Emmanuel Pernoud
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La Traversée des cercles : À propos d'une gravure de Rodin
Emmanuel Pernoud
- Inha
- Dits
- 20 Juin 2024
- 9782492607103
En mai 1913, Rodin refusa de signer l'épreuve d'une gravure que lui apportait Gladys Deacon, célèbre femme du monde et collectionneuse. Enquêter sur cet incident, c'est remonter le fil d'une histoire où l'estampe, passant de mains en mains, présente des analogies avec le papier-monnaie. Peu de médiums artistiques sont aussi relationnels que l'estampe, cette feuille volante traverse différents cercles, celui des imprimeurs, artistes, éditeurs, marchands, collectionneurs, bibliothèques et musées qui sont autant de milieux professionnels et sociaux qu'une simple gravure met en rapport au cours de ses périples. Le cas de la pointe sèche de Rodin intitulée Les Amours conduisant le monde (1881) en offre un parfait exemple. Les archives parisiennes de la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, croisées avec celles du musée Rodin, permettent de reconstituer Ce cheminement.
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Hopper, peindre l'attente
Emmanuel Pernoud
- Citadelles & Mazenod
- Les Phares
- 3 Octobre 2012
- 9782850885365
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Beauté défensive aux Invalides : Spectre de l'émeute et physionomie d'un quartier
Emmanuel Pernoud
- Editions B2
- 15 Novembre 2023
- 9782365091336
Dans toute ville, il est des vides et des pleins plus ou moins figés qui en minéralisent l'histoire muette. Ainsi en va-t-il du 7e arrondissement de Paris, et en son coeur un monument, l'un des plus beaux de la capitale : les Invalides. Attenant à l'École militaire, cet édifice qui est aussi un hôpital et un musée confère au quartier son nom et sa teinte distinctive : sa majesté. Une singulière « beauté défensive » émane des voies rayonnant à partir de lui, rempart contre l'Histoire et ses troubles. Le 14 juillet 1789 débuta par l'invasion des Invalides : comment, de nos jours, s'imaginer une émeute sous des cieux si protégés ? Comment ne pas se l'imaginer, se demande au contraire Emmanuel Pernoud dans cette radiographie intime d'un quartier parisien.
Emmanuel Pernoud est professeur émérite d'histoire de l'art contemporain à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, ancien responsable des estampes contemporaines à la BnF -
Pierre Tal Coat (1905-1985) est l'une des figures majeures de la peinture française après la guerre.
En pleine vague d'abstraction, son oeuvre ne rompt jamais le dialogue avec la nature ; il poursuit, en plein vingtième siècle, une certaine écriture du paysage où l'ont précédé Corot et Cézanne.
" Le vrai véhicule du regard " : c'est ainsi que Tal Coat qualifiait le blanc du papier. Accompagnant une importante rétrospective des oeuvres graphiques de l'artiste à la bibliothèque nationale de France, ce livre entend montrer la dimension primordiale qu'a tenu ce blanc dans l'oeuvre de Pierre Tal Coat.
Dessinateur infatigable, Tal Coat fut également un grand créateur d'estampes.
Ami des écrivains, il aborda régulièrement l'espace du livre avec certains d'entre eux, comme André du Bouchet, pour des réalisations magistrales dans le domaine de livre illustré.
Poètes, philosophes, historiens d'art, imprimeurs d'estampes sont les auteurs de ce portrait qui alterne études et témoignages.
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Olivier Debré ; les estampes et les livres illustrés
Emmanuel Pernoud
- Sorbonne Universite Presses
- Histoire De L'art
- 12 Avril 1995
- 9782859442231
Inventaire exhaustif permettant de saisir un pan important de l'oeuvre de cet artiste, une des grandes figures de la peinture française actuelle. Tôt venu à l'abstraction, Debré peint l'homme et la nature selon une formulation personnelle qui a pour nom signe-personnage ou signe-paysage. Dès 1945, il grave ; il n'a jamais cessé depuis. Eaux-fortes en noir, lithographies en couleurs, sérigraphies ou pochoirs, ses estampes sont nombreuses et de techniques variées. Beaucoup furent destinées à l'illustration et témoignent de la rencontre avec de grands écrivains et poètes de notre temps : Francis Ponge, Edmond Jabès, Bernard Noël, Michel Butor, Pierre Toreilles...
