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Prix
Fernando Pessoa
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Au terme d'un repas, un banquier démontre à son convive que ses engagements en matière d'anarchisme n'ont rien à envier à ceux des poseurs de bombe. Il déploie ainsi les trésors d'une rhétorique insidieuse au service de sa personne et s'installe dans de provocants paradoxes.
Si ce banquier anarchiste nous enchante par son esprit retors, ses raisonnements par l'absurde et une mauvaise foi réjouissante, la véritable dimension du livre est ailleurs : il s'agit d'un pamphlet incendiaire contre la société capitaliste, ses hypocrisies et ses mensonges. Pessoa y dénonce aussi le pouvoir de l'argent, qui mine de l'intérieur le bien le plus précieux de l'homme : la liberté.
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Le livre de l'intranquillité
Fernando Pessoa
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 10 Octobre 2024
- 9782267047554
Journal de bord de Fernando Pessoa, Le Livre de l'intranquillité est l'oeuvre de toute une vie d'un génie de la littérature mondiale. Morceaux de journaux intimes, aphorismes et réflexions s'y entremêlent pour dessiner les contours d'une mélancolie lucide qui résiste au temps.
Pessoa attribue son écrit à un modeste employé de bureau insomniaque, Bernardo Soares, et raconte une existence ordinaire, une « autobiographie sans événement », à laquelle le protagoniste ne peut accéder en raison de ses innombrables contradictions. Comment vivre en souhaitant à la fois la solitude et la compagnie des vivants ? C'est seulement la nuit, dans les rues désertes de Lisbonne, que le narrateur retrouve une quiétude momentanée. Fernando Pessoa a travaillé plus de vingt ans à cet ouvrage, dont la traduction de Françoise Laye transmet avec transparence la force poétique et dramatique, l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle. -
Un singulier regard peut être lu comme un prélude à l'oeuvre de Fernando Pessoa et le complément de son chef-d'oeuvre Le Livre de l'intranquillité.
Si Fernando Pessoa a beaucoup écrit sur lui-même, les textes intimes et correspondances rassemblés ici sont différents. Dépourvus du paravent de la fiction littéraire, ils révèlent des aspects méconnus de l'auteur. On suit, dans cet autoportrait passionnant et souvent impitoyable, la progression d'une adolescence chaotique jusqu'à une maturité magistrale - lente éclosion, traversée par une angoisse et une solitude poignantes, de l'une des personnalités les plus fécondes de notre temps.
« La naissance à l'art d'un tout jeune homme qui se cherche. C'est beau, c'est très émouvant. »
Le Temps
Cette édition est augmentée de l'essai « Bernardo Soares, «bourreau de soi-même» », de Françoise Laye
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Livre(s) de l'inquiétude
Fernando Pessoa
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 10 Octobre 2024
- 9782267047608
Journal intime magistral, Livre(s) de l'inquiétude est le « livre de la vie » de Fernando Pessoa. Teresa Rita Lopes, spécialiste de l'écrivain portugais, a consacré de nombreuses années à étudier les manuscrits de l'oeuvre maîtresse de Pessoa, publiée par ailleurs sous le titre de Livre de l'intranquillité, afin de proposer cette version audacieuse de son magnum opus. Celle-ci est composée à partir de trois auteurs parfaitement différenciés, des doubles fictifs menant chacun leur propre vie, conformément au souhait de Pessoa lui-même.
