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A Dos D'Ane
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Jane Goodall ; une vie pour les chimpanzés
Marilyn Plénard
- A Dos D'Ane
- Des Graines Et Des Guides
- 3 Novembre 2016
- 9782919372706
La pionnière. Le 16 juillet 1960, une jeune Anglaise de 26 ans débarque dans la forêt du torrent de Gombe en Tanzanie (Afrique de l'Est), pour observer les chimpanzés sauvages. Elle s'appelle Jane Goodall. Jane épie les faits et gestes du chimpanzé David Greybeard. Quelque chose l'intrigue : le singe effeuille une brindille avant de l'enfoncer dans un trou. Jane va inspecter le trou, qui ouvre sur une termitière. La jeune femme a une illumination : ce chimpanzé a utilisé un outil pour pêcher les termites, faisant preuve d'intelligence. « Nous devons à présent redéfinir l'humain, redéfinir l'outil, ou considérer le chimpanzé comme un humain. » déclare alors le primatologue Louis Leakey.
Une thèse d'éthologie révolutionnaire. L'éthologie est la science du comportement animal. En 1965, Jane soutient sa thèse de doctorat en éthologie. Le corps enseignant est loin d'être enthousiaste. En effet, Jane clame que chaque chimpanzé a sa personnalité. Le docteur Goodall est accusée d'anthropomorphisme, c'est-à-dire d'attribuer aux animaux ces fameuses qualités censées être purement humaines.
L'aventure de l'enfance. Dès son enfance, le don d'observation de Jane, essence de son génie, est déjà à l'oeuvre... Elle se penche sur le destin des chenilles et des escargots et fonde une société naturaliste, le club Alligator, à la règle stricte : interdit de maltraiter les animaux. Durant la Seconde Guerre mondiale, Jane se prend d'affection pour le chien Rusty, qui ne la lâche plus d'une semelle, l'évidence lui saute aux yeux : Rusty éprouve des émotions.
En route ! En 1956, Jane reçoit une invitation... Une amie d'enfance la convie dans sa famille, à la ferme. Mais au Kenya ! L'année suivante, Jane rallie le Kenya en paquebot. Elle contacte un célèbre paléontologue kényan, Louis Leakey. Coup de chance, Louis et son épouse cherchent quelqu'un pour les assister lors de leurs prochaines fouilles. Jane est partante !
À Gombe. Au lendemain de son arrivée à Gombe, Jane, flanquée de ses guides africains, arpente la forêt pour la première fois. Jane ne voit rien, n'entend rien. Et puis, tout à coup, un cri éclate dans le lointain. Les voilà ! Ils sont seize à grimper dans l'arbre ! Et puis, à nouveau, plus rien. Les singes, cachés dans la verdure, mangent en silence. Après, ils s'en vont, simplement. Jane est submergée par l'émotion. Mais les chimpanzés ne vont pas l'accueillir à bras ouverts. Elle se résout donc à les observer à distance. Au bout de plus d'un an, David Greybeard lui accorde enfin sa confiance. Le travail de Jane Goodall à Gombe - où, désormais acceptée, elle vit « à la chimpanzé » - va faire s'écrouler un à un les préjugés. Cinq ans après s'être installée à Gombe, le campement de fortune de Jane Goodall s'est métamorphosé : le Gombe Stream Research Center est né et il bouillonne de collaborateurs et d'étudiants.
En route, toujours ! En 1976, Jane fonde l'Institut Jane Goodall, qui soutient l'étude et la protection des chimpanzés et des autres animaux sauvages et la conservation de leur environnement. Au début des années 1990, elle crée l'association Roots & Shoots, « Racines & Pousses », pour la préservation de l'environnement. Son action s'étend à l'aide humanitaire et à l'éducation à l'écologie, rassemblant plus de 150 000 jeunes dans plus de 130 pays. Aujourd'hui, les jeunes possèdent une conscience écologique que n'avaient pas leurs pères.
En 2002, Jane, l'affirme haut et fort : elle est « la voix du règne animal ». Elle est aussi la voix de ceux qui peinent à se faire entendre, comme les paysans africains : elle s'implique dans l'écotourisme, l'agriculture durable, le développement des infrastructures sociales et sanitaires, écoles et dispensaires. Jane, si elle se sent responsable de l'avenir des singes, ne se sent pas moins responsable de l'avenir des hommes qui les côtoient et qui doivent trouver leur compte dans ses actions en faveur des chimpanzés, pour le bien-être commun.