Chacun se représente aisément ce qu'est un ami. Cependant, expliciter le sentiment d'amitié n'est pas chose aisée tant celui-ci paraît, tout à la fois, évident et énigmatique, ainsi que l'exprime la fameuse phrase de Montaigne à propos de La Boétie : « Parce que c'était lui ; parce que c'était moi. » L'alchimie de l'amitié illumine de l'intérieur les relations entre les individus et leur rapport à l'altérité comme s'il s'agissait du lien humain par excellence. Un lien qui recèle une véritable force d'âme et permet de revisiter des notions, aujourd'hui galvaudées, comme la générosité, le respect ou encore la fidélité.
Michel Erman, spécialiste de l'oeuvre de Marcel Proust, propose d'aborder d'un oeil neuf en partant du constat suivant : "On lit généralement "À la recherche du temps perdu" comme une quête vers l'écriture littéraire, comme une valeur absolue, donc comme l'histoire d'une vocation d'écrivain. Cet essai veut montrer que le héros du roman n'est pas seulement en quête d'un "beau livre", mais aussi de la vie elle-même." La vision originale du texte proustien portée par Michel Erman ouvre au lecteur des portes jusque- là cachées qui donnent, entre autres, sur une métaphysique du temps. On verra ainsi que Proust n'est pas seulement un immense écrivain mais qu'il est aussi, à sa façon, un philosophe de l'existence.
L'oeuvre de Marcel Proust est un monument de papier qui effraye certains lecteurs, en fascine d'autres et occupe quoi qu'il en soit une place à part dans l'histoire de la littérature. Voici 100 mots pour (re)découvrir l'homme comme l'oeuvre et apprécier les divers aspects de celle-ci.
Au cours de cette promenade dans l'univers proustien, des plages de Cabourg à Venise en passant par les Champs-Élysées, nous croisons des personnages, des passions, une histoire éditoriale, un boeuf mode, des catleyas, une vision littéraire, un jeu et des enjeux sociaux, des peintures, une phrase unique, des mensonges... Nous traversons une existence et découvrons une vocation. Au fil des thèmes et des termes, Michel Erman nous donne à voir un Proust à l'oeuvre, qui contemple le spectacle passé du monde et nous rappelle que le temps perdu ne se retrouve que par les mots.
Marcel Proust est né à Paris. Il y a vécu toute sa vie, y est mort et y est enterré. Parisien de coeur et d'esprit, il aimait la capitale et n'a jamais sérieusement envisagé de vivre ailleurs. Paris est la fois sa ville et le principal théâtre dans lequel se déroule l'extraordinaire comédie humaine qu'il a décrite et mise en scène.
Proust montre dans À la recherche du temps perdu que la vie est faite avant tout d'émotions et de passions. Cet essai propose une étude originale du roman proustien. Les textes qui le constituent reposent sur une approche à la fois littéraire et anthropologique. Ils démontrent, par exemple, que le sentiment amoureux ne repose jamais sur un coup de foudre mais bien plutôt sur un accès d'angoisse.
Il est aussi question au fil des pages du snobisme : les personnages entrent en conflit pour le prestige, à l'instar de la fameuse Mme Verdurin qui incarne le rôle d'une généralissime de la guerre mondaine, donc sociale. Dans le domaine politique on comprendra que Proust est un sceptique confronté à l'émergence du règne de l'opinion publique, à la Belle Époque.
Recréer le flux d'une existence singulière, y compris dans ses énigmes et ses absences, tel est le propos de cette biographie. Michel Erman explore le chemi- nement intellectuel et sensible de l'auteur de la Re- cherche. Il s'attache à inscrire pleinement l'homme et son oeuvre dans le contexte historique de l'époque (la III e République, l'affaire Dreyfus, la Première Guerre mondiale), ainsi que dans l'effervescence artistique et littéraire qui la caractérise. Son Marcel Proust re- trace une vie marquée par le sentiment du tragique et montre comment l'oeuvre s'est élaborée dans une course contre la mort.
Du héros omniprésent aux silhouettes fugaces d'une mondaine ou d'un valet, combien de personnages peuplent les sept volumes d'A la recherche du temps perdu ? Dans combien de décors, réels ou inventés, évoluent-ils ? C'est ce que Michel Erman a cherché à savoir, et qu'il recense ici sous la forme de deux Bottins.