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Le serviteur inspiré ; portrait de l'artiste en travailleur de l'ombre
Emmanuel Pernoud
- Les Presses Du Reel
- 17 Novembre 2020
- 9782378961503
Une enquête sur la reproduction artistique et le rôle des graveurs de l'ombre qui réalisèrent des estampes signées par d'autres, qui interroge les rapports de domination et de subordination dans la création.
L'idée moderne d'art s'est construite contre « l'imitation servile » et, au-delà, contre la servitude même. La valeur d'un artiste serait relative à sa capacité d'émancipation. Guidé par l'exemple du cinéma où le rôle du domestique inspira des personnages inoubliables, ce livre interroge la création là où elle n'est pas censée exister : chez ces travailleurs de l'ombre qui servirent l'art d'autrui par la besogne de la reproduction. Il met en lumière ces graveurs qui réalisèrent des estampes signées par d'autres. L'enquête sur ces marges dépourvues du prestige de la marginalité s'étend à la discipline de l'histoire de l'art qui distribue sourdement les rôles entre maître et serviteur, entre l'art glorieux d'interpréter les oeuvres et la tâche obscure de les cataloguer.
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Les Demoiselles d'Avignon naissent la même année, 1907, que Le Mystère de la chambre jaune. Les premiers à voir le tableau le décrivent en des termes qui n'auraient pas déparé chez Gaston Leroux : « quelque chose de fou et de monstrueux » venait de se commettre dans « la chambre de la bonne », comme on surnommait l'atelier de Picasso à Montmartre.
Empruntée au roman policier, la notion de « chambre close » sert ici à dessiner et comprendre le rôle de l'espace intérieur dans l'art et le discours sur l'art au cours des xixe et xxe siècles. Elle vise à la fois les images, la légende de l'artiste, les dispositifs de production et d'exposition de la peinture.
La chambre close désigne d'abord les images qui bousculent l'univers calfeutré, symbole de la propriété bourgeoise que Walter Benjamin comparait à un étui. Des premières bandes dessinées au cinéma muet, l'image humoristique a tiré des effets tragi-comiques de l'incompatibilité explosive entre les murs clos et leurs occupants fébriles.
En peinture, alors que la scène d'intérieur connaît un nouvel âge d'or, ce déchaînement semble toujours prêt à éclater, il suscite même un sentiment d'inquiétante étrangeté qu'il convient de mettre en rapport avec le genre prolifique des histoires policières et d'anticipation, où les murs enferment les crimes et laissent échapper les criminels. Habituellement rapprochés de la littérature symboliste et du théâtre d'Ibsen, les intérieurs de Vuillard, Munch, Vallotton et d'Hammershøi sont ainsi à mettre en rapport avec les romans de H.G. Wells, Conan Doyle et Leroux.
Le modèle de la chambre close peut enfin s'opposer à l'utopie moderniste de la transparence et du décloisonnement, chers à certaines avant-gardes. C'est dire que le mystère de la vie et des êtres y réclame ses droits. L'art brut, par exemple, réactive comme jamais le mythe de la « claustration féconde ». Ce livre s'achève par une réflexion sur la figure du collectionneur, comme coupé du monde, et celle de l'artiste emmuré qui, à l'instar d'Henry Darger, laisse derrière lui un chef-d'oeuvre inconnu né dans la chambre close. - Lieux de mystère, espaces de création, intérieurs adultères, maisons closes ou territoires secrets, les chambres closes entretiennent d'étroits rapports avec l'art, au carrefour entre plusieurs disciplines, peinture, photographie, littérature, bande dessinée, cinéma.
