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Martin Heidegger
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Histoire de la philosophie de Thomas d'Aquin à Kant
Martin Heidegger
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 10 Novembre 2023
- 9782021421545
Au semestre d'hiver 1926-1927, tandis que Heidegger est en train d'achever son maître-livre Être et Temps, il dispense un cours qui offre une grande traversée dans l'histoire de la philosophie. Celui-ci constitue à bien des égards le laboratoire de l'ouvrage.
Heidegger y trace en effet un chemin entre la métaphysique moderne et la théologie médiévale, en avançant l'idée que la doctrine moderne de l'être qui se déploie autour du « Je » cartésien doit se comprendre à partir de la doctrine de saint Thomas. Le philosophe scolastique apparaît lui-même comme le point de consolidation de la métaphysique antique, entièrement refondue dans le cadre de la théologie chrétienne. Heidegger entreprend ensuite une analyse - inédite dans son oeuvre - de l'Éthique de Spinoza, faisant émerger le spinozisme comme la seule philosophie moderne, avant Hegel, qui soit parvenue à penser l'être absolument.
Tout en corrigeant l'idée que Heidegger aurait exclu Spinoza de sa compréhension de la métaphysique, ces leçons représentent également un document de premier ordre pour reconstituer la genèse de sa réflexion : ce serait pour pallier les lacunes d'une métaphysique au sein de laquelle l'être est rabattu sur la substance ou le sujet que le philosophe se serait vu confronté à la nécessité de tenter un nouveau commencement pour la pensée. -
Kant et le problème de la métaphysique
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 8 Juin 2023
- 9782073019103
Nouvelle traduction
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Ce livre est l'une des oeuvres maîtresses de Heidegger, celle où l'abondance et l'originalité des vues, la hauteur poétique du langage s'affirment avec le plus de maîtrise et d'aisance. Dans ces Essais et conférences, les sujets affrontés s'enchaînent avec une inexorable nécessité.La science qui poursuit et harcèle la nature, la technique qui la met à la raison pour mettre en sûreté des «fonds», à quel appel de l'Être obéissent-elles ? Comment l'homme habite-t-il aujourd'hui sur terre et qu'est-ce pour lui qu'habiter ? Où prend-il les mesures de son habitation et de sa pensée et de l'Être, de l'Être et des choses qui sont, des choses et du monde ?Ainsi peu à peu le cercle se resserre autour des questions essentielles. Dans des textes qui se situent dans le même horizon de pensée que Chemins qui ne mènent nulle part, les questions se pressent et se croisent, nous conduisant non à des réponses, mais à des échappées et à des perspectives.
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L'originalité de ce cours professé en 1935 consiste à présenter la métaphysique à partir des corrélatifs traditionnels de l'être : devenir, apparence, pensée, valeur. Le tiers du volume est consacré à l'opposition de l'être et du penser, décisive pour le destin de l'Occident. Nous voyons en effet comment celui-ci est lié à la naissance de la métaphysique et à son déclin, déjà présent en germe dans le «grand commencement» grec. Des interprétations d'Héraclite, de Parménide et même de Sophocle nous montrent la pensée originelle comme une violence productrice qui fait paraître l'être (la physis) dans le recueillement du logos, et la fin du cours évoque, chez Platon déjà, la séparation qio s'opère entre l'être et ses corrélats et finira par réduire l'être à l'étant et la pensée au point de vue.
