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Paul Gadenne
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Baleine ; l'intellectuel dans le jardin ; bal à Espelette
Paul Gadenne
- Actes Sud
- 15 Juillet 1993
- 9782868699374
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Paris, 1944. Guillaume Arnoult recherche, après quatre ans de guerre, les traces d'Irène. Il la retrouve au moment où il apprend la condamnation à mort d'Hersent, journaliste politique, qu'il a connu familièrement pendant ses années de jeunesse... Avant de rejoindre une unité combattante comme correspondant de guerre, il passe avec Irène une longue nuit au bord d'une plage du Nord. Ce n'est pas la plage de Scheveningen, mais la mer est là, près d'eux, dont la rumeur accompagne leurs angoisses, leurs souvenirs et l'obsession, surtout, du meurtre et de la trahison... On ne refait pas le passé, mais après cette nuit-là, peut-être Guillaume et Irène sauront-ils mieux «où est la vie, et ce qui vaut la peine d'être vécu».
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Simon n'est pas quelqu'un qui attend. Étudiant à la Sorbonne, il aime la vitesse, la fantaisie, sentir bouillonner en lui une ivresse confuse. Le monde alentour lui paraît triste, monotone. Jusqu'au jour où il est frappé par la maladie. Atteint de tuberculose, il doit partir vivre au Crêt d'Armenaz. Là, au sanatorium, il rencontre la douce Ariane et goûte autrement à la vie, entre magie et pureté.
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Ce premier volume des carnets de Paul Gadenne, inédit, couvre 10 ans de la vie de l'écrivain. Il ouvre sur son laboratoire d'écriture (« l'oeuvre en marche »), sur son intimité, sur les thèmes qu'il développera dans toute son oeuvre. Ces 9 premiers carnets correspondent à toute la période qui précède la publication de son premier roman, Siloé (Gallimard, 1941).
Le long de la vie n'est pas un journal, ni un ensemble de carnets préparatoires, c'est un livre à part entière. Il a quelque chose de l'histoire d'un solitaire qui s'efforce à chaque instant de rompre sa solitude.
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Édition augmentée d'une préface de Didier Sarrou en 1995
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La rue profonde, à peine une histoire, un fait divers intérieur, un désillusionnement sec. Perché sur la dunette d'une chambre d'hôtel exiguë, « je » est seul ; il s'exténue à l'usinage artisanal de vers jamais assez fourbis, durs et vrais.
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C'est pour une excellente édition " club " des oeuvres complètes de Balzac (Formes et Reflets, 1950 et 51), dirigée par Albert Béguin (qui fut peut-être son seul véritable ami), que Gadenne écrivit ces essais.
Simples préfaces à Honorine, au Contrat de mariage et à Un Prince de la Bohême, ces textes ne nous révèlent certes pas un apparentement inattendu entre l'univers littéraire et philosophique de Gadenne et celui de Balzac ; mais ils n'en sont pas moins de rigoureuses, intelligentes et aimantes lectures du plus grand romancier français du XIXe siècle par un romancier du XXe " comme on en compte un ou deux par génération " - lequel ne manque pas d'exprimer, au passage, des vues toutes personnelles sur le roman en général.
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Beaucoup plus qu'un roman, L'Avenue est une méditation sur quelques-uns des thèmes fondamentaux de la vie humaine. L'action est à peine située dans une petite ville de la zone sud où Antoine Bourgoin, après avoir été blessé pendant l'exode, s'installe. Antoine est sculpteur : il a trouvé ici une retraite où il peut travailler à une figure d'Ève. Il a déjà exécuté une oeuvre sur le même sujet, à ses débuts, oeuvre d'où est parti son succès. Mais lorsqu'il en regarde l'image, il se rend compte à la fois de l'évolution de son art et de son évolution intérieure. Dans cette petite ville, où apparaissent au passage les silhouettes précises des habitants, il y a une avenue, qui mène à une construction inachevée, dont tout le monde parle, que chacun critique ou approuve, interprète à sa façon. C'est pourquoi Antoine est amené à réfléchir, à la fois sur son Ève et sur la Construction : c'est-à-dire sur les voies de son art, sur la réalisation intérieure par l'oeuvre d'art, sur l'équilibre de la matière charnelle et de l'esprit qu'une telle réalisation implique ; et, simultanément, sur cette Construction (par l'importance même qu'elle a prise dans l'esprit des habitants comme dans le sien), sur cette Résidence jamais achevée, où conduit l'Avenue et où, semble-t-il, régneraient l'harmonie, l'équilibre et la paix, autre modèle de construction intérieure qui pourrait être social ou religieux. Et l'on pressent qu'Antoine s'engage sur la voie religieuse, sinon chrétienne, qui peut donner son achèvement, son sens final à l'existence.
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"la planète est devenue un mauvais lieu ; de quelque côté que l'on se tourne, elle sent le cadavre.
" la tâche de l'écrivain, dans cette époque de l'après-guerre plus que dans toute autre, n'est pas seulement de montrer, elle est de donner sens : comment serait-il possible d'éviter de chercher à comprendre ? non pour justifier, mais parce qu'il faut que la planète ne soit plus le mauvais lieu qu'elle est devenue, il faut que l'homme se reconstruise de l'intérieur. l'écriture précisément est un outil de reconstruction.
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D'une certaine façon, j'envie ceux qui n'ont pas encore lu «Baleine». Ils y trouveront une manière de perfection et en quelque sorte la preuve qu'une écriture toute frémissante de mémoire peut, d'une baleine échouée sur une plage, faire le symbole d'un monde déchiré entre l'apothéose et la destruction. Le signe du chef-d'oeuvre, c'est le sens que lui confère le temps. Plus de trente années ont fait de ce récit un miroir ardent, un témoignage éperdu et l'un de ces textes où l'essentiel, en quelques pages, se trouve cristallisé pour jamais.
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Didier Aubert, jeune écrivain mystique, a soif d'absolu. Atteint de tuberculose et perdu au milieu de la bourgeoisie d'une ville de province, sa quête spirituelle prend des allures de révolte. De dépouillement en dépouillement, cet homme en sursis fuit le monde pour toucher à la sainteté. En chemin, il accède aux vertiges de l'amour. Réussira-t-il à reconquérir sa noblesse perdue avant de mourir ?
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Deux êtres se côtoient et s'affrontent dans des scènes d'une violence et d'une franchise extraordinaires, relatées dans des notes prises au jour le jour et jamais corrigées.
Paul Gadenne n'est pas seulement lié à G.R. par la nécessité de se loger quelque part du fait de l'exode de 1940 et de la précarité de sa situation ; ils sont liés plus profondément par une relation ambiguë où se mêlent l'amour de G.R. pour Paul, son désir de l'atteindre pour l'attirer vers elle, et l'étonnement de Paul, sa curiosité et son dégoût. Comment éviter de se laisser entraîner dans ce tourbillon de haine ? Relisant ces notes des années plus tard, Gadenne écrira Les Hauts-Quartiers