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Mircéa Cartarescu
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L'histoire de Théodoros se déroule au XIXe siècle et raconte la vertigineuse ascension, puis la chute terrible, du fils de simples domestiques d'un petit aristocrate roumain. Teodor, dès son plus jeune âge, rêve de devenir empereur, d'égaler cet Alexandre dont sa mère, grecque, lui chantait les exploits. Comme possédé par son fantasme, le garçon va travailler sans cesse à s'élever et, devenu adulte, il ne reculera devant rien, aucun péché, aucun méfait. Les lettres fiévreuses qu'il écrit à sa mère nous le montrent occupé à sillonner l'archipel grec et le Levant, qu'il écume avec une bande d'affreux pirates, hommes et femmes. Il décrit autant qu'il rêve sa vie aventureuse et les actions cruelles et audacieuses qu'il entreprend dans sa quête de pouvoir et de richesses... Pour finir, Teodor, Théodoros, emportant tout sur son passage, deviendra empereur, comme il l'avait rêvé : il sera l'improbable Téwodros II, souverain d'Éthiopie. Et c'est dans ce costume et cette fonction qu'il mourra, en 1868, en combattant les soldats de la reine Victoria.
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Professeur de roumain, le narrateur enseigne dans une école de Bucarest. Si le métier le rebute, c'est pourtant dans cette école qu'il fera trois rencontres capitales : celle d'Irina, dont il tombe amoureux, celle d'un mathématicien qui l'initie aux arcanes de sa discipline, et celle d'une secte mystique qui organise des manifestations contre la mort dans les cimetières de la ville. Chef-d'oeuvre de Mircea Cartarescu, Solénoïde est le journal halluciné d'un homme qui cherche à percer le mystère de l'existence.
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Composé de trois longues nouvelles encadrées par deux contes, Melancolia est un livre sur l'expérience de la séparation, ce trauma qui marque notre naissance puis chacune de nos métamorphoses. Pour la raconter et l'analyser, l'immense écrivain Mircea Cartarescu choisit trois étapes de la vie.
Tout d'abord la petite enfance grâce à un jeune garçon qui se persuade que sa mère l'a abandonné alors qu'elle est juste sortie. « C'est là le point de départ de la mélancolie, de ce sentiment que personne ne nous tient plus par la main. » Puis l'âge de raison avec Isabel et Marcel. Frère et soeur, ils vivent au sein d'une famille ordinaire comme deux enfants perdus dans la forêt profonde. Lorsque la fillette tombe malade, Marcel se jure d'obtenir sa guérison en partant affronter ce qui le terrifie.
Enfin l'adolescence. S'interrogeant sur la différence sexuelle, un jeune homme tombe amoureux. Son corps change. Mois après mois, il range les peaux devenues trop petites dans une armoire.
Les thèmes favoris de l'auteur tels le passage du temps, la poésie, le réel et l'irréel, le masculin et le féminin, irriguent ces textes.
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Hymne à la liberté et plaidoyer pour la poésie, Le Levant raconte l'aventure de Manoïl, jeune homme sensible et courageux, tourmenté par les malheurs de son peuple, qui sonne la révolte et s'en va renverser le tyran phanariote, cruel et corrompu ; au cours de son périple - sur les mers, sous terre, dans les airs - il est accompagné de sa soeur, la pulpeuse Zénaïde, et de son soupirant français Languedoc Brillant, du pirate grec Yaourta et de son fils Zotalis, néo-tzigane, et enfin du savant Léonidas, dit l'Anthropophage, et de sa compagne Zoé, révolutionnaire aux manches retroussées.
Épopée roumaine jouissive et ludique, divisée en douze Chants et incrustée de pastiches, de poèmes, de récits d'aventures et de contes amoureux, comme de digressions postmodernes (dixit), selon une tradition allant des Mille et une nuits ou de L'Âne d'or à Jacques le fataliste, et au-delà (Joyce, Borges), ce livre original et savoureux est sans doute l'un des plus grands de l'auteur ; c'est aujourd'hui un classique, en sa terre natale.
