La pandémie restera dans l'histoire comme l'un de ces moments où tout a changé. L'explosion des dettes et des liquidités se conjugue avec des rivalités internationales de plus en plus vives : l'expression « guerre des monnaies » est devenue banale et un retour de la guerre froide est couramment évoqué. Les tentations populistes et les rivalités de puissance interdisent de concevoir l'avenir comme un prolongement de la mondialisation.
Il y a aujourd'hui trois grands continents, la Chine, l'Union européenne et les États-Unis, et trois grandes monnaies, le dollar, l'euro et le yuan. Économie et géopolitique sont, comme le montre l'histoire, toujours étroitement mêlées, leur tâche conjointe est d'inventer l'internationalisme qui évitera la guerre et établira la paix au XXIe siècle.
Le langage de l'économie est devenu la lingua franca de notre époque. Sans son concours, le monde actuel serait aussi inintelligible que le serait l'univers sans la physique newtonienne. Ce livre expose d'abord comment a germé l'idée audacieuse d'une «science de la richesse» et déploie, en explorant ses lignes de faille, la généalogie intellectuelle d'une discipline qui a donné corps à cette ambition. Mais l'histoire de la pensée économique n'est pas qu'une curiosité intellectuelle. Elle est depuis quatre siècles étroitement associée à la philosophie politique:Montchrestien, Smith, Marx, Walras, Keynes ou Friedman ont, au même titre que Hobbes, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Rawls ou Hayek, accompagné les bouleversements des Temps modernes et c'est conjointement qu'ils donnent sens à la formation progressive, depuis quatre siècles, d'une société d'individus, à la fois agents économiques et sujets politiques. Il y a toujours eu une tension entre les sphères économique et politique mais l'ère néolibérale, dont nous vivons aujourd'hui le délitement, pousse cette tension à son paroxysme. Ce livre iconoclaste décrypte de manière novatrice les paradoxes et les dilemmes de l'individualisme contemporain. Face au désarroi que révèle la montée des populismes, la tâche du XXI? siècle consiste à renouveler le pari keynésien et à surmonter le divorce actuel entre lucidité économique et volonté politique.
L'ouvrage commence par dresser le bilan des sommets du G20, en particulier du dernier réuni à Séoul fin 2010, bilan positif mais incomplet. Il traite ensuite des principaux dossiers mis sur la table par la Présidence française du G20 en 2011 : la poursuite des efforts de re-réglementation financière, la lutte contre la volatilité excessive des matières premières, l'élaboration d'un nouveau système financier international, les réformes du FMI, les instruments visant à organiser une croissance plus équilibrée à l'échelle internationale. L'ouvrage aborde aussi la question des souverainetés nationales dans un monde où s'impose une plus forte coordination des politiques économiques et discute des difficultés de coopération que fait naître la co-existence au sein du G20 de pays aux objectifs et aux cultures hétérogènes. Le G20 n'est pas un G7 élargi, son fonctionnement, son avenir posent dans des termes radicalement nouveaux la question de la gouvernance de l'économie mondiale.
Ouvrage publié sous la direction de Jacques Mistral, directeur des études économiques à l'Institut français des relations internationales.
On trouvera dans ce cahier, à coté des contributions des membres du Cercle des économistes, les contributions de quelques grands acteurs du monde international, universitaire et politique comme Kemal Dervis, ancien administrateur général du PNUD et vice-président de la Brookings Institution, et Paul Martin, ancien Premier Ministre du Canada et fondateur du G20-Finances dans les années 90.
L'histoire risque-t-elle de se répéter ? Est-ce au niveau des principales monnaies, le dollar, l'euro et le yuan, que pourrait se jouer la prochaine et la plus dramatique des séquences de la crise que nous vivons aujourd'hui ?
Que l'on parle de l'Amérique et de la Chine ou de l'Allemagne et de l'Europe du Sud, la question des dettes et des déficits empoisonne à nouveau l'atmosphère internationale. Gouvernance inachevée de l'eurozone, fin problématique des excès monétaires aux Etats-Unis, insertion réticente de la Chine dans l'ordre monétaire mondial, dévaluation compétitive agressive au Japon : le coeur de la crise est aujourd'hui monétaire. L'histoire nous enseigne que la paix monétaire est le plus important des biens publics globaux. Ce livre, pour la première fois, formule des propositions concrètes pour éviter le retour tragique des guerres monétaires.
Jacques Mistral est économiste, il a fait carrière dans l'université, la haute fonction publique et dans l'entreprise. Il enseigne aujourd'hui dans les universités de Harvard, du Michigan et de Nankin ; il est senior fellow à la Brookings Institution à Washington, conseiller spécial de l'Ifri à Paris et membre du Cercle des économistes.
Le climat se réchauffe, personne ne le conteste plus, le moment de l'action est venu. Non, cette planète n'est pas condamnée, il faut seulement prendre conscience que l'économie aborde un nouveau et gigantesque défi.
La réponse des économistes au changement climatique s'articule autour du "prix du carbone" : les émetteurs de carbone devraient payer pour leurs émissions. C'est du bon sens, mais c'est une révolution. De Jean Tirole à Michel Rocard, les auteurs rassemblés dans cet ouvrage mettent ainsi en lumière les choix économiques fondamentaux qui nous sont proposés, les aléas des processus de décisions politiques, la tension entre coopération internationale et intérêts de chaque pays.
Mais le capitalisme peut-il réellement changer ? Le XXe siècle a déjà connu une "grande transformation" par laquelle le capitalisme sauvage et le prolétariat caractéristiques du XIXe siècle ont cédé la place à un capitalisme mixte et aux classes moyennes. Aujourd'hui, après la crise financière, tout est à reprendre et la lutte contre le réchauffement climatique ouvre une ère nouvelle : la transition vers l'économie bas-carbone sera la grande mutation du xxie siècle.
Un ouvrage sous la direction de Jacques Mistral, conseiller spécial de l'Ifri et senior fellow de la Brookings Institution, membre du Cercle des économistes et ancien conseiller ministériel. Il a été lauréat de l'Association française de sciences économiques pour son dernier livre Guerre et paix entre les monnaies (Fayard, 2014), qui a également reçu le prix Turgot 2015.
Cet ouvrage rassemble les contributions de Patrick Artus, Françoise Benhamou, Jean-Paul Betbèze, Anton Brender, Jean-Michel Charpin, Jean-Marie Chevalier, Raphaël Contamin, Bruno Fulda, Patrice Geoffron, Pierre-Noël Giraud, Frédéric Gonand, Fabien Hassan, Pierre Jacquet, Pierre-André Jouvet, Geoffrey Parker, Christian de Perthuis, Michel Rocard, Katheline Schubert, Akiko Suwa-Eisenmann et Jean Tirole.