Figée dans l'imaginaire occidental comme étant le berceau de l'art et de la culture, ou réduite à la caricature d'un pays de non-droit soumis aux guerres des « familles », l'Italie, dont l'expansion depuis la Deuxième Guerre mondiale a été spectaculaire, n'en finit pas de surprendre. Or ce pays, perçu pourtant comme le creuset où s'est élaborée la civilisation européenne, est mal connu de ses plus proches voisins. Deux malentendus survenus entre la France et l'Italie en témoignent : les trois victoires électorales de Silvio Berlusconi, qui ont provoqué la stupeur des Français, et la protection que la France accorde aux ex-terroristes italiens, à commencer par Cesare Battisti, qui ne cesse d'indigner les Italiens.
Cet ouvrage restitue les multiples aspects de la trajectoire de l'Italie depuis 1945 : la difficile formation d'une démocratie qui, après deux décennies de totalitarisme fasciste, a su relever de grands défis ; la lente mise en place de l'unité nationale qui a tenu compte des diversités géographiques ; son action en Europe, en Méditerranée et dans le monde ; ses grandes mutations économiques ; la modernisation de sa société, mais également la persistance de ses traditions et des héritages non résolus, à savoir la question du Mezzorgiorno ou encore les relations entre l'Etat et l'Eglise catholique. Pour parachever ce tableau riche et contrasté, c'est aussi toute la créativité culturelle et l'inventivité artistique de l'Italie qui sont présentées ici, ainsi que la place de la télévision et le rôle des intellectuels.
Une trentaine de spécialistes de l'Italie, français ou franco-italiens travaillant en France, historiens, historiens de l'art, du cinéma, de la littérature, politistes, sociologues, économistes et géographes, ont ainsi oeuvré à la réalisation de cet ouvrage, complet et indispensable au spécialiste comme au néophyte.
Autour de Marc Lazar, professeur d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po et à la Luiss (Rome), ont participé à cet ouvrage : David Alcaud, Jacques Andréani, Frédéric Attal, Christophe Bouillaud, Bruno Cousin, Philippe Dagen, Fabrice d'Almeida, Paul Dietschy, Catherine Drubigny-Saraceni, Jean-Dominique Durand, Didier Francfort, Mario Fusco, Jean-Yves Frétigné, Alessandro Giacone, Jean A. Gili, Jacques Le Cacheux, Marie-Anne Matard-Bonucci, Pierre Milza, Paola Monperrus-Veroni, Pierre Musso, Marco Oberti, Gilles Pécout, Hervé Rayner, Christophe Roux, Isabelle Sommier, Colette Vallat, Antoine Vauchez, Eric Vial.
Au moment oú mondialisation, antilibéralisme, crise européenne et chômage élevé exhument la lutte des classes, marc lazar en décortique les ressorts, via le communisme.
Déconsidéré comme expérience historique du pouvoir, dénué de crédibilité comme projet, le communisme jouit d'une étonnante bienveillance d'ordre moral. ses partis sont groupusculaires, mais l'affiche séduit encore. le passé communiste borne l'horizon de notre présent, car il exprime à la fois la passion soviétique, la passion totalitaire, la passion de la nation, la passion du social et la passion du bonheur.
C'est l'histoire de cette curieuse passion tricolore que brosse, pour la première fois, marc lazar.
L'Italie sidère quand elle élit pour la troisième fois Silvio Berlusconi. L'Italie inquiète quand on voit les ordures s'accumuler dans les rues de Naples, l'économie en panne de croissance, une tendance au repli frileux ou la mainmise sur les médias. Sauf que Milan organisera l'Exposition universelle de 2015, que le pays tente de se réformer, qu'il a su depuis 1945 se colleter avec tous les défis que représentaient une démocratie fragile, une fracture Nord/Sud et une européanisation à marche forcée. Au fond, l'Italie joue avec le feu ; tout est réuni pour que l'incendie prenne et, à chaque fois, il est conjuré à temps. Dans un essai incisif qui combine une approche historique et un jeu d'allers-retours comparatifs, Marc Lazar explore cette Italie à la fois insolite, beaucoup plus compliquée qu'il n'y paraît et capable d'inventer une manière inédite de se moderniser à partir de recettes et d'ingrédients largement immuables.
