Fanchon Fadette n'a pas bonne réputation au village. On prétend même que cette fillette laide et moqueuse est une sorcière. Malgré ces apparences trompeuses, la petite Fadette recèle pourtant un coeur d'or, et le beau Landry succombe à son charme. Mais leur amour rencontre bien des obstacles:la jalousie du frère jumeau de Landry, les médisances, la pauvreté de la jeune fille... La petite Fadette doit alors se résoudre à un grand sacrifice.George Sand dresse le magnifique portrait d'une héroïne fière et libre, en proie aux préjugés. Éloge de la tolérance, ce récit est également une émouvante histoire d'amour.
La Mare au Diable est un lieu maudit où souffle l'angoisse. Près d'elle se déroule toute l'histoire. Un paysan, veuf avec ses enfants, cherche femme. Qui épousera-t-il ? celle qu'on lui a promise, ou une pauvre paysanne, harcelée par son patron ? Cette petite Marie est l'âme d'un paysage de rêve, et l'emblème de l'enfance éternelle.
Un roman d'amour, mais traversé par le cri des chiens fous, la nuée sanglotante des oiseaux, le fossoyeur épileptique. La voix de la terre s'y accorde avec celle de l'Âme enfantine : George Sand y parle avec force du sol natal et des premiers souvenirs.
Elle n'avait que quatre ans quand elle partit pour la première fois. En 1808, la petite Aurore Dupin accompagne sa mère en Espagne pour y rejoindre son père, aide de camp du maréchal Murat. Des années plus tard, en 1829, elle rédige un court texte pour évoquer ce souvenir d'enfance. S'il est littérairement très anecdotique, le récit est passionnant car il jette déjà les bases de ce que sera le récit de voyage à la George Sand : moins une tentative touristique de décrire le pays traversé - encore que quand elle se livre à l'exercice elle y excelle - qu'un prétexte à parler d'elle, à mettre en scène son autobiographie, à jeter au fil du récit incises et digressions. S'ils n'ont pas été cantonnés à sa chambre, les voyages de Sand ont toujours tourné autour d'elle. C'est ce qui en fait aujourd'hui l'irremplaçable singularité.Ce premier volume contient Voyage en Espagne, Voyage chez Monsieur Blaise, Voyages en Auvergne, Lettres d'un voyageur et Un hiver à Majorque.
Mariée, au sortir de l'adolescence, à un vieux colonel, antipathique et autoritaire, Indiana est contrainte à une routine d'outre-tombe. Tout la disposait pourtant à être sauvée par l'amour:Raymon, par qui elle se laisse séduire, possède la jeunesse et la fougue que n'a plus son mari. Indiana se trouve prise dans les turpitudes de la passion, car le désir du jeune homme se révèle bientôt un appétit plus redoutable que la brutalité de son mari repu. Oppressée dans son mariage, Indiana cherche une aventure:celle-ci achèvera de l'opprimer. «J'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, mais profond et légitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et dans la société.» Paru en 1832, Indiana fut lu comme un pamphlet contre le mariage, et lança la carrière littéraire de l'auteure. Sand y expose les libérations illusoires qui enferrent les femmes dans une vie dont elles n'ont pas la clef. Son récit inverse le trajet habituel du roman:pour pouvoir être aimée, l'héroïne devra d'abord se libérer.
Au début des années 1830, dans le Berry, André de Morand, jeune homme au caractère doux et craintif, fils d'un châtelain autoritaire et borné, s'éprend d'une jeune ouvrière en fleurs artificielles, Geneviève. D'un tempérament également doux et vertueux, Geneviève est néanmoins pragmatique et intelligente, et vit en marge de la société des grisettes de la ville. Leur amour, d'abord placé sous le signe du secret, est bientôt rendu impossible par le père d'André, qui rejette Geneviève et renie son fils.
D'apparence simple, l'intrigue d'André déjoue les stéréotypes du roman sentimental. En faisant d'André un personnage faible et indécis, et en lui opposant une Geneviève incarnant l'Artiste authentique, George Sand déploie dans ce roman tout en sensibilité les grands sujets qui feront son oeuvre : l'éducation, l'égalité sociale, et l'égalité entre les sexes.
