Après trois ans passés en Asie, Dimitri Gallois revient à Thionville, afin de se recueillir sur les tombes de son père et de son frère pour apaiser son âme tourmentée.Mais ce retour réveille de vieilles haines et provoque un regain de violence entre des clans ennemis qui avaient conclu une paix toute relative.Vengeance, trafic de drogue, opium de synthèse, banquier corrompu, mafia albanaise et 'Ndrangheta, Dimitri va-t-il réussir à échapper à cette terrifiante mécanique de mort?
«Le zen est la spiritualité des samouraïs. Voilà l'essentiel de ce que j'avais choisi de retenir de mes lectures avant de m'envoler de Nouveau vers l'Asie. Zen et samouraï : un même principe de pureté et de noblesse devait évidemment les relier. Quelque chose qui incorporait, unissait, transcendait les différents territoires physiques, psychiques et spirituels du réel, ainsi que les extrêmes de la vie et, naturellement, de la mort. C'était le genre de spéculation à moitié hasardeuse que je tenais, de façon quasi superstitieuse, à voir confirmer. Le contexte était simple : je venais de rendre le manuscrit de L'alignement des équinoxes à la Série Noire et l'occasion d'un troisième ou quatrième voyage en Asie du Sud-Est a été le prétexte pour inscrire le Japon en fin de programme.
Au fond, cela n'avait rien d'un hasard : c'était le moment».
Sébastien Raizer.
Un homme décapité et, à ses côtés, une jeune femme samouraï avec son sabre japonais : par la pureté de son geste, elle vient d'atteindre l'équinoxe de la mystérieuse loi de l'alignement.
Wolf, ancien commando déphasé, et Silver, boxeuse zen laotienne, les deux flics de la Criminelle chargés de l'enquête, sont déroutés par ce meurtre, et plus encore par la suspecte. Tandis que des liens invisibles et dangereux se tissent entre Wolf et la fille samouraï, des cadavres au front gravé d'une étoile sont retrouvés dans Paris. Silver et Wolf sont entraînés dans un univers mutant et, pour essayer de s'en sortir, ils vont devoir redéfinir ce qu'ils tenaient jusquelà pour réel.
Et, dans l'ombre, la Vipère poursuit son oeuvre démiurgique, en attendant son propre équinoxe.
Dans la vallée post-industrielle du nord-est de la France, les travaux d'arasement du crassier mettent au jour un cadavre momifié depuis 1979, année de l'explosion des violences qui furent le point d'orgue du sacrifice de cette région sidérurgique. Il s'agit du père de deux frères jumeaux qui avaient 9 ans lorsqu'il a disparu. On leur a laissé croire qu'il les avait abandonnés. Brouillés depuis des années, tout les oppose : Dimitri est un paumé trempant vaguement dans la came, Alexis est informaticien dans un réseau bancaire du Luxembourg.
Pour venger la mort du père, Dimitri replonge dans les combats de l'époque et ranime sans le vouloir, quarante ans après, les nuits rouges de la colère.
Au crépuscule, le vol MU 729 a quitté Shanghaî pour rejoindre Osaka. Mais tandis que l'appareil survole la mer de Chine, un missile balistique Nord-Coréen prend le Boeing 777 pour cible.
L'information est transmise au pilote. Dans quelques instants, l'appareil sera détruit. Aucune échappatoire.
À bord de l'avion, 316 passagers vivent leurs derniers instants. Il ne leur reste que 3 minutes et 7 secondes pour savoir quel sens donner à ces ultimes moments.
Mes parents et ma petite soeur étaient à la fois les morts de tout le Japon et tous les morts du Japon, et moi-même je devenais le Japon : je n'étais plus personne. J'étais le rêve de l'ombre d'un arbre, d'une branche, d'une feuille, une feuille d'érable dont le limbe n'était plus irrigué par ses nervures, qui mourait en brûlant de l'intérieur et se parait de couleurs éclatantes, dont la tige allait se détacher pour la laisser pourrir et se dissoudre dans l'humus et la mousse, avant de se fondre tout à fait dans le monde invisible. Je n'étais plus personne : ce trait de caractère ne devait plus me quitter jusqu'à ce que je rencontre Tsuchiya-san.
Tetsuo a survécu au tremblement de terre de Kobe, en 1995. Initié par sa grand-mère au monde des morts, il a l'obsession d'aller voir «l'autre côté de la mer». Dans un univers fantastique où réel et imaginaire se mêlent, une femme-fantôme fascinante le conduit dans un monde électrique où la beauté, l'érotisme et la cruauté se confondent. Au centre, la présence troublante de Kyoto, avec ses jardins, ses temples, son mystère.