Aux côtés des fragments de Vicente Guedes et de Bernardo Soares s'alignent ainsi ceux du baron de Teive. Chacune des trois voix a sa musique, qui les distingue et les caractérise : la « prose » et le style recherché chez Guedes, la retenue voire l'austère pudeur chez Teive, les divagations ironiques chez Bernardo Soares. Par le biais de ces trois auteurs nous plongeons dans le monde intérieur multiple de Fernando Pessoa, ce chantre de la mélancolie qui affirmait : « Je suis plusieurs. »
Un des ouvrages les plus profonds et les plus perturbants de la littérature du XXe siècle. -
Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos
Fernando Pessoa
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 3 Mars 1987
- 9782070324064
«À l'avant d'une modernité dont ce siècle à son déclin se réclame avec superbe, se dresse un homme qui fut obscur, effacé, inconnu de sa concierge, riche d'humour et rayonnant lorsque son miroir intérieur lui renvoyait son reflet futur. Je ne suis rien, ce n'est pas une parole contrite du saint homme Job, mais un rappel de ce nada ibérique qui est au principe de l'être et à sa terminaison. Trois vers après cette affirmation du néant, survient cette antithèse éclatante : Je porte en moi tous les rêves du monde : un feu d'artifice cosmique. Les poètes n'ont pas de biographie ; leur oeuvre est leur biographie. Certes, Octavio Paz, la formule serait irréfutable si une oeuvre au pluriel n'impliquait des poètes multiples. Pessoa, le nôtre puisqu'il est à tous, est un nom qui dans sa langue se traduit par personne - non le nemo latin qui gomme toute identité, mais persona dans l'acception de masque ; en ce cas, le verbe apocalyptique qui débouche sur l'énigme, sur l'ambiguïté, sur la supercherie ludique.» Armand Guibert.
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" pour le voyageur arrivant par la mer, la ville s'élève, même de loin, comme une belle vision de rêve, se découpant nettement contre un ciel bleu vif que le soleil réchauffe de ses ors.
Et les dômes, les monuments, les vieux châteaux surplombent la masse des maisons, tels les lointains hérauts de ce délicieux séjour, de cette région bénie des dieux. " fernando pessoa " lisbonne, ville de l'intranquillité, après la prague de kafka et le dublin de joyce, fait son entrée dans la littérature, et son "passant intégral", fernando pessoa, en est l'introuvable et mélancolique fantôme. " antoine de gaudemar, libération
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Un dîner très original est un conte macabre datant de 1907 attribué à Alexander Search, l'un des nombreux hétéronymes de Pessoa, Un diner très original fait partie des très rares fictions achevées de l'auteur du Livre de l'intranquillité. Dans un esprit fin de siècle, Search invente une histoire où se mêlent les thèmes du cannibalisme, de la perversité, de la folie individuelle et collective, dans un univers grotesque et étrange. Herr Wilhelm Prosit préside aux destinées de la Société gastronomique de Berlin, sorte de congrégation secrète et décadente, qui s'adonne à des rituels dionysiaques. Personnage trouble, aussi charismatique que vulgaire, Prosit propose un jour à ses coreligionnaires de participer à un dîner très original et les met au défi de deviner en quoi consiste le caractère inédit du banquet. La porte est une nouvelle inachevée, écrite au cours des années 1906 et 1907, La porte associe une ébauche de réflexion théorique sur la folie et une courte fiction teintée de surnaturel. Quelle est la légitimité des gens qui sont dans la norme pour déclarer fou celui qui s'en écarte ? Celui qui est tenu pour fou n'accède-t-il pas à une certaine forme de connaissance, inaccessible au commun des mortels? Après quelques réflexions sur ces thématiques, le narrateur livre ses confidences sur l'étrange affection dont il fut la victime. L'une des portes du château dans lequel il grandit et vécut exerçait sur lui une bien étrange fascination : chaque fois qu'il passait devant cette porte, un désir impulsif le sommait d'y mettre un coup de pied. Cette irrésistible monomanie lui fait peu à peu perdre le contrôle de sa vie. La préface de Dominique Nedellec (traducteur de grands auteurs portugais comme Eça de Queiros, Antonio Lobo Antunes ou encore Gonçalo Tavares) s'appuie sur des sources portugaises inédites, explore le contexte intellectuel et biographique dans lequel ces deux fictions ont été écrites, et insiste notamment sur la question du rapport entre génie et folie chez Pessoa.
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Un dîner très original ; La porte
Fernando Pessoa
- Cambourakis
- Cambourakis Poche
- 4 Octobre 2023
- 9782366248241
Sombre histoire de vengeance patiemment ourdie par Herr Prosit, gastronome aussi charismatique que décadent, Un dîner très original nous est servi par Alexander Search, l'un des premiers hétéronymes de Fernando Pessoa (1888-1935), son alter ego aux penchants fin de siècle et vaguement lucifériens. Au menu de ce conte macabre, digne d'Edgar Poe : dépravation et raffinement, démence et sauvagerie.