Sept titres, quinze volumes dans la collection blanche de la NRF, près de 4000 pages : À la recherche du temps perdu est un monument de la littérature, une cathédrale de papier. Elle abrite des centaines de personnages, depuis le héros omniprésent jusqu'aux silhouettes fugaces d'une mondaine ou d'un valet. Dès 1921, alors que La recherche n'était même pas achevée, un critique littéraire eut l'idée de les recenser : l'auteur accueillit favorablement ce projet, mais Gaston Gallimard le jugea prématuré.
Si, depuis lors, plusieurs recensions des personnages proustiens ont été effectuées, Michel Erman est le premier à se pencher exclusivement sur les quelque deux cents êtres de fiction qui peuplent La Recherche. Il les suit tout au long de la narration. Il montre ainsi comment, par touches successives, Marcel Proust réussit à donner vie à Gilberte ou Elstir, Odette ou Charlus, Albertine ou Swann...
En apparence, nous aimons la liberté, particulièrement en France, mais nous la délaissons en nous laissant souvent enfermer dans des carcans.
Nous avons sans doute l'impression de mener notre vie comme nous l'entendons et de poursuivre des buts rationnels mais ne serions-nous pas sous la dépendance de nouveaux pouvoirs qui se sont installés sans que l'on s'en rende compte et qui nous poussent à une forme de servitude volontaire ? Selon moi, on en dénombre quatre : le contrôle de la parole dans l'espace public et son influence sur les moeurs (qu'il ne s'agit plus de libérer comme en 68 !), l'emprise des big data à l'ère digitale (instrument de sécurisation mais aussi de contrôle), le nouveau pouvoir de la science sur les corps, ses réalités et ses fantasmes (le transhumanisme) et, enfin, les accès de religiosité qui ont tendance à substituer les inclinations théologiques au droit. Devant ces quatre pouvoirs nous abdiquons souvent notre conscience, c'est-à-dire notre liberté de jugement, au profit de ces directeurs de conscience que sont le conformisme et le besoin de croire. Or la liberté ne s'use que si l'on n'en sert pas...
Définition de l'amitié et de ses manifestations dans la vie. L'auteur explique la générosité les notions de respect, de générosité ou encore de fidélité.
"J'avais autrefois l'illusion de ressaisir Balbec, quand, à Paris, Albertine venait me voir et que je la tenais dans mes bras", écrit Proust dans Albertine disparue.
Après avoir recensé les quelque deux cents êtres de fiction qui peuplent A la recherche du temps perdu, Michel Erman explore ici l'espace proustien et montre à quel point il ne constitue pas une simple toile de fond. De la chambre de Combray aux hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain, de la cité balnéaire à la cité des doges, les lieux de la Recherche sont lourds de sens. Réels ou inventés, ils font esprit et corps avec les personnages qui les habitent, qui les arpentent ou qui les hantent.
L'oeuvre de Marcel Proust est un monument de papier qui effraye certains lecteurs, en fascine d'autres et occupe quoi qu'il en soit une place à part dans l'histoire de la littérature. Voici 100 mots pour (re)découvrir l'homme comme l'oeuvre et apprécier les divers aspects de celle-ci.
Au cours de cette promenade dans l'univers proustien, des plages de Cabourg à Venise en passant par les Champs-Élysées, nous croisons des personnages, des passions, une histoire éditoriale, un boeuf mode, des catleyas, une vision littéraire, un jeu et des enjeux sociaux, des peintures, une phrase unique, des mensonges... Nous traversons une existence et découvrons une vocation.
Au fil des thèmes et des termes, Michel Erman nous donne à voir un Proust à l'oeuvre, qui contemple le spectacle passé du monde et nous rappelle que le temps perdu ne se retrouve que par les mots.
Le mot « goût » renvoie d'abord au sensoriel, et particulièrement au domaine de la gastronomie, mais ce n'est pas là son seul registre. Depuis le moyen âge, on l'emploie pour dire l'envie ou le fait de plaire et, au siècle classique, il a pris par métaphore le sens de jugement esthétique. D'où les notions de « bon goût » et de « mauvais goût » qui apparaissent à cette époque dans le domaine artistique, et que l'on retrouvera érigées en critères dans l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert. Signe de la subjectivation du bon comme du beau dans la modernité, le goût n'en obéit pas moins à des normes culturelles fortes si bien qu'il est, à la fois, un signe de distinction et un signe d'appartenance à une communauté. En cela il participe de cette lutte pour la reconnaissance qui habite tout un chacun dans la relation à autrui. Rien d'étonnant donc à ce qu'il fasse l'objet de représentations multiples que sociologues et linguistes, anthropologues et spécialistes d'histoire littéraire s'attachent à examiner dans cet ouvrage.
