Elle se tenait devant nous sans notes, ni livres, ni trac. Elle laissa son regard errer, sourit, immobile et commença:«Vous aurez remarqué que le titre de ce cours est Culture et civilisation. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous bombarder de graphiques et de diagrammes. Je ne vais pas vous gaver de faits comme on gave une oie de maïs... Je m'adresserai aux adultes que vous êtes sans nul doute. La meilleure forme d'éducation, comme les Grecs le savaient, est collaborative. Nous pratiquerons donc le dialogue... Mon nom est Elizabeth Finch. Merci.»Et Neil, le narrateur de ce roman d'amour pas du tout comme les autres, la trentaine, comédien sans beaucoup de succès s'éprend aussitôt de cette enseignante, largement cinquantenaire en «sachant obscurément que pour la première fois sans doute, j'étais arrivé au bon endroit».Mais qui est vraiment Elizabeth Finch? Mystérieuse, indéchiffrable, on ne sait rien de sa vie. Que découvrira Neil, toujours amoureux, vingt ans plus tard, quand il héritera de ses papiers personnels? Pourquoi en revenait-elle sans cesse au personnage de Julien l'Apostat, l'empereur romain qui n'alla jamais à Rome et qui, s'il n'était pas mort à trente et un ans aurait peut-être modifié le cours de l'Histoire en voulant renoncer au christianisme pour revenir aux dieux païens d'autrefois?Oui, qui était réellement Elizabeth Finch? Et Julian Barnes nous donnera-t-il des réponses dans ce roman autour d'un amour si étrange et si romanesque?
« On pourrait commencer prosaïquement par ce qui peut être décrit comme une robe de chambre. Rouge - ou plus exactement écarlate - et allant du cou jusqu'à la cheville, laissant voir des ruchés blancs aux poignets et à la gorge... Est-ce injuste de commencer par ce vêtement, plutôt que par l'homme qui le porte? Mais c'est ainsi représenté et ainsi vêtu que nous nous souvenons de lui aujourd'hui. Qu'en eut-il pensé? En aurait-il été rassuré, amusé, un peu offusqué ? » « L'homme en rouge », peint par John Sargent en 1881, s'appelait Samuel Pozzi. Né à Bergerac en 1847, il allait vite devenir à Paris LE médecin à la mode, particulièrement apprécié des dames de la bonne société en tant que chirurgien et gynécologue. Beaucoup d'entre elles, dont Sarah Bernhardt, étaient aussi ses maîtresses et le surnommaient « L'Amour médecin ». À travers sa vie privée, pas toujours heureuse, et sa vie professionnelle, exceptionnellement brillante, c'est une vision en coupe de la Belle Époque qu'on va découvrir sous le regard acéré de Julian Barnes. Il y a d'une part l'image classique de paix et de plaisirs et, de l'autre, les aspects sombres d'une période minée par l'instabilité politique, les crimes et les scandales. Un grand récit.
Paul a 19 ans et s'ennuie un peu cet été-là, le dernier avant son départ à l'université. Petite ville, petite bourgeoisie, petites distractions. Au club de tennis local, il rencontre Susan - 45 ans, mariée, deux grandes filles - avec qui il va disputer des parties en double. Susan est belle, charmante, chaleureuse. Il n'en faut pas davantage pour les rapprocher... La passion ? Non : l'amour, le vrai, total et absolu. Les amants le vivront d'abord en cachette. Mais bientôt, le mari de Susan - une brute qui la bat - lui casse la mâchoire. Les amants s'enfuient et partent vivre à Londres : Susan a un peu d'argent, Paul doit continuer ses études de droit. Le bonheur ? Oui. Enfin presque, car de nombreux obstacles l'en empêchent...
Peu à peu, Paul va découvrir que Susan a un problème, qu'elle a soigneusement dissimulé jusque-là : elle est alcoolique. Il l'aime, il ne veut pas la laisser seule avec ses démons. Il va tout tenter pour la sauver et combattre avec elle ce fléau. Mais lui, alors ? Sa jeunesse, les années qui passent et qui auraient dû être joyeuses, insouciantes ? Il a 30 ans, puis 31, puis 32. Un jour, Paul s'en va. Il tentera d'avoir une autre vie... Mais peut-être n'a-t-on qu'une seule vraie histoire d'amour dans toute sa vie - qui restera la plus belle, même si elle finit si mal.