Préface, notes et dossier de Marie Baudry.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety George Sand Histoire de ma vie Lorsqu'en 1847 George Sand, qui a déjà fait paraître ses plus grands romans, entreprend à quarante-trois ans son Histoire de ma vie, elle définit ainsi son futur livre : « C'est une série de souvenirs, de professions de foi et de méditations dans un cadre dont les détails auront quelque poésie et beaucoup de simplicité. Ce ne sera pourtant pas toute ma vie que je révélerai. » Son modèle n'est pas Rousseau, ni d'ailleurs les Mémoires d'outre-tombe qui vont commencer à être publiés et où elle voit trop de pose et de drapé. Son ambition n'est pas d'inscrire sa vie dans le mouvement de l'Histoire, mais d'offrir le récit d'une existence de femme et d'écrivain qui côtoie rapidement Balzac et Sainte-Beuve, l'abbé de Lamennais et le socialiste Pierre Leroux - et bien sûr Musset et Chopin.
Le lecteur trouvera ici le tiers, environ, de cette oeuvre immense dont les vingt volumes commencent à paraître en 1854 et qui occupe une place essentielle dans l'histoire de l'autobiographie. Car si d'autres femmes, avant Sand, ont écrit des mémoires, la singularité de son Histoire de ma vie est qu'on y découvre pour la première fois le récit de formation d'une jeune fille qui a voulu être artiste - mais un récit sans égotisme parce que au miroir de sa propre existence elle désire que se retrouvent tous les autres enfants du siècle :
« Ecoutez ; ma vie, c'est la vôtre. » Edition de Brigitte Diaz.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont publiées ici intégralement pour la première fois.
Plus de 260 correspondants - dont une cinquantaine de nouveaux - sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires...
On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort.
Edition établie par Thierry Bodin.
Parce qu'il va en épouser une autre, lady Lavinia Blake souhaite récupérer les lettres d'amour qu'elle a écrites à sir Lionel Bridgemont, des années auparavant. À l'époque, il l'avait quittée en lui brisant le coeur. Après avoir hésité à revoir son ancienne maîtresse, le jeune homme décide de les lui rapporter, mais la rencontre ne se déroule pas comme il l'avait prévu... Avec malice et justesse, George Sand dresse le portrait d'une femme fière et forte, libre de choisir son destin.
«La soif qu'elle éprouvait de vivre et de s'épanouir, comme une fleur longtemps privée d'air et de soleil, devenait de plus en plus ardente.»Revenue par hasard dans la ville de son enfance après dix ans d'absence, Laurence retrouve son amie Pauline, restée auprès de sa mère infirme. Celles qui se sont connues à quinze ans au pensionnat se redécouvrent l'une l'autre, non sans admiration réciproque. Mais quand un homme s'en mêle, l'harmonie est menacée... Leur amitié y survivra-t-elle ?
Les Mauprat : une famille de petits seigneurs berrichons, incultes et cruels, qui ne seraient pas déplacés dans un roman de Sade et perpétuent au dix-neuvième siècle les pires usages du monde féodal. À l'un d'eux, Bernard, on donne à violer sa cousine, Edmée. À force de courage, de grâce et de beauté, Edmée finira par dompter Bernard, par transformer la brute en homme véritable. Roman «noir» et roman socialiste en partie inspiré par les idées de Pierre Leroux, Mauprat marque le début du combat de George Sand pour les droits de la femme. «Adieu les ignobles passions, écrit-elle alors, et l'imbécile métier de dupe ! Que le mensonge soit flétri et que l'esclavage féminin ait aussi son Spartacus. Je le serai ou je mourrai à la peine.»
La nature, George Sand la connaît bien : elle gère de main de maître les 250 hectares de son cher domaine de Nohant, jardine trois à quatre heures par jour avec une « passion d'abrutie », selon ses propres mots, herborise, dans le Berry, à Toulon, dans les Alpes, constitue avec son fils Maurice un herbier fantastique... Sa curiosité s'étend même aux oiseaux, aux papillons, aux fossiles. Qu'elle conteste certaines classifications de son temps, et la postérité lui donnera souvent raison.
Sa plus belle preuve d'amour pour la nature ? Une série de textes qu'elle écrit pour la protection des forêts, et notamment celle de Fontainebleau. Dans une tribune parue dans le journal Le Temps en 1872, elle pose le problème de la déforestation dans les termes actuels de l'écologie politique.