Le dérèglement n'épargne pas plus le héros de La Porte. Victime d'un mal pernicieux qui ronge son esprit, il verra son bonheur conjugal anéanti par la faute d'une insolite monomanie.
Dans l'oeuvre labyrinthique de Fernando Pessoa, la folie brille souvent comme une étoile noire : elle le fascine et le taraude tout au long de sa vie. Porté par son « amour pour le spirituel, le mystérieux et l'obscur », Pessoa lui réserve une place de choix dans ces deux textes, écrits alors qu'il n'a pas encore vingt ans. Ils sont traduits ici pour la première fois à partir de la version originale anglaise. -
Ce Passage des heures, inédit dans la version que nous publions ici, a été écrit par Fernando Pessoa entre 1915 et 1916, avant d'être repris en 1923. Signé Alvaro de Campos, l'hétéronyme de l'Ode Maritime et de Bureau de tabac, le texte se présente comme une suite de poèmes plutôt que comme une ode d'un seul souffle dont l'auteur est coutumier à cette époque, mais elle en partage le caractère grandiose, et cette capacité de lier le sentiment universel à la singularité de chacun. Ce poème en grande chevauchée par-delà les paysages, les hommes et les concepts souhaite embrasser l'humanité tout entière. « Mon coeur rendez-vous de toute l'humanité » dit-il, et ce sont autant de femmes, enfants, vagabonds et assassins, amants et bouffons, policiers et vieilles marraines qui traversent ces pages. Pessoa passe, multiple et fluide, comme un ouragan sur Singapour, Macao et Zanzibar en passant par Madagascar, avec l'énergie déferlante de celui qui trouve la vie trop petite, et qui a du mal dans son emportement à tenir les rênes tant l'univers le submerge, tant il est submergé par lui-même. Le poète est plus que jamais sous la plume d'Alvaro de Campos cet ingénieur à la fois suprême et dérisoire attelé à la « grande machine univers » qui a été « éduqué par l'Imagination ». Il tient l'ouverture maximale aux êtres, aux sensations, aux idées, dans un poème placé sous le signe de la sincérité et de la contradiction chère à Baudelaire dont on perçoit les échos, jusque dans ces bourrasques de mélancolie et de nuits tombantes qui finissent par poindre, où celui qui écrit avec le désir de tout contenir, tout retenir, tout restituer, d'être et d'être de toutes les façons possibles, d'être à la fois littéral et métaphorique, nous révèle qu'il est « celui qui a toujours voulu partir, et qui reste toujours ». Mélancolie et pesanteur humaine qui refuse de choisir une humanité au détriment de l'autre, qui tient même l'humanité pour une dans sa multiplicité même, qui célèbre le labyrinthe d'idées, d'élans et d'émotions qui nous compose, acceptant avec lucidité de briser l'idéal, de s'égarer, de se retrouver, de n'être plus soi-même, d'être tous les versants de soi-même ; de la sympathie à la tendresse à l'amour, jusqu'aux ombres, jusqu'au mensonge, jusqu'au crime, et jusque dans la transposition du genre, jusque dans le vacarme effervescent de la multitude du début du XXe siècle et ses paysages pleins de trolleys, de transatlantiques, d'usines et de moteurs diesels - car pour Pessoa la machinerie même céleste passe toujours par la machinerie humaine. Passage des heures est un poème bouleversant qui voudrait rendre tangible la métaphysique, qui voudrait tout être, tenir tout le possible et toute l'altérité sur une ligne, car « il n'y a qu'un seul chemin pour la vie, c'est la vie... ».
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Chronique de la vie qui passe
Fernando Pessoa
- Les Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 3 Mars 2023
- 9782251454245
Porté aux nues par les plus grands - d'Octavio Paz à Roman Jakobson et António Tabucchi -, Pessoa compte aujourd'hui, avec un Rilke, un Joyce ou un Kafka, comme l'un des sommets de la culture européenne de ce siècle.
