Incendiaire volontaire qui brûle pour la littérature, ne rendant de compte à personne sinon à un Dieu terriblement absent, Léon Bloy a mis tout son furieux génie dans ces trente contes ; implacables et hilarantes nouvelles où l'horreur se conjugue au familier, et où, sans jamais se départir d'une distinction grammaticale, il nous fait douter de son sérieux jusqu'au moment de l'explosion. Cet enragé, revenu d'un temps qu'on croyait disparu, pointe sur notre globe affolé sa griffe moqueuse : malheurs et turpitudes sont notre lot et ne valent qu'éclats de rire. « Je le confesse, avoue-t-il, il n'est pas en mon pouvoir de me tenir tranquille. Quand je ne massacre pas, il faut que je désoblige. C'est mon destin. J'ai le fanatisme de l'ingratitude. »
Premier roman de Léon Bloy, Le Désespéré (1887) est un pavé dans la mare de tous les conformismes.
Caïn Marchenoir est le héros de ce roman largement autobiographique: catholique intransigeant révolté par le silence de Dieu et la vaine attente de la rédemption, paria parmi les hommes, il lance le plus violent des anathèmes contre ses contemporains. Le Désespéré est tout à la fois un cri de révolte, un amoureux blasphème, un pamphlet vitriolé contre la foule des "digérants" républicains et la "Grande Vermine" des lettres.
Mais Le Désespéré est surtout un aérolithe littéraire, écrit dans une langue barbelée de mors rares, étrangement mystique, une oeuvre d'une surprenante modernité. Cette édition, abondamment annotée et qui tient compte des différents états du texte, offre un éclairage précieux sur ce formidable roman de l'inquiétude spirituelle.
" De quoi s'agit-il sinon d'arracher la langue aux imbéciles, aux redoutables et définitifs idiots de ce siècle, comme saint Jérôme réduisit au silence les Pélagiens de son temps oe
Obtenir enfin le mutisme du Bourgeois, quel rêve !
L'entreprise, je le sais bien, doit paraître fort insensée. Cependant je ne désespère pas de la démontrer d'une exécution facile et même agréable.
Le vrai Bourgeois, c'est-à-dire, dans un sens moderne et aussi général que possible, l'homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou paraît vivre sans avoir sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit, est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules.
Le répertoire des locutions patrimoniales qui lui suffisent est extrêmement exigu et ne va guère au delà de quelques centaines. Ah ! si on était assez béni pour lui ravir cet humble trésor, un paradisiaque silence tomberait aussitôt sur notre globe consolé ! "
Léon Bloy
" Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n'a pas exclu la bourgeoisie française. Il l'a noircie avec les couleurs sombres qui justifient le souvenir des rêves de Quevedo et de Goya ".
Jorge Luis Borges
" L'invective systématique, maniée sans aucune limite d'objets - la gifle surréaliste au cadavre d'Anatole France est bien timide auprès des profanations de Bloy - constitue d'une certaine façon une expérience radicale du langage : le bonheur de l'invective n'est qu'une variété de ce bonheur d'expression, que Maurice Blanchot a justement retourné en expression du bonheur. "
Roland Barthes
Imprécateur et pamphlétaire « par amour », selon sa formule, Léon Bloy est un auteur de l'excès, de la démesure, de l'engagement total. Sa plume, si révoltée soit-elle, n'est pas celle d'un révolutionnaire : elle est d'abord animée par la défense des pauvres, la dignité de l'homme, l'amour de Dieu et la figure du Christ. Au mépris de tout confort social, intellectuel, spirituel, ce chrétien farouchement attaché à l'esprit des Évangiles s'est toujours situé en dehors de toute institution ou appartenance.