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L'histoire de l'estre : 1. l'histoire de l'estre. 2. koivóv ; à partir de l'histoire de l'estre
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 1 Décembre 2022
- 9782072980565
Le présent volume, qui rassemble deux écrits distincts mais solidaires rédigés entre 1938 et 1940, constitue l'un des sept grands traités dits historiaux rédigés par Martin Heidegger entre 1936 et 1944, dont seuls les Apports à la philosophie avaient été traduits jusqu'à présent en notre langue.Prenant congé des principales déterminations métaphysiques de l'homme, que celui-ci soit fixé comme animal rationale ou compris à partir de la subjectivité d'un ego, le premier texte, intitulé L'histoire de l'estre, invite à re-penser de fond en comble l'être humain, à savoir qui nous sommes.À penser l'être humain comme celui qui, foncièrement, a trait à l'être, et par là comme être-le-là en son «ouverture» à ce qui n'est pas lui et le fait lui, dans son rapport constitutif au monde et à la terre. Il a pour ambition de penser l'être humain à partir d'une histoire - l'histoire de l'estre - dont il n'est pas l'agent mais, au mieux, le destinataire, à la faveur d'une histoire qui ne vient pas de nous mais à nous.Le second texte, intitulé Koivóv, envisage le «communisme» non pas comme un régime politique parmi d'autres mais bien, en un sens entièrement inédit, comme constitution métaphysique régissant l'humanité des Temps nouveaux.
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Traduction revue et corrigée avec le concours de Jean Beaufret, François Fédier et François Vezin
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Texte établi d'après les travaux de Rudolf Boehm, Alphonse de Waelhens, Jean Lauxerois et Claude Roëls
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De l'origine de l'oeuvre d'art
Martin Heidegger
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 27 Août 2014
- 9782743628666
Prononcée plusieurs fois en 1935 et 1936, cette conférence sur l'oeuvre d'art est un texte majeur de Martin Heidegger (1889-1976), l'un des philosophes les plus importants et les plus controversés du XXe siècle. La version que nous publions est inédite en français : c'est celle de la première conférence prononcée. Heidegger y déconstruit le concept d'art tel qu'il est hérité de la tradition idéaliste platonicienne, pour ouvrir une compréhension de l'art radicalement neuve. Elle s'inscrit dans le contexte de la montée en puissance du nazisme, dont Heidegger avait d'abord été partie prenante, en tant que recteur de l'université de Fribourg jusqu'en avril 1934, mais ne saurait en aucun cas se réduire à un texte nazi. Dès sa lecture approfondie de Hölderlin en 1934-1935, Heidegger s'engage dans ce qu'il nomme lui-même un « tournant », qui l'éloigne à la fois de ses écrits de jeunesse et de son engagement politique. Sa pensée n'en garde pas moins une ambition immense, en cherchant à ouvrir une nouvelle histoire pour l'humanité.
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Questions, tel est le titre, choisi par Martin Heidegger lui-même, pour le recueil de ses opuscules.
La question, c'est la recherche précaire en vue de correspondre, c'est-à-dire de répondre à ce qui nous met en question, et nous tient ainsi suspendus dans la dimension salutaire de l'interrogation.
Questions rassemble les textes les plus théoriques de Heidegger concernant la question de la pensée. Depuis Vom Wesen des Grundes (1929) jusqu'à Zur Seinsfrage (1935), c'est, en effet, au développement de la question de l'être que travaillent ces textes. Ce volume recueille également des contributions où Heidegger tente de prendre en vue la philosophie comme « libre succession » des divers systèmes philosophiques (Platon, Kant, Hegel), en deçà de leur enchaînement historique.
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"Il ne suffit pas d'échanger les mots grecs contre d'autres mots d'autres langues, même bien connus. Nous devons bien plutôt nous laisser dire par les mots grecs eux-mêmes, ce qu'ils désignent, eux". Cet ouvrage présente le texte de deux cours tenus à l'université de Fribourg durant le semestre d'hiver 1951-1952 et le semestre d'été 1952. Apprendre à penser, tel était le but du philosophe et cet apprentissage passe par des détours insolites, nous rapproche de la poésie, nous invite à "revenir à l'aurore de la pensée occidentale", en particulier au célèbre fragment VI du Poème de Parménide.
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Questions iii rassemble des textes très différents dans leur forme.