Tour à tour sentimental et nonchalant, entremêlant les parodies et les aveux, le narrateur - qui apparaît lui-même en de nombreux endroits du livre - joue principalement avec les codes lyriques et narratifs de la littérature du xixe siècle, son patriotisme romantique, son imaginaire embrasé par la science ; confronté aux grandes questions du temps (celles de Byron, de Kleist, entre autres) : qu'est-ce que la Poésie ? que peut-elle, que devient-elle, face au politique ? l'auteur du Levant répond, avec une générosité luxuriante, par une somme littéraire à plusieurs niveaux de lecture, où l'amusement emboîte le pas de l'élégie.
Roman d'aventures des temps jadis, chant d'amour et de résistance, voire de résurrection et de révolution, composé par un jeune poète désespéré durant les heures les plus noires de l'ère Ceauþescu, Le Levant est aussi un voyage au coeur de la création, une oeuvre ouverte portée par une métatextualité jubilatoire qui nous fait traverser, avec une verve gorgée d'humour, et sous l'égide des plus grands poètes roumains, deux siècles de littérature - romantique, symboliste, décadente, expérimentale ou encore oniriste - parmi une mêlée haute en couleurs de fiers Roumains, de Grecs, de Tziganes et de Turcs, dans le superbe triangle Athènes-Istamboul- Bucarest.
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Pourquoi nous aimons les femmes, c'est ce que s'ingénie à dévoiler Mircea Cartarescu dans ce recueil de nouvelles, petit joyau à la gloire de l'éternel féminin. Au fil des vingt histoires qui composent le livre, l'auteur distille sa vision de cette mystérieuse altérité : les femmes. Il raconte la beauté, l'incompréhension, la douceur, le désespoir aussi. Il raconte l'entêtement des hommes qui du berceau à l'âge mûr, composent, nouent et dénouent une relation avec elles. Ici chaque femme, chaque récit ne prend sens que lorsque l'on regarde l'ensemble de loin ; s'offre alors à nous un étonnant paysage, sorte de mise en images des sentiments complexes qu'elle suscite. Tendres, perspicaces et profonds, ces textes témoignent de l'immense talent de Cartarescu, un des plus grands écrivains de la littérature roumaine contemporaine.
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Roman total divisé en cinq nouvelles indépendantes que relient de nombreux échos et sou- terrains, La Nostalgie s'ouvre sur l'histoire du « Roulettiste » - pauvre bougre devenu malgré lui le champion d'un club secret de roulette russe (nouvelle censurée par les autorités com- munistes roumaines lors de la première édition du livre, en 1989) - et s'achève sur le fan- tastique épanouissement de « l'Architecte », individu lambda devenu le sujet d'une immense révélation musicale (via le klaxon de sa voiture) et peu à peu absorbé, happé dans l'ivresse de la création, jusqu'à traverser toute l'histoire de la musique et finir en apothéose galactique.
Entre l'impasse kafkaïenne de l'annulation volontaire de soi (le Roulettiste échoue à se tuer, comme nul ne peut faire en sorte de n'avoir jamais existé) et l'extase pantocratique du créa- teur, un chemin tortueux traverse, par trois « novellas », les méandres fantasmagoriques et érotiques de l'enfance et de l'adolescence :
D'abord avec la sombre histoire du « Mendébile », dans laquelle un petit garçon précoce (tant par son intelligence que par son intérêt pour le sexe opposé) est tour à tour examiné, adulé et rejeté par la bande du quartier ;
Puis vient le drame transgenre des « Gémeaux », la passion romantique d'un adolescent pour une fille intenable, passion naïve et non moins intense, voire démentielle, illustrant cette étran- geté profonde qui est propre au désir amoureux : le désir de se perdre dans l'autre, dans le corps de l'autre ;
Enfin, « REM » (le joyau du livre) nous plonge dans l'univers archétypal et codé d'une bande de filles au seuil de l'adolescence, jouant à se faire peur, le temps d'un été initiatique, et décou- vrant le plaisir interdit d'avancer vers ce qui les terrorise (notamment l'amour entre filles).
