Jean Michel Rabate
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Le concept d'irritation amène à travailler la problématique de l'autorité avec Foucault, Luhmann et Lacan. Lacan, comme Socrate, « taon de la cité », rejoint Freud lorsqu'il manifeste son irritation face à Nordau et Viereck. Freud en vient à postuler la pulsion de mort comme fondamentale, tandis que Lacan, irrité-irritant, moins « auteur » que tisseur, passe de la logique du signifiant au temps (« taon ») biologique des pulsions.
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En prenant appui sur Joyce, sa vie et son oeuvre, ce livre explore notamment l'hérésie dans la religion, la politique et la littérature. L'auteur suit un fil qui croise constamment ce que Derrida et Lacan avancent sur Joyce, et il reprend, à partir de Spinoza, Saint Thomas, Giordano Bruno, ce qu'il convient d'appeler le choix hérétique. C'est à travers ce parcours que sont élucidées des questions cruciales pour la psychanalyse.
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Rires prodigues ; rire et jouissance chez Marx, Freud et Kafka
Jean-Michel Rabate
- Stilus
- Resonances
- 21 Janvier 2021
- 9791095543244
À partir de l´élaboration de Freud sur le rire, notamment dans Les mots d´esprit et ses rapports avec l´inconscient et de la notion de « plus-value » extraite de Marx, l´auteur fait un parcours sérieux autour de la distinction entre le rire et le comique dans une série d´ouvrages fondamentaux de littérature et de psychanalyse. C´est ainsi qu´on passe de Bergson et Lipps à Freud, et de Marx à Lacan mais en gardant comme perspective littéraire des textes de Kafka. Le rapport au rire est cerné pour chacun de ces auteurs à partir de leurs lettres notamment de jeunesse, mais aussi dans ce qu´ils ont révélé à travers leurs oeuvres.
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étant donnés : 1 l'art, 2 le crime - la modernité comme scène du crime
Jean-Michel Rabate
- Les Presses Du Reel
- 8 Avril 2010
- 9782840663737
Le fait divers criminel comme version actuelle du ready-made : un pont entre l'histoire de l'avant-garde et l'esthétique du meurtre.WANTED! On recherche Duchamp, Man Ray, Breton, Dalí. Et si le fait divers criminel était notre version actuelle du ready-made ? Ceci impliquerait de mieux cerner ce qui relie l'avant-garde à l'esthétique du crime. Ainsi Ellroy et Duchamp portent un semblable regard sur le meurtre - ils participent d'une « esthétique » qui remonte à De Quincey et à Kant, à Poe et à Wilde : l'esthétisme pervers comme modernisme qui n'en finit pas de mourir. Cette tradition anarcho-moderniste inclurait aussi l'actionnisme viennois, le peintre Walter Sickert pris pour Jack l'éventreur, de nouvelles pistes sur la mort suspecte du Bergotte de Proust, et même le Da Vinci Code. Si code il y a, Walter Benjamin en fournit la clef en opposant « aura » et « traces ». Quand l'enquête policière sur Léonard de Vinci déloge l'aura-fétiche, le lointain devient proche, le fin limier qui fait parler les toiles remplace le spectateur mystifié par l'Art. Comme le disait Freud, il ne faut avoir peur ni du crime ni du cadavre si l'on veut se donner les moyens d'interpréter jusqu'au bout.
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Longtemps interdits ou ignors, les livres de Joyce ont gard une grande partie de leur mystre et une certaine rputation d'hermtisme. Ce n'est pas un hasard : son oeuvre a t conue avec l'intention dlibre d'garer le lecteur dans une sorte de ddale qui prend la forme d'un vritable univers au second degr.
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Beckett avant Beckett ; essais sur les premières oeuvres
Jean-Michel Rabate
- Rue D'Ulm
- 1 Avril 2002
- 9782728801077
Ces essais explorent la spécificité d'un « premier » Beckett esthète et précieux, moderniste et métaphysicien, poète et philosophe, sans négliger aucun aspect de la création beckettienne. Beckett est situé dans son contexte initial, irlandais et européen à la fois.
Une bibliographie originale, répertoire de nombreux textes jamais catalogués.
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Tout dire ou ne rien dire ; logiques du mensonge
Jean-Michel Rabate
- Stock
- 5 Octobre 2005
- 9782234058088
Dans cet essai, Jean-Michel Rabaté montre que le mensonge est intimement lié au paradoxe, donc voué de manière structurelle à la contradiction, tant dans ses manifestations sociales que politiques et philosophiques.
Pour expliquer et mettre en scène les paradoxes du mensonge, l?auteur prend comme point de départ le champ de la politique et des médias aux États-Unis, lieu où l?on observe une grande fascination pour ce thème. Il expose brillamment l?attitude de Clinton et de Bush face au mensonge privé ou d?État, avant d?aborder des cas célèbres de journalistes ou d?écrivains. Les témoignages de Steve Glass, Lauren Slater et, par l?intermédiaire du livre d?Emmanuel Carrère (L?adversaire), de Jean-Claude Romand apportent d?autres perspectives sur la pratique du mensonge.
Celui-ci ne peut se réduire à une contradiction entre un certain discours et la réalité des faits. Il faut combiner d?autres critères pour comprendre les logiques du mensonge contemporain : il y a d?abord le test de la réalité, toujours indispensable, même si cela reste souvent un point d?indécidabilité ; il y a ensuite l?intention de tromper, sans laquelle, comme disait saint Augustin, on ne peut parler de mensonge puisqu?on peut toujours mentir en disant la vérité factuelle ; enfin, il y a le mensonge réflexif, c?est-à-dire l?erreur sur soi-même, la méconnaissance produite par l?inconscient qui sous-tend erreurs, lapsus et actes manqués. Il conclut de manière paradoxale sur l?affirmation conjointe de l?inévitabilité et l?inexcusabilité du mensonge.
Jean-Michel Rabaté nous livre ici une belle synthèse, remarquablement claire, entre une réflexion politique et une interrogation philosophique. -
Rire au soleil ; des affects en littérature
Jean-Michel Rabate
- Campagne Premiere
- 18 Septembre 2019
- 9782372060516
Si nous tous, êtres humains, sommes le texte du monde, nous devons d'abord apprendre à nous lire nous-mêmes, c'est-à-dire à nous voir comme des poèmes.
Jean-Michel Rabaté nous guide dans cette exploration, en développant une théorie originale des rapports entre littérature et psychanalyse tels qu'on peut les penser à la suite de Lacan. Il nous introduit à une poétique du vécu, où le langage se noue au corps, où le rire et l'affect occupent une fonction centrale.
La seule pièce de théâtre de Joyce, un roman énigmatique de Maurice Blanchot, les intuitions de Virginia Woolf, mais aussi les écrits de Gide, Rimbaud, Breton, Eluard, Valéry, T.S. Elliott, Bataille, comme les oeuvres de Nietzche, Heidegger, Aristote et Spinoza font partie des textes que l'auteur nous entraîne à écouter pour saisir la jouissance de l'écriture.
Grâce à un style brillant, une écriture où le vocabulaire technique est évité, et où les concepts sont définis clairement, nous comprenons avec Jean-Michel Rabaté que lire, c'est écouter, apprentis que nous sommes, le soleil dans l'oeil.