La " poésie " philosophique du chemin de campagne, de l'expérience de la pensée et de sérénité constitue une innovation stylistique en un sens éminent puisqu'il s'agit d'un langage qui entend " dépasser " le discours de la métaphysique. la lettre sur l'humanisme est un traité fondamental oú heidegger clarifie sa position par rapport à l'existentialisme et au marxisme - c'est ce texte qui a inspiré tout le courant français marqué par althusser, foucault, lacan et derrida.
Questions iv offre les textes à travers lesquels heidegger a cherché à prolonger comme à dépasser ce qu'il avait atteint avec etre et temps : c'est ainsi qu'on lira le tournant, temps et etre ou la fin de la philosophie et la tâche de la pensée. en outre, on trouvera dans ce recueil les protocoles des séminaires que heidegger accepta de faire au thor, en 1966, 1968 et 1969, à l'invitation de rené char.
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Le titre nomme une insigne expérience de la parole. Comprenons d'abord : l'expérience que fait la pensée face à la parole. «Faire une expérience, dit le livre, c'est atteindre quelque chose en passant par un chemin.» Ce qui est atteint dans cet acheminement de la pensée à la parole, c'est une vue de la parole. En cette vue, la parole ne se distingue plus de son déploiement, de la manière dont elle vient à être. Acheminement vers la parole, dès lors, ne signifie plus l'itinéraire emprunté par la pensée pour venir en face de la parole, mais, à proprement parler, le «mouvement» dont la parole est l'aboutissement.Tout le livre cumule dans la tentative de dire la nature de ce «mouvement», autrement dit : comment s'appelle cela, qui chaque fois et toujours s'achemine vers la parole.
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Traité des catégories et de la signification chez Duns Scot
Martin Heidegger
- Gallimard
- Tel
- 14 Février 2019
- 9782072709470
«L'intérêt de cet ouvrage qui a précédé immédiatement la méditation de Sein und Zeit est aujourd'hui, de l'avis même de son auteur, d'illustrer la constance dans son oeuvre d'une double préoccupation : le problème de la langue et le problème de l'être. Jeune philosophe, il a déjà publié une thèse de doctorat concernant la logique. Mais sa thèse d'habilitation, que voici, le montre aux prises avec le projet d'une instauration radicale de la philosophie.» Bulletin Gallimard n°239, hiver 1970.
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Ce livre reprend le texte d'un cours professé à l'Université de Fribourg-en-Brisgau à partir du 5 septembre 1935 et durant le semestre d'hiver 1935-1936 sous le titre Questions fondamentales de métaphysique.Il s'agit donc de l'analyse philosophique de la réalité - avec sa culmination dans l'analytique de l'objectivité chez Kant. Si l'on songe qu'avec Kant, la philosophie atteint et détermine définitivement le concept d'être qui régit désormais non seulement la pensée, mais l'entreprise de l'homme moderne, on doit conjecturer que le présent livre ouvre la possibilité de comprendre quelque chose à notre époque - définie par ailleurs comme «époque de l'achèvement de la métaphysique».Près de cent pages sont consacrées à présenter la Critique de la raison pure - et spécialement l'analytique transcendantale. Dans ce travail, où Heidegger déploie toute la puissance de son questionnement, Kant apparaît à nouveau (six ans après le livre Kant et le problème de la métaphysique) comme le philosophe-charnière de la pensée occidentale moderne, et le débat avec Kant comme la tâchecentrale d'une pensée qui se prépare à sortir de la métaphysique.
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En 1964, à l'occasion de l'inauguration d'une exposition de sculptures, Heidegger prononce une allocution où il s'attache à préciser les relations entre art et espace, sculpture et espace, homme et espace. Dans une langue très simple, il tente de capter et de décrire le mouvement par lequel l'espace se fait espace, par lequel l'homme s'aménage un espace et aménage l'espace. Il précise également les relations entre le lieu et l'espace, le lieu et l'étendu, le lieu et la distance mesurable. Cette description où chacun ne pourra manquer de reconnaître sa propre expérience possède en outre le mérite d'introduire aussi clairement que possible au coeur de la pensée d'Heidegger, à savoir au rapport de l'homme à l'être et de l'être à l'homme.
