« Avant, pendant et après l'effort de la psyché pour fabriquer une pensée, se trouve l'émoi. Et nous avons officialisé que penser revient à exprimer, si ce n'est un sentiment, ce sera au moins un ressenti, propre à nous, certes, mais qu'on se doit d'universaliser. Car à n'être que la projection du monde sensible, toute morale y inscrira le plus élémentaire émoi. » Comment la pensée, la mémoire et la conscience se perçoivent-elles ? La psyché est-elle l'expression d'un sentiment, d'une action consciente réfléchie ou d'une action consciente spontanée ? Élie Gourion, dans cet essai philosophique, nous aide à mieux appréhender les mécanismes de ces phénomènes abstraits. Tantôt sceptique, tantôt critique, mais toujours doté d'un esprit didactique, il réalise une étude sur le fonctionnement de la pensée dans son processus de réalisation.
« Il suffirait très probablement de peu mais c'est ce qui manque. » Paradoxes et jeux sur les contraires, sur le léger et le profond, sur le superficiel et l'essentiel, sur le petit et l'immense... Voici quelques-uns des pôles entre lesquels navigue la pensée, souple et acrobatique, d'Élie Gourion qui nous concocte ici des pastilles philosophiques à savourer longtemps et à méditer pour ouvrir de nouvelles perspectives sur l'existence, sur autrui, sur ce qui importe véritablement.
« - Ne vous avais-je pas annoncé que je déclencherais la future guerre mondiale ? Mais là, tous les généraux en second d'Eck, paniqués, lui dirent : - Tu sais Eck, il y a un os. - Ah ! oui, et lequel est-il, s'il vous plaît de répondre au Seigneur ? - Eh bien, si le vénéré Eck est chef de toutes les armées, comment Son Altesse fera pour faire combattre des forces qui lui appartiennent toutes ? - Ah ! oui, c'est très exact, justement, je n'y avais pas pensé. Eck fut alors dépité et admit combien il s'ennuyait. » Placé sous le signe de la folie douce et de l'absurde, « La Vie en général » est sans contexte l'espace littéraire dans lequel Élie Gourion laisse le plus libre cours à son imaginaire débridé. Avec pour personnage principal un maître du monde aux frasques et désirs tous plus inattendus les uns que les autres, l'auteur signe un conte surréaliste sur un despotisme moins éclairé qu'ubuesque.
« Alors, je considérai le moment comme propice à satisfaire la curiosité de Charlize. Je lui lançai : - Ce qui est important dans la vie ? Eh bien, je la regardai plein d'amour et lui affirmai : - Réaliser ses rêves. » Espace de tous les possibles, de tous les fantasmes, de toutes les joies, le rêve permet tout : les actions héroïques comme les actes les plus impertinents, les moments de folie douce comme les plus grandes espérances. Toutes potentialités qu'explore Élie Gourion dans ce nouvel opus en forme d'ode au rêve, qui nous invite à le savourer pleinement.
« C'est ainsi que, subitement, ayant constaté qu'il était animé d'une intelligence supérieure, vint la confrontation avec ses contemporains qui étaient plus légers que lui. Alors, notre bon président décida une chose complètement folle : s'isoler du monde une année durant. Il élut pour lieu une île au milieu de l'océan Pacifique pas si loin des forces basées à Hawaï. Il s'était bien résolu à passer son centième de siècle à des lectures, des rêveries, des expériences faites sur le tas et, surtout, ne compter que sur soi. » Un arbitre plus que partial, un leader qui s'éloigne du monde, un dévorateur de livres, un publicitaire fascinant ses disciples... Autour de ces « sujets », E. Gourion bâtit des études de caractères en conditions extrêmes, voire surréalistes, aboutissant à des leçons de vie souvent pertinentes. Manier la fantaisie et l'absurde pour mieux cerner les travers de nos âmes et de nos sociétés, là réside tout l'art d'un auteur à la voix unique.
