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Laurent Vignat
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Lui, c'est Marc. La cinquantaine lasse, il vend de l'électroménager dans une grande surface, il est le roi de l'extension de garantie.
Elle, c'est Donia, une collégienne farouche, esseulée, étrange. Alors que d'autres vivent leur adolescence, elle lit L'Être et le Néant de Sartre et arbore sur sa veste en jean un pin's du philosophe.
À l'occasion du stage de troisième en entreprise, ils vont se rencontrer. Se heurtant, se bousculant d'abord, ils vont peu à peu s'apprivoiser puis apprendre l'un de l'autre.
Apprentissages du monde, de ses mécaniques consuméristes, de ses injustices et de la révolte; apprentissages intimes pour se libérer des replis de soi et se bricoler, vaille que vaille, une liberté.
Roman social et philosophique, destiné notamment à un public de jeunes adultes Apprentissages trace des tâtonnements qui font la diversité de nos existences. -
En plein mois d'août. Monsieur I débarque sans crier gare dans notre famille. Il a des pouvoirs étonnants. Normal, c'est un djinn. Pendant un an, il restera avec nous. Son objectif ? Redresser notre famille !
Ce n'est pas qu'il soit désagréable, il est plein d'humour et de bon sens. Mais cette année ne s'annonce pas de tout repos, d'autant qu'il nous apprend à nous connaître nous-mêmes et à nous moquer des absurdités du monde.
Points forts du livre - Un livre plein d'humour qui confronte le merveilleux au quotidien d'un adolescent d'aujourd'hui;
- Un récit de l'épreuve de la maladie et de l'accession à la maturité - Une critique amusée du monde du travail, de l'art contemporain. -
Antonin Artaud ; le visionnaire hurlant
Laurent Vignat
- Jasmin
- Signes De Vie
- 27 Février 2018
- 9782352841777
Breton, Eluard, Aragon, Cocteau, Picasso, Chanel, Abel Gance, Anaïs Nin, Colette, Diego Rivera, Lacan, Desnos, Van Gogh, Sartre et Beauvoir, plus tard Jim Morrison et Patti Smith... Ces noms jalonnent la trajectoire d'Antonin Artaud, comète colérique qui a irrigué l'avant-garde artistique et littéraire de l'entre-deux-guerres et irrigue encore la nôtre.
Par-delà le cliché de l'aliéné, du mythe du poète fou auteur d'une oeuvre monumentale, cette biographie s'attache à souligner le caractère novateur, toujours d'actualité, de son message : Artaud a imaginé le cinéma en relief, oeuvré à un profond renouvellement de l'art théâtral, rejeté le colonialisme européen, remis en cause les idéologies mortifères du xxe siècle, dénoncé le capitalisme et ses impératifs productivistes, esquissé l'altermondialisme. Après neuf ans d'internement, il est aussi celui qui a fait vaciller la psychiatrie, ses catégories et sa thérapeutique des électrochocs.
Plus que jamais, dans notre époque incertaine, Antonin Artaud est une voix à faire entendre. -
Je ne l'ai jamais fait, raconter « ça », quelque chose qui me soit réellement arrivé : un accident qui plante un « avant » et un « après ».
Ce « ça », je le nomme :
Infarctus, crise cardiaque, syndrome coronaire aigu, maladie cardiovasculaire.
Pourtant, je vais raconter « ça ». Parce que « ça » m'est arrivé. Parce que j'ai besoin de phrases pour circonscrire l'accident, et le comprendre, et l'apprivoiser, et l'aimer. Parce qu'il m'ordonne une autre relation à mon corps et au monde. -
C'était sur la ligne du R.E.R B. J'habitais en banlieue et devais, pour me rendre au lycée, gagner une autre banlieue. Deux heures de trajet par jour : c'était une chance. Ce fut pendant ces trajets que je découvris Héraclite. Son nom avait été prononcé par le professeur de philosophie en début d'année. J'achetai Les Fragments.
Les fragments, je trouvais cela « pratique ». Ils me permettaient une lecture papillonnante, que les divers accidents de parcours (grèves, mendicités bruyantes, baladeurs qui grésillent) ne ruinaient pas. C'était vraiment « pratique », ces phrases suspendues, aux allures d'évidences. Un philosophe contemporain désigne ces fragments comme étant « l'aurore » de la pensée occidentale ; c'est pompeux mais bien vrai me concernant car ce fut dans ce R.E.R B que j'entamai mes ruminations l'un de mes premiers machouillages fut « On n'entre jamais deux fois dans le même fleuve ».
Ces fragments sont des cailloux fermés. Rien ne perce le mystère et c'est de là qu'est née l'idée du recueil. Je prends le fragment, l'étale sur la feuille, l'étire ou le mets en boule et j'attends. Des jours. Il m arrive de le recopier pour que se noircissent des pages. Puis, ça se déploie, une petite histoire, doucement, lentement. Le texte n'illustre pas, n'explique pas ; il veut explorer le mystère sans le révéler. C'est une sonde, une « carotte » dans l'épaisseur du fragment.
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L'action de ce roman se passe, essentiellement, dans une déchetterie au bord d'une nationale bourguignonne.
Lieu quotidien, lieu a priori peu séduisant car exhibant les épaves de nos frénésies consuméristes, mais aussi lieu d'aventures c'est-à-dire de rencontres hasardeuses, de péripéties drôles ou pathétiques. Au coeur de ces aventures, il y a Antoine Verrier, le gérant de la dite déchetterie, un des ces blousons fluorescents qui assistent les usagers lorsque le coffre est trop rempli ou qu'ils hésitent sur la vocation des bennes.
Mais voilà que la société plux, qui monopolise dans cette France des années 2020 le secteur du déchet, décide de changer de stratégie. Le temps des bavardages, des rencontres autour des bennes, est révolu. Place à l'efficacité, la rationalisation, à l'individualisation dans la gestion de ses poubelles. Ce changement prend le visage d'un inspecteur, Arnaud Clobart, diplômé en rudologie, sorte de Javert des détritus. Antoine Verrier va donc se faire un Valjean de la résistance.
Un conflit se prépare. Une lutte entre deux hommes, entre deux conceptions existentielles, voire métaphysiques. Et, aussi improbable que cela puisse paraître, la déchetterie va devenir le théâtre d'une nouvelle utopie, un phalanstère de résistants mené par un Job colosse qui, juché sur une colonne d'ordinateur, hurle des vérités aux muets que nous sommes. C'est qu'il ne manque pas d'imagination, Verrier, ni de courage...
Il va faire de sa déchetterie une sorte de musée, de lieu intouchable d'une nouvelle modernité. Inattendu, cocasse et tendre, ce Verrier...
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Dans la galerie commerciale qui l'emploie, la jeune Linda Trouvère est devenue une célébrité depuis qu'elle a gagné, à la loterie annuelle, quatre jours à Venise. Ignorant tout de la Sérénissime, elle s'y rend presque avec réticence. Elle ne voit dans ce séjour qu'une occasion de quitter sa banlieue et les pizzas qu'elle prépare.
Ce sera pour elle une sidération, une renaissance. Foudroyée par un regard surgi du XVe siècle, c'est toute son existence qu'il lui faudra réinventer, après Venise.
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Certains avalent des chapeaux, d'autres des couleuvres, Marlee Creutzer, elle, avale une "belle étincelle divine". Rien ne prédisposait cette jeune fille de dix-sept ans, née de traviole dans une campagne pauvre, à devenir le calice d'une "joie" qui a enchantée l'humanité entière. C'est son créateur, irascible, qui en a décidé ainsi car ce mon, désormais, ne mérite plus sa Symphonie.