Un retour vers l'enfance intrigant, à l'image des deux personnages féminins qui confèrent à ce roman une légère dimension fantasmatique. Lors d'une soirée chez une amie proche, un écrivain rencontre la meilleure amie de celle-ci qui est photographe. En réponse à sa proposition de le photographier, il lui suggère de se rendre sur les lieux de son enfance. Bientôt ils seront rejoints par une équipe venue tourner des images de ses souvenirs, la plongée dans le passé se faisant alors à travers le prisme du cinéma. Mais leur amie commune viendra troubler leur jeu photographique... Le livre possède une double fin, parce qu'un roman ne devrait jamais finir.
Dans un roman sur la langue, Jean Pierre Ceton propose d'oser libérer le français avec des règles générales sans exception. Ainsi, le e final au féminin, le e masculin au masculin le s, et plus de x, pour le pluriel et le non s pour le singulier pas d'accord jamais avec avoir et toujours avec être pour le participe passé les couleurs qui s'accordent toujours un s à la 2e personne de l'impératif pour tous les verbes l'accord des noms composés comme des mots simples, sans exception... Dix clés pour ouvrir le français aux logiques contemporaines, de sorte qu'il résiste à l'anglais. Et en finir avec la faute au profit de l'erreur d'information, de sorte de provoquer un nouvel intérêt pour notre langue.
On ne sait jamais tout à fait comment les choses surviennent, ni d'ailleurs à quel moment elles ont précisément commencé. On est surtout bien incapable de savoir où elles vont nous entrainer...
Voilà Hugo qui se précipite à monter dans le tramway avant de découvrir qu'il en est le seul passager. Aussitôt il passe au rêve pour retrouver Do avec qui il parle de la manipulation mentale. L'histoire se mêle alors à l'Histoire. Hugo suit Victor Hugo dans sa course vers sa Juliette ou bien se lance sur les traces du Président Paul Deschanel qui lui rappelle la petite ville de son enfance. Entre-temps, Do se dispute avec sa soeur qui s'obstine à toujours tout gâcher...
Une voix féminine raconte de façon confidentielle, personnelle, privée, la vie qu'elle partage avec son mari, depuis une dizaine d'années déjà.
L'Insatisfaction est alors le roman d'une traversée de l'intérieur du couple, mentale autant que sexuelle, allant d'histoires en anecdotes saisies dans notre époque d'écrans et de réseaux sociaux.
Il enchaine ainsi des moments d'intimité dont en général on ne parle pas, car ils sont occultés par les rituels de la vie quotidienne.
Et puis, Juliette décrit sa « descente » dans ce qu'elle appelle « la misère de la négation du corps».
Jusqu'à la rencontre improbable sur un forum féminin d'un homme énigmatique qui lui proposera de partir. Loin !
Dans Regarder loin, Jean Pierre Ceton a réuni les blogues postés sur sa page internet entre 2006-2015, et il en a fait un récit. Un récit du monde par « l'observateur aux nerfs d'acier, le penseur libéré, l'humain numérique de ce 21e siècle ».
On y retrouve ses thèmes de prédilection : la défense de la langue française à travers une réforme de l'orthographe, la solution féministe qui transforme le monde, la transition numérique comme avancée mentale, le décryptage des clichés de l'époque pour sortir de l'intégrisme :
« Ami.e, quand tu es pessimiste, c'est que tu te places dans le déjà écrit. Mon optimisme, si je le revendiquais, ce serait en raison de ce que j'ai à écrire, de l'écrit à venir, le mien et celui des autres... »
« Jamais autant » est un récit qui réunit les ''perles'' amassées librement par Jean Pierre Ceton entre 2008 et 2016 sur son site internet.
Il livre ainsi un témoignage décalé sur son époque à travers citations, assertions et réflexions qui se révèlent drôles tant qu'elles ne sont pas épouvantables.
C'est un autre décor de l'actualité, qui en dit long sur le monde. Normalement ça fait réfléchir, et ça donne à penser et à rire !
Une rencontre de hasard déclenche un amour passionnel et obsessionnel. Après des balades sans fin dans la ville, cet amour devenu impossible pousse le narrateur à un improbable exil au milieu des bois, dans une douce cabane de deux mètres sur deux. Là on se planque avec le Robinson des temps modernes, on est dans la magie de son délire, on écoute les bruits de la nature, on attend et on voit arriver de nouveaux personnages au destin plus ou moins tragique. Jusqu'à l'arrivée de Lou qui apporte de la légèreté dans la vie, mais aussi un sens à la fuite... Sous les aspects d'une fantaisie, le roman cultive ce qui au dedans de nous s'appelle le grand rêve de l'amour.
Ce soir-là, des années avant, je m'étais installé seul au bar du Kong. Pourtant, assez vite, je me suis retrouvé à parler avec une voisine dont le compagnon venait de s'esquiver soudainement, aux toilettes j'ai imaginé. J'étais assis à côté d'eux depuis un petit quart d'heure. L'homme me tournait le dos et elle, que je voyais de face, me lançait par intermittence des milliers de petits regards furtifs alors qu'ils se parlaient de façon assez énervée. Ça allait mal entre eux.