Sébastien Raizer met en scène tous les motifs de la société japonaise : le «monde flottant», celui de tous les jours, et le «monde invisible», celui des disparus, la fragilité de l'instant, la menace permanente d'une catastrophe... Un voyage magnétique à la recherche de la beauté, du sexe, de l'absolu.
Wolf est toujours hospitalisé en neurologie suite à l'overdose de neurotoxine qui clôt Sagittarius .
De retour du Laos après avoir accompli l'« alignement des équinoxes », Silver enquête sur un groupe radical nommé AIR qui commet et projette des meurtres spectaculaires à des fins de déstabilisation. Un lien est vite établi avec le spécialiste de la théorie du chaos Antoine Marquez. Ce dernier est passé dans le camp de la Vipère que ses disciples ont recréée à travers l'intelligence artificielle.
Le commissaire Lacroix, obsédé par la neurotoxine, rompt avec toute éthique et tente de manipuler Silver afin de se procurer cette substance qu'il considère comme une arme potentielle.
Lorsque Wolf sortira du coma, il devra non seulement régler leur compte aux membres de la cellule AIR, mais aussi choisir son camp : Lacroix et le système qu'il représente, ou la sécession...
Avril 2020. Nous sommes à Kyoto au Japon lors de la grande pandémie. Sébastien Raizer, qui y vit et y écrit, décide de pratiquer la méditation, chaque matin à l'aube, au temple Kosho-ji, de la branche bouddhiste zen.
« Durant les six premières semaines de cette discipline quotidienne, j'ai eu besoin de mots pour mettre en perspective la voie dans laquelle je m'engageais. Notes, observations, réflexions, anecdotes de l'histoire du zen, paroles de maîtres, résumé d'études pratiques et inspirations diverses composent ce journal, récit au jour le jour de l'expérience d'un individu à la recherche de son être authentique et de sa place véritable dans le monde. »
Des fantasmes sexuels impliquant des pieuvres géantes, des Goliaths et des cannibales deviennent réalité. Les neurotoxines hallucinogènes de « la Vipère » sont encore actives. Neuf mois après son suicide, Diane Lempereur, sa dernière élève, recrute Joana, une jeune synesthète (dont les perceptions sensorielles fusionnent). Tandis que Silver, toujours boxeuse mais nettement moins zen, est happée par le processus de la « loi de l'alignement », Wolf, son coéquipier de la Brigade criminelle, cherche son chemin au milieu du chaos pour contrecarrer les plans de Diane.
Entre réel et virtuel, les faux-semblants sont plus retors que jamais.
Dès son début en 1986, le combat intime de Nirvana est une lutte acharnée contre l'apathie. Ce mol élan vers la fin du siècle, avec crise économique et quasar culturel pour tout bagage, s'accompagne d'un glissement flasque et léthargique vers le consensus mercantile et la torpeur idéologique. Frappé par cette narcolepsie généralisée, Nirvana, trio de punk-rock issu de la dépression, embrase sans le savoir les dernières convulsions d'un rock autiste, jadis fantasmé en contre-culture. Exercice de funambule sur le fil du rasoir, entre le personnel et l'universel, balançant entre nihilisme et émotions pures. Au final, le nihilisme de Cobain l'a emporté et doit rester ce qu'il est : strictement personnel. Seul nous restent les élans de rage et de passion, qui s'inscrivent comme un trait d'acide sur la conscience universelle.
Formé dans un lycée expérimental de Dublin à la fin des années 70 par Bono (chant), The Edge (guitare), Adam Clayton (basse) et Larry Mullen (batterie), U2 fait partie de ces groupes qui ont vu le jour grâce au punk. Pourtant, dès leurs premiers albums, "Boy", et surtout "War", ils mènent une double carrière, à la fois en Europe et aux Etats-Unis, et des tubes comme "Sunday Bloody Sunday" ou "New Year's Day" font leur succès. Pourtant, le déclic se fera lors de leur rencontre avec le producteur Brian Eno, et des albums comme "The Unforgettable Fire" et surtout "The Joshua Tree" seront de véritables phénomènes, faisant de U2 "le plus grand groupe de rock au monde".
Ils abordent les années 90 sous l'angle du spectacle extrême et caricatural, avec leur tournée "ZooTV", tout en produisant des albums de haute tenue ("Achtung Baby", "Zooropa" et "Pop").