Une histoire déchirante et des personnages terriblement attachants : Julian Barnes est au sommet de son art.
Tony vit sa retraite sereinement. Autrefois, il a connu la passion avec Veronica qui l'a quitté pour son ami Adrian. Il a écrit une lettre épouvantable aux deux amou¬reux, et peu après, Adrian s'est suicidé. Pourquoi Adrian s'est-il tué ? Quarante ans plus tard, des souvenirs occultés remontent à la surface. Et puis, soudain, la lettre d'un notaire, un testament difficile à comprendre et, finalement, la terrible vérité.
Il est difficile encore aujourd'hui de se représenter ce que pouvait être réel- lement la vie sous dictature communiste - en l'occurrence, ici, celle des artistes sous la férule stalinienne. Staline les surveillait de près : il fallait obéir, sinon.
Un trait de plume du tyran vous condamnait à mort. Et quand un des plus grands musiciens de l'époque, jusque-là plutôt en faveur, découvre un matin dans La Pravda un article qui le démolit, il sait que ses jours sont comptés.
Il s'agit de Dimitri Chostakovitch. On est en 1936. Et la question essen- tielle, cruciale, que pose ce nouveau roman de Julian Barnes, c'est : que fallait-il faire ? Et en corollaire, qu'est-ce que moi j'aurais fait ?
Le fracas du temps est bien un roman - même si tous les faits sont avérés :
Les hallucinantes conversations avec Staline, les comparutions devant des « juges » qui ne savent même pas lire une partition. On a beaucoup critiqué Chostakovitch d'avoir cautionné le régime, d'avoir été un « collabo ». Mais on ne doit pas oublier qu'il risquait sa vie mais aussi celle de sa femme, celle de ses enfants et celle de sa mère ! Un romancier peut aller plus loin que l'historien dans l'exploration de l'âme d'un immense artiste, un être complexe, attachant, qui se débattait comme il pouvait dans le chaos de son époque, en essayant de ne pas renoncer à « sa » musique.
Oui, que fallait-il faire ? Julian Barnes nous laisse trouver les réponses.
Romancier inclassable, essayiste érudit et curieux, lecteur passionné, analyste pointilleux de la société britannique, critique d'art attentif, formidable conteur d'histoires imaginaires, lexicographe en quête du mot juste, Julian Barnes a créé, en explorant de nouvelles formes littéraires et en renouvelant les traditions, une oeuvre riche et variée, emblématique d'une génération de grands écrivains britanniques.Ont été ici retenus cinq romans majeurs, marqués par des tonalités distinctes, publiés entre 1984 et 2018. Roman insolite, mêlant une expérimentation formelle à des jeux intertextuels, Le Perroquet de Flaubert brosse un portrait composite de l'ermite de Croisset. England, England (1998) emprunte les voies de la satire et de la dérision grinçante pour dresser un tableau dégradé de l'Angleterre et de son histoire, ou le simulacre l'emporte sur l'original, où l'ultra-libéralisme et le tourisme de masse triomphent. Le roman historique Arthur & George (2005) interroge quant à lui la notion d'identité nationale dans une Angleterre édouardienne rongée par les préjugés et un racisme latent, ou la rumeur publique parvient à construire un fantasme collectif de culpabitité. Enfin, Une fille, qui danse et La Seule Histoire, parus dans les années 2010, mettent en scène des personnages qui portent un regard rétrospectif sur leur vie, et participent d'une écriture plus intimiste, réflexive et mélancolique.Labyrinthe à plusieurs entrées que cette édition Quarto propose d'explorer, l'oeuvre de Barnes donne à voir de multiptes dimensions du réel et de l'imaginaire sous des formes innovantes qui prennent acte des traditions littéraires mais qui savent aussi s'en éloigner, pour mieux ré-enchanter la littérature.
