survie quotidienne face aux élèves. Et elles n'ont rien de conventionnel : détourner un avion en papier ou accrocher un poster des Rolling Stones sur le mur de sa classe, il suffisait d'y penser !
De quoi aborder la prochaine rentrée avec sérénité.
L'auteur de «Mes élèves sont formidables» revient avec des perles d'élèves inédites, authentiques et toujours plus drôles.