La demoiselle de petite vertu, le soldat, la soubrette, le fils de famille, la femme du monde et son mari, ce mari et la grisette - le second quittant la première pour la troisième qui sourit au quatrième et ainsi de suite jusqu'au comte qui passe de la comédienne à la demoiselle de petite vertu, bouclant la boucle de la ronde - qu'est-ce qui les entraîne tous ? Les diverses nuances de ce qu'on appelle l'amour et qui n'est parfois que l'attirance des corps modulée par les règles du jeu social selon ce que l'on est, riche ou pauvre, homme ou femme, libre ou non.
En dix scènes brèves La Ronde dit, avec pittoresque et acuité, l'essentiel sur cette magie du coeur ou des sens qui mène le monde.
Arthur Schnitzler est né à Vienne en 1862. Après des études de médecine, il se tourne vers le théâtre et connaît la gloire en 1895 avec Liebelei. Parallèlement à son oeuvre d'auteur dramatique, il écrit de nombreux romans et recueils de nouvelles dont Berthe Garlan, Madame Béate et son fils, La Pénombre des âmes, Mourir et Vienne au crépuscule (tous publiés aux Éditions Stock) sont les plus connus.
En 1905, des bruits circulaient à Vienne sur une oeuvre " licencieuse " qu'Arthur Schnitzler, l'auteur le plus à la mode, avait dans ses tiroirs. C'était La Ronde qu'aucun théâtre n'osa monter et qui fut d'abord imprimé à compte d'auteur. Il fallut attendre 1921, après le naufrage de la double monarchie, pour qu'on joue la pièce à Vienne, et le scandale fut incommensurable...
Else doit trouver cinquante mille florins pour sauver sa famille de la ruine. Un vieux monsieur se propose de les lui fournir en échange de quoi il veut " voir " la jeune fille. Else commence par se révolter mais, traversée de désirs obscurs, troublée par des images qu'elle enfermait en elle, elle finit par s'y résoudre. Cela se fera publiquement, le soir, dans la salle de musique de l'hôtel...
Arthur Schnitzler est né à Vienne en 1862. Après avoir commencé des études de médecine, il se tourne vers le théâtre et connaît la gloire en 1895 avec Liebelei. Parallèlement à son oeuvre d'auteur dramatique, il écrit de nombreux romans et recueils de nouvelles dont Berthe Garlan, Madame Béate et son fils, La Pénombre des âmes, Mourir et Vienne au crépuscule sont, sans doute, les plus connus. Sa pièce la plus célèbre reste La Ronde qui fit scandale à sa création en 1921 car - selon un critique de l'époque - " la scène s'y obscurcissait dix fois pour indiquer l'instant du corps à corps "...
L'amour, la folie et la mort révélant la nature et la destinée de l'homme est un thème que l'on trouve à plusieurs reprises dans l'oeuvre d'Arthur Schnitzler.
Mademoiselle Else apparaît en ce sens comme son roman le plus accompli.
Veuve depuis cinq ans, Béate Heinold ne vit plus que pour son fils Hugo, dont elle a toujours voulu être non seulement la mère, mais aussi l'amie, la confidente. Or Hugo, qui traverse sa première crise sentimentale - il a dix-sept ans - est brusquement devenu un étranger, silencieux et fermé. Intimidée et perplexe devant cet être nouveau pour elle, Béate trouvera-t-elle apaisement et réconfort dans la brève aventure qui par ailleurs s'offre à elle ?
Il n'y a pas d'amour heureux chez Schnitzler. Pour l'étude des complications du coeur, il avait en quelque sorte « inventé » la psychologie des profondeurs avant Freud - et l'on sait la considération qu'avait pour lui le père de la psychanalyse. Ce sont les sentiments trop péniblement refoulés, les désirs obscurs, les passions jamais pures - même quand il s'agit de l'amour de Frau Béate pour son fils - qu'il explore à petits coups de scalpel. Et la raison, le sexe, l'amour, seule la mort peut les faire se rejoindre.
Félix et Marie forment un jeune couple à qui la vie sourit ... jusqu'à ce qu'ils se retrouvent soudain confrontés à la mort. Félix apprend de la bouche d'un éminent spécialiste que ses jours sont comptés. Il va d'abord s'efforcer de faire bonne figure, se prétendre de taille à affronter en philosophe un destin cruel, tout en souhaitant le bonheur de sa compagne. Bientôt, pourtant, le masque stoïque se fissure. A mesure qu'approche l'issue fatale, Félix ne veut plus admettre que Marie puisse jouir de la vie après sa disparition et lui demande de mourir avec lui. Entre l'amour et la mort, la jeune femme devra choisir...