- Empruntée au roman policier, la notion de « chambre close » sert ici à dessiner et comprendre le rôle de l'espace intérieur dans l'art et le discours sur l'art au cours des xixe et xxe siècles.
- Après L'Enfant obscur, Emmanuel Pernoud signe un nouvel essai sur les correspondances profondes qui unissent art et société.
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L'invention du dessin d'enfant ; en France à l'aube des avant-gardes
Emmanuel Pernoud
- Hazan
- 14 Janvier 2015
- 9782754108119
- La peinture de la fin du XIXe siècle fait apparaître l'enfant d'un oeil neuf. Elle cible le naturel enfantin, aux antipodes de l'enfant modèle. Elle s'intéresse à l'enfance comme répertoire de gestes et de postures spécifiques, loin du portrait de famille qui fait poser l'enfant.
Une écriture de l'enfance naît sous le pinceau des peintres, qu'ils se nomment Gauguin, Valadon, Vallotton, Bonnard. Écriture corporelle, faite de mouvements rompus et de lignes torses, les peintres vont également la repérer dans le dessin d'enfant. Cette découverte va jouer un rôle déterminant dans la naissance des avant-gardes, à l'époque du fauvisme et du cubisme. Elle s'inscrit dans la quête des débuts de l'art, pierre angulaire du primitivisme. On range le "bonhomme" dessiné par l'enfant aux côtés du masque tribal, comme préhistoire de la figuration. On s'interroge sur le "gribouillage", chaos originel de l'acte artistique. On relève, chez l'enfant qui s'aventure sur la feuille de papier, un "désir de la ligne" que Matisse, à la même époque, dit rechercher dans son dessin. Alfred Jarry joue un rôle pionnier dans ce primitivisme de l'enfance, autour de 1900. Il le fait autant par ses écrits que par ses enfantillages graphiques qui, rares et méconnus, exerceront une influence certaine sur Bonnard et Picasso. La révélation du dessin d'enfant aux artistes intervient en plein débat sur la réforme de l'enseignement du dessin à l'école. Des voix de plus en plus nombreuses dénoncent un système qui dénie toute faculté expressive à l'enfant et qui réduit le dessin à l'apprentissage de figures géométriques. Deux modèles pédagogiques s'opposent : l'héritage positiviste et coercitif, la jeune réflexion psychopédagogique qui démontre que le dessin apporte une contribution essentielle au développement de l'enfant. En 1909, les novateurs obtiendront gain de cause avec une réforme décisive introduisant le dessin libre dans l'enseignement primaire. Dans les années 1900, le dessin d'enfant est l'objet de toutes les sollicitudes. Mais les intérêts des uns et des autres ne se confondent pas : tandis que les pédagogues veulent cultiver le dessin d'enfant pour son rôle formateur, pourvoyeur de compétences, les artistes voient et convoitent en lui la création pratiquée comme un jeu, la joyeuse manipulation des apparences. Ces deux perceptions ne cesseront de rivaliser sourdement, avant que leur antagonisme ne soit porté en pleine lumière par Georges Bataille, dans un article iconoclaste. C'est la pluralité et la connexion des enjeux en présence que ce livre entend explorer. -
Paradis ordinaires ; l'artiste au jardin public
Emmanuel Pernoud
- Les Presses Du Reel
- Dedalus
- 15 Février 2013
- 9782840665410
Les représentations du jardin public dans l'art au XIXe et XXe siècle, des « tableaux parisiens » de l'impressionnisme et des peintres de la modernité jusqu'aux avant-gardes d'après-guerre.
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De Corot, la postérité a surtout conservé l'image du peintre des paysages vaporeux et mélancoliques. Mais Corot, c'est d'abord un mangeur de nature et d'espace, jeté six mois de l'année sur les routes de France et d'Italie pour peindre le monde en plein soleil de réalité.
