"Une immense révolution est en cours qui agence la nouvelle civilisation du léger. Le culte de la minceur triomphe. Les sports de glisse sont en plein essor. L'heure est au virtuel, aux objets nomades, aux nanomatériaux. Le grand défi est de connecter, miniaturiser, dématérialiser. En même temps, c'est un capitalisme de séduction qui nous gouverne, l'univers de la consommation ne cessant d'exalter le divertissement, les référentiels hédonistes et ludiques. Le léger a envahi nos pratiques ordinaires et remodelé notre imaginaire : il est devenu une valeur, un idéal, un impératif.
Pourtant la vie quotidienne semble de plus en plus lourde à porter. Et, ironie des choses, c'est la légèreté qui nourrit l'esprit de pesanteur. Car cet idéal nouveau s'accompagne de normes exigeantes aux effets épuisants, parfois déprimants. De tous côtés montent des demandes d'allègement de l'existence : détox, ralentissement, relaxation, zen... Aux utopies du désir ont succédé les attentes de légèreté. Voici venu le temps des utopies light."G.L.
L'oeuvre de Gilles Lipovetsky a profondément marqué l'interprétation de la modernité. Dans L'Ere du vide (1983), il posait les jalons de ce qui devait s'imposer comme le « paradigme individualiste ». Depuis il n'a cessé d'explorer avec minutie les multiples facettes de cet individu contemporain : le règne inédit de la mode, les métamorphoses de l'éthique, mais aussi la nouvelle économie des sexes, l'explosion du luxe et les mutations de la société de consommation.
Dans ce livre, écrit en collaboration avec Sébastien Charles, Gilles Lipovetsky revient sur son itinéraire intellectuel et les différentes étapes de son travail, mais il apporte aussi un élément supplémentaire à son interprétation de la « seconde révolution moderne » : le « postmoderne » a fait son temps ; nous sommes passés, pour le meilleur et pour le pire, à l'âge « hypermoderne » !
Sébastien Charles, philosophe et professeur à l'Université de Sherbrooke (Canada) est, dans cet ouvrage, l'« interviewer » de Gilles Lipovetsky.
Gilles Lipovetsky, essayiste français et professeur agrégé de philosophie, est un sociologue réputé. Il est l'auteur, entre autres, de L'ère du vide et de L'Empire de l'éphémère. Il a également publié, chez Grasset et dans la même collection, Les temps hypermodernes. Hervé Juvin dirige Eurogroup Institute, société de conseil qu'il a créée.
" La civilisation occidentale est unique et universelle, même si tout en elle, à l'évidence, n'est pas universel. " Le mode de vie occidental s'exporte, jusque dans son besoin de consommation frénétique auquel la culture n'échappe pas. Cette culture devient culture-monde, abondante, éphémère, monnayable. La gloire éternelle n'est plus de mise mais la reconnaissance immédiate qui passe par la valeur marchande. Pour la première fois donc, culture et globalisation coexistent, de façon déstabilisante, inquiétante peut-être.
Dans un univers hypermoderne dominé par la logique de l'excès, qu'en est-il du capitalisme culturel ? Doit-on parler d'uniformisation à l'occidentale ou de réinvention de la différence ? La culture-monde signe-t-elle la fin de l'originalité ?
Dans un langage clair et accessible, les deux auteurs abordent des questions aussi variées que l'art business, les marques, le cinéma, ou la Haute Culture. Un essai polémique et vivifiant.