Esthète excentrique, exhibitionniste introverti, androgyne cérébral, ... les qualificatifs et les contradictions abondent dès qu'il s'agit d'évoquer Morrissey, chanteur ultra-charismatique de l'un des groupes anglais les plus étonnants des années 80, The Smiths. Formé à Manchester en 1983, ce groupe manie comme aucun avant lui humour, énergie et finesse, grâce à la complémentarité entre un parolier d'exception, et un guitariste foisonnant d'idées. Après l'énorme succès d'albums comme "Meat Is Murder", "The Queen Is Dead", "The World Won't Listen", le groupe se sépare et Morrissey se lance dans une carrière solo avec "Bona Drag" ou "Vauxhall And I". Il incarne à la perfection un crooner blessé, controversé, qui s'imposera non plus seulement en Europe, mais également aux Etats-Unis dans les années 90.
Né en 1969, après bien des expériences dans l'édition musicale, et une rencontre déterminante avec Gérard Guégan, l'auteur vit à Nancy. Il est l'auteur d'un premier roman, Le Chien de Dédale, paru en 1999 aux éditions Verticales.
« Son front a percuté mon arcade et nous sommes retombés comme deux vieux cadavres de guerriers dans une poussière maculée de sang ».
Deux guerriers ? Oui, si la guerre sert de métaphore à l'amour, et si dans les yeux d'Eva, « ses prunelles d'un noir sans fond cerclées de bleu », qui ont parfois la froideur d'un ciel gelé, parfois la colère d'une bête blessée, on ne devait voir que le désir de soumettre son amant - « corrida » oblige Désir ? Oui, car il s'agit bien du désir qui mène les personnages errants de ce « road-book » à l'extrémité de leurs forces : on boit à l'Estoril, où glapissent dans la nuit de l'alcool « des voix plus ou moins rauques, avinées, anisées, maltées, mélancoliques et fabulatrices ». C'est Bukowski place Stanislas, à la poursuite du langage salvateur, où deux paumés, Jonas et Le Christ, récitent des psaumes arrosées, requiem nocturne pour un Dieu auquel ils ne croient plus. C'est aussi la vision romanesque d'une certaine France provinciale « underground » - aurait-on dit souterraine ? - si ce livre n'était aussi marqué par la littérature déjantée de Bukowski à Despentes -, celle des paumés, des survivants, des débiteurs.
Sébastien Reizer confirme ici son jeune talent : un lyrisme mis à mort, des mots comme des balles, et une tendresse tragique qui glisse sur la peau moirée d'une femme.
"Tout est là" visite vingt années d'activités d'un groupe unique dans l'histoire de la musique en France, et retrace sa trajectoire étape par étape, depuis les incantations lyriques et enflammées des débuts jusqu'à la recherche de transcendance sonore et poétique, pour aboutir à un Noir Désir multiple et harmonieux, dont le souffle musical est la respiration de ce monde, avec ses fracas et ses grâces, sa sensibilité et sa violence, sa technicité et son épure. Selon les mots de son chanteur Bertrand Cantat, qui croit " en un groupe animé de plusieurs métamorphoses", Noir Désir a parcouru les deux dernières décennies en imprimant sa marque unique à la musique française, produisant dans une première période un rock incandescent nourri de textes fortement lyriques et poétiques (Où veux-tu qu'je r'garde, 1987 ; Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient), 1989), avant de s'engager sur la voie d'un rock radical, énergique et transcendant (Du ciment sous les plaines, 1991 ; Tostaky, 1992 ; Dies Irae, 1994). Malgré son vaste succès, Noir Désir n'hésite pas à suivre son propre chemin dès 1996 (666.667 club) et à ouvrir sa musique à d'autres horizons (One trip One noise, 1998). Noir Désir, "Tout est là" fait revivre tous ces moments de la carrière de Noir Désir grâce à de nombreux témoignages des membres du groupe et une documentation très complète. Les photos de Youri Lenquette, qui suit Noir Désir depuis 1986, viennent enrichir la narration très vivante de cette histoire faite d'engagement, d'intégrité, d'humanité et d'humour, et qui croise la route de nombreux artistes, de Brigitte Fontaine aux Têtes Raides, de Léo Ferré à Sonic Youth, de Manu Chao à Fugazi.
The Sisters of Mercy : c'est Andrew Eldritch reprenant à son compte le mythe littéraire, romantique et maladif des Hauts de Hurlevent, pour construire sa propre version de la légende des soeurs de la miséricorde, qu'il agrémente de napalm et d'amphétamines. Ce n'est pas du plomb qu'Eldritch insuffle dans ses textes, mais bien de l'essence gélifiée au palmitate de sodium, à grand renfort d'arrogance et d'humour pervers. Et la musique : rythme synthétique infernal, longues plaintes hurlées dans la pénombre, maigre silhouette noire accrochée au pied de micro, guitares lancinantes, aigües et cassantes, invocations mystiques, détresse de l'âme et amours mortes, qui font aujourd'hui des Sisters of Mercy les précurseurs du gothique.