Le récit cadre de l'Heptaméron place l'oeuvre de Marguerite de Navarre dans la lignée du Décaméron de Boccace : dix personnages se réfugient dans une abbaye et partagent des histoires. Elle s'en démarque cependant en proposant après chaque récit de véritables « disputes » rendant compte des contradictions de l'âme humaine.
Marguerite d'Angoulême, duchesse d'Alençon puis reine de Navarre, nous a laissé un recueil de soixante-deux nouvelles qui devait composer un Décaméron français.
Dans cette suite d'histoires le plus souvent joyeuses, parfois aussi sérieuses, ce ne sont que mauvais tours joués par les femmes à leurs maris, ou l'inverse, entreprises déloyales de moines paillards, roueries de religieuses alertes, où la vertu tient autant de place que la gaillardise.
Mais ces contes ne sont pas que pure gauloiserie. Derrière la satire, Marguerite de Navarre dénonce l'intolérance d'un monde brutal, les mensonges et l'hypocrisie des rapports entre hommes et femmes.
L'Heptaméron est une des grandes oeuvres de la littérature française.
Cette édition de l'Heptaméron prend pour texte de base celui imprimé par Claude Gruget en 1559 : la préface justifie ce choix. Un apparat critique original, en bas de page, fait percevoir, par le classement méthodique des variantes, le lien et les écarts entre l'édition de 1559 et les copies manuscrites. L'annotation, sans ignorer les travaux récents, s'applique surtout à situer les récits historiquement et sociologiquement et à relier les débats à l'oeuvre de Marguerite de Navarre.
Enfin, l'appendice propose de multiples index (thèmes reparaissant, références bibliques, proverbes.) et le texte encore inédit du court manuscrit (présentant 28 récits sans débats) qui fut sans doute la première collection des nouvelles de la reine.
Entre tradition et nouveauté, on a voulu donner à lire sous ses multiples aspects un recueil essentiel dans l'histoire de la narration brève en France.
Oeuvres de jeunesse de Marguerite de Navarre, le Pater Noster et le Petit OEuvre dévot sont fortement marqués par l'évangélisme paulinien de l'auteur. Elles révèlent en outre l'influence de Luther, qui a donné un modèle à la paraphrase du Pater Noster, et celle de Briçonnet, qui semble avoir inspiré le style allégorique du Petit OEuvre dévot. Mais par-delà leur intérêt théologique, les deux textes ont une spécificité formelle qui fait du premier une méditation dialoguée et du second un parcours allégorique.
Établis à partir du manuscrit Ms. 5109 de la Bibliothèque de l'Arsenal, ces deux textes sont accompagnés de notes, d'un glossaire et de plusieurs index.
La mort de la Reine de Navarre en 1549 fut marquée par une série d'hommages posthumes, dont le plus connu est le Tombeau de Marguerite de Valois, publié à Paris au printemps de 1551. Ce recueil de poèmes en quatre langues, dans lequel les membres de la future Pléiade firent leur première apparition collective, n'avait pas fait l'objet jusqu'ici d'une édition critique, malgré son importance pour l'évolution de la poésie sous Henri II. Avec les courts recueils inclus dans son Oraison Funèbre en latin et en français, Charles de Sainte-Marthe les avait devancés, suivi de près par Nicolas Denisot avec l'Hecatodistichon, cent distiques latins en l'honneur de Marguerite, prétendument écrits par trois jeunes Anglaises. Mis au défi par Sainte-Marthe et Denisot, les membres de la Brigade traduisirent et imitèrent ces distiques en trois langues, en y ajoutant d'autres pièces très diverses à la louange de la Reine défunte, des jeunes filles anglaises, de sa fille Jeanne d'Albret et de sa nièce Marguerite de Berry. Le succès de ce recueil polyglotte a fait oublier d'autres hommages offerts à Marguerite par ses protégés restés sans appui, notamment dans ses domaines du Sud-Ouest, ainsi que d'autres jugements postérieurs, qui évoluèrent après la publication de l'Heptameron.
Au cours de sa carrière littéraire de presque trente ans, depuis un rondeau envoyé à son frère jusqu'à la dernière épître à sa fille, Marguerite de Navarre composa dans tous les mètres (de six à douze syllabes), dans tous les genres (rondeaux, huitains, neuvains, dizains, onzains, épigrammes, énigmes, épîtres, méditations religieuses, élégies amoureuses), et sur une large gamme de sujets (guerre, politique, famille, religion, amour, badinages de cour). Au travers de ce riche recueil de poèmes épars qui n'avaient jamais fait l'objet d'une édition critique, on suit l'évolution stylistique de Marguerite, depuis ses premiers essais dans le manuscrit de Vienne, en passant par l'étape du portefeuille de François Ier, l'abandon des formes fixes sous la tutelle de Marot, et les expériences dans le domaine du canzionere dialogué, jusqu'aux dernières compositions après la mort du roi.
Ces trois textes fort contrastés illustrent le don qu'avait la reine de varier formes et genres et d'entremêler registres profane et religieux. Ici, un conte mythologique situé dans un locus amoenus, vite devenu locus horribilis pour les protagonistes : une " métamorphose " à la manière d'Ovide. Là, un débat, dans une nature aussi agréable sous la forme d'une narration faite à la reine par trois dames tourmentées qui prétendent chacune à la reconnaissance de la plus grande souffrance. Entre les deux, huit épîtres d'amoureuses trahies ou d'amoureux rebutés qui exhalent leur déchirement. La méditation sur ce qu'il faut bien appeler la gravité de l'amour unit ces trois oeuvres.
Édition, avec un important appareil critique, des grands textes de la Renaissance européenne, en littérature, philosophie, sciences et arts, publiés sous la direction de Claude Blum.
Édition, avec un important appareil critique, des grands textes de la Renaissance européenne, en littérature, philosophie, sciences et arts, publiés sous la direction de Claude Blum.
Ce tome V des oeuvres complètes de Marguerite de Navarre, publiées sous la direction de Nicole Cazauran, propose trois textes fort contrastés : La Fable du Faux Cuyder, Les Quatre Dames et les quatre Gentilzhommes et La Coche. Ils illustrent le don qu'avait la reine de varier formes et genres et d'entremêler registres profane et religieux. Ici, un conte mythologique situé dans un locus amoenus, vite devenu locus horribilis pour les pro tagonistes : une « métamorphose » à la manière d'Ovide. Là, un débat, dans une nature aussi agréable (mais dont les protagonistes ne profitent pas), sous la forme d'une narration faite à la reine par trois dames tourmentées qui prétendent chacune à la reconnaissance de la plus grande souffrance. Entre les deux, huit épîtres, ou discours, d'amoureuses mal aimées et trahies ou d'amoureux rebutés qui exhalent des plaintes et disent leur déchirement. La méditation sur ce qu'il faut bien appeler la gravité de l'amour unit toutefois ces trois oeuvres.
Édition critique, établie, présentée et annotée par André Gendre, Loris Petris er Simone de Reyff.