Gallimard
-
«Zack ne marchait pas, il mesurait sa foulée. Zack ne lisait pas, il enregistrait. Zack ne randonnait pas, il grimpait. Zack ne se passionnait pas pour la NFL, il mettait au point des modèles mathématiques capables de prédire, avec une marge d'erreur infinitésimale, la composition de la meilleure équipe de football américain virtuelle. Le fantasy football... Et quelle fantaisie ! Zack incarnait la sacro-sainte technologie en marche. Zack était orange mécanique.»À Manhattan, Éléonore vit avec Zack, créateur d'une start-up en pleine ascension - une licorne. Journaliste, elle enquête sur l'entreprise d'un brillant physicien, en passe de révolutionner nos modes de communication. Son invention, un implant cérébral qui permet de «louer» la pensée des autres, attise toutes les convoitises. Projetée au coeur du système capitaliste désincarné, Éléonore découvre la cruauté d'une société qui a oublié la saveur de l'intime et l'importance des idéaux. C'est alors que surgit l'amour, tout droit venu du passé.Course à la sur-performance, dérive de l'art contemporain, folie de l'intelligence augmentée, ce roman porte sur le monde actuel un regard acéré, plein de vivacité, d'humour et d'insolence.
-
Né du projet de deux amants, Lotus Eaters est un monde virtuel qui se veut garant de la liberté d'expression et de comportement. Théa et Gary s'y retrouvent en secret, elle en Amérique, lui à Londres, grâce à des capteurs qui relaient tous leurs sens, y compris le toucher. Dans une société new-yorkaise où la censure incite à fuir dans le virtuel, l'amour peut-il ouvrir de nouveaux possibles ? Réflexion sur le pouvoir troublant du narcissisme dans nos vies de plus en plus dématérialisées, ce roman retrace aussi l'émancipation d'une jeune femme portée par son idéalisme et son talent, à contre-courant des préjugés de l'époque. «Un soir, alors qu'ils peaufinaient leur projet, Gary s'assit à côté d'elle. Leurs mains se frôlèrent par inadvertance, leurs mains ou plutôt leurs gants, mais le degré de technicité de ces prothèses était tel que Théa fut parcourue d'un frisson. Ses doigts avaient instinctivement reconnu la peau de Gary, ils avaient capté sa chaleur et son grain. "Tu es seule ?" lui demanda-t-il. Théa était assise sur son lit entre L'Aleph de Borges et un bol de framboises auquel elle n'avait pas eu le temps de toucher. Gary était déjà arrivé lorsqu'elle s'était connectée. Oliver n'était pas encore rentré. Le jeudi soir, il prétendait pratiquer l'escalade, sans préciser sur quel type de paroi.»