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Rédigé à la suite des Apports à la philosophie à la fin des années 1930, le texte publié sous le titre Méditation est une pièce maîtresse du chemin sur lequel Heidegger s'est engagé après ce qu'il est convenu d'appeler le «tournant». La question de l'Être reste la question centrale, mais elle est abordée ici dans une perspective originale, celle de l'histoire de l'Être. Méditation met au jour les présupposés philosophiques de la modernité, qui sont aussi et plus généralement ceux de la pensée occidentale depuis son commencement grec, et au premier rang desquels figure la Machenschaft, la fabrication. On voit en même temps se mettre en place les thèmes qui prendront une importance de plus en plus grande dans l'oeuvre heideggerienne, comme la question de la technique ou de la structure quadripartite du monde où se croisent le ciel et la terre, les divins et les mortels. À travers toutes ces analyses, Heidegger entend oeuvrer au dépassement de la métaphysique et préparer l'avènement de l'autre commencement, un commencement promis à la pensée depuis son premier matin mais qu'elle a manqué sans le savoir ni le vouloir. Cette préparation est en même temps celle de la décision de se mettre à l'écoute de l'Être. Cette décision cependant ne peut pas être entièrement la nôtre, elle est d'abord et avant tout celle de l'Être lui-même qui peut seul nous permettre d'entrer en possession de notre propre Être.
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Réflexions XII-XV : cahiers noirs 1939-1941
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 29 Avril 2021
- 9782070179701
Ce troisième volume des Réflexions regroupe les Cahiers XII à XV dont la rédaction court de 1939 à 1941. Comme les précédents, il témoigne de l'approfondissement décisif que connaît la pensée de Heidegger dans les années 1930:non à la manière d'un «journal philosophique» écrit en contrepoint de l'oeuvre, mais plutôt d'un espace de travail et d'écriture où s'exerce ce qu'il nomme quelques années plus tard «un regard au coeur de ce qui est». S'y répondent les différents chemins explorés par cette pensée, toujours à nouveau repris d'un pas qui change librement de rythme et d'allure:la préparation d'un autre commencement dont l'enjeu est une métamorphose de l'être humain dans son rapport essentiel à l'être; la remémoration du premier commencement grec où s'est initialement exposé ce rapport; enfin, la méditation de l'histoire de ce premier commencement, histoire dont l'achèvement dessine le visage de notre époque, celui d'un monde soumis au déchaînement uniforme de la puissance. Au moment où les événements prennent en Europe un tour terriblement dramatique - le déclenchement de la guerre, le pacte germano-soviétique, l'attaque allemande en Russie -, les Réflexions consignées dans ces quatre Cahiers font face à cet inquiétant visage du monde, avec angoisse mais sans aucune déploration stérile, attentives avant tout à entendre, en retrait du vacarme public, «le bruit et la germination du temps» dont parlait Ossip Mandelstam.
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«C'est Leibniz qui, pour la première fois, a exposé, en le formulant, le principe de raison comme principe fondamental de toute connaissance et de toute science. Il le proclame avec beaucoup de pompe en maints endroits de ses ouvrages, en affectant un air important et en faisant comme s'il venait de l'inventer ; cependant, il ne sait rien en dire de plus, si ce n'est que, toujours, chaque chose sans exception doit avoir une raison suffisante d'être telle qu'elle est et non pas autrement ; ce qui cependant devait bien être, avant lui, de notoriété publique.» Dans ces lignes de sa Dissertation de 1813 (De la quadruple racine du principe de raison suffisante), Schopenhauer dégage bien le mystère singulier du principe de raison : le fait qu'il n'est énoncé comme principe qu'à la fin du XVII? siècle, et que cependant il devait bien, en un sens, être connu de tous dès l'origine de la philosophie. Si le principe de raison attend si longtemps dans l'ombre la possibilité de voir le jour, quel est alors le secret de sa naissance, et d'où vient la raison ? Cet ouvrage apporte une contribution décisive au problème de la Raison, qui est le problème majeur de la philosophie.
