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Religion & Esotérisme
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Samuel beckett et la question de dieu
Jean Van Der Hoeden
- Cerf
- Theologie
- 7 Octobre 1997
- 9782204056786
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Partagé entre l'amour et la haine du " berceau " qu'un jansénisme ravageur voulait pervertir en " tombeau ", Racine a refusé de vivre sa vie " sans y prendre de part et de goût ". Les " maisons mères " n'accepteraient-elles jamais vraiment de rivales, il ne " rendrait à l'autel " son " infidèle vie " qu'après avoir osé aimer le théâtre aussi furieusement que le Pyrrhus d'" Andromaque " osa aimer " sa Troyenne ". Contresignant son " arrêt de mort " chaque fois qu'il se laissait aller à signer un peu plus son " arrêt de vie ", Racine dépasse, au moins en violence retenue, le Néron " fils ingrat " ou le Titus " oublieux de la Renommée ". Si l'" enfant rebelle " de Port-Royal n'a pas été le moins turbulent de ceux dont les jours " coûtent cher à leur mère ", il n'a lutté que pour ne pas se laisser dévorer entièrement par celle qui ne cessait de le vouloir pour elle seule. Il aura été surtout le fils appelant à son secours celui dont l'absence le hante : un Père aimant dont font douter, jusqu'au désespoir, ses contrefaçons ou ses substituts de pacotille. Témoin privilégié du conflit qui opposa Port-Royal et le " Monde ", Racine en a été aussi le " lieu " : c'est en lui d'abord qu'il se joua, comme la " guerre cruelle " où s'épuisèrent à se défier l'ange qui le " voulait tout esprit et tout céleste ", et le démon qui le " tenait vers la terre penché " ; tenter de les réconcilier aurait bien été sa première et sa dernière passion.
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Diable et diabolisation ; du Moyen-Age à nos jours
Christian Thys, Jean Van Der Hoeden
- Editions racine
- 24 Novembre 2011
- 9782873867461
S'inspirant de la psychologie des profondeurs et donnant la parole à de nombreux penseurs libres qui ont parfois payé leur courage de leur vie, Diable et diabolisation a cherché à mettre en lumière ce que pouvaient bien cacher certains arguments théologiques et philosophiques parfois délirants qui ont valu à nombre de femmes et d'hommes innocents de terminer leur vie sur le bûcher.
Bien connue de la littérature et du cinéma contemporains, la figure du diable évoque sans doute de loin certaines techniques de manipulation des masses que les pouvoirs politique et religieux ont parfois su largement utiliser pour maintenir en place leur autorité. Plus secrètement, c'est l'interprétation de cette figure qui aurait bien été à l'origine d'une impitoyable chasse au Mal. Diable et diabolisation ne se contente pas de défendre l'idée que la sorcière et l'hérétique sont les victimes de discriminations sociales et indirectement de querelles d'interprétations que les textes bibliques ont suscitées.
Le livre défend aussi l'idée que, pour le malheur de leurs victimes, les inquisiteurs ont perçu en elles ce qu'ils ne pouvaient supporter d'abord en eux-mêmes: l'agitation des désirs glauques et des passions obscures qui font qu'il restera toujours quelque chose de la "bête" chez celui qui prétend qu'on peut devenir "ange".