«Je vous écris tandis que s'éteignent les dernières notes de notre Alléluia. Souvent j'écoute ce chant. Il me parle de vous, Anne. Je pense qu'il vous ressemble, ou du moins, à une certaine Anne, la plus secrète, la plus vraie, la plus exigeante. J'aime que cette Anne-là existe. Pour l'atteindre il faut du silence et de la force. Ce n'est pas commode. Mais passionnant.» En 1962, un homme politique français de quarante-six ans rencontre à Hossegor une jeune fille de dix-neuf ans. Il lui écrira, jusqu'à la veille de sa mort, plus de mille lettres témoignant d'un amour secret et indéfectible. Ce recueil nous dévoile des aspects totalement inconnus de celui qui fut deux fois président de la République.
« Entre de Gaulle et les républicains il y a d'abord, il y aura toujours le coup d'État. » Toute la thèse de François Mitterand tient dans cette courte phrase.
Paru en mai 1964, Le Coup d'État permanent est un livre de combat. Mitterand veut « s'attaquer au gaullisme », et c'est avec un sens aiguisé de la formule qu'il dresse un réquisitoire minutieux et féroce contre le régime du Général. Il dissèque chacun des actes du gouvernement, dénonce le « pouvoir personnel » instauré par de Gaulle depuis son retour aux affaires en 1958, engage à une vigilance républicaine de tous les instants contre tous les pouvoirs.
Avec ce livre, Mitterand fait franchir à son combat une nouvelle étape : en choisissant l'arme littéraire pour affronter le Général, il prend à son tour date avec l'Histoire, ayant l'intuition que son propre destin doit passer par une opposition encore plus irréductible au gaullisme, quitte à en caricaturer la présentation de façon à susciter le débat.
Devenu, dix-sept ans plus tard, président de la Ve République, François Mitterand jugera inutile de « continuer de promener une polémique qui appartient à l'histoire ». Il n'en considérait pas moins ce Coup comme son meilleur ouvrage.
A l'automne 1971, François Mitterrand entame une chronique régulière dans l'organe officiel du Parti socialiste, L'Unité. En voici le recueil, jusqu'à ce mois de mai 1974 qui voit la courte victoire de Valéry Giscard d'Estaing sur le leader de la gauche à l'élection présidentielle.
C'est d'abord l'homme d'engagement et de combat, polémiste féroce, impitoyable critique d'institutions dont il devait être plus tard le garant sourcilleux, que nous rencontrons ici. Mais aussi, à travers l'analyse politique ou historique, les souvenirs personnels, les lectures, les réflexions « selon l'heure ou l'humeur », l'observateur profond et passionné de la France, de ses terroirs, de ses complexités sociales.
Ces pages écrites au fil de l'actualité nous laissent assurément l'image la plus vivante et la plus exacte d'un homme dont la vie et le parcours appartiennent désormais à l'Histoire.
" je rêve à la prédestination de l'allemagne et de la france, que la géographie et leur vieille rivalité désignent pour donner le signal de l'europe.
Si elles ont gardé en elles le meilleur de ce que je n'hésite pas à nommer leur instinct de grandeur, elles comprendront qu'il s'agit là d'un projet digne d'elles. " f. m. au-delà de la leçon d'histoire, au-delà de l'essai politique, ce livre est le témoignage émouvant d'un homme habité par le destin de son pays, instruit par les guerres qui l'ont déchiré, déterminé à construire une europe ouverte et sûre d'elle-même, capable de faire l'histoire au lieu de la subir.
Tirées de ses ouvrages et de ses entretiens, de ses mémoires et de ses essais, nombreuses sont les inspirations de l'ancien président : pensées sur lui-même ou sur les hommes politiques, l'Europe, le monde, l'art de gouverner... Exemple : en mars 1987, à J. Attali, "les responsabilités nous envahissent, c'est vrai. Mais sans elles, qu'est-ce qu'on s'ennuie."
Je voudrais retrouver l'épisode la poste de la rue Dupin.
Vous y êtes allé pour téléphoner à Marie-Louise, la soeur de Robert, comme vous le faisiez avant de rentrer. Une voix vous a répondu : " Vous faites erreur, monsieur. " Vous avez recommencé à faire le numéro de Marie-Louise. La voix a crié : " N'insistez pas, monsieur, puisqu'on vous dit que c'est une erreur. " Alors vous en avez été sûr : la Gestapo était dans l'appartement. Et vous avez encore pris le temps de me téléphoner.
Vous m'avez dit qu'il y avait le feu où vous étiez, qu'il se propageait très vite et qu'il fallait que je parte dans les dix minutes. Marguerite Duras et François Mitterrand se sont rencontrés en 1943. Dans ces cinq entretiens, réalisés en 1985 et 1986, ils évoquent en amis de longue date l'Histoire de la France, celle de l'Afrique, la poésie, les démons de l'Amérique et les souvenirs d'un épisode tragique, l'arrestation de Robert et de Marie-Louise Antelme dans un appartement de la rue Dupin.
En 1970, la multiplication d'actions violentes incite le gouvernement à présenter une loi répressive dite " loi anti-casseurs ".
Les députés François Mitterrand et Michel Rocard s'insurgent contre ce projet qu'ils qualifient de dérive autoritaire et d'atteinte à la liberté de manifester. Près de quarante ans plus tard, Nicolas Sarkozy poursuit une politique sécuritaire, plus fondée sur la répression que sur la prévention, comme en témoigne son discours sur " l'essor des bandes violentes " en France.