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L'écriture de l'histoire
Michel de Certeau
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 25 Avril 1975
- 9782070292011
Faire de l'histoire, c'est marquer un rapport au temps.
Depuis plus de quatre siècles, l'historiographie occidentale se définit par la coupure qui d'un présent sépare un passé. Le geste qui met à distance la tradition vécue pour en faire l'objet d'un savoir est indissociable du destin de l'écriture. Écrire l'histoire, c'est gérer un passé, le circonscrire, organiser le matériau hétérogène des faits pour construire dans le présent une raison ; c'est exorciser l'oralité, c'est refuser la fiction. C'est, pour une société, substituer à l'expérience opaque du corps social le progrès contrôlé d'un vouloir-faire. Ainsi, depuis Machiavel, l'histoire se situe-t-elle du côté du pouvoir politique qui, lui, fait l'histoire.
Michel de Certeau s'attache à caractériser ici les opérations qui règlent l'écriture de l'histoire : la fabrication d'un objet, l'organisation d'une durée, la mise en scène d'un récit.
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La fable mystique Tome 1 ; XVI-XVII siècle
Michel de Certeau
- Gallimard
- Tel
- 11 Février 1987
- 9782070709038
Voici l'étude d'une figure historique de la mystique chrétienne. Figure passante organisée autour des rapports entre un sujet parlant, une parole et une institution, quand se déchire le monde des certitudes médiévales, que la foi se fait combat et question, que l'ordre traditionnel tombe en ruine et que s'ouvrent mille autres lieux pour restaurer la communication spirituelle. Brûlé par l'amour d'un Autre, le sujet (souvent féminin) dit son désir d'une impossible rencontre, à travers les surprises et les violences d'un récit d'extases, de grâces et de blessures. La manière de dire lui importe davantage que le dit, et sa parole se fait musique, poème, dialogue et fable. Associés aux images troublantes du fou, de l'idiot, de l'enfant, de la femme ou de l'errant, les mystiques se réfèrent et se dérobent au pouvoir de l'institution ecclésiale, emportés d'un mouvement qui est transport, passion, mais aussi «vie commune de la foi».Cette figure passante est organisée autour des rapports entre un sujet parlant, une parole et une institution, quand se déchire le monde des certitudes médiévales, que la foi se fait combat et question, que l'ordre traditionnel tombe en ruine et que s'ouvrent mille autres lieux pour restaurer la communication spirituelle.
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La fable mystique Tome 2 ; XVI-XVIIe siècle
Michel de Certeau
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 12 Septembre 2013
- 9782070141395
La Fable mystique, I a paru en 1982. L'auteur travaillait au second volume quand il est mort, en 1987. Pour faire aboutir le projet de Michel de Certeau, son exécutrice testamentaire, Luce Giard, a dû modifier le plan initialement prévu et combler les vides par des articles déjà parus.Le livre comme l'auteur sont devenus des classiques. Il leur revient d'avoir fait apparaître un continent de culture qui, aux XVIe et XVIIe siècles, couvre une expérience individuelle et une expression littéraire au carrefour du religieux, de l'extra-rationnel, de l'extase, de l'amour et de la folie.
Michel de Certeau explore ce continent dans une double dimension : historique, avec les conditions d'apparition et de développement du phénomène, et expressive, avec la manière dont s'exprime le discours mystique, qui, comme celui de la folie, exprime autre chose que ce qu'il dit.
L'auteur fait revivre là, dans toute la complexité de leur personnalité, la série des grands mystiques qu'il a beaucoup fréquentés : saint Jean de la Croix, Nicolas de Cues, Pascal. On retrouve dans ces évocations tout son sens de la spiritualité, ses intuitions analytiques et son impeccable érudition.
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La fable mystique ; XVI - XVIIe siècle
Michel de Certeau
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 13 Mai 1982
- 9782070209743
Voici l'étude d'une figure historique de la mystique chrétienne. Figure passante organisée autour des rapports entre un sujet parlant, une parole et une institution, quand se déchire le monde des certitudes médiévales, que la foi se fait combat et question, que l'ordre traditionnel tombe en ruine et que s'ouvrent mille autres lieux pour restaurer la communication spirituelle. Brûlé par l'amour d'un Autre, le sujet (souvent féminin) dit son désir d'une impossible rencontre, à travers les surprises et les violences d'un récit d'extases, de grâces et de blessures. La manière de dire lui importe davantage que le dit, et sa parole se fait musique, poème, dialogue et fable. Associés aux images troublantes du fou, de l'idiot, de l'enfant, de la femme ou de l'errant, les mystiques se réfèrent et se dérobent au pouvoir de l'institution ecclésiale, emportés d'un mouvement qui est transport, passion, mais aussi «vie commune de la foi».
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Une politique de la langue ; la Révolution francaise et les patois
Michel de Certeau, Dominique Julia, Jacques Revel
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 25 Avril 1975
- 9782070293230
Comment naît une langue nationale ? La Révolution française a été confrontée d'emblée au problème linguistique, dès lors que, fondant un ordre politique et social neuf, elle entendait rallier à son projet des masses patoisantes. Entre les projets fédéralistes de 1790 et les mesures jacobines de destruction décidées en 1793-1794, l'enquête sur les patois de l'abbé Grégoire tient une place stratégique. Sous les yeux des correspondants de Grégoire, pouvoirs, savoirs et croyances bougent ensemble. Dangereux et fascinant, le monde du patois est pour eux le proche mais l'autre. Dans la géographie des Lumières, un monde impensé surgit : la campagne. Qu'est ce peuple à qui la Révolution assigne désormais la mission de faire l'histoire ? Cette campagne, à la fois jardin des origines et noire réserve de l'animalité ? Comment mobiliser un savoir local au service d'un dessein politique : le triomphe du français, qui doit être celui de la Nation et de la Raison ? Paris dicte le geste qui retranche dans la marginalité et bientôt le folklore les cultures régionales.