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Réflexions t.7 à 11 ; cahiers noirs (1938-1939)
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 29 Novembre 2018
- 9782070179718
Les Cahiers repris dans ce volume, rédigés en 1938-1939, tournent principalement autour du thème de «l'autre commencement » que, selon Heidegger, la philosophie a pour tâche de préparer, à l'heure de «l'achèvement des Temps nouveaux», où le règne de la métaphysique de la subjectivité porte le «premier commencement», le commencement grec, à sa complète expression. Cela se manifeste en particulier dans «la réduction de l'homme à lui-même», à son animalité et à sa rationalité qui non seulement se conjuguent, mais se renforcent l'une l'autre. Les débordements politiques de l'âge des masses, à commencer par le national-socialisme, en procèdent en ligne directe. Là est l'enjeu «historial» de l'époque pour la pensée, enjeu que Heidegger s'emploie à faire ressortir contre l'aplatissement de «l'histoire historisante». Au-delà du déploiement de l'efficience généralisée, il y va de la «Décision» ouvrant sur la vérité de l'essence de l'homme dans sa relation à l'être.
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Dès les origines, la philosophie, en cherchant à déterminer sa voie propre, n'a pu s'affranchir complètement de la poésie. Platon, bannissant les poètes de sa cité idéale, était le premier à puiser chez Homère, à nourrir de poésie la puissance de son style. Les quatre textes réunis par Heidegger sous le titre original d'«Éclaircissements sur la poésie de Holderlin» obéissent à une volonté d'exploration du lien et de la relation qui, bien en deçà de la rencontre entre une philosophie et une poésie - où l'interprétation philosophique convoque la poésie à titre d'instrument au service d'objectifs qui lui resteraient propres -, ont toujours été déjà établis dans le tissu même du langage. Prises à la source originelle du sens, conception théorique et conception poétique sont voisines et parfois indistinctes. L'interprétation philosophique de Heidegger cherche donc à retrouver dans la poésie de Holderlin ce que le poète a su, plus originellement que le penseur, de l'histoire de l'être, dans une intimité moins envahie par le discours de la métaphysique. L'humilité de la pensée voit alors se déplyer, face à sa patience, la richesse d'un jaillissement originel.
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Réflexions t.2 à 6 ; cahiers noirs (1931-1938)
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 29 Novembre 2018
- 9782070179725
Ce volume comprend les cinq premiers des trente-quatre Cahiers rédigés par Heidegger depuis le début des années 1930 jusqu'à la fin de sa vie (la série commence en fait au deuxième de ces Cahiers, le premier ayant été perdu). Les «Cahiers noirs» ou «Cahiers de travail» (ainsi Heidegger les dénommait-il lui-même d'après leur fonction ou la couleur de leur reliure) occupent une place singulière dans l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Son souhait de les voir publiés après que fut achevée l'édition intégrale de ses oeuvres signifie qu'il a voulu laisser aux lecteurs soucieux de comprendre sa pensée un moyen d'en appréhender le travail au plus près de son élaboration. La publication de ces Cahiers permet-elle de mieux connaître Heidegger? Certainement pas, si l'on entend par «connaître» le fait d'entrer dans l'intimité d'une personne. On ne trouvera pas trace d'une quelconque confidence dans ces pages. En revanche, on y verra à l'oeuvre l'effort sans relâche d'un philosophe pour reprendre et préciser sa pensée. Les Cahiers commencent au moment où Heidegger entreprend d'approfondir la position conquise avec Être et Temps (1927). Ils permettent de suivre l'aventure intellectuelle qu'allait représenter pour lui la découverte déconcertante de ce qu'il finirait par appeler «l'histoire de l'être».