« Pèlerin de l'Absolu », il accepte de se faire mendiant pour gagner la liberté de dire la vérité, et il traque la bêtise dont l'illustration parfaite à ses yeux est « le bourgeois, cet homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser ». Le terme de « bourgeois » ne recouvre pas ici une catégorie sociale : le « bourgeois » est un état d'esprit, une idéologie, un inconscient, c'est même un langage, le langage des « lieux communs » dont Bloy fait la patiente exégèse. Bloy, qui intitule son premier livre Propos d'un entrepreneur de démolitions, s'en prend à l'esprit bourgeois en quoi il voit la haine de tout ce qui est beau et essentiel, il attaque ceux qui détestent l'Absolu et qu'il nomme les « théophobes ». Il pourchasse ainsi les métamorphoses de cette « théophobie » chez les politiques, les écrivains, les journalistes, les athées, et aussi, bien que ou parce que converti au catholicisme, chez les chrétiens eux-mêmes. Le catholique Bloy est en effet le plus sévère critique des petites et grandes bassesses des chrétiens de son temps, qu'il met en cause avec une violence magistrale, n'hésitant pas à se brouiller avec la majorité de ses coreligionnaires.
Les pamphlets occupent une place relative dans l'oeuvre de celui qui a tant indisposé ses contemporains. L'auteur des Méditations d'un solitaire et de L'Âme de Napoléon a bâti une oeuvre immense à travers laquelle se déploient une impressionnante philosophie de l'histoire et une réflexion sur la fin des temps digne des premiers chrétiens.
Les ouvrages dont est constituée cette oeuvre majeure ont sans cesse été éclipsés par un ou deux titres, et il ne fut guère aisé jusqu'à présent de se faire une idée d'ensemble des essais et des pamphlets d'un auteur si singulier. En réunissant la quasi-totalité des essais de Léon Bloy, des plus célèbres, comme l'Exégèse des lieux communs et Belluaires et Porchers, aux plus rares, comme Celle qui pleure, Le Révélateur du Globe et l'inachevé Dans les ténèbres, en passant par Le Fils de Louis XVI et Le Salut par les Juifs, ce livre constitue le plus considérable volume d'oeuvres de Léon Bloy jamais publié. Un siècle après la mort de l'auteur, survenue à l'automne 1917, l'oeuvre de celui qui ne voyait pas qu'il fût possible d'écrire autrement qu'« au seuil de l'Apocalypse » est ainsi à nouveau disponible et présentée dans sa cohérence.
«Je ne suis ni journaliste, ni écrivain, ni pamphlétaire, [...] ni quoi que ce soit enfin, sinon le catholique Léon Bloy » : cette étonnante façon de se présenter souligne la singularité d'un romancier qui a pris pied par effraction sur la scène littéraire et médiatique.
Dans les quelque 250 articles qu'il a laissés, cet émule de Barbey d'Aurevilly pourfend les ennemis de sa foi et les moeurs d'une époque laïque qui le traite en paria. Sa plume acérée met à bas tous les grands : il ridiculise le naturalisme de Zola et la pensée historique de Renan ; il s'attaque à Barrès aussi bien qu'à Daudet. Ses pamphlets ironisent sur la démocratie, dénoncent le colonialisme, conspuent la modernité.
La truculence de Bloy et sa clairvoyance implacable ont attiré les directeurs de journaux, qui pourtant s'y sont souvent brûlés. Car s'il fut rédacteur au Chat noir, au Gil Blas ou encore au Mercure de France, il méprisait la presse avec fureur. C'est ce rapport paradoxal à la prose journalistique que la présente anthologie explore, retraçant la quête d'un écrivain qui affronta l'anecdotique pour y percer à jour les signes de l'Absolu divin.
