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Le coup d'état permanent
François Mitterrand
- Belles lettres
- Le Gout Des Idees
- 28 Septembre 2010
- 9782251200033
« Entre de Gaulle et les républicains il y a d'abord, il y aura toujours le coup d'État. » Toute la thèse de François Mitterand tient dans cette courte phrase.
Paru en mai 1964, Le Coup d'État permanent est un livre de combat. Mitterand veut « s'attaquer au gaullisme », et c'est avec un sens aiguisé de la formule qu'il dresse un réquisitoire minutieux et féroce contre le régime du Général. Il dissèque chacun des actes du gouvernement, dénonce le « pouvoir personnel » instauré par de Gaulle depuis son retour aux affaires en 1958, engage à une vigilance républicaine de tous les instants contre tous les pouvoirs.
Avec ce livre, Mitterand fait franchir à son combat une nouvelle étape : en choisissant l'arme littéraire pour affronter le Général, il prend à son tour date avec l'Histoire, ayant l'intuition que son propre destin doit passer par une opposition encore plus irréductible au gaullisme, quitte à en caricaturer la présentation de façon à susciter le débat.
Devenu, dix-sept ans plus tard, président de la Ve République, François Mitterand jugera inutile de « continuer de promener une polémique qui appartient à l'histoire ». Il n'en considérait pas moins ce Coup comme son meilleur ouvrage.
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Oeuvres t.1 ; les prisonniers de guerre devant la politique ; aux frontières de l'Union française ; présence française et abandon ; la Chine au défi
François Mitterrand
- Belles lettres
- Le Gout Des Idees
- 13 Janvier 2016
- 9782251200552
Les Prisonniers de guerre devant la politique(1945) Texte introduit et annoté par Pierre Gaudibert À l'automne 1945, François Mitterrand, 29 ans à peine, publie Les prisonniers de guerre devant la politique.
Dans ce livre-bilan il retrace, au sortir de la Guerre, l'histoire des prisonniers de guerre dans la captivité puis dans la Résistance. Dans cette histoire, il raconte aussi la sienne, son expérience de la captivité, son rôle dans la genèse et le développement de la résistance « P.G. » jusqu'à la Libération.
C'est aussi un livre programmatique. La guerre terminée, se pose le problème du retour et de la réinsertion professionnelle et sociale des prisonniers rapatriés. Vice-président de la toute jeune Fédération nationale des prisonniers de guerre (F.N.C.P.G.) - dans laquelle s'est fondu le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (M.N.P.G.D.) qu'il présidait -, François Mitterrand trace des perspectives sur l'avenir et le rôle dans la Nation de la force que représentent les Prisonniers de guerre.
L'enjeu est grand, cette force de près de deux millions d'hommes est en passe de devenir l'une des plus importantes du pays. François Mitterrand veut avec ses amis en rester à la tête. Il doit alors séduire et convaincre pour rassembler. C'est, entre les lignes, l'ambition de son livre. Un livre politique donc. Le premier.
Aux frontières de l'Union Française (1953) Texte introduit et annoté par Jenny Raflik-Grenouilleau et Pierre Journoud La guerre d'Indochine dure depuis sept ans, le différend tunisien depuis deux ans, le Maroc réclame une réforme du statut de Protectorat. La France se doit de concilier la reconnaissance d'une évolution inévitable et le maintien de sa présence.
Aux frontières de l'Union Française, partout où s'élabore un monde nouveau, notre pays doit agir en sorte de garder sa place. À ces vastes problèmes, M. François Mitterrand apporte des solutions hardies et raisonnables à la fois. Celles qu'il préconise pour la Tunisie et l'Indochine ne manqueront pas de provoquer des réactions, bien que l'auteur se soit gardé de toute polémique. Comme Clemenceau, qu'il cite en épigraphe, il s'est proposé de servir à la fois son pays et la vérité.
Présence française et abandon (1957) Texte introduit et annoté par Jenny Raflik-Grenouilleau et Pierre Journoud Hanoï, Saïgon, Rabat, Tunis, capitales d'Etats indépendants, symbolisent le terme de la tragique aventure vécue par la France ces dix dernières années.