En 1979, Jean Pierre Ceton, jeune écrivain et cinéaste, rencontre Marguerite Duras au Festival du jeune cinéma ; ils deviennent amis. Un an plus tard, ils enregistrent des entretiens pour France Culture.
Rarement Marguerite Duras a parlé aussi précisement et profondément de son travail de cinéaste et d'écrivain. Elle décrit dans ces entretiens les rapports difficiles entre littérature et cinéma, la manière dont la fiction se mêle de réalité, le labeur que constitue la relecture du « premier écrit », l'évolution de son écriture vers des formes plus aventureuses que le roman, autant de questions abordées simplement - comme un artisan parlerait de son travail à un autre artisan.
C'est d'abord un rêve absurde, comme beaucoup de rêves, dans lequel les gens vivent dans des immeubles qui ressemblent à des lits superposés.
Ils se trouvent là sous la coupe d'un haut-parleur qui les bombarde d'informations auxquelles ils essaient souvent d'échapper, ou l'inverse quand ils ne les captent plus. puis le rêve vire au cauchemar tant le flux implacable des informations place les personnages de ce roman un peu loufoque dans un espace trop vaste pour eux. une sorte de fable sur notre monde contemporain se construit alors sur le chemin de la drôlerie humaine, à l'image du narrateur amoureux qui est plutôt heureux de vivre dans un monde apparemment horrible.
Sans doute parce qu'il ne parvient pas toujours à distinguer les vraies nouvelles de celles qu'il a rêvées.
Neuf nouvelles se succèdent chacune avec leur univers propre de mal-être, de douleur, d'impossibilités, de chemins qui ne se croisent jamais vraiment. Des passants, ivres d'amour. Aimée-Sophie qui scrute Jacques-Paul, une caresse, un bout de sein devenu ferme. Tout cela dit avec élégance. «"J'ai envie de te dire, oui, combien j'aime l'amour, en quoi, comment l'amour nous relie aux tout premiers temps de l'histoire et aussi aux tout derniers paradoxalement, parce qu'il y a toujours dans l'amour ceci de sauvage qui le laisse autonome de tout mode de civilisation..." Elle s'arrête net, voyant l'autre qui ne fait qu'une moue. Elle dit : "Quand l'amour c'est toujours hors." Elle rit, le laisse en plan, se tire. Se retourne un instant pour filer un regard à Aimée-Sophie. Elle part, refuse qu'on lui appelle un taxi, elle est partie. Anna Julie ou Katia marche dans la nuit des rues, furieuse, seule et joyeuse. Ivre d'amour.»
Ce roman s'éloigne radicalement de la piste salace, en gros de la piste policière.
Le narrateur cherche surtout à parler de son époque et de sa vie. C'est pourquoi il se met à transcrire toutes ces conversations et tous ces débats qu'il a avec des tas de gens, et toutes ces réflexions sur notre monde qui le tiraillent de l'intérieur... Tel le voyageur qui doit inventer sa journée, le narrateur traverse son époque en se frottant à l'air du temps. Il voit qu'arrivé dans les années 1978/80, le mouvement de l'histoire est reparti, à la manière du balancier, loin dans l'autre sens.
Les " re " de " réapprendre, retrouver, réinventer, revenir " ont envahi le discours en même temps que les désillusions l'emportaient sur les libérations. A la tendance nostalgique, il oppose le devoir de transformation, le choix de la mémoire vive et une nouvelle frontière pour l'humain : " car oui, écrit-il, au commencement était le verbe mais ensuite il y a eu l'écrit et maintenant l'écrit se développe comme jamais "...
Tour à tour, il dénonce la lâcheté anti-moderne, s'enthousiasme pour le travail de vie ou encore développe la nécessité d'une désinscription, etc., au point d'en donner le tournis à ceux qui l'écoutent... En prenant à la lettre les clichés dominants, ce roman contemporain instaure un jeu qui pourrait s'appeler " Aimez-vous votre époque? ". Un jeu qui n'en finit pas et qui peut se déclencher à tous moments et partout...
Quand Jean Pierre Ceton lui a dit qu'il écrivait, Diana Cherop Ngaina, jeune femme africaine découvrant le France en 2000, lui a aussitôt demandé de l'aider à écrire son livre. Beaucoup de gens veulent écrire le roman de leur vie. Pour DCN le désir d'un livre était renforcé par son émigration en Europe après ses 20 premières années vécues au Kenya. Elle a raconté son histoire en 2020 devant un ordinateur qui par saisie vocale l'a transcrite en texte. Ensuite JPC s'est emparé du projet en s'imposant de conserver fidèlement le son de ses paroles. Cette confession d'une enfant des siècles dévoile Sa vie mystère.