« Avant, pendant et après l'effort de la psyché pour fabriquer une pensée, se trouve l'émoi. Et nous avons officialisé que penser revient à exprimer, si ce n'est un sentiment, ce sera au moins un ressenti, propre à nous, certes, mais qu'on se doit d'universaliser. Car à n'être que la projection du monde sensible, toute morale y inscrira le plus élémentaire émoi. » Comment la pensée, la mémoire et la conscience se perçoivent-elles ? La psyché est-elle l'expression d'un sentiment, d'une action consciente réfléchie ou d'une action consciente spontanée ? Élie Gourion, dans cet essai philosophique, nous aide à mieux appréhender les mécanismes de ces phénomènes abstraits. Tantôt sceptique, tantôt critique, mais toujours doté d'un esprit didactique, il réalise une étude sur le fonctionnement de la pensée dans son processus de réalisation.
Toujours plus impertinent, toujours plus libre, Élie Gourion proclame, au fil de ce recueil d'aphorismes, son amour de la vie et sa joie d'être... tout simplement. Deux axes d'écritures qui en font un penseur jouisseur, très souvent amusé par ces obsessions et travers qui minent le quotidien des autres et les empêchent d'avancer. Traversé ainsi par une véritable vision de l'existence, cet opus, qui fait de la philosophie une discipline rieuse et joueuse de mots, a ce don rare de nous amener à faire retour sur nous-mêmes.
Que l'on ne s'y trompe pas : en choisissant de se confronter aux derniers sujets de philosophie tombés au baccalauréat, Élie Gourion ne s'impose pas un cadre de réflexion et ne verse pas dans la dissertation scolaire. Ces efforts de réflexion auxquels l'auteur s'astreint n'entravent en effet jamais, tant sur le fond que sur la forme, cette liberté cultivée notamment par l'écriture d'aphorismes. Ainsi, qu'il pense l'art, la politique, la raison, la culture ou encore le bonheur, cet autodidacte assumé et fier de l'être laisse bouillonner et éclater ses pensées au fil de textes étonnants, qui forment autant d'invitations au débat.
Dépend-il de nous d'être heureux ? Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ? L'artiste doit-il chercher à plaire ? La politique est-elle affaire de tous ? Le travail peut-il être aimé pour lui-même ? L'art n'est-il qu'un luxe ? Voici un échantillon des belles - parce que universelles et nécessaires - problématiques que se pose E. Gourion dans ce Masque en or. Quelque cinquante interrogations pour lesquelles il fournit un effort philosophique courageux - en ce qu'il expose ses thèses et développements avec une constante volonté de défricher pleinement le champ de ses sujets - et exemplaire - en ce qu'il ne nous impose rien mais nous invite au contraire à entrer avec lui dans la valse inlassable des idées et pensées. La philosophie, nouvelle corde à l'arc d'E. Gourion ? Ou plutôt n'est-ce pas là le cheminement « logique » pour un auteur qui s'est fait poète, nouvelliste, romancier puis encore maître ès aphorismes, "Le Masque en or" parachevant alors une tension littéraire vers la réflexion ? Quoi qu'il en soit, avec ce qu'il nomme pudiquement - et presque ludiquement - ses « dissertations philosophiques », il fait montre d'un esprit toujours aussi libre, délié, vif. et comme amical envers nous.
Le Soi et l'Autre, la liberté et la guerre, l'ici-bas et Dieu, nos grandeurs et nos petitesses... Couples et sujets entre lesquels se meut et se déploie l'écriture de ce nouveau recueil aphoristique signé E. Gourion.
Et le lecteur de reconnaître le style de l'auteur oscillant entre le décalé et le grave, le fort et le léger...
Un ton unique, balançant entre fantaisie et sérieux, qui nous invite, plus que jamais, à la réflexion, à la philosophie, à poser un regard neuf sur nous-même et l'existence.
« Quel besoin avons-nous de chercher la vérité ? Il semblerait qu'on la cherche indépendamment de notre volonté. Ou, alors, c'est elle qui nous trouve !... Toujours sans l'avoir voulu obligatoirement. Ainsi, cette relation qu'entretient l'espèce humaine avec la vérité est le départ, le développement et la finalité de toute activité en cette terre. Claire est la situation, dès lors ; on s'imagine que notre personne est mêlée, en quelle que sorte que ce soit, à la vérité. On la recherche alors, pour la gloire. Aussi, par jeu. Car, n'expliquerait-elle pas qui sont les gagnants et perdants ? » Après « L'Écho d'un murmure », « L'Éveil du lion » et « Pensées sur Terre », Élie Gourion revient une nouvelle fois à son premier amour : la philosophie. Mêlant réflexions et aphorismes, l'auteur pose avec acuité et humour un regard sur la condition humaine et ses questionnements. Oscillant entre sérieux et fantaisie, un recueil sans frontières à picorer selon ses humeurs.
« Il est comme un besoin de se prouver. D'autant que la veille est lointaine. Nous avons, comme émanation de l'instinct de survie, un orgueil très utile mais au-delà du champ de l'utilisation en tant que carburant, quand il est une empreinte sur la personne et non plus sur le chemin, l'orgueil est périssable. L'humilité est un espace entre deux affirmations de l'orgueil. Car la vie se poursuit dans l'improvisation et n'avoir à prouver est une preuve ! » Avec ce nouvel ouvrage philosophique, Élie Gourion communique sa pensée sur la nature humaine et le monde. De la philosophie première à la métaphysique en passant par sa pensée contemporaine qui offre une analyse comportementale et sociétale de l'homme, l'auteur ouvre un dialogue axé sur l'humilité, l'existentialisme et la métaphysique.