Les gouvernements successifs, pour avoir voulu tout ignorer afin de tout maintenir, ont d'abord tout compromis pour tout perdre enfin.
François Mitterrand fut intimement lié au déroulement des événements dont il fait dans cet ouvrage une lucide analyse.
Les attitudes qu'il adopta comme membre du gouvernement (ne démissionna-t-il pas du gouvernement Laniel en raison de son désaccord sur la politique suivie alors en Afrique du Nord ?), les avertissements que député il ne cessa de prodiguer à la tribune de l'Assemblée, l'ouvrage qu'il écrivit sur ces problèmes en 1953, l'autorisent aujourd'hui à retracer et à analyser la succession des actes qui aboutirent aux résultats que l'on sait.
Mais tandis que se jouaient les drames indochinois, marocain, tunisien, dans une autre partie de ce qui fut l'Empire français, en Afrique Noire, une expérience nouvelle était tentée.
François Mitterrand, ministre de la France d'Outre-Mer en 1951, évoque les heures intenses du ralliement du R.D.A., le plus grand parti de masse africain. Il termine en affirmant la foi qu'il puise dans cet exemple pour l'avenir d'une communauté franco-africaine.
La Chine au défi (1961) Texte introduit et annoté par Judith Bonnin Reprise de cinq articles publiés dans l'Express entre février et avril 1961, La Chine au défi est un ouvrage atypique du corpus mitterrandien. Elle en est l'unique récit de voyage et l'une des pièces les plus méconnues, sans doute parce que, prise en étau entre Le Coup d'État permanent et ses chroniques, elle ne contient pas une ligne sur la politique française mais un tableau de la Chine populaire en pleine mutation révolutionnaire.
À l'hiver 1961, la propagande de guerre froide fait rage et ce pays est encore largement fermé au monde. Depuis la rupture des relations diplomatiques franco-chinoises en 1953, le voyage en Chine reste le privilège de quelques personnalités invitées par l'Institut du peuple chinois pour les Affaires étrangères : des intellectuels comme Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre et quelques hommes politiques comme Edgar et Lucie Faure, Roland Dumas et Pierre Mendès-France. Les témoignages de première main sont donc des sources d'information précieuses et celui-ci vient notamment éclairer la polémique occidentale sur l'existence et l'ampleur de la famine en Chine, conséquence du « Grand Bond en avant » lancé en 1958.
Alors sénateur de la Nièvre, François Mitterrand parcourt la Chine pendant trois semaines avec François de Grossouvre, découvrant tant Pékin, que Canton ou Hong-Kong, la Chine agricole du Zhenjiang et la Chine industrielle des combinats de Wuhan et Anshan. Surtout, il rencontre diverses personnalités, dont Mao Zedong à Hankou, entretien qu'il mobilisera ensuite à plusieurs reprises.
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Oeuvres t.2 ; le coup d'Etat permanent (1964) ; ma part de vérité (1969) ; un socialisme du possible (1971)
François Mitterrand
- Belles lettres
- Le Gout Des Idees
- 13 Janvier 2016
- 9782251200569
Le Coup d'État permanent (1964) Texte introduit et annoté par Jean Vigreux Paru au printemps 1964, Le Coup d'État permanent est un pamphlet écrit par François Mitterrand. Ce livre sans doute le plus cité et le plus connu de son oeuvre souligne sa stature d'opposant résolu au général de Gaulle : Le Coup d'État permanent est une véritable plaidoirie à charge contre l'exercice du pouvoir gaulliste. Il ausculte et dissèque le fonctionnement du « pouvoir personnel » et n'hésite pas à recourir aux formules sévères pour dénoncer les dérives autoritaires, voire dictatoriales du régime (« de Gaulle plus la police », « parce que, tout compte fait, c'est à cela [dictature] qu'il ressemble le plus »). Face à cette dérive, il incarne la défense républicaine, mais n'est pas nostalgique du régime précédent.