Ce premier volume des proses publiées de son vivant par l'auteur réunit, parmi d'autres, certains des textes dont le style provocateur lui valut d'être remercié par les rédacteurs des journaux où ils furent publiés. Pessoa y soutenait « le contradictoire comme thérapeutique de libération », allant jusqu'à prétendre qu'« une créature de nerfs modernes, d'intelligence sans niveaux et de sensibilité éraillée a l'obligation cérébrale de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois dans la même journée ».
Pour Pessoa, écrire, c'est comme fabriquer une bombe : il entoure sa dynamite d'une enveloppe de raisonnement, il lui met une traînée de poudre d'humour. Au lecteur d'allumer la mèche ! -
Ultimatum
Fernando Pessoa, Michel Chandeigne, Jean-François Viegas, Pierre Hourcade
- Unes
- 5 Mai 2023
- 9782877042611
Paru en 1917, Ultimatum est le dernier poème que Fernando Pessoa écrit sous le nom d'Alvaro de Campos avant de plonger son hétéronyme dans un long silence qui prendra fin avec notamment la parution du célèbre Bureau de tabac en 1928. Dans ce réquisitoire féroce, Alvaro de Campos livre une charge violente contre son époque plongée dans la dégénérescence de la politique, de la religion et de l'art. « Époque de laquais » dit-il, ravagée par la guerre qui déchire l'Europe, sur laquelle règne la médiocrité et la bassesse dans un « maëlstrom de thé tiède ». Dans un même élan, sont jetés à la poubelle de l'histoire aussi bien d'Annunzio que Bergson, Maeterlinck, Kipling, Yeats, Rostand, Shaw, Wells... mais aussi les révolutionnaires prolétaires, les eugénistes, les végétariens et plus généralement tout l'occident à qui est adressé cet Ultimatum sonore et salvateur contre une Europe en mal de vision, de poésie et de grandeur. « L'Europe en a assez de n'être que le faubourg d'elle-même » écrit Alvaro de Campos, qui réclame un Homère pour cette ère des machines qui le fascine, lui l'ingénieur mécanique et naval et qui en appelle à une ambition de civilisation nouvelle, certes « imparfaite » mais magnifique, une aspiration à la « taille exacte du possible ». Que l'homme soit à la hauteur de son époque qui ouvre sur des possibles infinis. C'est que l'humain n'a pas su adapter sa sensibilité à cette nouvelle ère de progrès et d'invention, et l'avatar de Pessoa d'en appeler à une adaptation artificielle, par un acte de « chirurgie sociologique », visant à éliminer les acquis du christianisme : dogme de l'individualité et de l'objectivisme personnel. Dans un mouvement surprenant, Pessoa semble faire ici en creux l'éloge des hétéronymes - exhortant les poètes à passer de « je suis moi » à « je suis tous les autres » - tout autant qu'il en appelle à une esthétique nouvelle à l'opposé même des aspirations lyriques d'Alvaro de Campos à l'oeuvre dans ses Odes. Renverser les démocraties épuisées, désavouer la vérité philosophique, les convictions intimes, la liberté d'expression, au profit de l'expression d'une moyenne entre tous les hommes, prônant l'avènement fiévreux d'une « monarchie scientifique », et d'une « humanité mathématique et parfaite ». Le regard tourné vers l'Atlantique, Alvaro de Campos adresse aux hommes et aux nations dans cet Ultimatum qui est son « chant du cygne » comme le souligne Pierre Hourcade dans sa préface, un « merde » tonitruant, provocateur, et profondément salvateur.
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Pourquoi rêver les rêves des autres ? lettres de mon ailleurs
Fernando Pessoa, Lorenzo Flabbi
- L''orma
- Les Plis
- 19 Mars 2020
- 9788831312134
Depuis la sombre et anonyme arrière-boutique d'un bureau de tabac, Fernando Pessoa a inventé de surprenants univers littéraires en faisant de l'altérité une pratique de vie, un système de pensée et un dispositif de création.
Ces lettres ironiques et passionnées - dont quelques-unes sont inédites en France - proposent un voyage dans l'esprit pluriel et vertigineux du poète, à la découverte de l'autre qui est en nous.
