Olympe de Gouges fait revivre dans ses comédies de nombreux personnages du XVIIIe siècle (Voltaire, Montesquieu, Rousseau, les soeurs Ferning, la mort de Mirabeau, l'entrée de Dumouriez à Bruxelles), des problèmes cruciaux comme ceux des «voeux forcés» et les nouveaux droits civiques des femmes. Révoltée contre toute forme de discrimination, d'esclavage, elle rêve d'une authentique révolution sociale. Son théâtre politique témoigne de sa vitalité et ses préfaces apparaissent comme de brillants plaidoyers.
Avec son théâtre Olympe de Gouges réussit à mettre en scène cette nouvelle image de la femme, forte et solidaire, consciente d'elle-même et de sa valeur. Ce témoignage féminin, authentique et subjectif est coloré du tempérament et des émotions de son auteure, embrassant les six années (1788-1793) les plus bouleversées de toute l'époque révolutionnaire.
À partir de l'histoire du roi de Siam et des aventures d'Almoladin, le prince philosophe nous fait voyager dans un Orient imaginaire où pullulent les intrigues du Sérail. Mais le monarque et son fils sont des nobles éclairés, au comportement paternaliste, soucieux du bien-être de leur peuple. Dans tous les pays qu'ils visitent, ils suscitent l'admiration et le respect. Après un long périple et de multiples aventures, nos deux héros reviendront au Siam, enrichis par leur quête initiatique.
Devenu roi, Almoladin, le prince philosophe, se heurte à l'ambition et aux idées éclairées de son épouse Marnée, qui défend l'égalité des sexes pour le ien du royaume.
La cour et le peuple sont invités à participer à cette réflexion.
Le roi sent bien que, s'il donne aux femmes trop de droits, celles-ci s'empareront un jour du pouvoir et domineront les hommes, les transformant alors en des êtres faibles et timides - selon lui.
En la personne du mandarin, Marnée trouve un allié qui deviendra son amant. Mais Almoladin découvre cette liaison adultère et du même coup le grand projet réformateur de son épouse est définitivement compromis.