Corot ou l'appétit de peindre : il disait « travailler comme un ogre », expression dont il faut entendre la pluralité du sens. D'abord parce qu'il n'était jamais rassasié de peinture lui qui laissa près de trois mille tableaux ; ensuite, parce qu'il peignit la fraîcheur et la profusion du réel avec une telle acuité que Renoir dit de lui qu'en fait de poète, Corot était avant tout un naturaliste.
À bien y regarder, celui que l'on considère aujourd'hui, par son intimisme et sa pondération, comme le plus français des peintres est sans doute le plus américain des artistes : frère de Thoreau par son culte des étangs et des bois, de Whitman par son sentiment de la beauté ici et maintenant, et de tous les apôtres de la route et du rail par son goût forcené de l'itinérance. -
La peinture de la fin du XIXe siècle fait apparaître l'enfant sous un jour nouveau. Elle cible le naturel enfantin, aux antipodes de l'enfant modèle. Elle s'intéresse à l'enfance comme répertoire de gestes et de postures spécifiques, loin du portrait de famille qui fait poser l'enfant. Une écriture de l'enfance naît sous le pinceau des peintres, qu'ils se nomment Gauguin, Valadon, Vallotton, Bonnard.
Écriture corporelle, faite de mouvements rompus et de lignes torses, les peintres vont également la repérer dans le dessin d'enfant. Cette découverte va jouer un rôle déterminant dans la naissance des avant-gardes, à l'époque du fauvisme et du cubisme. Elle s'inscrit dans la quête des débuts de l'art, pierre angulaire du primitivisme.
On range le "bonhomme" dessiné par l'enfant aux côtés du masque tribal, comme préhistoire de la figuration. On s'interroge sur le "gribouillage", chaos originel de l'acte artistique. On relève, chez l'enfant qui s'aventure sur la feuille de papier, un "désir de la ligne" que Matisse, à la même époque, dit rechercher dans son dessin. Alfred Jarry joue un rôle pionnier dans ce primitivisme de l'enfance, autour de 1900. Il le fait autant par ses écrits que par ses enfantillages graphiques qui, rares et méconnus, exerceront une influence certaine sur Bonnard et Picasso.
La révélation du dessin d'enfant aux artistes intervient en plein débat sur la réforme de l'enseignement du dessin à l'école. Des voix de plus en plus nombreuses dénoncent un système qui dénie toute faculté expressive à l'enfant et qui réduit le dessin à l'apprentissage de figures géométriques. Deux modèles pédagogiques s'opposent : l'héritage positiviste et coercitif, la jeune réflexion psychopédagogique qui démontre que le dessin apporte une contribution essentielle au développement de l'enfant. En 1909, les novateurs obtiendront gain de cause avec une réforme décisive introduisant le dessin libre dans l'enseignement primaire.
C'est la pluralité et la connexion des enjeux en présence que ce livre entend explorer.
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Miguel Egaña est né en 1952 à Paris, où il vit et travaille. Difficilement classable, son activité tente de ne se limiter à aucun genre et cherche à ne se soumettre à aucun des classements idéologiques ou esthétiques qui, explicitement ou sournoisement, régissent ce qu'on appelle la scène artistique. D'abord associée à un travail sur l'objet qui revendique sa filiation avec une certaine tradition (celle du surréalisme), elle n'oublie pas de s'intéresser à cet autre objet singulier qu'est le corps. Nous découvrons dans cet ouvrage
des « séries », notamment la « tauromachie », ainsi que plusieurs de ses dessins d'humour dans lesquels nous retrouvons la naïveté d'un Sempé et la causticité d'un Willem.
