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En janvier 1973, Max Frisch emménage à Berlin-Ouest. Il y retrouve d'autres écrivains parmi les plus importants de l'Allemagne de l'après-guerre : Uwe Johnson, Günter Grass. Aux portraits qu'il brosse de ces nouveaux voisins, Frisch ajoute ceux de Christa Wolf et d'autres écrivains qu'il rencontre régulièrement à Berlin-Est. Car il profite de son séjour en Allemagne pour ausculter avec une vive curiosité les rapports politiques et sociaux en RDA, et les révéler de l'intérieur sans jamais oublier sa position d'observateur privilégié. La subtilité de ces analyses confère au Journal berlinois l'intérêt d'un témoignage historique. Elles sont entremêlées de réflexions d'une surprenante actualité sur le quotidien de l'écrivain, son rôle dans la société, les liens d'amitié ou de travail et les attentes qu'ils suscitent, et ponctuées de brefs passages narratifs. Chacune des entrées témoigne du talent d'un auteur soucieux de trouver la forme d'expression la plus juste et d'accéder, par l'écriture, à une meilleure perception du monde et de lui-même.
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Les noms de Max Frisch (1911-1991) et Friedrich Dürrenmatt (1921-1990) résument presque à eux seuls la littérature suisse de ce siècle, ou tout au moins de sa seconde moitié, aussi bien dans le domaine du roman que dans celui du théâtre.
Homo faber ou Andorra de Max Frisch, La Panne ou La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt ont été lus ou vus dans le monde entier, et sont désormais des classiques.
Frisch et Dürrenmatt, ces deux grands écrivains que l'opinion publique et la critique, en dépit de leurs différences, ont parfois voulu rapprocher jusqu'à les confondre, ont mené un dialogue épistolaire où s'affirment avec force leurs personnalités irréductibles.
Ce dialogue va durer près de quarante ans (de 1947 à 1986), mais sera coupé de longs silences, souvent éloquents.
Frisch et Dürrenmatt s'admirent et s'estiment. Ils se lisent mutuellement, avec une remarquable attention. On les voit cependant manifester leurs réserves autant que leur approbation : il s'agit pour eux de marquer leur territoire littéraire, de se définir au miroir d'autrui.
Cette correspondance erratique, à la fois intense et détachée, désinvolte et grave, qui par moments devient tendue et presque hostile, nous permet d'approcher deux personnalités, et deux visions du monde.
Elle nous révèle l'homme Frisch, l'homme Dürrenmatt, et leur humaine rivalité. Mais elle jette aussi, sur leurs oeuvres, une lumière singulière.
Cette correspondance est précédée d'un brillant essai de Peter Rüedi, familier de l'oeuvre des deux grands écrivains, qui brosse leurs portraits contrastés, et rappelle les circonstances (personnelles, historiques et politiques) de leur échange épistolaire.