Toujours plus impertinent, toujours plus libre, Élie Gourion proclame, au fil de ce recueil d'aphorismes, son amour de la vie et sa joie d'être... tout simplement. Deux axes d'écritures qui en font un penseur jouisseur, très souvent amusé par ces obsessions et travers qui minent le quotidien des autres et les empêchent d'avancer. Traversé ainsi par une véritable vision de l'existence, cet opus, qui fait de la philosophie une discipline rieuse et joueuse de mots, a ce don rare de nous amener à faire retour sur nous-mêmes.
Que l'on ne s'y trompe pas : en choisissant de se confronter aux derniers sujets de philosophie tombés au baccalauréat, Élie Gourion ne s'impose pas un cadre de réflexion et ne verse pas dans la dissertation scolaire. Ces efforts de réflexion auxquels l'auteur s'astreint n'entravent en effet jamais, tant sur le fond que sur la forme, cette liberté cultivée notamment par l'écriture d'aphorismes. Ainsi, qu'il pense l'art, la politique, la raison, la culture ou encore le bonheur, cet autodidacte assumé et fier de l'être laisse bouillonner et éclater ses pensées au fil de textes étonnants, qui forment autant d'invitations au débat.
« - Sommes-nous maîtres de nos destins ? Sait-on d'où l'on vient ? Et où l'on va ? Et pourtant, nous ne nous interdisons en rien de galoper à une allure olympienne ! Même si le génie humain est phénoménal, il ne nous en est ressorti aucune certitude absolue et dans notre esprit et dans nos actions. En ce qui concerne mon agissement, vous vous êtes si éloignée de la vérité qu'il nous faudra agrandir vite fait nos enjambées afin que je vous ramène là où l'on y voit un peu plus clair. Ce n'est pas un crime crapu-leux, je tiens à le signaler, chère magistrate, c'est un acte héroïque d'autodéfense. Car au prochain regard entre eux succédera un sourire qui provoquera à son tour un quelconque signe de complicité et là encore, vous êtes devant le fait accompli ; je ne pouvais pas prendre le risque de perdre ma fiancée que j'aime plus que tout au monde depuis ce matin pour un sale énergumène qui aurait voulu qu'on l'aime ! Chère dignitaire de la justice, veuillez croire en ma bonne foi quand je plaide pour le crime passionnel et ainsi de ma relaxe inconditionnelle et immédiate. » Le nouveau roman d'Élie Gourion, Le Coeur vaillant, se déroule dans un univers totalement surréaliste et absurde dans lequel les personnages veulent fuir toute aliénation. Embarquez dans la vie rocambolesque d'un professeur de philosophie tout sauf banal ! Accusé (à tort ?) de plusieurs crimes dans la même journée, comment notre héros s'en sortir a-t-il ? Échapper a-t-il à la prison ? Vous le saurez en lisant ce roman hilarant mais non dénué de réflexions philosophiques qui vous ne laissera pas indifférent.
« Faire la part des choses : Si le travail est usant, le rêve, lui, est éreintant. » Après plusieurs romans, Élie Gourion s'essaie, avec réussite, à un nouveau genre littéraire : les aphorismes. Évoquant des sujets aussi divers que la politique ou la vie quotidienne, mais toujours avec une bonne dose d'absurde, l'auteur nous convie à découvrir sa pensée hors norme et atypique. En quelques mots seulement, Élie Gourion assène une vérité fondamentale et parfois dérangeante. Une bonne dose de cynisme et d'humour noir en perspective !