Avec ce pamphlet, il marque son territoire à gauche, préparant le chemin de 1965 où il mettra le général de Gaulle en ballotage ayant compris la logique bipolaire des institutions. Dorénavant, il prend date avec l'histoire de la République. Toutefois, ce n'est qu'en 1981 qu'il devient le premier Président socialiste élu au suffrage universel après avoir refondé le parti en 1971 et mis en oeuvre l'union de la gauche. Revêtant à merveille les habits du Président de la Ve République, il montre qu'il s'opposait plus à de Gaulle qu'aux institutions.
Ma part de vérité (1969) Texte introduit et annoté par Georges Saunier Candidat à la Présidence de la République contre le Général de Gaulle, en face de qui il a réuni 45% des voix au second tour en 1965, puis leader de la Fédération, François Mitterrand incarne une option bien définie : l'unité de la gauche, celle-là même dont l'abandon vient de se solder le 1er juin par un échec retentissant.
S'il publie aujourd'hui sa Part de vérité, c'est qu'il faut reconstruire cette gauche en miettes. Pour cela, il s'agit de ne plus en laisser paralyser le renouvellement et donc de poser publiquement les problèmes comme ils se présentent, bref d'informer et non plus d'escamoter ou de voiler la réalité.
Livre de combat, où se retrouve la marque de l'auteur du Coup d'État permanent, qui n'a voulu écarter aucune question gênante ou difficile, cet ouvrage veut aussi être constructif. C'est pourquoi les lecteurs, après avoir parcouru les grandes étapes d'une autobiographie politique leur présentant sur un ton qui surprendra certains, l'homme qu'est François Mitterrand, trouveront un récit sans temps morts ni trop de précautions des principales phases de l'histoire de la gauche depuis 1965 : l'espoir levé par la première élection présidentielle, la tentative de la Fédération, Mai 1968, l'échec de la seconde élection présidentielle. Autant d'occasions d'aborder de front des questions épineuses comme les relations avec les communistes, le programme économique de la gauche, le vieillissement de certaines de ses structures, de quelques uns de ses thèmes. Autant d'incitations à déboucher sur la stratégie et sur les perspectives socialistes que François Mitterrand propose pour terminer. Autant sans doute de risques de déclencher des polémiques, mais aussi de susciter des débats indispensables ; les lecteurs comprendront vite que l'ancien candidat à la Présidence de la République est tout prêt à affronter les premières pour lancer les seconds.
Un socialisme du possible (1971) Texte introduit et annoté par Pierre-Emmanuel Guigo Un socialisme du possible est (avec Ma Part de vérité) un maillon souvent ignoré qui permet pourtant de comprendre le passage du François Mitterrand leader de l'Union de la Gauche au rénovateur du PS après Mai 1968. Marginalisé par ce mouvement spontané, il tente ici de se réapproprier une partie de l'effervescence intellectuelle du moment et trace la voie à l'union des socialistes puis de la gauche. Loin de voir marginaliser le socialisme historique, il entend montrer que la conciliation entre ce que l'on appellera la «deuxième gauche» et la tradition socialiste issue de la SFIO est nécessaire pour arriver au pouvoir. Il entend ainsi se réaffirmer comme le seul leader capable d'unifier cette mouvance, à l'heure où la SFIO a réalisé son plus mauvais score électoral (5,1% des voix à la présidentielle de 1969) depuis ses origines, et le PSU ne parvient pas à s'imposer comme une alternative crédible.
L'ouvrage, contrairement à Ma part de vérité, n'est pas une oeuvre littéraire. Il s'agit d'un programme politique, introduit par un dialogue entre le leader de la Convention des Institutions Républicaines et deux interrogateurs proches de la mouvance intellectuelle issue de mai 1968 (Jacques Julliard et Robert Fossaert). Il entend donc montrer la capacité de son parti à gouverner tout en soulignant sa cohérence avec le renouvellement de la pensée de gauche (autogestion, libération des femmes, etc.).