Arthur Schnitzler est né à Vienne en 1862. Parallèlement à son oeuvre d'auteur dramatique, il a écrit de nombreux romans et recueils de nouvelles, dont Mademoiselle Else, Berthe Garlan, La pénombre des âmes et Vienne au crépuscule sont, sans doute, les plus connus. Il est mort à Vienne en 1931.
Dans ces nouvelles, on s'aime et on se déchire à cause de la chair qui désobeit à la raison. Pour faire se rejoindre la raison, le sexe et la tendresse, il n'y a pas de solution, pas de sagesse pour Arthur Schnitzler, il n'y a que la mort, la mort triste et voluptueuse.
Traduit de l'allemand par Nicole et Henri Roche "On ne vit vraiment qu'une chose : vieillir. Tout le reste, ce sont des aventures." Lorsqu'il entreprend en 1915 de rédiger son Autobiographie, Arthur Schnitzler a plus de cinquante ans. Il interrompt son récit à sa vingt-huitième année, avant la célébrité. L'aventure de l'adolescent recoupe le destin de Vienne dans sa décadence fin de siècle, dans sa "Joyeuse Apocalypse". Frappons à la porte du jeune Arthur : pas de délectation morose ici, mais des souvenirs racontés avec l'ironie et le cynisme qui siéent si bien à cet éternel sceptique : le père, célèbre laryngologue, vaniteux et superficie ; la médecine qui rend le jeune homme hypocondriaque; les improvisations théâtrales en famille, les premières tentatives littéraires ; les camarades de lycée puis d'université, toujours au café, réunis pour jouer aux cartes et discuter littérature ; les soirées mondaines et les bals populaires; la valse des "fiancées" : la prude Else, la blonde Anni, la frivole Thérèse, la romantique Charlotte, l'inaccessible Olga... La "jeunesse viennoise" de Schnitzler, c'est l'avant-goût, teinté de nostalgie, de la dolce vita. Les familiers de l'auteur de Thérèse, de Mademoiselle Else, de Terre étrangère se délecteront de rencontrer ici les modèles qui ont inspiré les personnages de la fiction. Les autres trouveront l'un des meilleurs sésames pour pénétrer dans le sanctuaire viennois.
Vienne au crépuscule fit scandale en 1908 parce qu'il s'agissait d'un roman à clés. Et chacun de se reconnaître et de s'indigner. La belle affaire! Seul Schnitzler s'était véritablement mis à nu dans ce grand roman tourbillonnant, cruel et nostalgique, sous les doubles traits de l'écrivain Henri Bermann et du compositeur Georges de Wexgenthin.
Au premier, il prêta sa passion non déguisée pour mettre à nu « la pénombre des âmes ». Ce n'est pas par hasard que Freud admirait et craignait tant Schnitzler, qu'il n'hésitait pas à appeler « son double ».
Au second, il attribua sa sensualité indolente, sa lucidité cruelle et son égotisme stendhalien.
Et toujours, de page en page, se respire ici le parfum entêtant, délicieusement nostalgique et terriblement cruel de Vienne, la ville magique, la. ville décadente et moderne, où tourne la grande roue du Prater comme la marque énigmatique du destin, et que ronge doucement, entre les bals, les guinguettes et les murmures de la. forêt viennoise, le poison de l'antisémitisme...
LIRE EN ALLEMANDArthur Schnitzler : Fräulein ElseA quoi tient le succès, jamais démenti, de cette nouvelle publiée en 1924 et maintes fois adaptée depuis au théâtre et au cinémaoe A la peinture de la société bourgeoise décadente de la Vienne fin de siècle et à la critique de ses conventions hypocritesoe A la modernité de l'exploration, jusque dans ses zones les plus troubles, de l'âme d'une jeune fille placée dans une situation extrèmeoe A la qualité d'une langue claire et directement accessible,.
Peu étudiées jusqu'à très récemment, les lianes gardent encore une auréole de mystère. Cet ouvrage retrace leur présence au fil des périodes géologiques, décrit leurs habitats, leurs différentes stratégies d'adaptation aux biotopes qu'elles colonisent, les aspects multiformes de leur reproduction, leur richesse en molécules actives et leur résilience. Il évoque aussi les relations des lianes avec les arbres, ainsi qu'avec les animaux et les sociétés humaines qu'elles ont contribué à nourrir et à soigner depuis l'aube des temps.
Des plus modestes aux plus emblématiques, les lianes ont encore beaucoup à apporter à notre connaissance du monde vivant : ce livre est un plaidoyer en leur faveur, afin qu'elles soient mieux connues et mieux respectées.