Nous vivons à ras de terre, à hauteur d'homme et pourtant - et par conséquent - nous aspirons à nous élever. Créatures terrestres, nous pouvons parfois nous hisser jusqu'aux dieux. Certains s'élèvent au moyen de l'art ; d'autres, de la religion ; la plupart, de l'amour. Mais lorsqu'on s'envole, on peut aussi s'écraser. Il y a peu d'atterrissages en douceur. On peut rebondir sur le sol assez violemment pour se casser une jambe, entraîné vers quelque voie ferrée étrangère. Chaque histoire d'amour est une histoire de chagrin potentielle. Sinon sur le moment, alors plus tard. Sinon pour l'un, alors pour l'autre. Parfois pour les deux. C'est à différentes altitudes que se situent les trois récits qui composent ce livre. Le premier nous conte, avec souvent beaucoup d'humour, les différentes tentatives de l'homme pour voir le monde d'en haut. Et il s'attache plus particulièrement à celles de Nadar, qui, à bord d'un ballon, réalisa les premiers clichés aérostatiques en 1858. Le deuxième se penche sur les amours de Sarah Bernhardt - souvent photographiée par Nadar et qui fit un tour en montgolfière - avec un bel officier anglais. Là, on est 'à hauteur d'homme'. Le troisième nous parle - droit au coeur - de ce qui se passe quand 'tout est déjà arrivé', en l'occcurence, la mort de l'être qui vous était le plus proche et 'qu'on est tombé de la plus grande hauteur'. Disons simplement que Julian Barnes est sans doute là au sommet de son art.
Alors l'Angleterre vient à moi et qu'est-ce que je lui dis ? Je lui dis : " Ecoute ma poule, regarde la réalité en face.
Nous sommes au troisième millénaire et tes nichons sont en berne. La solution n'est pas un soutien-gorge pigeonnant. " Pour certains Jerry Batson était un cynique, pour d'autres simplement un gredin. Mais ce n'était pas un hypocrite. Il se considérait comme un patriote... Toutefois, il ne croyait pas aux mérites d'un culte aveugle du passé. Selon lui, le patriotisme devait être orienté vers l'avenir. Il y avait encore de vieux nostalgiques de l'Empire britannique, comme il y avait ceux qui faisaient dans leur culotte à l'idée que le Royaume-Uni pût se démanteler...
Jerry Batson, qui se définit comme un " accoucheur d'idées ", va en vendre une assez sensationnelle à sir Jack Pitman, un excentrique milliardaire : créer sur l'île de Wight une sorte de gigantesque parc d'attractions rassemblant tout ce qu'il y a de plus typique, de plus connu en Angleterre.
Cela va des blanches falaises de Douvres à Manchester United, de Buckingham Palace à Stonehenge, du mausolée de la princesse Diana au théâtre de Shakespeare.
Le projet est monstrueux, hautement à risque, et voilà qu'il se révèle être un énorme succès. La copie va-t-elle menacer de surpasser l'original ? Et qu'adviendra-t-il si c'est elle que les touristes vont préférer visiter ?
Férocement drôle, drôlement impitoyable, impitoyablement au vitriol, voilà un portrait de l'Angleterre comme on n'en avait encore jamais vu.
Arthur est en retard pour son rendez-vous avec George Edalji au Grand Hotel, Charing Cross ; des affaires à régler à sa banque l'ont retenu plus
longtemps que prévu. Il entre d'un pas vif dans le grand hall, et regarde autour de lui. Il n'est pas difficile de repérer celui qui l'attend : le seul
homme au teint foncé est assis de profil à une douzaine de pas. Arthur est sur le point d'aller vers lui et de s'excuser de son retard, quand quelque chose le retient... " Ce quelque chose qu'a vu Arthur va être d'une importance capitale dans l'histoire de George, une histoire bien réelle qui s'est passée en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Arthur et George n'auraient jamais dû se rencontrer : origines très différentes, milieux très éloignés, études et caractères à des années-lumière les uns des autres. Et. pourtant... Victime d'une terrible erreur judiciaire, emprisonné plusieurs années, relâché sans explication et sans avoir été innocenté, George, fragile, effacé, maladroit - la victime idéale - va faire appel à Arthur, alors un des hommes les plus célèbres d'Angleterre : c'est en effet le créateur de Sherlock Holmes. A partir de là... Extraordinaire tableau de la société victorienne, ce nouveau roman de Julian Barnes est aussi le plus haletant des thrillers.
Winner of the Man Booker Prize for Fiction 2011 In Talking it Over Gillian and Stuart were married until Oliver - witty, feckless Oliver - stole Gillian away. In Love, etc Julian Barnes revisits the three of them, using the same intimate technique of allowing the characters to speak directly to the reader, to whisper their secrets, to argue for their version of the truth. Darker and deeper than its predecessor, Love, etc is a compelling exploration of contemporary love and its betrayals.
