Présenté par Franck Javourez :
Lointain héritier des auteurs libertins du dix-huitième siècle, Régnier réinvente l'amour, indissociable de l'humour, et surtout le plaisir dans une « galanterie » toute personnelle.
De jeunes gens vivent l'amour libre, s'essayant à toutes les combinaisons possibles, de l'échangisme décomplexé au saphisme subtil et discret.
Comment échapper aux tumultes de l'Histoire, aux affres de l'époque, en succombant doucement aux riches voies du désir ? L'Amour et le Plaisir est presque un bréviaire de sagesse
Ce recueil se compose de trois longues nouvelles fantastiques : L'entrevue, Le Pavillon fermé et Marceline ou la punition fantastique. Hantés par la figure du reflet et du double, ces textes témoignent autant de la virtuosité du style de Régnier que de la profondeur de son inquiétude. Dans L'Entrevue, joyau sur Venise, un Parisien de 1910 et un noble vénitien mort en 1762 se rencontrent par-delà les siècles, nouant une amitié qui comblera leur tourment de n'être pas aimés. Assurément un chef-d'oeuvre du genre : troublant et usant du fantastique comme d'un révélateur.
Le Pavillon fermé aborde le thème des lieux interdits et du mystère qu'ils recèlent ; Marceline ou la punition fantastique conte l'histoire de marionnettes qui vont se venger d'une femme horrible et tyrannique.
Publié en 1930, ce roman largement autobiographique évoque six mois de la vie de jeunes noctambules de bonne famille dans le Paris des années folles. Il a pour héroïne une cocotte, Emma Patachon, et parmi ses admirateurs les plus fous, Fifi-Biquet, alias Pierre de Régnier. Pierre de Régnier signe là son chef-d'oeuvre, un livre original mené tambour battant au rythme effréné de la bringue. Tigre nous livre sans doute le plus juste témoignage d'un monde et d'une époque ivre de jouissance et de liberté entre la fin d'une guerre terrible et la crise qui fera tout basculer.
Un encrier, un tableau de Longhi, une fresque de Tiepolo, une verrerie de Murano, un palais abandonné, une halte au Café Florian « sous le Chinois », une vieille clé, un masque de carnaval, une promenade sur les Zattere, une tasse de bois peint, un spectacle de marionnettes, le tintement des cloches de la Salute, entre autres : autant de points de départ que choisit Henri de Régnier, amant de la Venise du XVIIIe siècle, pour nous entraîner dans des récits qui sont autant de rêveries éveillées au coeur d'une cité lagunaire où le quotidien, subtilement observé, se teinte de mélancolie et d'une pointe de fantastique.
Publiées pour la première fois en 1906, ces Esquisses vénitiennes annoncent déjà L'Altana ou la Vie vénitienne (1928) et témoignent d'un regard aigu et original qui nous communique l'amour de l'auteur pour une Venise loin des clichés attendus.
Témoignage passionnant sur le milieu littéraire des années 1887-1936, ce texte fourmille d'anecdotes, de réflexions et d'aphorismes. C'est le journal d'un homme désespéré, dont les accents et le talent évoquent souvent ceux de Cioran, mais pour qui l'art est d'abord "une révolte contre la mort". D'un homme partagé entre le désir de "laisser une trace" et l'obsession de se réfugier une fois pour toutes dans le silence.
Le détachement, l'ironie, la nostalgie, une perpétuelle insatisfaction et une extrême lucidité - sur soi-même comme sur les autres - font de Régnier un homme et un écrivain dont la redécouverte s'impose. Derrière la diversité de ces Cahiers, une unité et une authenticité se dégagent, qui sont la marque même des grandes oeuvres.
Les oeuvres «Demi-vérités», «Donc...» et des extraits de «Cahiers inédits» : aphorismes, mots d'esprit, paradoxes et microcontes sur la vie, l'amour, l'amitié, le temps qui passe, l'égoïsme, etc. du poète, romancier, essayiste et moraliste français du XIXe siècle
Fraîchement recalé du baccalauréat, George Dolonne est envoyé le temps d'un été chez sa tante, pour se ressourcer loin de Paris. L'occasion pour Henri de Régnier d'esquisser et de donner vie à une galerie de personnages naïfs et plaisants, qui se dévoilent le long d'une ballade nostalgique. S'y trouvent rapportés « quelques-uns des petits événements qui, à quinze ans, nous émeuvent le plus et qui, plus tard, nous font sourire, comme on sourit du passé, avec regret et mélancolie ».
Cette édition rassemble trois recueils d'aphorismes, dont le premier n'a connu qu'une diffusion confidentielle. Tout en retraçant leur genèse à partir des cahiers intimes de l'auteur, elle se propose d'en réévaluer l'intérêt pour la lecture d'une oeuvre qui doit quelque chose au legs des moralistes.
Cette oeuvre (édition relié) fait partie de la série TREDITION CLASSICS. La maison d'édition tredition, basée à Hambourg, a publié dans la série TREDITION CLASSICS des ouvrages anciens de plus de deux millénaires. Ils étaient pour la plupart épuisés ou uniquement disponible chez les bouquinistes. La série est destinée à préserver la littérature et à promouvoir la culture. Avec sa série TREDITION CLASSICS, tredition à comme but de mettre à disposition des milliers de classiques de la littérature mondiale dans différentes langues et de les diffuser dans le monde entier.
Une mère tyrannique, un fils effarouché, une cousine affriolante, une courtisane sans scrupules et un neveu libertin : tels sont les ingrédients apparents du premier roman d'Henri de Régnier. Le poète symboliste s'essaie à un nouveau genre et créé une oeuvre inouïe qui consacre les labyrinthes de la mémoire.
Découvrez , le livre de Henri de Régnier
Nouvelle édition en un volume en 1963
Un changement de siècle, 1900, coupe juste en deux la vie de Henri de Régnier, romancier et poète, né à Honfleur en 1864, mort à Paris en 1936, l'une des grandes figures de Mercure de France (il publia dans cette maison une cinquantaine de volumes).
Inconditionnel des mardis de Mallarmé, gendre de José-Maria de Heredia, Régnier fut d'abord, longtemps, un militant de tête du symbolisme, qu'il quitta ensuite pour une poésie non moins sensible et chaleureuse, mais plus personnelle, plus irriguée de faits réels, collectifs ou privés, comme la guerre de 14, par exemple, ou la découverte d'une toile de Cézanne. Virtuose du vers libre, mais hanté par les formes fixes de la poésie classique, Henri de Régnier revient aujourd'hui dans la " mêlée ".
On le veut, on le demande, parce que ses pages gardent une vie tremblante, une fraternité simple, permettent une vraie lecture humaine, méditante et émue.