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Fernando Pessoa retrace dans cette épopée poétique aussi dense que précise des siècles d'histoire portugaise. Il glorifie les héros du passé, la période des « Grandes découvertes » en revenant aussi sur les moments les plus sombres de l'histoire, prémices de la décadence de son temps. Son ambition étant de créer, ni plus ni moins, un mythe, ayant pour objectif de relever une nation en crise. Un projet qui va bien au-delà d'un vulgaire projet nationaliste. La figure du poète est mise au rang de messie. Ainsi l'importance, l'essentiel que représente, la culture, la langue et la poésie pour l'humanité est démontrée. Sans imagination, sans histoires, sans mots pour nous raconter les rêves se meurent et sans rêves nous ne sommes plus.
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Comment les autres nous voient
Fernando Pessoa
- Les Belles Lettres
- Domaine Étranger
- 2 Juin 2023
- 9782251454054
Après Chronique de la vie qui passe, le présent volume vient compléter l'édition des Proses publiées du vivant de Pessoa telles qu'elles avaient été présentées au public français dès 1987 par José Blanco, l'un des meilleurs spécialistes du grand auteur portugais.
On y retrouvera la critique d'un esprit éminemment libre face aux hypocrisies et aux bigoteries de l'ordre social, et l'on verra derechef avec quel humour ses réflexions poussées souvent jusqu'aux paradoxes les plus subtils distillent un sain antidote aux mystifications des idéologies de toutes natures. -
« Jamais auparavant Alvaro de Campos n'avait poussé si loin cet acharnement contre soi-même, cette rage destructrice à laquelle rien ne résiste, pas même sa dignité d'homme souffrant. Cette histoire est la revanche du poète réel sur le vivant imaginaire, la suprême comédie si l'on veut du comédien, mais comédie jouée jusqu'au bout avec la plus grande virtuosité. Alvaro de Campos a sans doute raté sa vie, mais Pessoa, qui écrit sous son nom, n'a pas raté son oeuvre ». Pierre Hourcade
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Fernando Pessoa : anthologie essentielle
Fernando Pessoa
- Chandeigne
- Lusitane
- 6 Octobre 2016
- 9782367321363
L'oeuvre de Fernando Pessoa (1888-1935), en grande partie posthume, est considérée aujourd'hui comme l'une des plus importantes du XXème siècle, la découverte de sa poésie et du Livre de l'Intranquillité ayant été une révélation dans le monde entier. Le projet complexe de Pessoa consiste, par l'écriture, à « tout sentir de toutes manières », ce qui l'a conduit à éclater son « moi » en plusieurs écrivains fictifs, les « hétéronymes », dotés chacun d'un nom (Alberto Caeiros Álvaro de Campos, Ricardo Reis, Fernando Pessoa lui-même, Bernardo Soares, etc.) d'un style propre et d'une vision du monde singulière.
La présente anthologie, très concise, est une introduction à cette oeuvre multiforme et inclassable. Elle permet de découvrir ce précurseur génial de notre modernité, en appréhendant l'essentiel de son « dispositif hétéronymique », pour en saisir, dans une présentation bilingue, la force et la beauté, la variété et l'unité.
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Oeuvres poétiques
Fernando Pessoa
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 14 Novembre 2001
- 9782070114900
«Imaginons que, dans les années 1910-1920, Valéry, Cocteau, Cendrars, Apollinaire et Larbaud aient été un seul et même homme, caché sous plusieurs "masques" : on aura une idée de l'aventure vécue à la même époque au Portugal par celui qui a écrit à lui tout seul les oeuvres d'au moins cinq écrivains de génie, aussi différents à première vue les uns des autres que les poètes français que j'ai cités.» Ainsi Robert Bréchon présente-t-il Pessoa. Les «masques» dont il parle ne sont pas de simples pseudonymes. Nés en Pessoa, Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Álvaro de Campos sont ses principaux hétéronymes. Ils ont une biographie, des opinions politiques, des idées esthétiques, des sentiments : Campos interviendra par jalousie dans la correspondance amoureuse entre Pessoa et la bien réelle Ophélia... Chacun d'eux a subi des influences particulières ; chacun d'eux possède sa propre inspiration, son propre style et son oeuvre «personnelle», laquelle entretient des liens complexes avec l'oeuvre orthonymique, celle que Fernando Pessoa signe de son nom. Pour la première fois en français, hétéronymes et orthonyme sont présentés dans un même volume, qui fait une large place aux textes posthumes et propose quantité de poèmes inédits. Les traductions ont toutes été élaborées dans le souci de maintenir aussi forte que possible la tension entre la diversité des «instances créatrices» et l'unicité du grand ordonnateur que fut Pessoa.