Autrefois, dans la famille Barnes, jamais un homme ne se serait risqué devant un fourneau.
La cuisine, c'était une affaire réservée aux femmes... Mais quand Julian est parti vivre à Londres, il a dû s'y mettre et on peut dire désormais que ses progrès ont été spectaculaires, sinon rapides. Un des plus célèbres écrivains anglais d'aujourd'hui va nous livrer ici le désopilant récit de ses trouvailles (parfois curieuses, voir le saumon aux raisins secs), de ses échecs (souvent savoureux, voir pourquoi il a raté le lièvre à la sauce au chocolat) et de ses coups de gueule (ah, ces livres de cuisine tous aussi imprécis les uns que les autres !).
Celui qui se définit comme un " obsessionnel anxieux " nous fait partager ses angoisses et bien sûr ses enthousiasmes - en nous livrant au passage de bien délicieux secrets.
First love has lifelong consequences. At nineteen, Paul is proud of the fact his relationship flies in the face of social convention. As he grows older, the demands placed on Paul by love become far greater than he could possibly have foreseen. Tender and wise, The Only Story is a deeply moving novel from the Man Booker Prize-winning author of The Sense of an Ending.
The Booker Prize-winning author of The Sense of an Ending takes us on a rich, witty tour of Belle Epoque Paris, via the life story of the pioneering surgeon Samuel Pozzi. **SHORTLISTED FOR THE DUFF COOPER PRIZE 2019** In the summer of 1885, three Frenchmen arrived in London for a few days'' shopping. One was a Prince, one was a Count, and the third was a commoner with an Italian name, who four years earlier had been the subject of one of John Singer Sargent''s greatest portraits. The commoner was Samuel Pozzi, society doctor, pioneer gynaecologist and free-thinker - a rational and scientific man with a famously complicated private life. Pozzi''s life played out against the backdrop of the Parisian Belle Epoque. The beautiful age of glamour and pleasure more often showed its ugly side: hysterical, narcissistic, decadent and violent, a time of rampant prejudice and blood-and-soil nativism, with more parallels to our own age than we might imagine. The Man in the Red Coat is at once a fresh and original portrait of the Belle Epoque - its heroes and villains, its writers, artists and thinkers - and a life of a man ahead of his time. Witty, surprising and deeply researched, the new book from Julian Barnes illuminates the fruitful and longstanding exchange of ideas between Britain and France, and makes a compelling case for keeping that exchange alive. ''An absolute tonic for grey winter days'' Evening Standard
" Guimauve "... C'est une façon de voir les choses, parce que croire ou ne pas croire en Dieu, et en une vie après la mort, débouche assez vite sur une autre question essentielle : faut-il avoir peur de la mort ? Dans ce livre, qui n'est ni un roman, ni un essai, ni à proprement parler une autobiographie, Julian Barnes va interroger ses amis de toujours, Montaigne, bien sûr, Jules Renard, évidemment, Arthur Koestler, Somerset Maugham, des poètes, des musiciens mais aussi ses parents et son frère, un des plus grands spécialistes d'Aristote, qui vit aujourd'hui en France. Tous ont beaucoup de choses à dire, parfois très inattendues et savoureuses, sur ce sujet a priori austère, et le lecteur se surprendra à éclater de rire plusieurs fois. Alors, effectivement, rien à craindre, chacun aura sa lecture personnelle d'un livre pétri d'intelligence, de culture et d'humour.
Ce n'était que la fin octobre, mais Phil avait tenu à allumer un feu avec quelques bûches de pommier qu'ils avaient apportées de la campagne.
De temps à autre, un peu de fumée aromatique flottait dans la pièce. Nous avions parlé de bonus de banquiers et des problèmes persistants d'Obama, avant de passer à un autre sujet : le nouveau plan de travail en érable de Joanna. Devait-elle l'huiler souvent ? "Une fois par jour pendant une semaine, une fois par semaine pendant un mois, une fois par mois pendant un an et ensuite quand on en a envie.