Si, en 1830, elle défendit la cause des femmes, en 1848, la République, son dernier combat, en 1872, sera en faveur de la nature. Écoféministe, George Sand le fut bien avant l'heure. C'est cet aspect de son oeuvre que Gilles Clément et Patrick Scheyder se proposent de faire découvrir dans ce recueil de ses textes les plus importants consacrés à la nature.
Si on sait George Sand romancière, journaliste et critique, un autre aspect de son oeuvre est moins connu : son talent pour les histoires fantastiques. Issus du folklore ou de sa seule fantaisie, les contes de George Sand font naître des fées, mais des fées capricieuses, orgueilleuses et frivoles, qui mettent en lumière les beautés de la création. Pour George Sand, les contes de sorciers sont « le poème des imaginations champêtres ». Un voyage dans un cristal, un orgue dans la montagne, une fée des insectes, un géant de pierre, une reine grenouille... Découvrez sept récits merveilleux d'un des plus grands auteurs de l'imaginaire pour qui « tout est fête, magie et richesse dans la nature... ».
Une anthologie préfacée et documentée par Francis Lacassin.
George Sand écrit en quelques jours, au printemps 1839, cette «fantaisie» qui compte parmi ses oeuvres les plus originales. Au moment de la naissance de sa petite-fille, le prince de Bramante avait pris, dans le plus grand secret, la décision de l'élever comme un garçon, afin de pouvoir lui transmettre ses biens à sa mort. Gabriel, ignorant tout de sa nature véritable, mène donc l'existence physique et intellectuelle des jeunes gens de son âge jusqu'au jour de sa majorité où le prince lui révèle la vérité. Désormais, il lui faudra choisir : rester Gabriel, dans l'opulence et la liberté ; ou devenir Gabrielle, dans «l'éternelle captivité du couvent».
Située en Italie, à une époque indéterminée, la pièce a néanmoins valeur universelle puisqu'elle illustre la singulière difficulté d'être femme dans une société qui tient pour acquis «la faiblesse et l'asservissement d'un sexe, la liberté et la puissance de l'autre».
Alors que M. Flochardet ramène de pension sa fille unique de huit ans, Diane, un accident sans gravité les contraint à passer une nuit au château de Pictordu, abandonné et en partie en ruines. Ce lieu a la réputation d'être hanté : est-il vraiment gardé par la mystérieuse «Dame au voile», dont Diane croit avoir entendu l'invitation à entrer après l'accident?
Un conte enchanteur, un merveilleux portrait d'enfant par l'auteur de La petite Fadette.
Un champi, c'est un enfant abandonné dans un champ. Un champi suscite la crainte et la méfiance des paysans. Un champi a mauvaise réputation. François est un champi élevé par sa nourrice Zabelle. Mais Cadet Blanchet, le meunier chez qui elle loge, l'oblige à s'en séparer. Le jeune garçon est alors recueilli par Madeleine, une femme au grand coeur qui n'est autre que l'épouse de... Cadet Blanchet. Avec l'aide de Zabelle, elle le nourrit et l'instruit en cachette. Petit à petit, une relation particulière va unir François à sa mère adoptive.
« Elle » est Thérèse Jacques, « lui » est Laurent de Fauvel. Ils sont artistes, s'aiment et partent pour l'Italie...
« Elle », c'est bien sûr George Sand, « lui », Alfred de Musset. Vingt-cinq ans après l'aventure de Venise, George Sand revient sur la liaison la plus célèbre et la plus passionnée de la littérature française. Elle est une héroïne innocente et pure, dévouée jusqu'à la sainteté. Lui est un homme de génie diaboliquement fascinant, perdu par le vice. Entre eux, la quête d'un amour absolu. Descente intérieure vers le souvenir, recréation romanesque d'un épisode tout à la fois intime et public, Elle et Lui décrit en tentant de la comprendre une passion fatale qui manqua détruire deux êtres. Ils « avaient rêvé d'escalader le ciel et d'atteindre ces régions sereines où les passions n'ont plus rien de terrestre ; mais cela n'est pas donné à l'homme ».