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L'Enfant obscur : Peinture, éducation, naturalisme
Emmanuel Pernoud
- Hazan
- 10 Octobre 2007
- 9782754101516
- La découverte par le XIXe siècle du mystère de l'enfance. Une approche pluridisciplinaire : comment la littérature, la pensée, à la suite des progrès de l'obstétrique, sont fascinés par l'origine de la vie et la réalité occulte des gênes.
Les images sont profondément impliquées dans la formation de l'enfant. Il s'agit là d'une histoire ancienne : on ne commande pas l'effigie de son enfant à autrui sans souhaiter y voir, et faire voir au monde, l'excellence de son action sur le modèle. Le portrait d'enfant est toujours, d'une façon ou d'une autre, le portrait de ses parents - mais aussi des préceptes du temps. Avec les idées rousseauistes du XVIIIe siècle, nous explique Emmanuel Pernoud, la modélisation picturale de l'enfant connaît une évolution sensible : l'indexation de la pose sur celle des adultes le cède aux apparences attendues du « naturel ». L'innocente harmonie de l'enfant et de la nature confine à la convention chez un Reynolds. Mais le présent ouvrage révèle surtout en quoi, avec le XIXe siècle et dès le Romantisme (chez un Géricault, par exemple), une histoire de l'enfance indéfinie s'est posée très tôt en contradiction avec les représentations éducatives et puériculturelles qui, pour leur part, prônaient l'image d'une enfance définie - par son origine, son lieu de vie, son vêtement, son école, à travers un genre pictural prédestiné à la définition de l'individu : le portrait. Des peintres du XIXe siècle tels Géricault, Corot, Courbet, Manet, Degas tenteront de faire sortir cet enfant « inconnu » de l'image éducative. Certains chercheront, comme Van Gogh, l'infini dans l'enfance ou, comme Gauguin, cette humanité sans pose qui offre à l'homme une autre image de lui-même. Peindre l'inconnu dans l'enfant suppose un certain état de « désarmement » face au motif. Au prix parfois d'un certain renversement des rapports adulte/enfant, peintre/modèle. Emmanuel Pernoud distingue ici avec subtilité toute une gamme d'options inaugurées par cette quête inédite de l'enfance, depuis l'approche affective d'un Renoir en phase avec la nouvelle donne éducative jusqu'à la relation impossible chez un Hodler ou un Knopff, en passant par le regard détaché de toute humanité d'un Degas pris en flagrant délit de vouloir peindre davantage le portrait de l'hérédité que celui d'un enfant. En plein positivisme, ce questionnement rejoint des interrogations en cours dans les ouvrages scientifiques, les traités de pédagogie et d'obstétrique, et la littérature naturaliste, de Dickens à Zola. L'intérêt de cette étude aux vues inédites tient à la confrontation constante de ces différentes sources. Les unes et les autres exhument un sentiment de mystère alors encore très fort face à la vie en train d'éclore, de l'embryon à ce qui est vécu comme le drame primitif de la naissance. Voici de quoi nous inspirer une certaine nostalgie, à nous, parents psychologues, gorgés de littérature pédagogique et puéricultrice, savants de l'enfance campés sur des certitudes de professionnels. -
Qu'est-ce qui m'intéresse au fond ? Au départ, c'était la science d'Henri Beraldi qui allait m'apprendre des choses sur les gravures. Mais très vite, c'est Beraldi lui-même qui m'a occupé et, de fil en aiguille, je me suis mis à lire tous ses livres. Il m'a fait sortir de ma spécialité - les estampes. Me revient en mémoire cette enseigne qui avait frappé Walter Benjamin lors de ses pérégrinations parisiennes : « N'a pas de spécialité. » Slogan provocateur, tant la spécialisation est un titre de fierté pour beaucoup de gens. Titre fragile : peut-on encore se considérer comme un spécialiste dès lors que l'on prétend à plusieurs spécialités ? Beraldi, lui, ne s'arrête pas à ces détails. C'est l'effet déstabilisant de sa lecture pour un chercheur : celui que l'on prenait pour un hyperspécialiste, avec ses catalogues raisonnés, s'avère à l'opposé. Il vous parle de tout. On ne sait plus pourquoi on était venu. On en ressent tout à la fois malaise et joie, comme sous l'effet d'une mue que l'on n'avait pas vue venir.