Dès sa fondation en 1920, le Parti communiste français (PCF) a suscité intérêt ou méfiance, le plus souvent avec excès. À partir du début des années 1980, son déclin généralisé s'est réalisé dans une quasi-indifférence. Malgré ses faiblesses, le PCF exprime une contestation radicale de la démocratie représentative et valorise une démocratie incarnative profondément ancrée en France. L'histoire du phénomène communiste français reste difficile à écrire. Son étude pose des problèmes d'ordre politique, scientifique, sociologique, étroitement imbriqués. Il s'agit en effet d'un parti politique qui se déclarait sans honte aux ordres de l'étranger, comme Lenine l'exigeait dans les conditions d'adhésion à la Troisième Internationale, et qui était violemment hostile à la démocratie libérale en vigueur depuis 1876. Il sut prospérer malgré l'absence d'alliance et accaparer durablement une fonction tribunicienne sans que jamais le tribun l'emporte sur le parti. Il sut se créer, notamment en banlieue parisienne, un monde propre autour d'une culture communiste. En dépit de son extrémisme, il joua un rôle central, tant on se définissait d'abord - intellectuels, artistes, hommes politiques ou syndicalistes - par rapport au PCF. Voilà un parti qui attira, malgré son monolithisme ou peut-être grâce à lui, plus de grands esprits que la plupart des formations républicaines, et dont le protéisme politique et stratégique attira l'adhésion de masses fidèles et de compagnons de route fervents. En un mot, voilà un mystère.
S'il y a un lieu commun fort répandu en Europe, c'est bien celui qui associe les socialistes à la puissance de l'État. Or, le stéréotype d'une gauche « malade de l'État » résiste mal à une plongée dans l'histoire longue de la relation que les partis socialistes et sociaux-démocrates ouest-européens entretiennent avec l'État. Il s'avère ainsi intéressant de tenter de démêler cet écheveau constitué par les rapports complexes, ambivalents et contradictoires qui, au fil du temps, se sont noués entre les socialistes et l'État en Europe.
La V e République a 60 ans. Née d'un coup d'État, elle résiste trois ans après à un putsch.
En 1968, elle semble sur le point de disparaître. Depuis, sa plasticité lui a permis d'absorber révisions, alternances et cohabitations, dissolutions hasardeuses ou encore renouvellements partisans.
En mêlant les approches d'économistes, d'historiens, de politistes, de juristes, cet ouvrage dresse un portrait renouvelé de cette V e République qui suscite aujourd'hui tant de débats. Il se penche sur tout ce qui a changé, pour permettre que tout change.
Sidérant, impensable, incompréhensible, un événement-monde comme la pandémie de Covid-19, au moment où il se produit, prend autant de sens différents que d'acteurs chargés de le gérer et d'en parler : responsables politiques, scientifiques, médecins, médias, réseaux sociaux... Dans cette cacophonie interprétative, les sciences sociales sont d'une grande utilité. Dès le déclenchement de ce "fait social total" , la communauté scientifique de Sciences Po s'est lancée dans des analyses collectives et interdisciplinaires pour tenter de comprendre sa signification.
Il n'est pas seulement nécessaire d'éclairer les aspects éruptifs et disruptifs de telles crises, mais aussi de saisir ce qu'elles révèlent de nos sociétés et ce qu'elles leur font, alors que nous devons apprendre à exister avec le coronavirus, peut-être pour longtemps.
En 2017, la France a connu un véritable tsunami politique. La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle et celle de son mouvement, La République En Marche, constituent deux événements électoraux parmi les plus surprenants de l'histoire de la Ve République, qui fête cette année son soixantième anniversaire. Emmanuel Macron a conquis l'Elysée à seulement 39 ans en pariant sur le dépassement du clivage entre la gauche et la droite et l'épuisement des partis traditionnels, en cherchant à répondre à l'aspiration au changement des Français, en voulant insuffler de l'optimisme dans un pays qui depuis longtemps se morfondait dans le pessimisme et en se présentant de manière très claire comme un Européen convaincu, décidé à relancer et à approfondir la construction européenne. Ce livre entend analyser les raisons, les modalités mais aussi les limites de son succès.
Il rassemble des chercheurs venus de différentes disciplines, français, italiens et anglais, ce qui permet de jeter des regards croisés sur cette année 2017 si étrange.