À partir de l'expérience de Mariette, sa grand-mère, et du portrait cinématographique réalisé par son frère, le réalisateur Christophe Reyners, Nathalie Zaccaï-Reyners, sociologue, entreprend un parcours réflexif sur les ressorts du soin apporté à nos aînés et les conditions de leur accueil en institution. S'appuyant sur différents travaux de sciences sociales et humaines, mais aussi de philosophie morale et politique, visitant des expériences extraordinaires et innovantes, discutant les fondements des politiques publiques de ces vingt dernières années, ce parcours interroge les conditions de possibilités d'un accueil souhaitable, tant pour les personnels engagés dans le soutien aux personnes âgées que pour le maintien d'un environnement vivant pour ces derniers comme pour leurs proches.
La référence au respect est quotidienne. Au centre des discours sur la vie sociale, la civilité, la moralité publique, elle est essentielle dans la vie familiale. Sentiment ou exigence, elle marqua la relation à autrui. Des chercheurs ont été sollicités en vue de dégager une compréhension des expériences du respect dans les sociétés démocratiques contemporaines.
Dans un texte bref et essentiel prononcé et publié en 1992, Paul Ricoeur interrogeait l'expérience de la souffrance au coeur de l'existence humaine. Il en dépliait les horizons dans le rapport à soi et à l'autre, depuis la douleur corporelle jusqu'à la souffrance morale. Ce volume se propose de donner aujourd'hui à relire ce texte clé tant pour sa compréhension que pour une réflexion sur l'anthropologie philosophique et l'éthique du soin. Les contributions qui le suivent, chacune à leur manière, rebondissent sur les éléments d'analyse aujourd'hui particulièrement stimulants qui sont les siens, tout en les mettant en perspective avec certains enjeux très concrets du soin dans nos vies.
Depuis Claude Bernard jusqu'à la médecine fondée sur les preuves, quelle place la médecine scientifique fait-elle à la clinique et au soin du patient individuel ? De Freud à la prise en charge des vétérans souffrant de stress post-traumatique, en quoi le soin psychique permet-il de mieux comprendre la vie quotidienne avec la maladie et de questionner les critères du « bon soin » bien au-delà de la santé mentale ? De la compassion critiquée par Nietszche à la reconnaissance de la vulnérabilité et de l'interdépendance des sujets promue par les éthiques du care, quelles sont les valeurs fondatrices du soin ?
En quoi les savoirs médicaux, les relations sociales et les choix économiques les mettent-ils à l'épreuve, au point de faire basculer le soin en son envers fait de domination et d'exclusion ? De Franz Fanon à Joan Tronto, les approches contemporaines du soin offertes ici ancrent le questionnement éthique dans les analyses anthropologiques et politiques dont il a résolument besoin.
Cet ouvrage constitue le second volume des Classiques du soin (Puf, 2015).
« L'amour de Dieu et le malheur » (1942) de Simone Weil pose de manière tranchante la question du soin qui peut être apporté aux êtres humains dans le malheur, interrogeant la possibilité de l'amour qui se dessinerait néanmoins dans la plus profonde détresse alors même que le malheur semble interdire toute capacité à aimer encore, jusqu'à susciter le dégoût. Que peut encore le soin dans ces situations extrêmes ? Touche-t-il ici ses limites ? Encore faut-il apprendre à percevoir le malheur lui-même, qui sait si bien se rendre invisible et dont nous détournons volontiers le regard ; Simone Weil nous y enjoint. Prenant appui sur leur expérience propre, des médecins, philosophes, sociologues et écrivains proposent une réception du texte de Simone Weil à la coloration à chaque fois spécifique, participant à un approfondissement des questions les plus contemporaines et les plus urgentes pour penser le soin. C'est également un apport essentiel et pourtant peu connu de la pensée de Simone Weil qui est ici exploré.
La notion d'enchantement se prête à une grande diversité d'usages qui ne se réduisent pas à des antonymes du « désenchantement du monde » au sens de Max Weber. Qu'en est-il de ces approches contemporaines et quelles en seraient les vertus heuristiques ? S'agit-il de poser un constat sur le monde contemporain, tour à tour enchanté et désenchanté ? D'évoquer des expériences spécifiques, au caractère quelque peu magique ? De s'intéresser à des lieux, scènes, processus, « modes d'être » ou régimes d'interactivité particuliers ? La labilité du terme ouvre à de multiples terrains d'investigation, tant théoriques que pratiques.
De telles questions ont traversé un colloque organisé à Cerisy (2021) où cette notion d'enchantement a été explorée dans ses liens avec le vivant ; ses proximités avec les notions voisines d'ambiance, de présence et/ou de résonance ; la rencontre avec des fictions, des formes d'arts ou de vies alternatives ; des descriptions de fantasmagories urbaines ; ou encore au travers de quelques manifestations des puissances de l'imaginaire.
En sciences sociales comme dans de multiples contextes professionnels, les usages de méthodes fondées sur le jeu ou de théories qui utilisent des concepts liés au jeu sont extraordinairement divers. Cet ouvrage, issu d'un colloque tenu à Cerisy en 2013, rassemble des contributions qui donnent à voir et à penser toute la richesse de ces usages du jeu, de leurs contextes, de leurs enjeux, de leurs fondements, de leur portée.
Au spécialiste de telle ou telle approche fondée sur le jeu chercheur, professionnel ou étudiant , l'ouvrage apporte des ressources pour enrichir la réflexion, recouper avec d'autres pratiques et perspectives du jeu, aider à se faire une vue d'ensemble.
À un public plus large, intrigué par l'omniprésence et le caractère à la fois éclairant et fuyant de la notion de jeu, l'ouvrage offre un parcours de découverte riche en surprise et de multiples occasions de réflexion.