Fasciné par les enfants de choeur qu'il voit oeuvrer les jours de fête dans les églises parisiennes, Huysmans entreprend une esquisse biographique d'un homme hors norme. Ordonné prêtre à Turin, à 26 ans, Jean-Melchior Bosco consacre son corps et son âme à l'éducation de jeunes enfants issus de milieux défavorisés. Dans une Italie profondément anticléricale, commence un véritable combat pour procurer un toit et un travail à des centaines, puis des milliers d'enfants en Europe et à travers le monde. On lui prête des miracles, le don de lire dans les coeurs et de prédire l'avenir. Il est partout accueilli comme une rock-star, on monte sur les chaises des églises pour le voir, on découpe des morceaux de sa soutane sur son passage.
Le torchon brûle entre l'état français et l'Église. Leur séparation devient inéluctable. C'est avec cette crise clérico-politico-sociale comme toile de fond que Huymans va écrire Les Foules de Lourdes . Le roman dévoile les deux faces de Lourdes, à la fois lieu de surnaturel et bazar chrétien.
Lourdes est là, qui ruisselle et fl ambe, entre maux et merveilles. Huysmans est là, qui fl âne, fl aire, scrute, note, questionne, compare, s'étonne, suppute entre surprise et nausée, entre diable et Bon Dieu, entre Grotte et Rosaire, passant de l'eau au feu, seul ou surnageant dans la foule.
Il y a deux Lourdes. Celle où flâne un Huysmans « débraillé », où « la vie coule », bourgade douce au déambulateur, petite géographie intime propice à la lente dérade méditative ; et celle où tente de surnager un Huysmans happé par la crue, se réfugiant dans la crypte comme dans une soute coupée de la tempête, au bureau des constatations comme dans une « cabine de bateau », où tente de se repérer un Huysmans identifiant les pèlerins par les insignes, leur parler, leur physique, leur langage. Leur manière de vivre la foi.
Huysmans, catholique convaincu, est souvent venu à Lourdes, ville qu'il connaît bien. Dans cet ouvrage qui se veut une sociologie des pèlerinages, il nous livre une description colorée et inspirée de cette énorme entreprise dévotionnelle qui n'a pas fini, aujourd'hui encore, de nous étonner.
Il y a deux Lourdes. Celle où flâne un Huysmans « débraillé », où « la vie coule », bourgade douce au déambulateur, petite géographie intime propice à la lente dérade méditative ; et celle où tente de surnager un Huysmans happé par la crue, se réfugiant dans la crypte comme dans une soute coupée de la tempête, au bureau des constatations comme dans une « cabine de bateau », où tente de se repérer un Huysmans identifiant les pèlerins par les insignes, leur parler, leur physique, leur langage. Leur manière de vivre la foi.
Huysmans, catholique convaincu, est souvent venu à Lourdes, ville qu'il connaît bien. Dans cet ouvrage qui se veut une sociologie des pèlerinages, il nous livre une description colorée et inspirée de cette énorme entreprise dévotionnelle qui n'a pas fini, aujourd'hui encore, de nous étonner.
L'année même où Émile Zola séjourne à Lourdes (du 20 août au 1er septembre 1892) Charcot publie, dans La Revue hebdomadaire de décembre son article La foi qui guérit.
Il admet le miracle mais «sans attacher à ce mot aucune autre signification que celle d'une guérison opérée en dehors des moyens dont la médecine curative semble disposer d'ordinaire», et défend l'hypothèse que les guérisons supposées miraculeuses ne s'appliquent qu'aux manifestations physiques d'un dérangement mental: «ces tumeurs et ces ulcères autour desquels on mène tant de bruit sont aussi de nature hystérique»!
Charcot est sûr que la science finira, «par avoir le dernier mot», tout en convenant, avec Shakespeare, qu'«il y a plus de choses dans les cieux et sur la terre qu'il n'y a de rêves dans notre philosophie». Zola était moins prudent. La dizaine de jours qu'il avait passés sur place lui avait suffi pour comprendre et exposer, dans son roman Lourdes (1894), que toutes les guérisons supposées miraculeuses étaient dues au saisissement causé par l'eau froide et à la suggestion des bruyantes multitudes.» Dans Les Foules de Lourdes (1906), Huysman mène sa propre enquête sur ce phénomène...
Joris-Karl Huysmans, nom de plume de Charles Marie Georges Huysmans, est un écrivain et critique d'art français, né le 5 février 1848 à Paris et mort dans la même ville le 12 mai 1907.