«C'était une impossible rencontre. À un siècle de distance, celle d'un empereur, Napoléon, et d'un écrivain maudit, Léon Bloy. L'un croyait à peine au ciel, l'autre, pour ainsi dire, y vivait. L'un voyait dans la religion un simple instrument de gouvernement, un adjuvant de son ambition toute terrestre ; l'autre pratiquait l'extase et l'oubli de soi dans un catholicisme mystique, sombre et flamboyant. L'un mena sa vie comme un météore dont l'éclat illumine encore les imaginations ; l'autre fut un vaincu de l'existence, vivant misérablement dans les emportements vains et les fureurs impuissantes, écrivant faute de vivre et ne vivant jamais bien d'une écriture pourtant magnifique. L'un voyait les humains comme la pâte qu'on modèle pour construire son destin, indifférent aux autres et tout entier dans sa propre légende ; l'autre puisait dans sa foi une immense compassion pour le pauvre, le laid, l'oublié, préférant toujours les humbles aux puissants, apercevant le salut dans le regard des réprouvés. L'un croyait à la force, l'autre à la faiblesse.Et pourtant Napoléon fournit à Léon Bloy le sujet d'un de ses grands livres, l'un des plus étranges et des plus beaux qu'on ait écrits sur l'homme inépuisable. Dans l'océanique bibliographie impériale, L'Âme de Napoléon figure parmi la poignée de curiosités fascinantes, la gerbe de textes hors du commun que le petit général corse a suscités chez les grands écrivains.»Laurent Joffrin.
Clothilde est née dans la misère ouvrière du Second Empire et a toujours été inspirée par sa foi chrétienne. Mariée à un ivrogne qui l¿oblige à se prostituer pour subvenir aux besoins du couple, elle rencontre Leopold, un peintre qui n¿hésite pas à jouer le rôle de protecteur auprès de la jeune femme. Mais la mort prématurée de celui-ci entraînera Clothilde au fond de la misère...
Léon bloy (1846-1917) est l'un des derniers grands imprécateurs.
" c'est un esprit plein de feu et d'enthousiasme [. ], polémiste de talent, fait pour toutes les luttes, tous les combats, toutes les mêlées. " c'est ainsi que le caractérise barbey d'aurevilly, le connétable des lettres, qui fut son ami et son mentor. epris d'absolu et de vérité, extrême dans l'éloge comme dans l'éreintement, bloy commence une difficile carrière de journaliste au chat noir, puis au figaro, s'en prenant avec férocité à la médiocrité et à la veulerie de son temps.
Propos d'un entrepreneur de démolitions, ce titre qu'il donne au premier recueil de ses articles, pourrait coiffer toute son oeuvre, et en particulier son journal. a partir de 1892, bloy consigne dans d'innombrables cahiers ses réflexions sur les événements du jour, sur la vie qui passe, sur ses contemporains ; il marque ses haines, articule ses doutes, ses déchirements, ses accès de mysticisme. ces matériaux, souvent informes, il les a récrits pour en tirer pas moins de huit volumes d'un journal, publiés entre 1898 et 1920.
Moins connu que ses romans, ses nouvelles ou ses essais, ce journal constitue sans doute l'oeuvre majeure de bloy. devenu introuvable depuis trop longtemps, il est restitué ici dans toute sa splendeur. robert kopp cette édition du journal de léon bloy comporte deux tomes. le premier réunit le mendiant ingrat, mon journal, quatre ans de captivité à cochons-sur-marne et l'invendable. il est précédé d'une introduction générale et d'une chronologie.
Le second contient - outre une préface - le vieux de la montagne, le pèlerin de l'absolu, au seuil de l'apocalypse et la porte des humbles. un triple index (des noms, des oeuvres et des références bibliques) facilite la consultation de l'ensemble.
Obsession terrible ! Entendez-vous ce concert, dans ce palais en fête, cette musique, ces instruments de joie et d'amour qui font croire aux hommes que leur paradis n'est pas perdu ! Eh bien, pour moi, c'est toujours la fanfare du lancer, le signal de la chasse à courre. Est-ce pour moi, aujourd'hui ?
Est-ce pour mon frère ? Et quel moyen de nous défendre ?
Léon Bloy c'est le goût de l'hyperbole, les visions mystiques, l'intransigeance religieuse, les injures aux confrères, les injonctions et le chantage à la misère («Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes»), mais par la puissance de son verbe et la sincérité de son exigence, il parvenait à donner ses lettres de noblesse à l'abjection. Qui écrit comme cela de nos jours ? Personne. Le siècle des charognes était pour lui le XIXe, mais ce pourrait tout aussi bien être le XXe ou celui en cours : «L'histoire est le déroulement d'une trame d'éternité sous des yeux temporels et transitoires.» Félix de Recondo naît en Espagne en 1932 et obtient à Paris, en 1958 son diplôme d'architecture.
