Les nouvelles de Saki révèlent les manières et les attitudes de la société édouardienne, dépeintes de l'intérieur par un chroniqueur de génie, doté d'un regard distant et sardonique. Chacun de ses textes est un pur joyau d'écriture, poli et affûté comme une épigramme. L'humour aimable et retenu y recouvre une pointe de cruauté, et se résout souvent en des chutes surprenantes intervenant à la toute dernière phrase. La prose de Saki est l'un des sommets de l'esprit britannique. Foudroyantes, grisantes par le style et la concision, ces nouvelles offrent au lecteur français un dépaysement total, et l'emmènent aux sources mêmes de l'humour anglais. Un monument qui s'inscrit dans la lignée des Swift, Thackeray, Dickens, Jerome K. Jerome, G. K. Chesterton ou Evelyn Waugh.
Dans la lignée de La Fenêtre ouverte et du Cheval impossible, ces courtes nouvelles sont de véritables bonbons, de ceux dont on ne peut s'empêcher de manger la boîte entière. Saki nous mène d'une histoire à l'autre comme s'il nous prenait par la main dans une course folle à travers garden-parties et dîners mondains. On rencontre avec lui toute une panoplie de personnages taquins, stupides, pingres, donneurs de leçons, tous punis de leur sottise et dont on se moque gentiment. En refermant le livre, vous aurez l'impression de vous être fait l'ami le plus anglais et le plus drôle du monde : Saki.
« Ce qui tient le lecteur rivé à cette écriture au vitriol, c'est l'audace des personnages de ces nouvelles. Saki nous fait en effet traverser des jungles mondaines et cocasses grâce à de merveilleux guides. » Gilles Barbedette, Le Monde.
On a écrit que, pour mieux savourer l'humour désopilant des nouvelles de Saki, il faut commencer par lire son roman L'Insupportable Bassington.
C'est, nous prévient l'auteur, une histoire qui n'a pas de morale ; celle d'une femme, Francesca Bassington, qui, si on la priait de décrire son âme, dépeindrait son salon. Son fils Comus est beau, écervelé, incorruptible, insolent - bref, incapable d'arriver jamais à se montrer raisonnable. Francesca et Comus s'affronteront au lieu de se comprendre.
De Roald Dahl à Maurice Baring et de Graham Greene à Evelyn Waugh, les meilleurs écrivains ont salué ce roman d'un enfant terrible comme l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature anglaise du XXe siècle.
À la suite de ce roman, et comme pour vérifier l'affirmation faite dans les premières lignes de cette page, sont glissées quatre nouvelles - autres pépites signées Saki - qui ont bien failli n'être jamais lues, n'eût été l'intervention d'un biographe consciencieux.
Les héros de H. H. Munro, alias Saki, possèdent tous cet humour glacé qui semble être un don purement anglo-saxon ; ils vont dans la vie avec un mordant qui force la sympathie tout en semant les vexations ou la panique autour d'eux, allant parfois jusqu'au meurtre. Et leurs victimes sont assez sottes pour n'éveiller aucune pitié.
On trouvera dans ces nouvelles choisies et présentées par Graham Greene, qui tenait Saki pour le plus grand humoriste de langue anglaise de son siècle, toute une galerie de personnages pittoresques, raffinés et cyniques. Et l'on pourra voir combien Saki reste moderne ; rien d'étonnant à cela puisque, au fond, il était en avance sur son temps.
Reginald, cruel dandy héros de ces nouvelles, pourfend par le sarcasme la société mondaine édouardienne, pétrifiée dans les conventions, à laquelle il appartient pourtant de toutes ses fibres.
Car il y a du cynisme et de la rage chez Saki, sans conteste l'un des écrivains anglais les plus originaux du XXe siècle, l'un des plus drôles, des plus modernes et des plus noirs aussi. Il est au croisement d'une double lignée : celle des humoristes qui pratiquent la « high comedy » comme P. G. Wodehouse ou Evelyn Waugh, et celle du fantastique des Just So Stories de Rudyard Kipling et des vertus épigrammatiques d'Oscar Wilde.
De Roald Dahl à Maurice Baring, de Graham Greene à Evelyn Waugh, les meilleurs écrivains ont salué ce roman d'un enfant terrible comme l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature anglaise du XXe siècle.
