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Laure Murat
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Un texte sur le pouvoir émancipateur de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec la vie.
Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'
À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman.
J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la
Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles.
Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.
" Ce que rappelle avec force ce livre, c'est le formidable pouvoir émancipateur de la littérature. "
Elisabeth Philippe,
L'Obs
" Erudit, réjouissant, euphorisant. "
Nathalie Crom,
Télérama
" Un des meilleurs livres qu'on puisse rêver sur Proust. "
Tiphaine Samoyault,
Le Monde des livres
" Éblouissant. ?"
Jérôme Garcin,
Le Masque et la plume
Prix Médicis essai 2023 -
« Si l'on ne peut trouver de jouissance à lire et à relire un livre, il n'est d'aucune utilité de le lire ne serait-ce qu'une seule fois », déclarait Oscar Wilde, qui faisait de la relecture « le critère élémentaire de ce qui est ou n'est pas de la littérature ». Mais que nous apprend au juste une deuxième lecture que la première n'avait pas révélé ? Pour quelle raison les enfants veulent-ils entendre chaque soir la même histoire ? Au fond, pourquoi relit-on ?Voici une singulière enquête sur une passion littéraire aussi dévorante aujourd'hui qu'hier : la relecture. Elle se fonde sur des dizaines d'entretiens avec nos grands auteurs contemporains, de Christine Angot à Jean Echenoz, d'Annie Ernaux à Patrick Chamoiseau. Leurs réponses convoquent les différentes facettes d'une expérience intime et le plus souvent secrète. Décrivant avec délicatesse le pouvoir des lectures-fétiches de l'enfance ou celui de l'érotisme de la répétition, ce livre unique en son genre est un hommage brûlant à la littérature et à ceux qui l'écrivent.
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Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein
Laure Murat
- Stock
- Les Essais Stock
- 26 Septembre 2018
- 9782234086463
« Écrire sur l'après-Weinstein, du point de vue américain et français. Analyser deux cultures, cousines et à bien des égards incompatibles. Préférer l'histoire longue, des origines lointaines aux perspectives d'avenir, à l'histoire courte et pagailleuse livrée par les médias. Essayer de comprendre ce qui constitue un événement historique et ses enjeux. Revenir sur les polémiques autour de la liberté d'expression, de la morale et de l'art, en particulier dans le cinéma. C'est la grande ambition de ce petit livre.
Je mesure les risques d'écrire un livre d'intervention en pleine actualité. Je les assume parce que je crois que contribuer à la conversation démocratique vaut mieux que de rester dans son coin. » -
Passage de l'Odéon : Sylvia Beach, Adrienne Monnier et la vie littéraire à Paris dans l'entre-deux-guerres
Laure Murat
- Fayard
- Histoire De La Pensee
- 17 Septembre 2003
- 9782213616629
En 1915, Adrienne Monnier inaugure au 7, rue de l'Odéon une librairie-bibliothèque de prêt d'un genre nouveau, La Maison des Amis des Livres, appelée à devenir le rendez-vous favori du Tout-Paris littéraire, d'Aragon à Walter Benjamin, d'André Gide à Nathalie Sarraute. En 1921, Sylvia Beach installe en face, au n° 12, une boutique fondée deux ans plus tôt sur le même modèle, Shakespeare and Company, dont les habitués ont pour noms Gertrude Stein, Francis Scott Fitzgerald, Marianne Moore, Ernest Hemingway, Djuna Barnes...
Pendant près de trente ans, de rencontres en lectures publiques, d'expositions en soirées musicales, l'«Odéonie» va constituer l'un des foyers les plus actifs de la vie culturelle de l'entre-deux-guerres, dont la renommée franchira les frontières de la France avec la publication de l'Ulysse de James Joyce, édité en 1922 par les soins de Sylvia Beach, puis traduit et publié en français en 1929 grâce à Adrienne Monnier.