Aujourd'hui tout se passe comme si la colère dans ses diverses modalités, qui vont de l'irritation à la haine, irriguait les psychismes de façon valorisante. Le phénomène est récent. En effet, au début des années 2000, on avait tendance à considérer qu'il s'agissait d'une passion aversive, donc quasi interdite et bannie de l'espace social.
Comment expliquer ce basculement ? Que veut donc la colère ? Quelles sont les raisons d'être de cette émotion passionnelle qui semble la plus trouble en même temps que la plus humaine de toutes ? Pourquoi n'est-elle pas soluble dans le moralisme qui la condamne ? A-elle une positivité pour l'Homme ? Telles sont certaines des questions auxquelles cet essai tente de répondre en décrivant toutes sortes d'expressions ou d'incarnations de la colère (populisme, vengeance, pamphlet...) Par ailleurs, vivrions-nous une époque de mécontentements et de désenchantements permanents ? De nombreuses raisons économiques et culturelles dues à la mondialisation des échanges expliquent, pour une bonne part, les mouvements sociaux d'indignés, voire les colères populistes. Certes. Toutefois la colère touche aussi les rapports interindividuels à telle enseigne que savoir se mettre en colère semble parfois une condition de l'existence dans le monde contemporain.
Nous touchons avec cette émotion, qui est peut-être aussi la plus vieille du monde, à l'opacité des relations humaines entre altruisme et affirmation de soi. C'est cette opacité passionnante que la colère permet d'explorer tout en rappelant un point de vue anthropologique : l'homme n'est pas que raison, c'est d'abord et aussi un être affecté par ces expériences du monde que sont nos émotions.
À l'origine, cruor désigne le sang répandu et, par métonymie, la chair sanglante. Les Romains lui opposaient le terme de sanguis, qui désigne de son côté du sang circulant dans le corps mais aussi la force vitale. Au sens premier, l'acte de cruauté est donc une forme particulière de violence qui consiste à déchirer les corps ; mais chez les cyniques grecs comme chez Nietzsche ou Artaud, la cruauté est avant tout l'autre nom de la lucidité. La contradiction entre morale et désir, qui fait toute l'ambivalence humaine, mène donc cruor et sanguis dans un jeu dialectique. À partir d'une réflexion philosophique étayée sur de nombreuses situations concrètes (camps de concentration, exécutions capitales, terrorisme, mais aussi arts contemporains ou sadomasochisme) où l'homme est capable de balayer toute inquiétude morale, cet essai tend à montrer qu'il n'y a pas de bien et de mal en soi, mais des situations dans lesquelles l'individu éprouve la liberté de commettre ou non des actes effroyables aux dépens d'autrui.
Michel Erman est professeur des universités. Il enseigne les Lettres modernes à l'Université de Bourgogne, et est également écrivain ; il a publié un roman (Le Clown se meurt, 2003) et de nombreuses tribunes dans la presse (Le Monde, Libération, Le Figaro) sur le discours et les passions politiques.
En dépit de l'importance thématique et structurelle de Sodome et Gomorrhe dans l'ensemble de la Recherche du temps perdu, ce roman, qui fut le dernier volume publié par Proust de son vivant, n'a pas, jusqu'à présent, suscité autant de commentaires que Du côté de chez Swann ou que Le Temps retrouvé.
D'où l'intérêt de ce volume qui regroupe des études portant sur les thèmes essentiels de Sodome et Gomorrhe (l'inversion sexuelle, la mondanité, " les intermittences du coeur "...), sur les personnages principaux (Charlus, Albertine) mais aussi sur les procédés stylistiques de reformulation et de ressassement, de continuité et de discontinuité caractéristiques de l'écriture proustienne.
Poétique du personnage de roman s'appuie sur plus d'une centaine de romans (français principalement mais aussi allemands, anglais et espagnols) du XVIIe au XXe siècles.
"Nous vivons dans des sociétés où la confiance mutuelle est au coeur de nos relations. Les attentats qui ont meurtri l'Europe depuis 2015 ont aussi introduit la barbarie dans ces relations. Peut-on concilier confiance et barbarie ? La confiance perdure-t-elle lorsqu'on doit se méfier de son voisin ou de son collègue ? Ces contributions apportent des éléments de réponse."