Lire est l'affaire de tous. Naturel en apparence, le geste n'en est pas moins complexe et même, souvent, difficile. Aussi faut-il s'y affairer et, avant tout, apprendre - à déchiffrer, à assimiler, à interpréter, à poursuivre les textes de ses propres pensées et actions.
Très vite en effet le naturel se fait ouvrier et, avec l'effort, viennent les risques et les échecs en même temps que les succès de la glose. Savons-nous vraiment lire? Serait-ce donc que nos interprétations ont toutes quelque valeur de connaissance ou d'action? Et donc qu'elles se vaudraient? Chose bien incertaine. Et que faisons-nous d'ailleurs, dorénavant, sur les réseaux qui nous inondent de mots et d'images? Lisons-nous encore? Il faudrait donc que le geste de tenir un livre et de fixer un écran soient les mêmes, ce à quoi personne ne s'accorde. Lire est donc bien l'affaire de tous, mais requiert aussi la plus stricte attention de chacun.
Avec l'internet semble avoir enfin pris corps le rêve universaliste d'une humanité unifiée par les liens invisibles qu'elle tisse du fil de son intarissable parole.
Sur les réseaux, ce ne sont désormais qu'écritures, cultures, valeurs, idéaux, visions et conceptions, rencontre des hommes avec les hommes, proximité des différences avec les différences... coïncidence aussi du voisin et du lointain, du maintenant et du toujours. mais si toute cette pléthore de vie n'était que " songe et fumée " ? connexions ? entendons : protocoles. communications ? entendons : autorisations.
Communautés ? sachons y reconnaître tensions et pouvoirs. nos libertés numériques sont-elles ainsi menacées ? encore faudrait-il qu'elles aient quelque consistance ! d'infinies possibilités s'ouvrent à nous, que nous seuls menaçons de briser. ce sont nos codes et normes qui, en leur prétendue vérité, nous rendent aveugles au monde de notre parole et de ses réseaux. et le tragique est qu'on ne peut en aucune façon s'en affranchir ! ce livre a pour objet de penser philosophiquement la nouvelle galaxie internet dans laquelle nous sommes tous entrés, en montrant les libertés nouvelles qui en résultent, mais aussi les risques de nouvelles servitudes.
" Les autres forment l'homme, je le récite : et en représente un particulier, bien mal formé : et lequel si j'avais à façonner de nouveau, je ferais vraiment bien autre qu'il est : meshui c'est fait.
Or les traits de ma peinture, ne se fourvoient point, quoiqu'ils se changent et diversifient. Le monde n'est qu'une branloire pérenne : toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'Egypte : et du branle public, et du leur. La constance même n'est autre chose qu'un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet : il va trouble et chancelant, d'une ivresse naturelle.
Je le prends en ce point, comme il est, en l'instant que je m'amuse à lui. Je ne peins pas l'être, je peins le passage : non un passage d'âge en autre, ou comme dit le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute. Il faut accommoder mon histoire à l'heure. Je pourrai tantôt changer, non de fortune seulement, mais aussi d'intention : c'est un contrerôle de divers et muables accidents, et d'imaginations irrésolues, et quand il y échoit, contraires : soit que je sois autre moi-même, soit que je saisisse les sujets, par autres circonstances, et considérations.
" Montaigne, Essais, " Du repentir "
Montaigne était-il un humaniste? Un moraliste? L'image aux contours incertains de l'honnête homme ou du lettré lui convient-elle? Lire Montaigne exige d'aller bien au-delà d'idées toutes faites sur ce qu'il nous enseignerait, l'ample respiration et les mouvements impétueux de sa pensée livrant plus que des leçons, leçons de choses ou leçons de vie. Alors il faut parier - parier qu'une autre lecture en est possible, dont les audaces engagent dans l'interprétation risquée d'un cheminement tout uniment de vie et de discours. Les Essais expriment l'assentiment de l'esprit à la profondeur du présent et des rencontres qu'on y fait des choses et des autres. L'enjeu n'en est pas une certitude exposée à tous, c'est la découverte d'un équilibre où se tenir soi-même, d'où apprendre et d'où agir.
La globalisation des échanges, par le biais des réseaux informatiques, paraît signaler un rétrécissement de l'espace mondial, une communautarisation des valeurs de vie et des pratiques culturelles.
