Ni exploratrice ni aventurière, Raymonde Bonnetain fut pourtant la première Française à avoir atteint en 1893 les rives du Niger.
L'épouse du romancier naturaliste Paul Bonnetain accompagne en effet son mari en mission ethnographique au Soudan colonial (Sénégal, Mali, Guinée). Pour cette Parisienne, c'est une expérience marquante : femme, jeune, blanche, elle détonne dans cette région de l'Afrique subsaharienne récemment colonisée.
En rédigeant son journal, elle n'a de cesse d'observer et de décrire le quotidien des populations autochtones mais aussi la pratique coloniale elle-même. Elle perce à jour les alibis du discours officiel, s'interroge sur les incohérences et la viabilité d'un monde naissant dans la violence. De témoin, Raymonde Bonnetain devient actrice de l'entreprise coloniale.
Le récit de cette éprouvante mission en Afrique est davantage qu'une relation de voyage : c'est un instrument de la colonisation.
Son journal se veut la démonstration qu'il y aurait bien des avantages à ce que la colonisation se féminise...
Raymonde Bonnetain, première Française à avoir atteint en 1893 les rives du Niger, a jeté sur le Soudan colonial (Sénégal, Mali, Guinée) un regard bien différent de celui des officiers chargés alors de le "pacifier". Ni exploratrice, ni aventurière, elle accompagnait en mission ethnographique le romancier Paul Bonnetain. Elle rappelle par son journal ce que fut au quotidien la pratique coloniale. Elle perce à jour les alibis du discours officiel, s'interroge sur les incohérences et la viabilité d'un monde naissant dans la violence.