George Sand Un hiver à Majorque « Il ne s'agit pas tant de voyager que de partir : quel est celui de nous qui n'a pas quelque douleur à distraire ou quelque joug à secouer
« Venise est la plus belle chose qu'il y ait au monde. Toute cette architecture mauresque en marbre blanc au milieu de l'eau limpide et sous un ciel magnifique ; ce peuple si gai, si insouciant, si chantant, si spirituel ; ces gondoles, ces églises, ces galeries de tableaux ; toutes les femmes jolies ou élégantes ; la mer qui se brise à vos oreilles ; des clairs de lune comme il n'y en a nulle part. »
Né du drame de 48, Les Maîtres Sonneurs est celui des romans champêtres qui évoque avec le plus d'ampleur les trésors des sociétés rurales, leurs croyances occultes, leurs rites d'initiation, leurs traditions secrètes. Deux pays, deux cultures:le Berry et le Bourbonnais, le chêne et l'épi, la plaine et la forêt. Ici la sagesse des paysans de la Vallée Noire, là, chez les «bûcheux» et les muletiers de Combrailles, le don de l'imaginaire et le risque du rêve.Roman de l'une de ces corporations itinérantes, celle des joueurs de cornemuse, jadis constituées en associations quasi maçonniques, Les Maîtres Sonneurs disent aussi l'histoire d'un pauvre enfant du plat pays, Joset l'«ébervigé», l'Idiot dont la musique des sonneurs de la forêt fera un Élu, l'incarnation même du génie populaire.
George Sand est sans conteste l'une des plus grandes épistolières françaises : sa correspondance comprend plus de 20 000 lettres.
Ce volume offre une vue générale sur l'ensemble des femmes avec lesquelles George Sand a établi des relations épistolaires. Seront présentes ses trois destinatrices les plus célèbres : Marie d'Agoult, Pauline Garcia-Viardot et la comédienne Marie Dorval. Mais l'accent est mis aussi sur les femmes de son entourage familial, sa mère, sa grand-mère, sa fille, ses nièces, sa belle-fille ; sur ses amies, même si elles n'ont pas la notoriété d'une Marie Dorval, compagnes de couvent comme Émilie De Wismes ou les soeurs Bazoin, amies d'enfance comme Laure Decerfz, rencontres de voyages comme Zoé Leroy.
Ces lettres, adressées par une femme à des femmes, nous permet de pénétrer plus avant encore dans les secrets de l'âme et du coeur de celle qui a toute sa vie assumée en tant que chef de famille et a revendiqué le statut de « camarade Sand ».
Ce roman (1833) est inspiré, moins par la vie que par la personne de george sand.
L'héroïne est une femme d'action, mais dévorée du démon de l'analyse, et dont le charme opère sur bien des hommes : le poète sténio (on songe à musset), l'ancien aventurier converti, trenmor, l'ermite magnus. lélia cherche la paix en devenant l'abbesse d'un couvent. sténio l'y retrouve et c'est le drame. george sand distinguait elle-même dans son livre une question psychologique, une question sociale (la femme dans la société), la poésie des personnages, le style qui traduit cette poésie.
Lélia, ajoutait-elle, signifie la déception, la souffrance, le coeur défiant et desséché, le désespoir. - sténio signifie l'espérance, la confiance dans l'avenir, l'amour. l'auteur apporte une philosophie, celle du désespoir lucide, au service d'un grand livre.
Reprise de ce roman, considéré par son auteur comme son chef-d'oeuvre.
Récit d'aventure, hanté par la musique, qui raconte avec passion et fureur l'histoire d'une voix et d'un destin de femme, dans l'Europe cosmopolite du XVIIIe siècle.
Cette héroïne incarne aux yeux de la romancière toutes les espérances d'un siècle épris de liberté et avide de changement.
À soixante-huit ans, George Sand invente, pour amuser et instruire ses petites-filles, une dizaine de contes merveilleux. Au dire de la grand-mère, la nature est un monde peuplé d'esprits, dans lequel, secrètement, les montagnes s'animent (Le Géant Yéous), les nuages chantent (Le Nuage rose), les grenouilles et les fleurs conversent (La Reine Coax, Ce que disent les fleurs)... Même les statues et les tableaux, dans Le Château de Pictordu, prennent vie. Autant de faits extraordinaires dont seuls les enfants, véritables héros de ces contes d'apprentissage, peuvent être témoins...
Dernier ouvrage publié du vivant de George Sand, les Contes d'une grand-mère (1873-1876) manifestent la vitalité sans faille de cet écrivain. Par-delà l'enseignement transmis aux enfants, c'est sa philosophie qu'elle dévoile à la veille de sa mort : voir, entendre, comprendre, aussi loin que possible.