- On dirait une formule pour le sexe conjugal. - Dick !". On est dans la classe moyenne anglaise, entre gens de bonne compagnie, on vit plutôt bien, on jardine avec ardeur, on part en longues randonnées pédestres, on fait l'amour, et entre chaque nouvelle de la première partie de Pulsations se déroule le fil de conversations de table parfois assez lestes et pleines d'ironie. Mais brusquement, comme il sait si bien le faire, Julian Barnes nous fait trébucher, basculer dans un tout autre registre, celui de l'émotion pure, de souvenirs d'amour et de mort.
Dans la deuxième partie, cinq autres histoires, pour certaines inspirées de faits réels, vont constituer une tapisserie au petit point, chacune conduisant presque inéluctablement à une autre. Avec ce même souci de nous tenir éveillés en face du monde. En alerte...
General & literary fiction/Classic fictionVintage Classics edition of Barnes's 1984 novel.
A un écrivain célèbre arrivant en France -je crois que c'était Oscar Wilde- le douanier, à Calais, demanda s'il avait quelque chose à déclarer: " Oui, répondit-il, mon amour pour la France. " C'est aujourd'hui à Julian Barnes de déclarer le sien. Un amour plein de surprises et de rebondissements- car c'est une longue histoire, elle a commencé quand il avait 14 ans -, un amour vache parfois, passionné toujours, un amour gai, drôle, léger et profond, qui n'a fait qu'aller en grandissant. Un amour indéfectible, qui touche à tous les domaines : la cuisine (même si les tomates vinaigrette, au tout début, ça a été dur, ainsi que le rosbif vraiment saignant), le sport (Barnes est un fan du Tour de France et il est même allé sur le Ventoux en mémoire du pauvre Simpson), la peinture (voir entre autres les superbes pages sur Courbet), la chanson (quand on aime Brel, c'est pour la vie), le cinéma (Truffaut ou Godard, faut-il choisir ?) et, bien sûr, évidemment, la littérature, Flaubert encore et toujours, George Sand, Mallarmé, Baudelaire. Et tant d'autres, artistes, intellectuels, paysans, citadins, que Julian Barnes a connus, aimés, et dont il adore parler.
Composé de 17 chapitres, tous plus succulents les uns que les autres, qui se dégustent lentement, pour prolonger le plaisir, Quelque chose à déclarer est un chef-d'oeuvre d'humour et de tendresse.
Christopher and Toni found in each other the perfect companion for that universal adolescent pastime: smirking at the world as you find it. In between training as flaneurs and the grind of school they cast a cynical eye over their various dislikes: parents with their lives of spotless emptiness, Third Division (North) football teams, God, commuters and girls, and the inhabitants of Metroland, the strip of suburban dormitory Christopher calls home.
Longing for real life to begin, we follow Christopher to Paris in time for les evenements of 1968, only to miss it all in a haze of sex, French theatre and first love, leading, to Toni's disappointment, back to Metroland.
Dans une scène de Bouvard et Pécuchet, Pécuchet se transforme en étudiant en géologie et explique à son ami Bouvard ce qu'il adviendrait si un tremblement de terre avait lieu sous la Manche.
D'après lui, les deux masses de terre glisseraient pour se rejoindre. En entendant cette prophétie, Bouvard prend la fuite, en proie à la terreur... Le vendredi 6 mai 1994, après plus d'un siècle de rêves, de projets extravagants, de débuts ratés, d'enthousiasme et de paranoïa, le tunnel sous la Manche a été officiellement inauguré, reliant de façon immuable la Grande-Bretagne à la France pour la première fois depuis la période glaciaire et concrétisant le pire cauchemar de Bouvard.
Il n'y a bien sûr que Julian Barnes pour faire surgir Flaubert au beau milieu des cérémonies d'inauguration du fameux tunnel. Sollicité par le magazine américain le New Yorker d'écrire, entre 1990 et 1994, une série de reportages sur l'actualité anglaise, il est " dans son propre pays ". Le résultat, ce sont ces quatorze désopilantes " Lettres de Londres " qui mettent à mal, dans le désordre, Mrs Thatcher, une de ses têtes de Turcs préférées, la famille royale au grand complet et l'infortuné John Major qui n'avait pas la moindre chance dès le départ d'échapper à ses coups de griffe.
Ajoutons le récit de quelques épisodes peu glorieux de la vie politique anglaise et une joyeuse visite chez un fabricant de labyrinthes (il n'y en a qu'un au monde et, bien sûr, il est anglais). Tout cela nous vaut un livre tonique et férocement drôle.