« Elle commençait à aimer, et il ne pouvait pas en être autrement pour Lucky. Il avait un coeur à prendre et elle ne se gênerait pas. C'était qu'elle connaissait ses faiblesses. Finalement, les femmes n'aiment voir en l'homme que l'humanité alors que l'on croyait qu'elles ne cherchaient que le surhomme. Ce n'était qu'en plongeant dans les eaux humaines que l'on parvenait à dépasser sa condition. » Lucky, à l'approche de la trentaine, frôle l'irréparable. Après avoir joué avec la mort, il décide de profiter de la vie, entamant une valse endiablée avec un trio de jolies femmes : son ex - une garce -, une infirmière possessive et la pharmacienne angélique qui lui a sauvé la vie en anticipant sa tentative de suicide... Acides et débridées, les aventures du quatuor amoureux d'Élie Gourion ne ménagent personne, posant sur les couples d'aujourd'hui un regard moderne, désabusé et complice à la fois.
« Conscient de son exploit, il se laissa convaincre qu'une machine explosée pouvait être de la chance, mais avec deux, le hasard n'avait plus sa place. Subitement, Joe ressentit une angoisse : «C'est quoi cette affaire ?» se demanda-t-il. Mais cette perception qui se voulait alarmiste le quitta car la réalité était devant lui : ce n'était plus Joe, c'était Droite ! » La découverte de cette force surhumaine n'est pourtant qu'un début pour Joe, qui voit sa jeune existence bouleversée par des révélations stupéfiantes qui concernent et ses capacités et son entourage. Avec sa mise en scène d'une irrésistible ascension, « Droite ! » se situe résolument à la frontière du récit fantastique et du conte, mais surtout brosse avec un bel esprit le portrait d'un héros qui, s'il est dépassé par ses dons, ne cède jamais à la folie des grandeurs et cultive toujours son humanisme et son innocence.
Peu de chose pour écrire un aphorisme : quelques mots, souvent simples, une formulation concise et surtout l'envie de renvoyer l'individu face à lui-même. Graines semées au fil des pages de ce Pensées sur terre, les aphorismes d'Elie Gourion dont la volonté de nous amener à nous arrêter sur notre propre condition n'est plus à démontrer atteignent parfaitement leur but : nichés en nous, ils laissent éclore méditation, silence, réflexion Si l'ouvrage d'Elie Gourion se veut un miroir tendu à l'humanité, alors chacune des phrases de Pensées sur terre constitue un fragment, un éclat de ce dernier, qui place dans notre perspective tel ou tel pan méconnu ou occulté de notre personnalité. Une oeuvre où le sage, le sérieux, l'ironique, le caustique, le profond, le mystérieux forment un patchwork textuel à savourer, ressasser, sonder, interpréter
Dans le futur, les continents se disputent le sort de la Russie au fil d'une étrange guerre du Bien ; une femme qui sait tout trouve sa vie monotone ; une star du piano se fait kidnapper par un fan qui n'est autre que le mal incarné ; un homme se fait passer pour mort et attend cinq ans pour se venger d'une manipulatrice sadique. Romantiques, absurdes, apocalyptiques ou encore philosophiques. Plus d'une quinzaine de contes dans lesquels nous plonge Elie Gourion en se jouant des époques et des genres, avec pour seule dominante commune : cerner au plus près la fantasque, désespérante et surprenante nature humaine.
Après plus de six mois de prison, tout lui paraît désormais facile. Pourtant, tout reste à faire... ou à refaire. Sa femme l'attend, enceinte de son fils. Une nouvelle vie ? Au delà des rebondissements de la destinée, cet électron libre va fuir toute sécurité afin de vivre par son esprit une liberté impossible. Cette apologie de l'égoïsme est en ligne droite la cause de sa perdition. N'y aurait-il pas pris goût ? Il réalisera finalement que la liberté ne se ressource qu'à travers l'amour. La solitude est fade, même si les autres en sont une parade. La richesse des relations ne se puise pas dans un «palmarès» comme il le croit, mais dans la profondeur de quelques-unes...
