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Kimsooja
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Un film de Gilles Coudert et Damien Faure sur les vitraux réalisés par Kimsooja pour la cathédrale de Metz : un dialogue entre création contemporaine et patrimoine, entre pensée orientale et pensée occidentale.
Régulièrement depuis son édification, un artiste est choisi pour créer de nouveaux vitraux pour la cathédrale de Metz, surnommée « la lanterne du Bon Dieu », pour sa très grande surface de verrières. Pour la célébration des 800 ans de la cathédrale, l'artiste coréenne Kimsooja propose un dialogue entre création contemporaine et patrimoine, entre pensée orientale et pensée occidentale. Le film nous raconte cette incroyable aventure historique, humaine, spirituelle et artistique.
En complément, le film « Yorkshire Sculpture Park » présente la sculpture « A Needle Woman: Galaxy was a Memory, Earth is a Souvenir » dans le parc et l'installation « To Breathe » dans la chapelle du Yorkshire Sculpture Park en Angleterre.
Avec les interventions de Kimsooja, Gabriel Normand (Chanoine de la Cathédrale de Metz), Eric Rebmeister (auteur du livre La cathédrale invisible), Laurent Innocenzi (conseiller pour les arts visuels, DRAC Grand Est), Emma Lavigne (directrice de la collection Pinault), Pauline Lurçon (conservatrice des monuments historiques), Pierre-Alain Parot (maître-verrier, Atelier Parot), Barbara Derix et Simon Ballagh (Verrerie de Saint-Just, Saint-Gobain). -
Par le voyage, l'oeuvre de Kimsooja traverse les frontières géographiques et, parce qu'elle ne se refuse aucun medium, les frontières artistiques également. En artiste nomade attachée aux questions de l'exil, de la mémoire collective et de l'espace urbain, celle qui se proclame « femme aiguille » (A Needle Woman est l'une de ses vidéos emblématiques) se faufile entre les mailles et met à jour le tissu social et culturel des lieux qu'elle traverse. Le travail singulier de l'artiste sud-coréenne connaît un essor international dès la fin de ses études de peinture à Séoul et de gravure à Paris. Ses premières oeuvres font appel au tissu, son matériau de prédilection, du fait de ses possibilités plastiques, de sa connotation culturelle et de son ancrage dans une pratique traditionnelle. À partir de la fin des années 1990, elle entreprend un travail entre performance et vidéo, documentant les espaces et les foules au milieu desquels elle demeure figée, allongée ou de dos, conciliant voyage et immobilité. Après Bertrand Lavier, Anri Sala et Edith Dekyndt, Kimsooja s'empare des vitrines du Passage de la Bourse de Commerce. Devenues par nature l'un des dispositifs de prédilection des expositions universelles, c'est justement pour la reconfiguration du bâtiment - d'une ancienne halle à une bourse d'échanges - conduite pour celle de 1889 que les vitrines en place aujourd'hui furent installées.
« Artiste du déplacement, des traversées et d'un nomadisme fondateur, depuis son voyage en camion de onze jours - juchée sur des ballotins de fortune à travers la Corée -, Kimsooja dépose dans la Bourse de Commerce une constellation d'oeuvres couvrant près de quarante ans de sa pratique d'artiste, comme elle poserait ses bagages après un long voyage, pour habiter pour un temps dans sa trajectoire infinie ce bâtiment singulier. Nourrie de philosophies orientales, donnant forme et vie à des oeuvres qui ne sont pas des choses inertes mais des présences immatérielles flirtant avec l'invisible et l'éphémère, elle met en mouvement des oeuvres souvent sphériques, grains de sable ou graines de lin, billes de porcelaine ou de glaise, bottaris de tissus et moon jars lunaires aux couleurs de terre. »
Emma Lavigne, extrait du texte du leporello.