On a écrit que pour mieux savourer l'humour désopilant des nouvelles de Saki, il faut commencer par lire son roman L'Insupportable Bassington. C'est, nous prévient l'auteur, une histoire qui n'a pas de morale ; celle d'une femme, Francesca Bassington, qui, si on la priait de décrire son âme, aurait dépeint son salon. Son fils Comus est beau, écervelé, incorruptible, insolent ; bref, incapable d'arriver à se montrer raisonnable. C'est que la raison ne vient jamais seule. Ils s'affronteront au lieu de se comprendre.
En complément dans ce volume : la première traduction en français de quatre nouvelles inédites retrouvées par Langguth, le biographe de Saki.
Depuis qu'elle a été révélée par la collection " Pavillons ", l'oeuvre de Saki, ce cocktail inimitable d'humour et de misanthropie, nous est trop précieuse pour que nous n'ayons pas souhaité donner au lecteur ces quatre perles rares qui ont bien failli tomber dans l'oubli...
Saki (1870-1916) est sans conteste l'un des écrivains anglais les plus originaux de ce siècle, l'un des plus drôles, l'un des plus modernes et l'un des plus noirs aussi.
Il se trouve au croisement d'une double lignée : les humoristes qui pratiquent la high comedy, comme ses contemporains E. F. Benson ou P. G. Wodehouse. Mais Saki rappelle aussi le fantastique de certains contes de Kipling, les Just so stories et les vertus épigrammatiques d'Oscar Wilde.
" Ce qui tient le lecteur rivé à cette écriture au vitriol, c'est l'audace des personnages de ces nouvelles. Saki nous fait en effet traverser des jungles mondaines et cocasses grâce à de merveilleux guides.
Les cyniques qui se drapent dans la frivolité légère sont de vrais philosophes mélancoliques. Saki était de cette race. Né en Birmanie, élevé par deux vieilles tantes dans le Devon, traîné dans toutes les villes d'Europe par son père, il connut le double choc de l'expérience coloniale et de l'Angleterre puritaine. D'où ces multiples pétards qui explosent. Jusqu'à la déflagration finale. " Gilles Barbedette, Le Monde
Saki's dazzling tales manage the remarkable feat of being anarchic and urbane at the same time. Saki's elegantly mischievous young heroes sow chaos in their wake without breaking a sweat, occasionally assisted by werewolves, tigers, eavesdropping house pets and casually murderous children.
The buttoned-up world of the British upper classes is exploded by the brilliance, wit and audacity of Saki's bomb-like stories. In 'The Open Window' an imaginative teenager gives a visitor the fright of his life. In 'The Unrest Cure' the ordered home of a respectable country gent is rocked to its core. And 'Laura' expresses the hope of revenge via reincarnation. For punchlines, twists, satire and pure mirth, Saki's stories are second-to-none.
Avec ce recueil publié en 1914 - deux ans avant qu'il ne soit tué au front - l'écrivain anglais Hector Hugh Monro, alias Saki, s'impose comme un des grands maîtres de la nouvelle, aussi virtuose et inventif qu'un Tchekhov ou un Maupassant, expert en l'art de faire surgir, en quelques pages, les situations et les personnages les plus étonnants.
On n'oubliera pas de sitôt Laura, qui promet de se réincarner sous la forme d'une loutre, ou la vieille Martha, servante de ferme un peu gâteuse, qui sent rôder la mort ; ni les deux ennemis jurés qui se réconcilient nuitamment dans une forêt des Carpathes, à demi-écrasés sous un arbre tombé. Pas plus que telle malicieuse jeune fille faisant surgir des fantômes par une fenêtre ouverte. Et tant d'autres encore !
L'humour, la satire, le drame, la cocasserie, le fantastique, surgissent tour à tour sous la plume de Saki, dans ces histoires où le monde animal se mêle de façon multiple et toujours imprévue aux affaires humaines.
Hector Hugh Munro, connu sous son nom de plume énigmatique de Saki, naquit le 18 décembre 1870 à Akyab, en Birmanie, où son père était officier de police.
Dès l'âge de deux ans, le jeune Hector fut rapatrié en Angleterre et confié à deux jeunes tantes dont l'éducation stricte et sévère laissa une empreinte profonde sur sa personnalité. Certaines de ses nouvelles, comme " Sredni Vasthar ", ont immortalisé ce traumatisme typiquement puritain. Munro fréquenta les lycées d'Exmouth et Bedford avant de s'engager à son tour dans la police coloniale en Birmanie...
