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Paolo Tortonese
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La faute au roman : Littérature et morale
Paolo Tortonese
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 23 Novembre 2023
- 9782711631490
Le lecteur juge moralement les personnages. La théorie littéraire du XXe siècle a souvent ignoré cette réalité, prétendant qu'elle n'avait aucune part dans l'expérience esthétique, aucun intérêt pour la compréhension de ce qu'est la littérature. La théorie du XXIe siècle a réhabilité le jugement moral, légitimant parfois de nouvelles censures. Le retour de la morale peut entraîner une vague d'obscurantisme, mais pourrait aussi permettre de repenser sur des bases théoriques nouvelles la fonction des enjeux moraux dans la littérature. Ce livre réfléchit sur le « tournant éthique » des études littéraires, remonte à la Poétique d'Aristote pour y chercher des lumières encore actuelles, propose quelques « lectures morales » de romans du XIXe siècle.
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L'homme en action ; la représentation littéraire d'Aristote à Zola
Paolo Tortonese
- Classiques Garnier
- Theorie De La Litterature
- 22 Août 2013
- 9782812412370
Aristote attribue à la poésie la faculté de représenter la réalité par l'intermédiaire du récit: on comprend le monde en le racontant. Cette doctrine a été reçue, modifiée, pliée à de nouvelles exigences au cours des siècles. Comment les préoccupations de l'Antiquité ont-elles survécu à l'âge moderne?
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« Plotin, peut-être sous l'impulsion de Platon, a foulé le premier le sanctuaire, dans un esprit authentique - et pourtant personne après lui ne s'était aventuré aussi loin ». Ce sanctuaire, est-ce toujours la pensée, ce lieu fermé et ouvert en même temps, ce point de rencontre mystérieux entre le dedans et le dehors, entre l'identité et la différence ? Et cette articulation, faut-il la concevoir comme le mythe de la réminiscence la raconte, ou comme l'idéalisme de Fichte l'explique ?
Autant de questions qui viennent à l'esprit dès que l'on touche à ces foudroyantes intersections entre époques éloignées, que les textes philosophiques nous apportent quelquefois. Quand il s'agit de la présence du platonisme dans le discours des romantiques, ces intersections donnent parfois le vertige, tant l'impression du déjà vu est violente. Les mêmes idées semblent revenir à de nombreux siècles de distance, fraîches, intactes et comme neuves: elles nous paraissent littéralement identiques. Le lecteur réagit au vertige en s'accrochant à son sens historique, pour séparer ce que le hasard semble avoir réuni: il se méfie du piège de l'immobilité apparente, il veut saisir la distinction derrière le masque de l'uniformité. Mais un troisième moment doit succéder au vertige et à la prise de distance: il faut accepter le retour historique des idées pour pouvoir accéder à une vision critique, qui l'englobe dans une narration et qui permette de sortir de l'alternative exclusive entre permanence et nouveauté. -
Le bien ; édification, exemple et scandale dans le roman du XIXe siècle
Mathilde Bertrand, Paolo Tortonese
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 25 Juillet 2017
- 9782878547108
Le bonheur n'a pas d'histoire et les bons sentiments ont mauvaise presse dans le roman réaliste. Balzac s'interrogeait en 1842 sur « le difficile problème littéraire qui consiste à rendre intéressant un personnage vertueux ». Héros sans tache et femmes honnêtes, victimes innocentes et riches bienfaiteurs risquent fort d'ennuyer le lecteur et contreviennent aux exigences du roman de moeurs, qui vise à démasquer le mal caché sous les apparences du bien. Pourtant, un récit sans pôle positif est difficile à mener. La mise en scène du bien, l'édification et l'exemplarité ne sont pas l'apanage des romanciers idéalistes et autres opposants du réalisme ; les réalistes eux-mêmes ont recours au spectacle du bien, ne serait-ce que comme repoussoir du mal. Dans un monde romanesque où le mal est devenu la norme, il peut même arriver au bien de faire scandale.
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Ce livre trace l'histoire d'une métaphore, l'oeil de l'âme, par laquelle on désigne l'organe d'une connaissance nettement séparée de la sensation.
Depuis Platon, qui inaugure cette formule, la distinction radicale entre les facultés intellectuelles et le regard sensible est donc exprimée par une métaphore rapprochant précisément les deux types d'aperception qu'elle veut séparer. Comme si l'on ne pouvait dire la connaissance qu'en la comparant à ce qui s'y oppose. A travers les siècles, les métaphores optiques de la connaissance ont évolué : esthétisées par Plotin, christianisées par saint Augustin ou par Marsile Ficin, elles sont reprises par les romantiques, philosophes, poètes, romanciers, qui les nourrissent de nouveaux contenus, en les transformant en carrefours problématiques, où se croisent les exigences anciennes du platonisme, les perspectives nouvelles du criticisme, les doutes apportés par le matérialisme, la conception naissante de la psyché moderne.
Dans les oeuvres d'auteurs aussi divers que Schelling, Joubert, Coleridge, Hugo ou Balzac, le retour à Platon coïncide avec la rupture romantique, et donne naissance à des images où se mêlent les destins de la logique et de l'analogie.
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Le cas médical ; entre norme et exception
Paolo Tortonese, Collectif
- Classiques Garnier
- Rencontres ; Etudes Dix-neuviemistes
- 12 Août 2020
- 9782406100768
Une réhabilitation du « Penser par cas » est en cours depuis trente ans, notamment en ce qui concerne les dilemmes bioéthiques. En médecine, le cas est pathologique, il raconte une situation de souffrance que la science peine à comprendre, et demande une révision des normes.