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Pensées directrices sur la genèse de la métaphysique, de la science et de la technique modernes
Martin Heidegger
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 2 Mai 2019
- 9782021221183
Heidegger a consacré de nombreux développements, réflexions, notes, projets, ébauches à des questions sur lesquelles sa pensée a marqué la philosophie du XXe siècle : l'essence de la technique moderne, son rapport à la métaphysique de la puissance et au programme d'objectivation de l'être par la science. On y découvre Heidegger au travail, documentant certains processus techniques concrets en s'appuyant sur des écrits d'ingénieurs, élaborant la différence entre science et méditation au fil d'une relecture de Descartes, interrogeant le rapport de l'humanité au processus technique. Inscrits pour la plupart dans la période critique des années trente - le volume regroupe vingt-quatre textes inédits en français publiés entre 1935 et 1945 -, ces écrits font signe vers les essais les plus fameux d'après guerre, La Question de la technique ou Science et Méditation.
La pensée de Martin Heidegger (1889-1976), dont l'oeuvre publiée traverse le XXe siècle, a profondément marqué la philosophie des dernières décennies tout en étant régulièrement l'objet de vifs débats en raison de l'engagement, un temps, du philosophe en faveur du parti national-socialiste.
Traduit de l'allemand sous la responsabilité de Dominique Pradelle.
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Le commencement de la philosophie occidentale ; interprétation d'Anaximandre et de Parménide
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 23 Novembre 2017
- 9782072743184
On sait l'importance de la réflexion sur les penseurs présocratiques dans la philosophie de Heidegger. Le cours traduit ici, datant de 1932, s'il n'est pas le premier à en faire mention, est le premier, en revanche, à les aborder sous l'angle du Commencement qui s'y joue. Cest ce motif du commencement qui oriente la lecture que Heidegger entreprend de la très courte et dense «parole d'Anaximandre» et des fragments qui nous sont parvenus du poème de Parménide d'Élée.
Cette explication avec le commencement de la philosophie occidentale ne cessera plus, dès lors, d'accompagner le cheminement de la pensée de Heidegger. Elle constituera un second foyer de l'oeuvre heideggerienne, après Être et temps : la recherche d'un autre commencement.
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Vers une définition de la philosophie
Martin Heidegger
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 18 Mai 2017
- 9782021219104
Qu'est-ce que philosopher en temps de crise ? Suffit-il de recourir aux « valeurs » pour échapper à la détresse du présent ? Quels sont les liens entre la pensée, la science et la vie ?
Ces questions sont au coeur des deux premiers cours de Martin Heidegger prononcés à l'université de Fribourg en 1919, au lendemain de la défaite allemande. Ces leçons marquent la toute première expression publique d'une pensée qui cherche les mots pour se dire et une méthode pour accéder à son domaine. Le jeune Heidegger débat avec ses contemporains, surtout les philosophes néokantiens, de la notion de « culture » qui a perdu de son évidence après quatre années de déferlement de violence. De là l'ébauche d'une réflexion sur l'essence de l'Université qui trouvera son achèvement catastrophique dans le Discours du rectorat de 1933. Derrière la critique du concept de la culture et des « valeurs » pointe pourtant déjà le souci de rapporter la philosophie au vécu dans sa dimension quotidienne, le plus souvent occultée par la théorie de la connaissance. Au-delà du contexte historique, ces cours annoncent sur un mode clair et pédagogique les gestes théoriques qui seront déployés dans Être et Temps (1927) : déconstruction de la tradition philosophique, interrogation sur le sens de l'historicité, analyse de la vie facticielle (qui ne se nomme pas encore « existence »), souci de retour aux « choses mêmes » par-delà les objectivations de la science, lien essentiel entre le sujet et le monde. À ce titre, ces cours constituent un document exceptionnel pour approcher une oeuvre aussi essentielle que controversée.
Traduit de l'allemand par Sophie-Jan Arrien et Sylvain Camilleri.