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Fragments d'un voyage immobile ; essai d'Octavio Paz
Fernando Pessoa
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 22 Juin 2016
- 9782743636548
Ce vagabondage textuel à travers l'oeuvre de Fernando Pessoa présente le portrait d'un homme extraordinaire et banal tout à la fois. Réalisé sur le modèle des comptines d'enfant, ce recueil de fragments - choisis par Rémy Hourcade parmi les dizaines de milliers de feuillets que nous a laissés "l'homme aux masques" - agite, dans un désordre voulu, les figures chères à cet "inconnu de lui-même" tel que le définissait Octavio Paz.
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Cette nouvelle traduction restitue à ces quatrains leurs rythme (octosyllabes), rimes et assonances spécifiques, ainsi que la tonalité "populaire", laquelle se traduit chez Pessoa à la fois par une évocation fréquente des saudades typiquement portugaises, une écriture de la simplicité, avec toujours cette pointe d'humour lucide, parfois railleur, parfois piquant, si caractéristique de la "sagesse populaire".
Il fallait restituer à ces quatrains leurs rythme (octosyllabes), rimes et assonances spécifiques, ainsi que la tonalité "populaire", laquelle se traduit chez Pessoa à la fois par une évocation fréquente des saudades typiquement portugaises, une écriture de la simplicité, avec toujours cette pointe d'humour lucide, parfois railleur, parfois piquant, si caractéristique de la "sagesse populaire". On assiste ici, comme dans ses autres oeuvres, à l'exposition d'attitudes oxymoriques - recherche / rejet de l'identité ; penser / sentir ; sincérité / semblant ; etc. - et à une prédilection pour le "rien", commencement et fin de toute chose. Le goût pour l'oxymore se retrouve dans la composition même des quatrains en deux distiques souvent opposés, dont l'un tient de la sagesse communautaire tandis que l'autre laisserait entrevoir des situations plus "privées". Pas de règle pourtant, comme il se doit chez un Pessoa « sensationniste » (« Pour le sensationniste, chaque idée, chaque sensation à exprimer doit l'être d'une manière différente de celle qui en exprime une autre. » F.P) -
Écrit en anglais en 1915, ce «long lamento de la passion meurtrie» où, pour la première fois de l'histoire, Antinoüs - favori et amant de l'empereur Hadrien - est le héros exclusif d'un livre. Le texte révèle non seulement l'oeuvre anglaise de Pessoa, mal connue et peu traduite, mais encore, par sa sincérité et ses accents personnels, une face obscure de la personnalité du poète. Cette édition, indisponible depuis plus d'une décennie, brille d'une traduction en regard du texte original et d'une préface d'Armand Guibert, introducteur en France du poète portuguais. Un frontispice de Luis Caballero confirme le caractère exclusif de cet ouvrage : son retour au sein de notre fonds et dans les mains du lecteur devenait une nécessité. C'est aussi l'occasion de renouer avec nos beaux papiers de couleur pour la couverture.
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Lettres à la fiancée
Fernando Pessoa
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 22 Mars 2017
- 9782743639341
Cet ensemble des lettres d'amour adressées par Fernando Pessoa à son éphémère fiancée au cours des deux années - séparées par un silence de neuf ans - qu'a duré leur aventure sentimentale, jette un éclairage inattendu sur l'auteur du Livre de l'intranquillité. Ophélia Queiroz est la seule femme connue dans la vie de Pessoa, ce qui confère à cette correspondance son caractère unique. Un long entretien accordé par Ophélia, bien des années plus tard ouvre ce volume : il constitue un témoignage irremplaçable sur l'existence quotidienne du poète et son comportement à l'égard de ses contemporains.