Éditrices, mais aussi traductrices et revuistes, les deux libraires ont contribué de façon majeure à la circulation des savoirs, des idées et des langues, par leur rôle d'intermédiaires entre les livres, les lecteurs et les écrivains, la France et l'Amérique. Que nous apprennent les registres d'abonnés sur les lectures d'Aragon, de Breton et même de Lacan lorsqu'ils avaient 20 ans, de Sartre ou d'Hemingway ? Comment les réseaux entre auteurs et éditeurs se sont-ils constitués, et quelle fut, finalement, l'identité de la rue de l'Odéon, en regard notamment de la NRF et du groupe surréaliste ? Grâce à Laure Murat et à son exceptionnel talent de chercheuse et de narratrice, ces questions trouvent désormais une réponse, puisée aux sources de milliers d'archives inédites, dispersées entre l'université de Princeton, la bibliothèque Doucet et l'IMEC.
En consacrant pour la première fois une étude d'envergure à ces lieux mythiques et largement méconnus, le livre entend non seulement rendre à Adrienne Monnier et Sylvia Beach la place déterminante qui est la leur, mais aussi mettre en lumière l'audace de leur entreprise, que l'on ne saurait réduire à la seule animation d'un salon littéraire, auquel l'image des femmes est traditionnellement attachée.
Née en 1967, Laure Murat vit et travaille à Paris. Elle a fait des pratiques culturelles son domaine de prédilection, et La Maison du docteur Blanche, qu'elle a publié en 2001, a reçu un accueil critique et public exceptionnel. -
L'homme qui se prenait pour Napoléon et autres essais pour une histoire politique de le folie
Laure Murat
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 22 Septembre 2011
- 9782070786640
Tous les fous, dit-on, se prennent pour Napoléon. Mais le délire d'identification à l'empereur se vérifie-t-il dans les registres des asiles et, si oui, que cela nous enseigne-t-il sur les rapports de l'Histoire et du trouble psychique ? C'est à partir de cette question qu'est née l'idée de ce livre, dont le sujet, très vite, s'est élargi à d'autres problématiques. Quel impact les événements historiques ont-ils sur la folie ? Peut-on évaluer le rôle d'une révolution ou d'un changement de régime dans l'évolution du discours de la déraison ? Quelles inquiétudes politiques les délires portent-ils en eux ? En somme : comment délire-t-on l'Histoire ? Pour le savoir, ou du moins y voir plus clair, il fallait remonter à la source et questionner la clinique, interroger les rapports entre la guillotine et la hantise de « perdre la tête », l'enjeu de la présence de Sade à Charenton, la supposée démence des révolutionnaires, la confusion entre la pétroleuse hystérique et l'opposante politique. Pendant trois ans, Laure Murat interrogé les archives. L'Homme qui se prenait pour Napoléon est le résultat de cette enquête.
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Ceci n'est pas une ville
Laure Murat
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 7 Septembre 2016
- 9782081377080
«J'ai aimé Los Angeles tout de suite, dès la sortie de l'avion. Tout m'a plu, la lumière, l'horizon, les palmiers, les voitures, l'urbanisme improbable, la langueur du paysage, la couleur d'or rose de l'atmosphère. Los Angeles, cité dépourvue de centre et de monuments, propice à l'errance et à la rêverie, défaisait d'un coup tous mes préjugés et m'offrait ce que je n'avais jamais su faire : lâcher prise.Que signifie tomber amoureux d'une ville ? Quel est le rapport érotique qui nous lie à certains lieux et pas à d'autres ? Pourquoi Los Angeles, ville sans bords qui ne se laisse ni définir ni saisir ?»Née à Paris où elle a vécu la majeure partie de sa vie, Laure Murat s'est installée à Los Angeles il y a dix ans. Elle pose sur cette ville un regard singulier et libre, composé d'expériences intimes et de réflexions subjectives.
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Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne Tome 3
Hubert Haddad, Mona Ozouf, Line Amselem, Christian Prigent
- Editions De La Sorbonne
- Breves
- 17 Septembre 2020
- 9791035105709
Le Livre en question, projet continué avec bonheur depuis 2017 entre la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne et la Maison des écrivains et de la littérature, offre une troisième saison des plus florissantes. Cinq signatures et non des moindres : trois autrices. Line Amselem, Mona Ozouf et Laure Murat, et deux auteurs. Hubert Haddad et Christian Prigent, répondent à l'appel, se saisissent d'un élément des collections de la bibliothèque et rendent vie dans leurs textes à quelques-uns de ses plus beaux fantômes. Ces chemins littéraires nous emmènent dans une contrée de livres et tracent les contours de mondes passé et contemporain.
