Le vase de Soissons, la pieuse Clotilde, la victoire de Tolbiac, le « courbe-toi fier Sicambre » et la colombe de Reims... Au fondement de la mémoire nationale, ces images ont installé Clovis comme premier roi très chrétien et père de la France.
L'information que nous livre, presque seul, l'évêque Grégoire de Tours sur Clovis est pourtant bien incertaine. La date même de son baptême n'est pas assurée. C'est pourquoi, après s'être attaché à reconstituer ce qui, dans le parcours même du roi, est le plus vraisemblable, il fallait montrer comment s'est construite et a été utilisée cette figure de légende.
Laurent Theis suit ainsi l'évolution d'un mythe qui s'enrichit au fil des lieux et des âges, et qui a fait de Clovis l'un des « lieux de mémoire » les plus populaires de France.
Fils du roi Hugues Capet, Robert régna seul de 996 à 1031. Prince guerrier, combattant ferme pour conserver la Bourgogne, il fut aussi un esprit profondément religieux, poussant la dévotion au-delà de ce qu'exigeait sa fonction royale, façon peut-être de compenser par l'idéologie sa relative faiblesse politique et matérielle. Il fut un homme amoureux, bravant même le pape par passion pour sa seconde femme, Berthe de Blois, avant de devoir l'écarter au profit de la terrible Constance d'Arles.
Il fut enfin musicien et bâtisseur, et alluma en 1022 le premier bûcher d'hérétiques, afin de mieux servir la paix et la justice de Dieu. Comme ses contemporains, il passa l'an mil sans vraiment s'en apercevoir. Lorsqu'il mourut quatre ans après avoir fait sacrer et couronner son successeur Henri Ier, la dynastie capétienne était désormais solidement installée à la tête du royaume des Francs, qui entrait avec vigueur dans une période d'expansion et de renouveau.
Entre Louis le Pieux et Saint Louis, Robert le Pieux, malgré l'obscurité qui l'entoure, ne fait pas mauvaise figure.
Prix de la biographie historique de l'Académie française.
Dagobert Ier, roi des Francs de 623 à 639, fut enterré à l'abbaye de Saint-Denis dont il était le bienfaiteur. Onze siècles plus tard, une chanson fut composée, qui installa pour toujours le bon roi dans la mémoire collective des Français. Durant ce long millénaire, l'image de ce prince mérovingien, dont la vraie vie est presque impossible à connaître, ne cessa d'être détournée au profit d'exigences ou d'intérêts divers : l'Église, la monarchie française en formation, la tradition populaire s'emparèrent du nom de Dagobert et lui composèrent des existences posthumes souvent surprenantes. Cette biographie, rigoureuse et insolite, est aussi un pan de l'histoire de la nation française, où le souvenir de Dagobert est profondément inscrit, familier aux grands aussi bien qu'aux plus humbles.
Le vase de Soissons, la pieuse Clotilde, la victoire de Tolbiac, le « courbe-toi fier Sicambre » et la colombe de Reims.
Au fondement de la mémoire nationale, ces images ont installé Clovis comme premier roi très chrétien et père de la France.
L'information que nous livre, presque seul, l'évêque Grégoire de Tours sur Clovis est pourtant bien incertaine. La date même de son baptême n'est pas assurée. C'est pourquoi, après s'être attaché à reconstituer ce qui, dans le parcoursmême du roi, est le plus vraisemblable, il fallait montrer comment s'est construite et a été utilisée cette figure de légende.
Guizot politique, historien, diplomate, journaliste, Guizot trônant sur son siècle qu'il marqua d'une empreinte encore visible sur nos institutions, notre système éducatif, notre relation au passé. Plusieurs fois ministre puis président du Conseil sous la monarchie de Juillet, cet homme, qui a vu de ces yeux le Terreur en 1794 et la Commune en 1871, a fasciné bon nombre de ces contemporains.
Intellectuel et homme d'action, il a joué un rôle comme ministre de l'Instruction publique par la loi de 1833 créant une école primaire par commune. Passé à la postérité, son célèbre « enrichissez-vous ! » a fait de lui l'un des chantres du libéralisme français.
Loin des caricatures, Laurent Theis explore la philosophie politique de ce grand serviteur de l'État ; son idéal d'un gouvernement des esprits par la souveraineté de la raison ; sa religion, formée d'un attachement à l'Église réformée dépourvu de mysticisme et réduit au minimum de dogmes ; sa conception de l'histoire fondée sur l'évolution de la civilisation européenne conduisant à l'avènement des classes moyennes et au système représentatif.
Un Guizot inattendu et visionnaire dont l'action irrigue tout un siècle, de la fin de l'Ancien Régime au début de la IIIe République.