Ce sera le début d'une brillante carrière mais son amour pour la peinture lui fera abandonner l'architecture en 1972. Il dessine alors de très grands formats et utilise une vieille technique de la Renaissance négligée par les peintres actuel : la pointe d'argent. Il découvrira plus tard, à Pietrasanta où il retournera pendant dix ans, que sculpter le marbre et travailler le bronze sont des expressions majeures de son art.
Il accompagne ici de
Ces Méditations nous offrent toujours le Bloy imprécateur, vociférant sa critique sociale, son dédain colérique à l'égard du peuple (il ne se range cependant pas du côté de quelque élite que ce soit, puisqu'il déteste les puissants) et livrant une satire du crétinisme bourgeois, dont il voit dans la guerre un effroyable déchaînement. Mais l'invective s'accompagne également de temps de recueillement et de prière devant la mort de certains de ses amis, que Bloy évoque avec tendresse. Proche lui-même du terme de sa vie, le vieil ours grogne encore mais d'une voix plus sourde, et sa misanthropie s'adoucit d'un sentiment de fraternité pour les « pauvres soldats ». La violence extrême de la guerre l'accable et, durant ces heures crépusculaires, le fait longuement songer aux âmes mortes de ceux qu'il a perdus, âmes vers lesquelles il se tourne et que « rien n'étonne, ayant dû passer elles-mêmes par le creuset où s'anéantissent les illusions. » Delphine Descaves
Dans cette hagiographie, Léon Bloy veut arracher Colomb à la destinée de silence et d'ingratitude qui pèse sur sa mémoire depuis plus de quatre siècles, se battant contre la mer ténébreuse de l'ignorance, la médiocrité de son époque. L'Église se doit de réparer l'injustice commise par le choléra moderne de la librepensée contre celui qu'il considère l'Envoyé de Dieu, le second Rédempteur de l'humanité. Le navigateur devient guide intérieur, il s'agit d'imiter sa force dans la foi et son courage. Bloy s'inscrit derrière le portrait de son héros, dont il partage « les pesantes agonies et les noires tentations de la mélancolie des exilés ».
... Le navigateur ne sera pas canonisé.
Romancier, essayiste et polémiste, Léon Bloy (1846- 1917) fréquente les milieux du socialisme révolutionnaire et de l'anticléricalisme dans sa jeunesse, puis revient à la tradition catholique sous l'influence de Barbey d'Aurevilly qu'il rencontre en 1868.
Opposé à l'antisémitisme, c'est également un adversaire de l'argent et de la bourgeoisie. Patriote, il dénonce la colonisation. Son inspiration est avant tout religieuse, marquée par la recherche d'un absolu caché au-delà des apparences historiques. Tout, selon Bloy, est symbole : reprenant le mot de saint Paul, il ne cesse d'affirmer que "nous voyons toutes choses dans un miroir", et que c'est précisément la mission de l'écrivain que d'interroger ce "grand miroir aux énigmes". Ces quatre contes : La Religion de M. Pleur, Une martyre, Les Captifs de Longjumeau, Deux fantômes, sont tirés du recueil Histoires désobligeantes (1894).
Léon Bloy sait parfaitement désobliger son monde - on l'aime pour ça - et notamment quand il raconte la guerre de 1970 qu'il a vécue de l'intérieur, engagé dans les combats contre des Prussiens dont il fait une peinture monstrueuse et tellement excessive que son outrance sidère et amuse. En quelques contes noirissimes aux titres évocateurs, l'auteur des Histoires désobligeantes fait entrer ce conflit honteux dans la littérature au côté des nouvelles de Maupassant, bien tendres à côté des siennes. C'est rude et souvent très drôle, à la limite de l'expressionisme. C'est surécrit et cela crée un contraste saisissant avec le sordide des situations racontées. C'est une vengeance terrible dont on jouit encore plus de cent après.