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« Un jour, dans le métro, un homme s'assoit à côté de moi et ouvre un carnet sur ses genoux. C'est une liste de lectures, où se mélangent les auteurs dans une succession improbable : Gustave Flaubert côtoie Marc Levy, Franz Kafka jouxte Barbara Cartland. Sous mes yeux, l'homme ajoute un titre : Goethe, Les Souffrances du jeune Werther. C'est le livre que lit la jeune femme sur la banquette opposée. Je comprends soudain : ce qu'il consigne, ce ne sont pas ses lectures personnelles mais celles des usagers du métro. Dès cet instant, comme frappée par une épiphanie, je décide ni plus ni moins de lui piquer son idée et de profiter de tous mes trajets pour essayer de dresser une cartographie de la lecture souterraine. Pendant des mois, j'ai noté les titres, observé les mains qui feuillettent, les corps penchés sur les livres ou les tablettes, pour en tirer un petit recueil d'observations, promenade ludique au pays de la lecture envisagée comme activité underground. » Dans ce récit volontiers poétique et souvent drôle, Laure Murat fait l'inventaire de tous les livres qui se trouvent à portée de ses yeux dans le métro. Un livre pour tous les lecteurs... qui ne peuvent s'empêcher de regarder par-dessus l'épaule de leur voisin de strapontin.
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En 1821, le docteur Esprit Blanche fonde une maison de santé, un asile d'un genre tout à fait nouveau, établi sur le modèle d'une pension de famille.
A Montmartre puis à Passy, les patients vont partager la vie quotidienne du médecin, de sa femme et de ses enfants, dîner à leur table, se promener dans leur parc de cinq hectares. De cette initiative va naître l'une des institutions les plus célèbres d'Europe, refuge de la génération romantique et de Gérard de Nerval en particulier. Elle abritera les vertiges de Charles Gounod, la mélancolie de la famille Halévy, les crises d'hystérie de Marie d'Agoult.
Théo Van Gogh, le frère de Vincent, en sera l'un des derniers patients avec Guy de Maupassant qui, atteint de syphilis, y finira ses jours après un an et demi de délires. Par l'hydrothérapie mais aussi par un " traitement moral ", qui a peut-être ouvert la voie à la psychanalyse, Esprit Blanche puis son fils Emile ont tenté de répondre au désarroi d'une époque hantée par le spleen et la fatalité des tares héréditaires.
Grâce à la découverte d'archives inédites, détaillant des milliers de diagnostics que l'on croyait perdus, Laure Murat nous révèle pour la première fois l'aventure d'un lieu sans équivalent dans l'histoire de la psychiatrie, maillon essentiel dans l'étude des rapports entre la folie et la création.
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La loi du genre : Une histoire culturelle du 'troisième sexe'
Laure Murat
- Fayard
- 11 Octobre 2006
- 9782213620428
Homme ou femme. Existe-t-il seulement un espace viable entre ou hors ces deux catégories ? Une invention théorique et poétique a tenté de fournir, au cours de l'histoire, une réponse à cette question : le 'troisième sexe', celui qui défierait la loi du genre. L'expression désigne, à partir du xixe siècle, les figures considérées comme déplacées par rapport aux canons de la virilité et de la féminité : les « tantinettes » traquées par la police dans le Paris de Balzac, les saphistes de roman et les invertis étudiés par la psychiatrie, les « fastueux travestis » des bals populaires, les féministes tendance garçonnes et les premiers transsexuels des années 1930.
Derrière toutes ces figures dissidentes, l'idée d'un 'troisième sexe' provoque, dérange et renvoie la société à cette énigme inépuisable : que signifie vraiment être une 'femme' ou un 'homme' ?
Exploitant des archives inédites de la police, des textes méconnus de la sexologie ou de la littérature, Laure Murat a élaboré ici une analyse inattendue et passionnante, éclairant d'un jour nouveau l'archéologie des discours sur les questions de genre que notre époque ne cesse d'interroger. -