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" C'était en l'an de grâce 1989. Les hommes entendaient parler de guerres et de révoltes, mais rien ne les effrayait, car tout cela devait advenir. " Premier grand roman sur la révolution roumaine de 1989, L'Aile tatouée est une oeuvre monstre, incandescente, merveilleusement servie par la richesse de la langue et la maîtrise du style de Mircea Cartarescu. Parachevant la trilogie entamée il y a quinze ans avec Orbitor, le récit entremêle différents fils narratifs, différents espaces-temps, créant ainsi un livre-monde à la croisée de tous les grands mouvements littéraires contemporains. Si la chronique toute joycienne des derniers jours du régime communiste scande le texte, ce sont aussi et surtout les dédales intimes de la psyché du narrateur qui donnent toute sa chair à ce roman total. Quête hallucinée du double - Victor, le jumeau perdu -, dissection sauvage et mystique de la petite enfance, voyage onirique dans le labyrinthe de la généalogie familiale, tout converge et tout s'achève ici, en une complétude aussi fugace que le battement d'aile d'un papillon, animal emblématique de l'oeuvre de Cartarescu.
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Si je fermais les paupières, je voyais les dizaines de statues que j'avais regardées dans les yeux et j'essayais de comprendre ce que pouvait être la pensée des personnages de bronze verdi et de pierre, ces hommes illustres auxquels des muses replètes tendaient des plumes d'oie ou des couronnes de laurier du même vert-de-gris.
De comprendre aussi comment ces femmes au vagin de marbre pouvaient faire l'amour. Mais, tard dans la nuit, à l'heure où les bus rentraient au dépôt, les grands hommes descendaient de leur socle, attrapaient les muses par les cheveux et les culbutaient dans les buissons. Les pénis de métal poli les pénétraient, entre les lèvres de pierre humectées par la rosée de la nuit. Les atlantes s'accouplaient avec les gorgones de plâtre au nez cassé, sans se soucier des balcons qui s'écroulaient avec leurs oléandres en pot.
Labyrinthe aux nombreux passages secrets, Orbitor (" aveuglant " en roumain) est un roman de mondes parallèles, peuplé d'extraordinaires chimères animales ou humaines. Tel un médium, le narrateur nous conduit à travers les paysages de différentes époques, comme en des cercles concentriques du rêve et de la mémoire.
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Né en 1956 à Bucarest, Mircea Cartarescu est l'un des grands noms de la littérature contemporaine, l'auteur d'une immense oeuvre romanesque (publiée en France chez Denoël et P.O.L.) qui lui vaut d'être comparé à Borges ou à Proust. Il a notamment reçu en 2015 le Prix de l'État autrichien pour la Littérature européenne. Paru en 1985 mais inédit en français jusqu'à aujourd'hui, Tout est à bien des égards le sommet de son oeuvre. Convoquant tous les pans du réel et de l'imaginaire, il réussit à faire fusionner avec une cohérence, une densité et une expressivité exceptionnelles l'intime et l'universel, comme le physique et le métaphysique. Le temps d'une nuit de pleine lune, l'univers tout entier se cristallise dans la vision d'un jeune poète.
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Voyage dans un Bucarest tantôt réel tantôt imaginaire, L'oeil en feu déroule une spirale de souvenirs, de visions et de rêves éveillés. Dans un livre-kaléidoscope où la ville, la mémoire et le corps du narrateur ne font plus qu'un, Mircea Cartarescu déploie une fresque historique qui s'assemble par fragments.
C'est d'abord l'histoire de Vassili, l'enfant sans ombre qui devient capitaine des pompiers dans le Bucarest pittoresque de la fin du XIXe siècle. Puis, dans le carcan de cauchemar de la Roumanie des années 50 et 60, l'enfance du narrateur lui-même, où le rêve façonne entièrement une réalité devenue monstrueuse.
Livre-carrefour de l'oeuvre de Cartarescu, que beaucoup comparent aujourd'hui à Borges, L'oeil en feu transforme le regard de l'enfance en prisme poétique et fantastique qui capte l'histoire de la Roumanie en une série de fulgurantes apparitions.