La question juive a un intérêt transcendant pour les quelques fous qui rêvent de savoir le dessous des cartes du Jeu divin ; pour les autres, le livre de M. Bloy aura, du moins, une valeur d'actualité, et les lecteurs de cette catégorie seront bien surpris que l'on traite un tel sujet en citant les évangiles et non pas les « Archives israélites », en invitant le peuple, non pas à « prendre », mais à « comprendre », et en insinuant qu'au-delà des petites querelles de pauvre à riche, il y a la grande querelle du Fini et de l'Infini, autrement insoluble encore, autrement « actuelle » que tout ce que les hommes peuvent inventer dans leur absurde rage d'être malheureux.
Remy de Gourmont
Léon Bloy (1846-1917) fut lun des derniers imprécateurs de la langue française. Les éditions La Part Commune ont déjà publié plusieurs de ses ouvrages : Le désespéré, La Femme pauvre, Le sang du pauvre, Poèmes en prose, Sueur de sang et Méditations dun solitaire en 1916.
1885. Cette quête sera couronnée de succès - si l'on peut dire - puisque le commanditaire du pamphlet hebdomadaire se désistera dès la quatrième livraison, effaré par la virulence du " journaliste " : le cinquième numéro, rédigé et composé, ne verra jamais le jour. Il faut bien avouer que Léon Bloy ne manie pas la litote dans ses brûlots où il attaque avec une rare violence les " Argousins de la Pensée ". Et de Victor Hugo à Jules Ferry, de Zola aux critiques en vue, c'est toute l'époque qui est passée à la moulinette de la colère véhémente et diffamatoire de Bloy... Laquelle si elle excède de beaucoup le raisonnable, n'en reste pas moins le diagnostique intempérant mais lucide d'une certaine salauderie morale !
Léon bloy (1846-1917) ressemble à un prophète de l'ancien testament dénonçant les vices de la société qui l'entoure.
Il ne cesse de lancer ses anathèmes contre la veulerie de ses contemporains, de fustiger leur matérialisme, leur incapacité de s'élever au-dessus des mesquineries quotidiennes et de concevoir un quelconque idéal. pèlerin d'un absolu situé hors du temps, menant une vie non pas de moine (bien au contraire) mais de marginal bourru, bloy a fini par devenir un étranger dans son propre pays, moqué, honni.
Ses romans (la femme pauvre, le désespéré) et ses nouvelles (histoires désobligeantes) n'ont d'abord été appréciés que par de rares lecteurs avertis. quant à son journal, auquel il a consacré les vingt-cinq dernières années de sa vie, il est resté totalement méconnu. il s'agit pourtant d'un des textes majeurs de cette littérature autobiographique qui mène des confessions de rousseau au journal de gide.
Avec une intransigeance et une violence qui n'ont pas leur pareil, bloy retrace l'histoire de sa vie et de son oeuvre, évoque ses rencontres, enregistre ses impressions de lecture, nous fait part de ses tentations, de ses colères, de ses doutes, de ses déchirements. ce texte n'est pas seulement un document unique sur la belle epoque, mais aussi le cri d'un homme de douleur meurtri dans sa chair et dans son âme.
Robert kopp cette édition du journal de léon bloy comporte deux tomes. le premier réunit le mendiant ingrat, mon journal, quatre ans de captivité à cochons-sur-marne et l'invendable. il est précédé d'une introduction générale et d'une chronologie. le second contient - outre une préface - le vieux de la montagne, le pèlerin de l'absolu, au seuil de l'apocalypse et la porte des humbles. un triple index (des noms, des oeuvres et des références bibliques) facilite la consultation de l'ensemble.
L'établissement du texte, l'annotation et les présentations ont été assurés par pierre glandes, professeur à l'université de toulouse-le mirail, spécialiste de la littérature française du xixe siècle et dont les travaux sur chateaubriand, joseph de maistre ou barbey d'aurevilly font autorité.