Dans ce roman, qui fit scandale à sa parution en 1908, Schnitzler prête aux deux principaux personnages ses propres aventures sentimentales à peine transposées. Deux personnages d'exception : l'écrivain Henri Bermann, esprit inquiet, torturé dans son art et dans sa vie intime, et un musicien, le baron von Wergenthin, aristocrate doué, séduisant, aux nombreuses conquêtes, cultivant un egotisme qui lui pemettra de garder toujours ouvert, ainsi que le fit son auteur, le chemin de la liberté.
Le saisissant tableau d'une Vienne disparue par le plus aigu des analystes du monde d'hier.
Arthur Schnitzler Mademoiselle Else « Une jeune fille de la bourgeoisie viennoise, en villégiature avec sa tante dans un palace italien, apprend que son père, ruiné à la suite de malversations financières, ne pourra être sauvé du déshonneur et de la prison que si elle parvient à soutirer à un ancien ami de la famille, le marchand d'art Dorsday, une somme importante. Celui-ci lui promet l'argent à la condition qu'il puisse la contempler nue. Le vieux Dorsday répugne à Else - elle veut bien être une garce, mais pas une grue - et sa proposition déclenche chez elle un délire qui trouvera son épilogue grandiose dans la scène où elle se déshabille dans les salons de l'hôtel avant de se donner la mort en absorbant des somnifères. » Roland Jaccard. Mademoiselle Else ou le soliloque tragique d'une femme piégée par les oscillations de l'âme. A travers les mots et les errances désespérées de son personnage, Schnitzler brosse le tableau exemplaire des fascinants déchirements de la morale viennoise au tournant de la modernité, valse - hésitation entre désir et devoir, entre fantasmes de prostitution et rêves de continence. Publié en 1924, ce texte demeure l'un des plus beaux exercices de style de la littérature contemporaine. Précédé de Arthur Schnitzler, l'inoubliable, par Roland Jaccard. Traduction par Henri Christophe.
Quand un ancien camarade coupable de malversations vient demander du secours au lieutenant Wilhelm Kasda, ce dernier, n'ayant guère de ressources, propose d'aller jouer aux cartes le peu d'argent qu'il possède. L'entreprise prend un tour inattendu, et le fait basculer dans un cauchemar dont il va devoir sortir au plus vite...
Arthur Schnitzler (1862-1931) naquit dans une famille de la bourgeoisie viennoise. Ses pièces de théâtre le rendirent célèbre (La Ronde) mais il composa également des récits et nouvelles (Mourir, Mademoiselle Else, La Nouvelle rêvée) qui amenèrent Freud et Zweig à le considérer comme l'un des grands écrivains de son temps.
Arthur Schnitzler La Nouvelle rêvée « Je ne sais chanter d'autre chant que celui trop familier de l'amour, du jeu et de la mort », écrivait Arthur Schnitzler. Exemplaire de cette triple obsession, La Nouvelle rêvée, chef-d'oeuvre d'érotisme et de fantastique achevé en 1925 après une genèse de dix-sept ans, fascina Stanley Kubrick qui s'en inspira pour son dernier film Eyes wide shut.
A Vienne durant le carnaval, Fridolin, qui est médecin, est appelé au chevet d'un mourant. Après la mort de son patient, il se trouve entraîné dans une soirée masquée. Mots de passe, femmes voilées, musique suave... tout concourt au mystère et au sentiment d'irréalité. De son côté, dans la même nuit, Albertine, son épouse, va vivre en rêve des aventures analogues empreintes d'une trouble sensualité. Entre les songes pervers de la femme et les transgressions « vraies » de l'homme, la réalité clignote et se trouble.
En dix scènes, dont la dernière recouvre la première, dix couples ont une brève liaison, chaque personnage apparaissant deux fois : A avec B, B avec C, et J avec A. Les milieux sociaux, les âges, les aventures diffèrent à chaque fois. L'audace de la peinture physique n'a permis de mettre en scène la pièce qu'en 1920 à Berlin pour la première fois. En France, elle a été rendue célèbre par le film de Max Ophüls (1950).
La vie du vieux fonctionnaire Edouard Saxberger bascule le jour où un inconnu frappe à sa porte. Un jeune poète vient lui dire son admiration et celle de ses camarades pour l'unique oeuvre lyrique qu'il a publiée jadis... Ramené au souvenir de ses lointaines ambitions, grisé par ce groupe qui l'adule et l'invite à rejoindre son cercle, Saxberger oscille entre le rêve de débuter une nouvelle carrière littéraire et la tentation de retrouver la « sourde et molle quiétude » de son existence bourgeoise.
Dans ce texte inédit récemment découvert, Schnitzler fait le portrait d'un vieil homme tourmenté par l'impossible désir de rajeunir, en même temps qu'il brosse le tableau drôle et impitoyable d'un microcosme artistique plus actuel qu'il n'y paraît, où règnent la prétention, la vacuité, la mesquinerie et l'obsession de la publicité.
