La maison d'arrêt d'Hakodate était l'unique établissement pénitentiaire du Japon proposant des cours d'entraînement naval.
Cette année-là, dix détenus devaient bénéficier de cette formation et je découvris avec stupeur parmi eux un de mes anciens condisciples de classe. Je fus plus abasourdi encore par le fait que cet ancien camarade n'était autre qu'Osamu Hanai...
Saitô, le narrateur, un des gardiens de la prison, apprend que le nouveau prisonnier a agressé et grièvement blessé au couteau un passant dans la rue, sans raison aucune.
Il se souvient alors du petit garçon qui le terrorisait autrefois et avait fait de lui son souffre-douleur. Dix-huit ans se sont écoulés et Saitô, fasciné, va voir Hanai, pervers, manipulateur, imposer comme autrefois sa loi à tout son entourage.
Et la question qui ne va pas cesser de le tourmenter, de l'obséder, c'est de savoir si Hanai l'a reconnu ou non. On ne le découvrira qu'à la fin surprenante de ce bref et implacable roman.
Le coeur de Minoru bondit soudain dans sa poitrine.
Son regard glissa lentement du cou d'Otowa vers sa nuque, ses oreilles, sa bouche. C'était la première fois qu'il désirait une femme mais, naturellement, l'enfant de sept ans n'avait aucune conscience de l'instinct sexuel qui germait en lui. Elle le prit dans ses bras. C'était un geste tendre de soeur aînée, mais en sentant contre lui les rondeurs féminines sous le kimono aux motifs indigo, une gêne indicible envahit Minoru.
Un terrible drame va séparer très tôt la séduisante adolescente et le petit garçon.
Mais devenu un célèbre armurier, marié, père de six enfants, Minoru Eguchi n'oubliera jamais son premier amour. Au soir de sa vie, c'est vers son souvenir qu'il se tourne en même temps que vers un passé où les disparus tiennent de plus en plus de place. Naît alors en lui l'idée de faire édifier une statue de Bouddha à partir des cendres de tous les morts de son village - dont Otowa réunis en une soi-te d'égalité originelle...