Et de verser très rapidement dans le journalisme. Il rédigea des satires politiques pour la Westminster Gazette, et se signala comme correspondant étranger du Morning Post dans les Balkans, en Russie et à Paris. Il s'établit à Londres dès 1908. Saki trouva la mort dans les tranchées de la Somme en 1916. Ses short stories se répartissent en quatre séries : Reginald (1904), Reginald en Russie (1910), Les Chroniques de Clovis (1912) et Bêtes et Surbêtes (1914).
Elles révèlent les manières et les attitudes de la société édouardienne, dépeintes de l'intérieur par un chroniqueur de génie, doté d'un regard distant et sardonique. Chacune de ses nouvelles est un pur joyau d'écriture, poli et affûté comme une épigramme. L'humour aimable et retenu y recouvre une pointe de cruauté, et se résout souvent, in extremis, en des chutes surprenantes intervenant à la toute dernière phrase.
La malice et l'habileté de ses enfants-monstres y apparaît comme la revanche de la vie sur une société pétrifiée par les convenances. Et la virtuosité avec laquelle les scènes sont amenées, de même que l'imagination psychologique de l'auteur, procurent, à l'issue de chaque récit, une agréable stupeur. La prose de Saki est l'un des sommets de l'esprit britannique. Avec cette édition magnifiquement traduite par Gérard Joulié, qui réunit pour la première fois l'intégralité de ses nouvelles en langue française, L'Age d'Homme enrichit son catalogue des chefs-d'oeuvre essentiels - et méconnus - de la littérature anglaise, qui comprend les ouvrages de Rébecca West, Ivy Compton-Burnett, Ronald Firbank, G.
K. Chesterton, C. S. Lewis, ainsi que la prodigieuse Vie de Samuel Johnson de James Boswell. Foudroyantes, grisantes par le style et la concision, les nouvelles de Saki offrent au lecteur français un dépaysement total, et l'emmènent aux sources mêmes de l'humour anglais. Un monument qui s'inscrit dans la lignée des Swift, Thackeray, Dickens, Jerome K. Jerome, G. K. Chesterton ou Evelyn Waugh.
Saki
Reginald
suivi de Reginald en Russie
Auteur d'innombrables chroniques et nouvelles, Hector Hugh Monro (1870-1916), alias Saki, a sans doute acquis dans le journalisme le goût de la brièveté et de la notation rapide qui font mouche. Les récits et saynètes qui composent ce volume sont l'illustration éclatante de cet art de la caricature.
Autour de Reginald, dandy oisif et cynique, qui multiplie les provocations sans se départir d'un sérieux impeccable, c'est toute la société britannique de la Belle Epoque qui est croquée avec un humour grinçant ; un petit monde où les préjugés et convenances hérités du règne de Victoria vont de pair avec la suffisance et la futilité.
L'ironie mordante qui caractérise l'écrivain l'a souvent fait rapprocher d'Oscar Wilde. Le lecteur français pensera aussitôt, en raison de ce goût de l'absurde et de la farce, à Alphonse Allais.
Saki is perhaps the most graceful spokesman for England's 'Golden Afternoon' - the slow and peaceful years before the First World War. Although, like so many of his generation, he died tragically young, in action on the Western Front, his reputation as a writer continued to grow long after his death. The stories are humorous, satiric, supernatural, and macabre, highly individual, full of eccentric wit and unconventional situations. With his great gift as a social satirist of his contemporaryupper-class Edwardian world, Saki is one of the few undisputed English masters of the short story.
'Three weeks later the world was advised of the coming of a new breakfast food, heralded under the resounding name of 'Filboid Studge'' H.H. Munro, better known by his pen name, Saki, wrote wickedly comic satires of upper-class Edwardian life. These seven short stories are macabre and extremely funny: they include a cat that is regrettably taught to speak, a vicious pet ferret worshipped as a god, a businessman triumphantly selling an unpalatable breakfast mush, and many dark twists and barbs.
This book includes Filboid Studge, a Story of a Mouse That Helped, Todermory, Mrs. Packletide's Tiger, Sredni Vashtar, The Music on the Hill, The Recessional and The Cobweb.
Each volume in the Collector's Library series has a specially commissioned Afterword, brief biography of the author and further reading list. The Afterword is by leading UK playwright, novelist and eminent Sherlockian, David Stuart Davies.