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Bureau de tabac et autres textes d'Alvaro de Campos
Fernando Pessoa
- Chandeigne
- Lusitane
- 14 Mars 2019
- 9782367321851
L'oeuvre de Fernando Pessoa (1888-1935), génie poétique universel qui dissimule ici ses traits sous le domino d'Álvaro de Campos, a fait à ce jour l'objet d'innombrables éditions, études et traductions. Max de Carvalho nous livre ici une nouvelle traduction de ce qui est peut-être le plus beau texte de Fernando Pessoa après Le Livre de l'intranquilité. Les éditions Caractères et Unes ont publiées tour à tour les traductions d'Armand Guibert et de Rémy Hourcade, toutes deux datent des années 80. Max de Carvalho, poète et traducteur, a voulu proposer une version de son temps et de sa plume. Il nous livre une traduction sensible qui nous envoûte de sens et de son et accompagne ce grand poème d'autres poésies d'Álvaro de Campos non moins savoureuses... Livre bilingue, traduction en vis-à-vis.
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Parue en 1915 dans le deuxième numéro de la revue Orpheu, l'Ode maritime est la plus importante d'Álvaro de Campos, l'hétéronyme « alter-ego » de Fernando Pessoa.
Texte sublime et furieux, texte de l'imagination flottante, emportée par la vision des bateaux qui entrent et sortent des ports, portée par la mélancolie de ceux qui restent à quai. Poème du rêve et des époques, entre le modernisme des machines et la nostalgie d'un temps où tout était plus grand car on allait plus lentement ; poème de l'âme emportée dans le large, au loin de sa vie, c'est à dire là où l'on ne peut imaginer sa vie. Texte qui gonfle comme une voile, s'enveloppe dans les cris, les cris sauvages et les fantasmes de matelots et d'histoires. Livre des images et d'une liberté régénérée dans l'imagination, dans les mythes des mers naviguées, cris désespérés de violence comme s'il fallait s'extraire de soi-même au couteau. Ode spasmodique et brutale qui nous rejette vers l'enfance, dans le calme soudain et la nostalgie de l'enfance, dans la petite maison de l'enfance, quand on était heureux pour toujours. Et s'éveillant du rêve après le délire, on se retrouve dans l'immédiate acceptation de son existence. Dans nos vies alignées comme des factures, nos vies assises et réglées, seuls sur le port à regarder les navires disparaître.
La traduction que nous donne Thomas Pesle de l'Ode maritime, si fluide de précision et de simplicité, revigore la lecture de ce poème mythique écrit il y a tout juste cent ans.
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Pessoa est lié à Lisbonne, comme Kafka l'est à Prague ou Joyce à Dublin. Lisbonne imprègne toute l'oeuvre de Pessoa. Le poète habite une ville qui le hante littéralement et littérairement. Il existe malheureusement un ouvrage écrit en anglais What the tourist should see, traduit sobrement en français par Lisbonne (Anatolia, 10 :18) qui est un succès d'édition mais qui n'a, de l'avis de tous les spécialistes et surtout des lecteurs appâtés par le titre mais vite déçus, aucun intérêt. Aucune ligne ne rappelle le génie de l'auteur portugais au point que l'on peut douter que ce texte, retrouvé dans ses archives et annoté de sa main, soit bien de lui.
Ce petit livre de poche, bilingue, est d'un tout autre intérêt, puisqu'il rassemble les fascinants fragments en proses du Livre de l'intranquillité, des lettres, des poèmes, qui montrent le rapport fort, intime, quasi consubstantiel de Pessoa avec sa ville. Lisbonne est aujourd'hui la destination phare des Français, et cette ville ne cesse de fasciner de nombreux écrivains jusqu'au plus simple des touristes. Ce livre comble un manque et complète harmonieusement le premier volume paru en 2016 : Fernando Pessoa - Anthologie essentielle, qui constitue l'ouvrage de référence d'introduction à l'ensemble de l'oeuvre de l'immense auteur portugais que l'on ne cesse de redécouvrir.