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Un portrait d'enfant qui disparaît, un homme qui part à sa recherche et qui rencontre une femme. Des peintures encore fraîches que leur auteur s'emploie à détruire une à une. Une toile de musée. Quelqu'un la décroche et va la poser sur la chaise du gardien. La photo d'une femme qui sourit. Derrière elle, deux enfants qui vous fixent gravement, enfermés dans un cadre.
Les récits rassemblés dans ce livre ont des lieux : musées, églises, appartement d'un collectionneur, hôtel des ventes, ce sont les endroits où l'on trouve la peinture. Les artistes se nomment Corot, Zurbarán, Cézanne, Gainsborough, Bacon, Matisse, Géricault. Les oeuvres sont souvent des portraits et les modèles des enfants. On y croise un châtelain solitaire, un malade gardant la chambre, des garçons de café, une milliardaire de notre temps, un peintre amateur de la Belle Époque, une jeune artiste en vue. Qu'ont-ils en commun ? De ne pouvoir vivre sans la peinture et parfois d'en mourir.
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L'enfant dans la peinture
Nadeije Laneyrie-dagen, Sébastien Allard, Emmanuel Pernoud
- Citadelles & Mazenod
- Les Phares
- 21 Septembre 2011
- 9782850881190
La représentation de l'enfance accompagne l'histoire de la peinture depuis le Moyen Âge. Des tableaux d'église aux tableaux de Salon, les artistes ont brossé tous les visages de l'enfance : enfants divins de la peinture religieuse ou mythologique, petits princes de l'art de cour, anges du foyer de la peinture de genre, enfant modèle du portrait de famille, sans compter tous les irréguliers de l'enfance qui n'ont pas moins intéressé les artistes, petits gueux et petits bâtards, enfants surnaturels ou démoniaques, cancres et révoltés. Cette place dévolue à l'enfance conduit à s'interroger sur les fonctions mêmes de la peinture, sur son évolution du sacré au profane et du profane à l'intime, sur son implication dans la formation des identités sexuelles et dans les pratiques éducatives, sur sa quête de naïveté primitive. Figure incontournable de la peinture, l'enfant est une grande question pour l'histoire de l'art. À travers plus de 130 artistes, du XIVe siècle à nos jours, une étude sans précédent sur le sujet.
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Matisse et Picasso ; la comédie du modèle
Collectif, Claudine Grammont, Emmanuel Pernoud, Colline Zellal
- Lienart
- 28 Juin 2018
- 9782359062434
C'est à Nice et dans ses environs, à Vallauris et à Vence, que Matisse et Picasso se côtoient régulièrement à partir des années 1940, trouvant tous les deux dans cet espace méditerranéen la source de leur inspiration.
Entre dialogue et rivalité, leur relation, nourrie d'échanges permanents, aboutit sans doute à l'une des plus fructueuses émulations artistiques du XXe siècle. Peintures, sculptures et oeuvres graphiques de chacun des deux artistes se répondent dans de subtils et fascinants jeux de miroir. Jeux de miroir aussi entre le peintre et son modèle, entre le peintre et lui-même. Un étroit maillage qui fut au coeur de la réfl exion menée par les deux artistes sur les questions de la représentation du corps et de l'autoréfl exivité de l'acte créateur.
Des photographies de leurs ateliers respectifs, aussi, pour mettre en lumière les différences et les similitudes d'ambiance ;
Des documents - correspondances, catalogues d'exposition, revues et fi lms - pour illustrer l'histoire des liens Matisse-Picasso à travers le prisme de cette thématique particulière : celle de la « comédie du modèle », comme Aragon aimait à désigner une séance de pose.