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Oeuvres t.3 ; la rose au poing, ici et maintenant
François Mitterrand
- Belles lettres
- Le Gout Des Idees
- 8 Novembre 2016
- 9782251200583
La Rose au poing, Ici et maintenant La Rose au poing (1973). Cet ouvrage est le premier de François Mitterrand en tant que Premier secrétaire du Parti Socialiste. Il a deux buts principaux. Le premier est d'affermir pour son auteur une stature de leader du socialisme. Le second est de prouver que le Ps est désormais un parti de gouvernement et le seul défenseur de la liberté Ici et maintenant (1980) . En introduction de Ici et maintenant, François Mitterrand avertit le lecteur : ce livre « n'est pas un manifeste » mais un ouvrage de réflexions, celles-ci n'engagent que lui et non le parti. Mais clairement, le candidat socialiste cherche ici, à sa manière, à entrer en campagne.
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Oeuvres t.4 ; la paille et le grain, l'abeille et l'architecte, réflexions sur la politique extérieure de la France, lettre à tous les Français
François Mitterrand
- Belles lettres
- Le Gout Des Idees
- 9 Février 2018
- 9782251200606
La Paille et le Grain, paru au début de l'année 1975 chez Flammarion, rassemble des textes de François Mitterrand, issus essentiellement des chroniques pour l'hebdomadaire socialiste L'Unité, écrits entre son accession à la tête du Parti socialiste au congrès d'Épinay en juin 1971 et sa défaite de justesse à l'élection présidentielle de mai 1974.
Document historique, l'ouvrage permet de suivre la réaffirmation du leadership de François Mitterrand sur la gauche française.
Il y apparaît en effet comme un opposant combatif, polémiquant avec la droite au pouvoir, et comme un rassembleur négociant âprement le Programme commun avec le Parti communiste.
Il se présente également comme homme d'État, revenant sur sa relation avec de Gaulle, réagissant aux événements internationaux (la « normalisation » en Tchécoslovaquie, le coup d'État au Chili, la guerre du Kippour.), narrant ses rencontres avec des chefs d'État ou leaders étrangers (Olof Palme, Golda Meir, Ceausescu.).
Mais le succès public et critique de l'ouvrage tint aussi à ses qualités littéraires, qui lui valurent un Apostrophes spécial en février 1975, et à la révélation d'une part d'intimité. Au gré des pages, quand l'actualité lui en laisse le temps, la plume de François Mitterrand se fait à la fois plus personnelle et plus « poétique », pour évoquer ses amitiés avec les écrivains Violet Trefusis, Benoîte Groult ou Claude Manceron, son goût pour les atlas ou ses promenades en forêt dans les Landes ou le Morvan.
L'Abeille et l'architecte. Un curieux titre pour un ouvrage insolite, publié en 1978 chez Flammarion, qui s'inscrit dans une filiation directe avec La Paille et le Grain (1975).
Titre curieux car il s'inspire d'un célèbre passage du Capital de Karl Marx.
D'architecte comme d'abeille nulle trace pourtant dans ce livre. Quant aux références au philosophe ou au marxisme, elles sont anodines.
Ouvrage insolite parce qu'il rassemble des textes pour la plupart tirés de Ma part de vérité, bloc-notes que le premier secrétaire signe régulièrement dans les colonnes de L'Unité, l'hebdomadaire du Parti socialiste. Des billets, écrits entre janvier 1975 et janvier 1978 sous le joug de l'actualité, que François Mitterrand sélectionnera, rectifiera, enrichir consciencieusement avant de les livrer au-delà du cercle de connivence des simples militants. Insolite aussi parce l'auteur navigue sans cesse entre plusieurs genres littéraires, entre différentes postures. Il se fait ainsi homme politique lorsqu'il critique l'action du gouvernement ou promeut le programme du PS ; homme d'État lorsqu'il raconte ses rencontres avec Leonid Brejnev ou Henry Kissinger ; homme engagé lorsqu'il dénonce le sort des étrangers sans papiers ou défend le « fait palestinien » ; homme de culture lorsqu'il évoque le poète Pablo Neruda ou le compositeur Mikis Théodorakis ;
Homme sensible enfin lorsqu'il livre ses souvenirs de jeunesse comme ses amitiés.