Arthur Schnitzler Une jeunesse viennoise Schnitzler n'observe jamais avec l'attendrissement de l'âge mûr ou la certitude ironique de l'écrivain arrivé ses premiers pas dans la vie et le monde. Il ne traque pas non plus les indices qui pourraient expliquer sa vocation et sa réussite théâtrale et romanesque...
Schnitzler reste ici, à l'égard de lui-même, étrangement détaché, soucieux d'exactitude, sans se payer de mots ni d'illusions. Son enfance viennoise ressemble à celle de l'homme sans qualités observé par un écrivain au regard souverain et à l'humilité authentique, qui ne se départit jamais de sa lucide probité et de son admirable économie d'écriture.
Frédéric Vitoux.
Voyage au coeur des forêts du monde.
Forêt. Un mot intimement lié à la notion du sauvage, puisque « sauvage » trouve son origine dans le latin sylvaticus, qui veut dire « forestier », « vivant dans la forêt ». Parler de « forêt sauvage » n'a aujourd'hui plus rien d'une tautologie, et évoque en premier lieu la sylve originelle, la forêt primaire.
Des forêts primaires, il n'en reste plus beaucoup. Massivement détruites en un temps record, elles ne représentent aujourd'hui qu'un très faible pourcentage des forêts à l'échelle mondiale, dont guère plus que des « confettis » en Europe. La nécessité impérieuse de sauver ce qui reste n'est plus à démontrer, de même que celle de recréer des forêts primaires, comme le préconise Francis Hallé. Il en va de l'équilibre écologique de notre planète et de notre propre survie.
Découvrir les forêts du monde dans tous leurs aspects et dans toute leur diversité, tel est le propos de ce beau livre, où se côtoient des arbres, des lianes, des animaux petits et grands, des fleurs, des fougères, des mousses..., tout ce qui fait la vie sauvage des forêts.
Comment fonctionne une forêt, du sol à la canopée ? Quel est l'intérêt du bois mort ? Qu'est-ce qu'une forêt primaire ? Quels sont les différents types de forêts ? Les liens entre les forêts et les climats ? Ces questions et bien d'autres trouvent réponse sous la plume éclairante de Annik Schnitzler, spécialiste de l'écologie forestière et adepte du réensauvagement. Magnifiquement illustré par les images de l'agence Biosphoto, Forêts sauvages nous offre autant à apprendre qu'à s'émerveiller et à rêver.
Le tramway s'ébranla. Casimir, immobile d'abord, agita la main en signe d'adieu. Thérèse ne répondit pas. Elle ne souriait plus. Grave, lointaine, elle suivait du regard la silhouette de cet homme qui s'éloignait lentement. La neige tombait doucement à gros flocons. Les rues paraissaient désertes. Celui qui, pendant vingt ans, avait été Casimir Tobisch, disparaissait à ses yeux, comme il disparaissait de sa vie ; le père de son enfant n'était plus pour elle qu'un homme entre cent mille, qu'un inconnu dont elle ignorait le nom.
Arthur Schnitzler Au soir de sa vie - il a soixante-six ans et seulement trois années à vivre encore -, Arthur Schnitzler publie Thérèse. Ce sera son dernier roman. Le plus noir, le plus désespéré, et aussi le plus désespérant. Son art littéraire est à son apogée. A travers le récit minutieux de la descente aux enfers d'une jeune femme que, logiquement, le destin aurait dû préserver, il se livre à une extraordinaire investigation des profondeurs de l'âme humaine. La vie devient comme une roue maléÞque dont rien ne peut entraver l'enchaînement des tours. Thérèse ou l'irréversible vertige du malheur.
Né et mort à Vienne, Arthur Schnitzler (1862-1931) était médecin et écrivain. Son oeuvre littéraire comporte à la fois des pièces de théâtre, des romans et des nouvelles. C'est l'une de ces nouvelles (parue en 1911) que nous vous proposons de découvrir ici en version bilingue allemand-français. Très représentative de la complexité psychologique que Schnitzler donnait à ses personnages, « l'Assassin » illustre l'intérêt intellectuel et scientifique que portait l'auteur aux débuts de la psychanalyse.
Contemporain de Sigmund Freud, qui exerçait lui aussi à Vienne, Schnitzler était d'ailleurs un lecteur assidu des travaux du célèbre neurologue. Ce dernier alla jusqu'à déclarer qu'il voyait en Schnitzler une sorte de « double », préoccupé, comme lui, par l'étude approfondie des méandres de l'esprit humain.
Une série de configurations psychologiques à caractère intime : au premier plan, les problèmes du couple divorcé (Arthur Schnitzler et Olga se sont séparés en juin 1921), la relation aux enfants nés du mariage et les amitiés féminines de l'auteur sexagénaire.