Ou du moins c'est ainsi que l'on aimerait pouvoir se représenter l'Internet. Dans les faits, il faut compter avec de multiples résistances, avec l'illusion tenace d'une démocratie mondialisée, mais dont les contours restent flous, et le projet inconsistant ou contradictoire. Né de l'étonnant mariage des rigueurs de l'esprit militaire et de l'aspiration infinie de la recherche scientifique, l'Internet continue d'être pris en étau entre une communauté d'utilisateurs anticipant sur un exercice débridé et inventif de la liberté, et des pouvoirs qui, très diversement, s'efforcent d'en confisquer la pratique et d'en restreindre l'horizon.
Que ce soit par les voies du droit ou par les contraintes du commerce électronique, les choix restrictifs qui nous sont imposés risquent d'enfermer les réseaux dans un carcan disciplinaire peu compatible avec la puissance créatrice qu'ils semblent promettre. Situé à la charnière de l'examen technique et de l'analyse philosophique de l'Internet, cet ouvrage tente de démêler l'écheveau des intentions que recouvrent tantôt les idéaux " libertariens " des " pères fondateurs ", et tantôt les projets législatifs et réglementaires que les pouvoirs établis s'efforcent d'accomplir.
Est-il après tout si naturel que nous aspirions à la "cyberdémocratie" ? Est-il vraiment indispensable que les pouvoirs publics réglementent l'Internet ?
Pour l'École, l'année 2011 fut une année d'assimilation et d'appropriation des réformes mises en oeuvre dès la rentrée précédente. La réforme des écoles maternelle et primaire, celle du lycée d'enseignement général et technologique, celle de la formation des professeurs du primaire comme du secondaire - toutes ces innovations ont requis, de la part de l'inspection générale de l'éducation nationale et de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, des actions de suivi et d'accompagnement dont le présent rapport général rend compte de manière exhaustive.
Les réformes n'ont cependant pas été seulement structurelles, elles aussi ont participé d'un dessein plus général exprimant la modernité de l'École. Plusieurs « programmes » ont en effet permis d'apporter une aide importante aux élèves le plus en difficulté, comme les « cordées de la réussite », les « internats d'excellence » ou le programme CLAIR. Les inspections générales ont cherché à connaître les réalités du terrain auquel s'est appliqué cet esprit de renouveau ; elles ont apporté leur éclairage sur ses réussites, mais aussi sur les améliorations qu'il était possi Pour sa part, l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche a montré sa constante détermination à accompagner les établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche dans la voie de la modernisation qui les touche depuis la mise en place de la réforme de leur gouvernance. Leurs missions ont été évaluées à la lumière d'activités souvent nouvelles et de modèles économiques en pleine mutation ; elles font apparaître leur engagement lucide pour un service public plus efficace et plus proche des réalités humaines qu'il recouvre.
À travers 19 réalisations et 20 projets, la traversée d'une oeuvre d'exception. Riches de leurs différences d'âges et de parcours, les trois associés ont établi leur réputation sur d'importants projets comme l'aéroport de Luxembourg-Findel (Terminal A, 2003-08) ou la Cour européenne de Justice (1996-2009), dont la dernière phase a été menée en collaboration avec Dominique Perrault. Ils participent à de nombreux concours, remportant, par exemple, celui du Pavillon du Luxembourg pour Expo'92 à Séville, celui de la reconversion de l'ancienne base sous-marine de Lorient (France), de la nouvelle gare internationale de Cessange (Luxembourg, 2009) - devant Norman Foster et Christian de Portzamparc - ou du Musée d'histoire de la Pologne à Varsovie, devant 300 concurrents.
Synthèse des travaux les plus significatifs de l'inspection générale de l'Éducation nationale et de l'inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche, le rapport annuel 2012 dégage des lignes de force des évolutions récentes du système éducatif.La première partie est consacrée à l'examen des systèmes d'enseignements primaire et secondaire, aux besoins des élèves et aux enseignants dont on envisage la relation au numérique, à de nouvelles méthodes de travail ou procédures de certification et de validation des acquis des élèves. Les structures de l'école évoluent en parallèle : les marges d'autonomie des établissements se sont accrues, l'activité professionnelle des enseignants s'est modifiée tout comme leurs pratiques.
L'élargissement des responsabilités et des compétences des établissements de l'enseignement supérieurs et de la recherche ont créé, pour eux, de nouvelles exigences. Dans une seconde partie du rapport sont donc présentés les constats et les propositions de l'inspection générale de l'administration de l 'Éducation nationale de la Recherche, et des outils méthodologiques qui ont permis d'aider les établissements à faire face à meurs nouvelles responsabilités.Les analyses er les préconisations présentées permettront de nourrir la réflexion sur les orientations de notre appareil de formation et de recherche, et sur les évolutions en cours et à venir de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur de la Recherche