Un homme de son temps, et de tous les temps : une présence vivante et fraternelle dans tout le monde de l'islam, du Caire à Tanger, de Djakarta à Lahore. En Inde, en Afghanistan, en Iran, ses poèmes sont psalmodiés par les foules lors des pèlerinages ; dans le plus humble village turc, sa mémoire est vénérée. Des disciples en quantité, nombre de « monastères », des enseignements durant des siècles se sont réclamés de lui. Reconnu par les Occidentaux comme un des plus grands poètes mystiques de tous les temps et par les Musulmans comme ne le cédant qu'au Coran... Mais surtout, porteur d'un message d'une brûlante actualité, un message fondé sur l'expérience vécue, celle des misères de son époque, de l'exil et de la violence subies, de l'assassinat de son maître spirituel, aimé plus que lui-même. Tel fut et demeure le Persan Djalâlod-Dîn Rûmi (1207-1273), dit simplement Rûmî, poète immense, génie du « soufisme » ... la voie mystique musulmane, fondateur de l'Ordre des Derviches Tourneurs. D'abord publié dans la collection « Maîtres spirituels » en 1977, ce livre est suivi d'un index, d'une chronologie et d'éléments bibliographiques mis à jour.
« Qu'est-ce que l'Islam ? On pourrait répondre d'un seul mot : la prière, à condition de l'entendre comme engagement de l'homme tout entier, au-delà des actes cultuels. Telle est bien la signification du terme islâm qui provient du verbe aslama : s'en remettre, s'abandonner à Dieu. » Ainsi s'exprimait Eva de Vitray-Meyerovitch. Elle nous présente ici une synthèse aussi concise qu'érudite sur la prière musulmane. Ayant situé la prière parmi les cinq « piliers » de l'Islam, elle décrit les modalités de la prière rituelle et décrypte son symbolisme pour en dégager le sens théologique et mystique.
Précédées d'une anthologie des circonstances qui peuvent amener le croyant à prier, les merveilleuses oraisons des mystiques soufis, et notamment du grand Djalâl-ud-Dîn Rûmî, viennent en point d'orgue à ce livre destiné aussi bien au lecteur intéressé par l'Islam qu'au chercheur de vérité en quête de textes de méditation.
Figure majeure de l'introduction du soufisme en France, Eva de Vitray-Meyerovitch (1909-1999), qui enseigna tant à la Sorbonne qu'à l'université Al-Azhar du Caire, incarna parfaitement cet islam universel et tolérant que prônent, entre autres, des mystiques comme Rûmî. Si elle est connue avant tout comme traductrice, notamment du grand maître persan, elle fut aussi une savante aguerrie, comme en témoignent ses nombreux articles. Ces derniers, publiés dans des revues, étaient jusqu'à aujourd'hui peu accessibles. Jean-Louis Girotto, spécialiste de son oeuvre, en a réuni ici onze parmi les plus importants. Écrits sur plus de trente ans, évoquant l'" Approche symbolique du Coran ", " Le chemin des contes soufis " ou encore " La soif du pur amour ", ils témoignent de la richesse et de la cohérence de son cheminement intellectuel et spirituel.
Que savons-nous de l'Islam essentiel, celui de Rûmî, d'Al Halladj, d'Ibn Arabî, d'Iqbal, celui des confréries soufies, des philosophes et des savants qui ont tant apporté à l'Occident médiéval, celui qui a nourri l'art et la littérature de toute une civilisation ?
Face à la confusion et à l'inquiétude actuelles, Eva de Vitray-Meyerovitch nous fait découvrir les fondements mystiques de cette religion à laquelle l'essentiel de ses recherches universitaires et de ses travaux de traductrice est consacré. Tôt convertie à l'Islam, l'intellectuelle française nous fait pénétrer au coeur d'un univers où l'amour et la prière tiennent la première place.
'Attar, l'un des plus grands auteurs mystiques persans, a rassemblé au XIIIe siècle cette collection de faits et dits de soixante-douze soufis, qui est une de ses oeuvres majeures.
La tradition dit qu'il y a autant de chemins que de pèlerins. Dans ce Mémorial, contemporain des Fioretti de François d'Assise, s'exprime le désir essentiel de la face de Dieu, si constant chez les mystiques et si caractéristique de l'Islam. Il contient en outre un grand nombre de renseignements que l'on ne trouve nul par ailleurs, non plus qu'après lui. C'est dire toute son importance pour la connaissance du soufisme.
Des maîtres soufis aussi éminents que Rûmi ou Ibn 'Arabi ont vu en Jésus le « Sceau de la sainteté », tout comme Mahomet est le « Sceau de la prophétie ». Faouzi Skali, spécialiste reconnu du soufisme et membre d'une confrérie, avait amorcé une recherche sur ce thème au côté d'Eva de Vitray-Meyerovitch, qui a beaucoup contribué à faire connaître la mystique musulmane en Occident. Il rapproche ici Evangile, Coran et textes mystiques pour dresser le portrait d'un Jésus qui nous invite à la religion du coeur, par-delà les barrières confessionnelles. Le dialogue incessant des monothéismes trouve ici l'une de ses expressions les plus belles et les plus actuelles.
Avec la collaboration de Marie-Pierre Chevrier