S'apercevant un matin qu'elle ne fait plus de rêves, la journaliste Camille Dutilleul part à leur recherche. Son enquête la mène à un groupe de scientifiques qui étudient l'influence de l'eau sur les songes : il y aurait chez les endormis, transmis par l'eau, un royaume unique et commun. Mais leur principal sujet d'études, Andrea, un jeune poète napolitain, est malade. Lui non plus ne rêve plus et sa peau bleuit.Camille l'enlève. Commence alors une cavale au ralenti dans un monde gagné par le virus de la hâte. De la rue Bernoulli à la Touraine, de Belgrade à Istanbul, les rêveurs de tous les pays s'unissent contre ce qui fait écran entre eux.Roman d'aventures, polar existentiel, La disparition des rêves nous embarque dans un fabuleux road trip.
«Voir s'approcher le grand cargo est délicieux. Le taximan me dépose aux pieds du colosse avec sourire et souhait de bonne traversée. L'absurdité me saisit crûment. Je suis dans ce port du bout du monde déjà pris par la nuit d'hiver, dans le froid du mauvais temps, face à face avec ma dinguerie, enfin palpable et somme toute assez massive... ça existe, c'est là sur un quai, un grand morceau de fer flottant, à ne plus demander qu'à être rencontré, découvert, appris.» Seule femme à bord, une jeune voyageuse passe une semaine sur un cargo entre Le Havre et l'île de Malte. Elle observe les hommes de l'équipage:il y a le capitaine, exemple d'une virilité traditionnelle, un élève officier séduisant mais qui souffre du mal de mer, un ingénieur charismatique qui s'occupe de la bonne marche des machines, enfin des Philippins soumis à des tâches plus obscures, avec qui elle engage des parties de baby-foot...