« Tout homme a le monde sur ses épaules. » Fort de ce postulat, Elie Gourion s'engage pour la paix et n'hésite pas à bousculer les puissants pour imposer sa loi : l'amour. Au Sénat, à la télévision, devant le pape, il prend le parti de l'humain et du bonheur. Chemin difficile, car la nature de la paix est justement qu'il ne se passe rien et que les humains ont peur du vide. Alors que la guerre n'a besoin que d'une étincelle pour s'embraser, le chemin de la paix est une construction délicate qu'il faut soigner chaque jour à base d'amour et de générosité. Dans On est déjà demain, Elie Gourion place l'homme face à ses responsabilités d'espèce dominante sur la planète. Car c'est à chacun d'entre nous d'oeuvrer à un monde meilleur et de faire de la Terre un paradis.
La vie, la mort, et toutes les dérives peuplant le chemin menant de l'une à l'autre : conciliant philosophie, humour, sagesse et lucidité, c'est la condition humaine qu'explore ce recueil de réflexions. Avec "La Parade des anges", Elie Gourion arme l'homme pour se voir tel qu'il est, et tel qu'il pourrait être. Cocasses, graves, originales ou pleines de bon sens, plus de 4000 aphorismes et autres pensées pour poser un regard neuf sur le monde.
Il y a de la grandeur et de la petitesse en l'homme. De l'outrecuidance et de la richesse. Des freins et de l'audace. De la crainte et de l'optimisme. Toutes choses - et toutes contradictions - que mettent en relief les aphorismes poétiques d'E. Gourion qui se pose ici comme le taon d'une humanité à la fois si belle et si dérisoire. « Homme » et « humilité » : ces deux termes ont en commun la racine qui a aussi donné « humus ». Est-ce à dire qu'être homme, ce serait se situer au niveau du sol, c'est-à-dire avoir les pieds sur terre, nous regarder sans fausse mesure ? Il semble en tout cas que cette volonté de ramener l'homme à sa juste - et pas nécessairement étroite - dimension soit ici le but d'E. Gourion qui nous tend à travers ces écrits un miroir ô combien réfléchissant.
Dépend-il de nous d'être heureux ? Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ? L'artiste doit-il chercher à plaire ? La politique est-elle affaire de tous ? Le travail peut-il être aimé pour lui-même ? L'art n'est-il qu'un luxe ? Voici un échantillon des belles - parce que universelles et nécessaires - problématiques que se pose E. Gourion dans ce Masque en or. Quelque cinquante interrogations pour lesquelles il fournit un effort philosophique courageux - en ce qu'il expose ses thèses et développements avec une constante volonté de défricher pleinement le champ de ses sujets - et exemplaire - en ce qu'il ne nous impose rien mais nous invite au contraire à entrer avec lui dans la valse inlassable des idées et pensées. La philosophie, nouvelle corde à l'arc d'E. Gourion ? Ou plutôt n'est-ce pas là le cheminement « logique » pour un auteur qui s'est fait poète, nouvelliste, romancier puis encore maître ès aphorismes, "Le Masque en or" parachevant alors une tension littéraire vers la réflexion ? Quoi qu'il en soit, avec ce qu'il nomme pudiquement - et presque ludiquement - ses « dissertations philosophiques », il fait montre d'un esprit toujours aussi libre, délié, vif. et comme amical envers nous.
« À mon réveil, un rabbin vient à moi, chez moi dans ma chambre, et m'oint. Il me verse de l'huile, beaucoup, sur mon crâne et s'en va. Je ne comprends pas sur le moment mais je descends au premier étage de la villa et là se trouvent réunis et en train de discuter en sourdine des gens de différents clergés. Je suis comme abasourdi par cette société et je me dis que quelque chose se passe... en rapport avec moi. » Les exploits d'un athlète que rien ne peut stopper ; la relation d'une histoire amoureuse ; la destinée quasi divine d'un homme... En trois nouvelles aux tonalités différentes, E. Gourion fait montre, plus que jamais, d'une imagination foisonnante et d'une volonté de penser les hommes... Mais encore - et c'est là le tour de force de cet auteur - de sa capacité à donner à ses fantaisies littéraires des tournures philosophiques à méditer.